Vos textes publiés ici après soumission au comité de poésie de francopolis.







 


 
 

 


Une infographie
de Laurence de Sainte Maréville

Présentation de la
sélection des textes
du mois de mars

 

Par Hélène Soris


Les premiers rayons de Mars et l'image du dédale offerts par Angèle Lux m'avaient donné, en découvrant cette sélection de textes des envies de promenade.

J'aurais volontiers acompagné Guirlande d'étoiles d'une huître dans des rêves turquoise avec Marie-Claire Laberge, marché dans le désert avec Laetitia Cemara  dessinant Le grand erg, je me serais désaltèrée à L'eau sans visage de Jean-Marc de la Frenière, avant de gravir La montagne multicolore de Gérard Coursoux. Un peu essoufflée, j'aurais été ravie qu'Aglaé Vadet me dise que tout était bien à sa place et je me serais installée confortablement dans sa maison aux draps frais pour respirer l'odeur des pommes et pour vous partager les impressions du comité.

Mais voilà le monde est à l'orage, et j'ai arrêté de rêver. Comment ne pas être triste et inquiète Les mots ne veulent pas venir sous mes doigts pour vous en parler.

L'art est là pour nous aider à supporter les pires choses et c'est pourquoi nous vous présentons quand même cette sélection de textes qui traceront un chemin, une respiration en ces moments de violence et de guerre inutile.

Nous avons pour ces pages de printemps retenus six auteurs pour dix textes.

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Laetitia Cemara remporte la majorité des suffrages puisqu'elle noircira toute une page de sa création.

Stéphane Méliade nous dit qu'il émane surtout de son écriture un haut niveau de sincérité et d'humanité.

Le grand Erg fait l'unanimité.
"Voilà un texte qui me tient les pieds au chaud dans le sable" (Gertrude Millaire ), "fable très simple très sobre et belle qui donne une profondeur de champ" (Florence Noël ), "ce texte a un souffle, il est chaud" (Juliette Schweisguth) ; quant à moi je deviens enfant du désert avec elle et suis aussi sensible à la chaleur du paysage. Métaphore de la chaleur humaine qui se dégage de cette écriture.

Je vis en courant :
"j'aime sa chaleur sa vie cette larme qu'on voudrait embrasser dans son coeur" (Juliette Schweisguth).

Graine d'imbibition : Je partage l'idée de cette citation
"le vide et le silence ont cette particularité de faire pousser en soi, la racine de toute chose." « Je déchiffre la portée des prières intérieures », "il y a quelque chose là dedans qui vit" (Juliette Schweisguth).

L'enfance giflée :
"ces textes disent, expriment, ont un coeur et ça, c'est pas si souvent qu'on en voit" (Juliette Schweisguth), "texte voilé qui mine de rien avoue une des pires atrocités mais il manque une certaine crudité dans ses images" (Gertrude Millaire).

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J'ai été très sensible à l'écriture de Jean-Marc de la Frenière. Il rend parfaitement l'impalpable, l'indicible, la perception avant la réalité, le réel du ressenti traduit à travers la poésie.

Nous avons retenu :

L'illusion du silence : Florence Noël admire dans ce poème la remarquable cohérence de propos. Le fait de dire en mots simples des réalités difficiles à cerner, cet habituel indicible. "Il y a là et c'est un fait rare, dit-elle, la volonté de partager un sens commun, de communiquer des impressions universelles".

Juliette Schweisguth a aimé ce texte aux mots simples, à l'émotion chaude, qui nous parle du poème qui ouvre l'imaginaire et surtout ces sensations tactiles qu'il évoque.
"L'auteur nous accompagne, nous ouvre ses mots", dit-elle.

Dans
L'eau sans visage Isabelle Servant souligne cette phrase : « mon regard d'enfant pour dessiner la source » un regard neuf, innocent, qui n'a pas encore été faussé par les idées toutes faites. Un enfant qui aurait gardé l'instinct de ce que pourrait être la signification de Dieu et du paradis, peut être parce qu'il vient tout juste de quitter les méandres, les mystères de la création. Très équilibré et chantant, très beau.

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Nous espérons retrouver encore Aglaé Vadet.

Son texte Aglaème a séduit la plupart d'entre nous. Un monde derrière cinq lignes, un univers sans prétention mais qui ose quand même, un aveu comme points de suspension, un aveu qui explique tout : « j'ai peur.» "Un texte sur ce blues ou cette dépression du « tout figé » et qui nous traverse tous à un moment ou l'autre." (Florence Noël). "Ca me fait penser à un poème de Paul Eluard... Je trouve ce poème doux et en même temps il pose une question, il est là, à avancer vers nous, simplement", écrit Juliette Schweisguth. Aaron de Najran nous dit : j'adore « j'embrasse les pommes et les draps frais.»

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Angèle Lux nous entraîne dans un Dédale très apprécié par Florence Noël qui y voit une belle revisitation du mythe, à la première personne, loin des majuscules et des poncifs, "avec cette tonalité appesantie de l'homme qui voudrait encore espérer, se délier de ces mythes trompeurs, où il échoue trop souvent."

Isabelle Servant ne tarit pas d'éloges. "J'aime pour la construction musicale, la cohérence, la musicalité en général : des sonorités liées aux syllabes accentuées, pas de fausses rimes, par exemple, c'est très varié, les temps forts syllabes accentuées ne se terminent pas par le même son d'où la richesse sonore, des phrases rythmiques très intéressantes, six longs vers non identiquement accentués suivis d'un vers court, sorte de sommet, point de la phrase, cadence."

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Marie-Claire Laberge dans Guirlande d'étoiles a une approche quasi empathique de l'huître.

Elle y voit étoiles et paysages sous marins . De la première strophe au fond des mers on s'identifie facilement,
« l'huître rêve oscille en une danse démentielle », auteure à l' imagination fantaisiste servie ici par une écriture fluide.

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Voici ce que Gertrude Millaire, notre québécoise pense de La montagne de Gérard Coursoux.

"Cet auteur semble un amoureux de montagne... de plein air... Je vois défiler une lumière changeante. Pour moi MONTAGNE... est une suite de tableaux, un album photo... qui me fait voyager à plein gaz... je n'entends pas les mots couleurs, je vois toutes ces nuances en mouvement... Essayez de lire...non pas le nom mais la couleur elle-même...et vite, vite fermez les yeux..."

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Poursuivons la promenade dans le salon de lecture avec des extraits du Journal d'un fou, de Jean-Pierre Clémençon, ami de  Francopolis. A chaque sélection, comme vous le savez, nous vous offrons soit des textes d'auteurs membres du comité, soit, comme à présent, des textes d'auteurs amis qui méritent lecture et reconnaissance.





Hélène Soris - mars 2003




 

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Créé le 1 mars 2002

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