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il se présente à vous.
De ma collection "Amarg n Tnezbayt
" je vous livre ces courts poèmes (izlans) qui relatent un pan
de l’insurrection des amazighs du sud-est du Maroc contre le pouvoir central
et leur résistance à l’invasion française dirigée
dès 1901 depuis l’Algérie par le général Hubert
Lyautey.
Bonne lecture !Ce sont des chants que j’avais glanés entre 1985 et 1987 auprès des femmes d’Almou; un petit hameau de la vallée des Ayt Aissa dans la province de Figuig. Ali Iken
* * *Voyez ce feu ! C'est Ouàissa qui l'a déclenché : embrasant les tribus, il a brûlé vif le roi. *** Gouvernant Lachaud, nous sommes sous ta tutelle. De nous, fais ce que tu désires : le roi nous a cédés à vous. *** Jusqu'à la fin du monde jamais je ne t'oublierai, Ô Lemnabha ! où Ali le brave a trouvé la mort. *** Ô Redoutable Lebel, au bel ornement de cuivre ! même ceux contraints à fuir la mort, tu ne les dispenses jamais de tes balles. Ô mon Dieu, ta clémence ! * * * Ô Boudnib ! aux fêtes de noces grandiose est ton renom. Que de fosses pour nos hommes! * * * Ô minaret endommagé ! Tu es couvert de suie. Que d'hommes ont été tués ! Dans le désert, les autres tels des fourmis, sont parsemés ! *** Que Dieu ramène le tireur sur le bon chemin, afin qu'il oriente, de temps en temps au moins, ses tirs vers les derniers. Qu'il laisse en paix les braves d'avant-garde ! * * * Où est Hsayn ? Où est Guellouza ? Dites à Heddou de nous rejoindre, et l'épris des tapis, Saîd, où est-il ? *** Effaré tel un lièvre sous le regard de l'aigle, Ali Ouakka sous de l'alfa avait creusé un repaire ! *** Souillé est l'honneur des Aït Aïssa, puisqu'il s'est avéré, hélas, qu'aujourd'hui, Ô Ali Oumzala, tes troupes au combat sont inaptes ! *** Ô Amhawch ! où sont-elles tes armées pourquoi n'arrivent-elles pas à temps pour défaire ce tissage des porcs !? * * * Ô ! Bouarous, mont assassin ! à l'ennemi tu as offert tes vaux et à nos jeunes toute une fournaise. * * * C'est le fils d 'Azeggagh qui a redonné vie au val d'Aït Aïssa : bardé de son arme, du fond d'une grotte, il abattit le chef et savamment s'évada ! *** Depuis l'avènement des roumis, même le commun des mortels se prend pour un héros et prétend, ô malheur, être un bon cavalier ! * * * Il y a Lahbib. Il y a Omar. Il y a Guellouza tel un malheureux pigeon perché sur une fenêtre. Ô geôliers veillez bien sur vos portes ! *** Dieu seul est éternel, Ô ! salon blanc d 'Oulàidi, tout noirci de suie par les cigarettes des roumis ! * * * Maintenant qu'ils ont jeté leurs armes, conduisez-les Ô roumis! vers les routes pour y casser pierres et rocs ! * * * Ô Roumis ! donnez-nous nos linceuls pour habits tant que nous sommes encore en vie. Morts, il y aura toujours des dalles pour couvrir nos corps ! * * * Ô Roumis ! vous n'êtes que des menteurs ! Nos femmes ne sont pas malades, c’est la nudité qui d'elles fait son aire de battage !! *** Je suis au fond du puits, que de ténèbres ! Prière ! Ô Dieu ! ramène-moi à la surface. traduction Ali Iken
à lire aussi: Introduction à la poésie Amazigh ->
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Créé le 1 mars 2002
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