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Dans notre Salon de lecture, honneur ce mois-ci à Teri Alves!
Martin Codron, auteur de Francopolis, lance un appel à la solidarité pour l'Asie du sud-est sur la place des francophones

 
" Réflexion en secondes"
   par
Catrine Godin

Présentation des textes
de la SÉLECTION DE
JANVIER 2005

n*22

Par Yves Heurte

Nous saluons chaleureusement, ce mois, l'arrivée dans notre équipe de Jean-Marc La Frenière du Québec 


Francopolis : sélection de janvier 2005

Parler d’une aussi grande variété de textes n’est pas seulement faire un panorama d’auteurs tombés d’un peu partout mais aussi jeter un coup œil malicieux en coulisses sur les goûts de chacun des lecteurs de notre comité de lecture, et entre cette bonne dizaine de francophones cosmopolites Dieu sait quelles différences !

Un texte peu défendable sera soutenu  mollement…ou mis à l’écart, c’est normal, mais que sur un très bon texte nos avis s’opposent selon nos goûts notre bagage culturel notre vécu géographique ou historique ! Nous en restons souvent surpris et amusés, toujours intéressés et questionnés.

 Ce double regard sur les auteurs comme sur nous-mêmes explique sans doute la fidélité de ceux de Francopolis pour ces échanges parfois délicats mais divers et passionnants.


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Catrine Godin,
nous dit des deux textes de ALAIN LEROUX,  
« Curieusement, l’innocence, le vulnérable, une sorte de grandeur du fragile, une droiture me parlent… »,

et Cécile Guivarch
« L’écriture est limpide, les mots coulent sur les collines sur le visage et sur la peur. »

Quant à Juliette Schweisguth (ici, nous disons plutôt Liette),
Pour le premier texte, quel meilleur plaidoyer que ce :
« J’aime sa simplicité et les évocations de ces images ».

Et pour le second :
« Quelque chose coule dans le poème, cette encre et ce parfum que l’on sent restent en nous

Et voilà Stéphane Méliade qui ajoute, pour le premier texte
« En peu de mots et peu de lignes, une réussite, d’une émotion exacte ».

Quant à Yves Heurté il conclut :
« Deux bons textes d’un humanisme sans illusions sur notre époque. »

Et maintenant, Alain Leroux, si tu mettais bout à bout toutes ces critiques, comme on a fort envie de le faire ? On aurait presque l’impression qu’elles sont d’un même lecteur. Comme une pleine salle qui applaudit avec les mêmes claquements de mains…

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Cécile Guivarch dit du troisième texte de PHILIPPE BRAY :
« Derrière ces mots se cachent tous les mystères de la vie et de l’âme ».

Quant à Hélène Soris dont les pseudos fourmillent aussi. (Autant prendre celui qui me plaît à moi , non ?.. fourmi), le second texte lui inspire cette réflexion :
« C’est très vivant, cette bière belge… » (Une façon de faire mousser un auteur…)

Et Isabelle Servant pour le premier texte du même auteur
« J’aime bien, il y a une sorte de lyrisme pâle, de tristesse continue… »
Pour le deuxième texte, un zeste d'admiration :
« J’aime beaucoup plus encore ce deuxième texte, une sorte de classe d’élégance dans la sensibilité, ça me plaît beaucoup. J’aimerais écrire comme cela. »

Et voilà Juliette Schweisguth, grande amoureuse des sources limpides :
« Ce qui me plaît est cette simplicité, ce goût des choses simples… cette simplicité est le seul luxe du poète. »

Avec un Stéphane Méliade qui fait de la critique un acte poétique (peut pas s’en empêcher mais voit juste !)
Le premier texte il l’imagine :
« Tout simple, sensoriel, une sorte de conversation poétique, d’une certaine langueur, au rythme harmonieusement étiré comme un chat sur un escalier d’une île grecque »
Et du second : « Quelques pas qui font tout un chemin avec des cailloux sensuels, le tout peint sur un paravent ou une ombrelle. »
Puis du troisième :
« …relation tendre avec son lecteur à qui il dit simplement : « Regarde avec moi ». C’est d’une grande classe de savoir faire ça. »

Teri Alves, nous parle ainsi du deuxième texte qu’il ne peut intégrer chez la tribu des Haïkus (animaux à dix sept pattes) et fait flâner au bras des lunes, muni sans doute d’un calame.
« J’ai vraiment été emballé par ce texte qui a tout du haïku sauf les 17 syllabes. Ce poème laisse comme une impression de flâner au bras des lunes et semble avoir été peint plutôt qu’écrit. »

Quant à Yves Heurté, il pense :
« Trois bons textes avec des chutes inattendues qui seraient plutôt des remontées ! »

Et qu’on ne nous dise pas, devant une telle variété de sensibilités lisant  un seul auteur, Philippe Bray que les dix lecteurs de Francopolis sont des clones … ?

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On change de genre et de continent avec MIJO CELHAY. Laurence de Sainte Maréville  fait ce raccourci de son texte :
« Ce conte porte la fantaisie de façon agréable ».

 Juliette Schweisguth,  elle, se reconnaît :
« J’aime beaucoup cette idée du changement de l’homme en arbre, de l’or en feuille d’automne, cette idée d’éternel retour, de renaissance finalement… »

Philippe Vallet n’est pas loin de ce « règne végétal ». ( joli  n’est-ce pas comme titre aux critiques de notre Philippe. Hélas, un certain Cadou l’a déjà pris…)
« J’aime à imaginer le âmes que cachent les chênes de mon jardin, ils sont nus en hiver alors qu’il fait froid. Les saisons sont bien compliquées… »

Yves Heurté est plus sec
« L’auteur est dans la tradition du conte dans une forme orale à peine retranscrite à l’écrit. »

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MARTIN  CODRON, "2004"
J’aime bien pour le mélange des genres. Forme ultra classique et expression et thème  un peu dingue. Je conseillerais d’aller jeter un coup d’œil sur…Rimbaud…

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Fête galante

 Rêveur, Scapin
Gratte un lapin
Sous sa capote

Colombina
-que l’on pina
-do mi –tapote

L’œil du lapin
Qui tôt tapin
Est en ribote.

(titre du recueil : Conneries.)

*
Pour mémoire : Hélène Soris dit de cet auteur:
La forme classique se fait oublier dans l’originalité du sujet.
et Yves Heurté : L’auteur marie de façon assez drôle une forme proche du rondeau assez classique, rimé en alternance, avec des mots un peu dingues plus familiers.

*

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Et voilà du LOUIS RAOUL en première pâture à une fourmi qui s’attache avec gourmandise  au texte trois.
Hélène Soris
« C’est celui que je préfère.
« Je suis né contre vos seins un jour de pluie ».

Et Isabelle Servant
« Ces trois textes n’en forment qu’un. On dirait une lettre de madame de Sévigné, qui dit tout sans rien dire tout en disant. »

Et Stéphane Méliade note finement qu’il s’agit non de trois textes mais du même mais il est loin, bien loin d’y relever un triple raté en nous disant :
« Ce triple éclairage fait partir ce texte dans une troisième dimension, on dirait presque qu’il prend vie. »

L’élève Teri Alves n’a pas pu copier sur Stéphane. ( Ils sont sur le même banc de Francopolis mais à une sacrée distance)
« J’ai été séduit par cette suite de textes où chacun éclaire le précédent, lui donne son vrai relief. L’exercice est difficile, peut dérouter, mais finit par faire mouche. Et tout ça « adossé contre un arbre » s’il vous plaît ».

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Voilà RODOLPHE DEHARD et ses questions fondamentales, celles que relève Cécile Guivarch
« Les thèmes abordés sont universels et peuvent atteindre l’émotion des lecteurs. »

Isabelle Servant dit « Bon. Un auteur qui intitule son texte « et si » déjà ça me plaît, j’aime ce mot et cette note de musique. »

Dis-moi, Stephane Méliade, tu est sûr, bien sûr de ne pas avoir jeté un coup d’œil sur la copie d'Isabelle avant de faire la tienne, celle qui chante à l’oreille :
« Beau, direct, des questions essentielles, sans prétention, encore un auteur de cette fournée qui nous parle un peu à l’oreille ».

Teri Alves, que voulez-vous que j’ajoute à ces mots :
« Et si la poésie pouvait marier ses hauts élans ( et si je repeins les murs du ciel à l’encre de mes veines ), et la présence avec lucidité d’une réalité sans fard  ( Et si j’abdique de ma fonction d’esclave ?). J’aime assez ce poème aux contrastes emmêlés ».

Yves Heurté: Aï Aïe Aïe ! Tu as vraiment envie, Rodolphe de nous coller un déluge de Mels sur ce sujet brûlant ?
« Sept questions fondamentales sur notre temps, à cheval sur le politique et le poétique. Assez pour agacer et les politiques et les poètes qui bien souvent n’aiment guère le collage entre les deux… »

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Dis, OLIVIER LODS, si  je n’étais la discrétion même, en lisant le commentaire de Juliette Schweisguth j’y verrais une allusion à un certain  mélange de vin cuit et d’oranges dite Sangria qu’elle adore…mais…
« Quelque chose de frais vit ici et l’on veut rester, boire du vin, jusqu’à demain. »
Juliette, encore, dit à propos du dernier de ces trois textes : « l'idée coule dans ce poème ou l'image et la fragilité de cette image comme une bougie une flamme qui risque de s'éteindre comme le temps dont elle parle, la fragilité des êtres cette fragilité qui crée une force fragilité qui demeure comme un baiser que nous donne ce poème. »

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Nous en arrivons à CLAUDE PIERRE, qui laisse un peu Cécile Guivarch sur sa faim
« Intéressant mais seulement pour la version originale. »

Mais voici tout ce qu’en sort Hélène Soris
« Excellent et sujet rarement traité. La traduction en créole est un plus bravo »
( il semble que l’amie fourmi disant cela s’est un peu mélangé les papattes. Il semblerait que la version d’origine soit créole et qu’elle fut traduite en français métropolitain ? Elle poursuit )

« Ici l’eau…j’aime bien ce rappel avec des adjectifs différents. Et la conclusion : oui comme on doit rester inquiet longtemps après de tels malheurs et la questions obsédante face à l’entêtement du malheur. A quand la nouvelle catastrophe »

* P.S  Fourmi avait  écrit cette critique avant les désastres  actuels.

Laurence de Sainte Maréville brûle en plein sujet.
« Des phrases écrites comme une transe, mais une transe lucide où tout participe : gestes, pensées, musicalité, malheur, vie. Contrastes à fleur de peau et d’âmes. »

Isabelle Servant revendique notre chance d'avoir enfin un auteur créole

Eh bien oui, c’est fait ma chère Leezie !

Teri Alves
« Intéressantes ces deux versions d’un texte écrit comme avec la force des vaincus. J’ai toujours aimé la sonorité du créole et pris plaisir à la version originale du thème à voix haute. »

Yves Heurté
« Malgré quelques difficultés de lecture on sent une douleur, une angoisse, un écoulement de sève noire. Peut-être la version française n’en rend-elle pas assez compte? »

* P.S Nous avons été plusieurs lecteurs a préférer nettement la version originale créole. Problème insoluble de transposition entre deux textes  poétiques généralement rencontrée quelles que soient les langues.

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…et nous voilà dans le beau jardin de XAVIER  JARDIN. Il n’a pas été loin de faire l’unanimité à Francopolis.

Cécile Guivarch ( à propos du premier texte )
« En voilà un texte original ! Une forme intéressante et bien contemporaine ! »

(et du troisième)
« Encore un superbe poème avec des images marquantes et toujours cette nature bien présente. Les mots semblent aussi de la sève. Ils nourrissent le poème d’une énergie naturelle sans un mot de plus ni un mot de moins. »

Hélène Soris (A propos du premier texte )
« J’aime cette façon qui me semble décrire la vie tout en douceur. »

Laurence de Sainte Maréville (toujours au sujet du premier texte )
« Images fortes à l’image d’une première naissance : « vie en crue »,
« l’influence du ruisseau »
.
( …et du troisième texte, )
« Visuel puissant, tout commentaire serait un glacis de trop, un supplément inutile. Visuel direct et implacable. Beau travail de langue qui apparaît naturelle. »

Philippe Vallet  (Pour le texte 1 et le texte 2,  condense ainsi son impression )
« Un texte où le lecteur a sa place, de l’espace, il accorde, raccorde, lie, relie, fait défait et les mots naissent. L’auteur a proposé, nous inventons. »

Stéphane Méliade émet ce jugement, (si l’on peut appeler cela jugement car à franco nous sommes loin, bien loin d’être un tribunal littéraire !)
« C’est à la fois très fluide et très précis, deux qualités pas évidentes à réunir dans un même texte, on a l’espace pour voyager dans les lignes alors même qu’on les lit. »

  On termine la présentation sur le coup de cœur de Téri Alves, le texte 3.
«  Mon coup de cœur de la fournée. Tout d’abord la forme : aux espaces enfin rendus, où les mots sont affluents en ceci qu’ils semblent eux-mêmes alimenter et grossir ces espaces… »  et même le ciel, dirait-on, sinue entre les rives. J’ai hâte de savoir qui est l’auteur. »

 
Janvier 2005, Yves Heurté
Pour le comité de Francopolis.
(Fournée de Janvier proposée par Gertrude Millaire)


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Créé le 1 mars 2002