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Laurence de Sainte Maréville
  sélection avril 2006

elle se présente à vous

 Empreinte

 

Une allumette craquelle, petit bout de rien du tout sur le temps, et ce sont déjà les aubes blanches, voiliers et plis des genoux, chants maculés de lèvres consumées dans l'amplitude de l'air, sphères délicates avalées par l'océan, laitues bleues, puis le devoir du courage galopant sur les échines raides, pavillon oblique lesté de plomb.
 
Tu fonces sur les cercles, les fenêtres de nacre, les routes impalpables, les mots déniaisés, les embarcadères. Il est si bon de mordre sur les lignes réfléchissantes, dans le tégument des fleurs, de baptiser les écorces de secrets d'hospitalités, de rouler son effluve sur les gorges et dans les champs, sur les graines et les hampes, il est si bon d'être niché dans le creux de l'arpège emplissant la fièvre d'aubades et de chevelures dénouées.

 

Séville, automnes 2... je t'aime. L'appel du grand large, l'assaut de la terre, le défi vissé au corps. La beauté multiplie ses repas, chant clair d'homme. Il est des couleurs et des rêves drus, des psaumes magnifiques et magnifiés, il est des couronnes avisées plus libres que la volonté, des richesses taillées à même les cous, longe-vigueur, il est des ondes diffuses et pressées qui bousculent les rambardes, des irruptions qui sautent les étapes sans se poser les éternelles questions. Spasme.
 
Je suis une inclusion dans une marche, un mystère, un trillion de printemps, un  charpentier transfiguré, un écheveau, l'inénarrable foule qui franchit les baies. Je suis une bouche musicale, je dodeline sur ton corps.
 
 
Les froidures sont-elles des entités de pierres ?
Je suis une enfant durcie sur le feu qui court pieds nus sur le sol d'hiver.

 
 

La joue sur ton torse humide, j'aime ta pomme et ton pas imparfaits, les mèches de ton âme forte, ta terre d'abeilles, tes barques électriques, le trébuchet de tes ombres, tes sables arides, tes herbes denses, tes éboulements d'épices, ton cerceau moucheté de vert pâle, tes heures d'églantier, le serment de tes mains, ta colle d'amour...
 
Je verse de la lumière dans les secondes. J'écoute la note juste, mousseline de jardin. Elle déferle sur les bris contradictoires, semis d'épaves lentes. J'observe les petits poissons drossés par les humeurs, la houle, les hoquets d'orage, les prédateurs en forme de roues douces.

 

Les cales chagrines ont des révolutions de cuivres et d'or. Infatigables nageuses, elles recèlent la clé. Il est des adhésions qui distillent le bonheur dans le roulis d'un coquillage.





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Créé le 1 mars 2002

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