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Notre librairie
compte plus de 150 auteurs. Nous vous invitons
à venir la visiter.
Vous y trouverez des poètes, des nouvellistes et
romanciers, des auteurs de pièces de théatre, hommes et
femmes, connus et inconnus, venus des cinq continents. Vous pouvez,
vous aussi, en faire partie en nous proposant un texte.
Création Coralie Delval
à Ali-Fennec
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Présentation
Spéciale
de la SÉLECTION
mars
2009
n*64
fournée
préparée
par
Ali Iken
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Présentation
de la fournée mars 2009 par Ali Iken
Fournée
dédiée à nos amis/es du CILAF
À
l’aurore du printemps qui s’annonce florifère aux abords des
éternelles dunes sahariennes, Francopolis a le plaisir d’inviter
ces lecteurs et lectrices à une escapade poétique
à travers les voix d’une pouponnière de poètes
passionnés de liberté, de poésie, d’art et
d’échanges artistiques. Ils sont au nombre de cinq à
dresser leur tente au cœur de cette belle vallée
printanière pour nous rappeler les jours de fêtes inscrits
sur le visage de mars et pour briser de leurs sublimes plumes de
neige, de sable et d’océan la lignée du fatal marasme
peint sur le front d’un ciel qui ment. Ce sont René
-Jean Devatine , Flora Devatine , Bernadette Delage, Nadia Chafik
et Rita Mestokosho que nous
allons écouter.
Ci-après les commentaires du comité et les liens vers les
textes et leurs auteurs.
Bonne lecture !
***********************
"Je
scrute dans la nuit
Des
formes à dessiner avec les mots
J’écris
au grand jour mon mal d’aurore
L’absence
des mots."
Une douce voix à
écouter ! elle est de Flora
Devatine écrivaine polynésienne qui de sa
lointaine /proche presqu’île Tahiti nous enveloppe du
chant de ses mots dans : L’écume des vagues - A récifs frangeants
et Solitude . Elle nous
amène à faire la traversé de quelques pans de son
désert océanique que Kelig
Nicolas a beaucoup
admiré « Oui.
Bien
aimé cette série marine de petits poèmes
imaginatifs. L'écriture nage avec agilité au milieu des
mots et nous entraîne tout seul, sans forcer.» Cécile
Guivarch de son côté nous dit: « Oui.
C’est joli,
chant des mots et le style est agréable.» Et Phillipe Vallet
encore sous le charme des paroles de Rita
Mestokosho commente en ces mots. «
Suite à la
vérité d’une innocence des mots de cet auteur
amérindien... Pas simple... Oui, ils vont bien
ensemble. Regard
au ras de la terre... pour le premier des vaguelettes que nous sommes
et
pour le second, l’outremer
coud ses mots et de l’île enfouie dans nos mains
l’écriture déferlent et mélange les sons sur le
sable de nos grèves »
Lilas nous invite
à écouter cette poésie à la
musicalité interne saisissante « Oui à
l'ensemble : un travail sur la langue antérieur, qui sert avec
nuances et variété les évocations et, surtout, une
musique intérieure, pour notre grand plaisir. Ecoutez »
"La
mer vient y mourir
Clapotis
argenté
Sous
l’éclat de la lune
Où
l’enfance se décline
Bois
flotté sur fond d’amertume
Dans
l’écume des vagues."
Gertrude Millaire
emportée par le flot autochtone des mots dit «Oui...pour
tous
les textes.. Une écriture bien ancrée dans ses racines.
J’aime ce dépaysement... Ce décor naturel... Cette
fluidité de la langue et fortement imagée, de mots
anciens qui cadrent bien sa poésie. »
Et ajoute pour L’écume des
vagues « oui...
dès les premières lignes, le tissage de ses mots nous
enveloppent. »
"Mots
métis de mes tissages
Soumis
à m’étaiements
Déclinés
En
images en quinconce
Alignées
…"
et commente:
aussi A récifs
frangeants: « oui...
une
écriture spécialement rythmée... comme une cassure.
» et voici pour Solitude
« même
richesse et simplicité dans l’écriture et qui pourtant
nous habite. » Et enfin Jean-Marc La Frenière
dit: « Oui
pour tous les textes. Des poèmes tissés comme un patchwork.
» Liette commente
aussi chaque poème:
L’écume des vagues: «
oui, j'aime ce mêlement de mots, de sonorités, tout un
chant qui se déploie dans une langue métissée
"poétrie" j'aime ce jeu avec les mots, ces tournures de
langues. Oui on suit aussi le roulis des vagues... je plonge ;-) »
A récifs frangeants: «
jeu
de mots un peu trop visibles mais je trouve qu'ils ont leur effet
ici et dessinent le jaillissement, l'éclat des vagues sur le
récif, ça chante et nous enchante même si
j'aimerais que ça soit moins systématique, cela me
plaît bien et je dis oui car c'est vraiment original.»
Solitude: « là
encore changement total de style, beaucoup plus épuré,
qui colle encore une fois avec ce sujet du poème, cette
maison où vient mourir la mer... oui j'aime quand fond et
forme se rassemblent. »
***********************
"Un
jour, pour vous, je me déchirerai
Et
vous montrerai bien d’autres astres
Palpitants
de vie, frémissants de Futur. »
De sages paroles que fait
dire à la Voûte notre
deuxième auteur, René-Jean
Devatine ( mari de Flora), qui a eu
l’aimable
gentillesse de nous faire découvrir en images quelques facettes
de son pays d’adoption la Polynésie, des images qui ont
inspiré de beaux fragiles échos poétiques
à notre ami Farid Mohammed Zalhoud. (« voir
créaphonie ») Ici, il nous offre à lire
trois de ses poèmes: Croix du Sud. - T’en souvient-il, Leila, t’en souvient-il ?
et 10.000 ans que Philippe Vallet commente
en ces mots « Oui..
pour les
pouponnières d’étoiles... Apprenons à cultiver
dans nos têtes des pouponnières d’étoiles... C’est
le seul endroit qui nous appartient à explorer réellement.
Texte
plus léger, un peu construit » et Jean-Marc La
Frenière nous donne son accord pour tous les textes alors
que Kelig
Nicolas refuse « Non.
Je n'ai pas
saisi grand-chose, désolé. » Cécile Guivarch un peu
hésitante dit: « petit
oui... mais
j’y trouve un certain souffle, une certaine voix » Lilas, tout en
appréciant les deux derniers poèmes trouve que la
charpente du poème: Croix
du Sud
–
inachevée
paraît -il reste à parfaire parce que « La
disposition en vers de cette prose poétique me semble
artificielle et ne sert pas spécialement une évocation
par ailleurs poétique. (À moins qu'il ne s'agisse d'une
traduction?) Il me semble que l'auteur aurait pu choisir une
structure
globale qui ne soit pas celle d'un récit. Plutôt non... » contrairement à Gertrude
Millaire qui y voit « une belle
tentative de réconciliation avec l’univers. Un sujet qui me
fascine. Cette relation, cette observation de notre cosmos... regarder
plus loin, plus haut... On sent cette solitude, cet éloignement
des villes polluantes de lumières.»
"Dans
le chaos des pouponnières d’étoiles,
Les hurlements d’enfantement se perdaient"
Liette
apprécie aussi cet extrait « J'aime
bien, je trouve amusant sa
manière d'introduire comme si nous assistions à un spectacle; c'est très visuel, ça
nous rend le cosmos plus proche, vivant.» et
ajoute: « on
est encore dans totalement autre chose, mais je dis oui pourquoi
pas... je n'accroche pas tant que ça à ces
épopées stellaires et
cosmiques mais le poème est bien mené, il y a de
l'humour, une bonne
tenue, on s'amuse, alors allons-y! »
Pour le texte suivant: T’en souvient-il, Leila, t’en souvient-il ?
Lilas en admire
et le fond et la forme : «Oui
! C'est une
très belle vision nostalgique soutenue cette fois par divers
procédés de rythme, d'harmonie et d'images simples et
efficaces. » Liette
donne son accord et ajoute:« ça
poursuit je trouve le premier poème, on part dans
l'océan, sur terre, mais l'océan, les marins sont
guidés par les vents, les étoiles, tout comme ce
grand-père guettant les premiers pas... la vie des hommes
est relié aux éléments, à un cosmologie, et
je trouve que c'est écrit de façon amusante, en
vers rimés, et sans effets de style... cela me plaît.
» Gertrude
Millaire reprenant quelques vers ci-après dit
courtement que c’est un « texte
nostalgique ... gardien de la mémoire. »
"Quand
vagues et mer du vent se confondent
S’entremêlent
et s’épaulent, le Vieux,
Prudent
et sage, l’écart de l’onde
Garde
le Futur en invoquant les cieux."
Le poème 10.000
ans... d’histoire est un hommage, paraît-il, aux
Hurons-Wendats et
à toutes les nations amérindiennes, Lilas dit: « Oui
pour
l'élan irrésistible ! "Nous aurons tout … dans 10 000
ans"
(Léo Ferré) ….» Liette préfère ce
poème: « mon
préféré des trois; quelque part je trouve qu'il
rejoint le premier auteur, dans sa proximité aux
éléments... là, les éléments veulent
reprendre vie sans les hommes, mais il y a les humains, les
éléments attendent... l'homme devrait être
relié aux éléments et prendre soin de la terre qui
l'accueille... un poème qui a du poumon ;-) et toujours une
pointe d'humour. » Gertrude
Millaire elle aussi
sans hésiter dit oui et cite quelques qualités du
poème. «Oui .. même
si l’écriture est moins limpide, le sujet demeure bien
ancré, un cri du coeur, quoi ! Une revendication de son
existence... et quelle patience... ! Ce sujet éveille toujours
en
moi un grand questionnement » .
"Dix
mille ans à stationner
Sans
être jamais las."
***********************
"Ouvrir
les yeux refusant le prolongement de la lumière aveuglante
Les
ombres s´allongent de l´oeil au sol
De
la
terre à la main surgit l´éclaboussure de
l´évidence
Un
monstre était là tapi sous la paupière"
De
l’amère -doux ces belles paroles aventureuses qui se taraudent
les unes les autres jusqu’à leurs moelles ! Elles sont de Bernadette Delage,
dite lutin ou lutine qui nous vient de France avec quatre
tempétueux beaux poèmes: Cendres - Magie noire - Recto-Verso et Vers où que Philippe Vallet
épaté à leur lecture en fait l’éloge dans
ce vibrant écho : « Oui..
On change
de monde, le choix des mots ne facilite pas la lecture tranquille
d’un texte, ils remuent les mots, leur violence lancinante
d’exister, pourquoi faut-il que ces mots existent, si on se laisse
contaminer par l’atmosphère.... On se torture presque, on vibre
douleur, faille, tranche sous la lame du couteau du regard des mots
vers nous,
conduit l’avenir partagé ouvert au coeur du vivant, note
d’espoir.» Kelig
Nicolas, lui, en guise de
compassion écrit «
oui.
L'auteur ne mâche pas ces mots... Des poèmes durs et
sombres qui parfois (me) font mal, même. Mais si on a mal, c'est
que tout n'est pas rose…
Eh non, tout n'est pas rose. Sait-on aimer ? (telle n'est-elle pas la
question ?) »
Jean-Marc La Frenière
résumant son avis
écrit « Oui pour
tous les textes. Une écriture qui donne l'heure juste.
» Cécile
Guivarch dit: « Oui.. J’aime
particulièrement le texte "Vers où". Mais bel ensemble. »
Lilas accorde avec
beaucoup de satisfaction un « oui global
à ces poèmes d'une histoire violente et
désespérante. » et dit à
propos
du texte Cendres, «la force de ce poème me semble
naître de ses articulations
de barreaux, d'ossements, de poutres, squelette d'une écriture
qui défie "la rouille de l'oubli".» Gertrude
Millaire voit dans la
poésie de Bernadette « Une
belle révolte, une écriture de sang et de cris, qui
choque et qui secoue.»
et commentant les Cendres,
elle écrit: «une
écriture inversée et qui sonne l’heure de la
vérité... et avec quelle force ! Style original et
très imagée.»
" Rouille
accumulée au fond de l’orbite
La
poutre dans l’ossature de la machine cède"
et Liette donne son accord:
« oui,
une force jaillit de ce poème, une mémoire rendue ici
très visuelle par ce monstre tapi... merci de ne pas
oublier. » et pour le texte Magie noire, Gertrude Millaire
ajoute
«
un texte sombre...
presque un abandon... l’usure du temps.»
" Est-ce
que tu crois l'oubli
est-ce
que tu peux nager loin
épaule
contre rien
notre
jardin là haut il y fait froid"
alors que Liette dit: « oui,
beaucoup de force ici, et on continue de voir les ombres, le feu
même dans la ronde de l'amour, la mémoire danse,
brûle, brille. »
Cette même Magie noire
insuffle à Lilas
ces mots « Toute
la violence du côté sombre du
monde imprègne ce poème à l'atmosphère
d'espoir désespéré …» et abondant dans le
même sens elle dit à propos du
poème Recto-Verso
« Rarement
vu une
telle violence : c'est, littéralement, le "sang dans la voix" de
l'auteur; la coupure à vif , métaphorique ou non.
Très efficace. »
Gertrude Millaire
ajoute avec beaucoup
d’admiration «
un texte dur... une
réalité qu’on voudrait oublier... mais la justesse du
langage éveille en nous des images, ça nous secoue... une
belle révolte. »
"et
crache
papier
buvard
saturé
c’est
le sang dans la voix
injecté
dans la salive
langue
pointue du serpent pris au piège"
Liette abonde dans le
même sens: « oui,
un boulet de canon, on a le souffle coupé, mais ça prend
à la gorge cette force, cette douleur, cette
mémoire sans appel; les mots nous sautent au visage... mais on
reste accroché à cette force... ce cri. »
Vers où, ce
poème de l’auteur
paraît un peu faible aux yeux de Gertrude Millaire « oui
... même si on y sent une certaine fatigue... un certain
abandon... tant dans la tournure de l’écriture que le sujet
traité. » mais pour Lilas c’est –« Le
désespoir qui espère et veut créer un chemin plus
lumineux, vers où. (Ou verrou ?) »
Alors que Liette
écrit: «
là c'est totalement différent des trois premiers, on y
respire même s'il y a ce souffle qui nous aspire, ce retour
à la mère, l'amour est là aussi, trop fort
peut-être, trop brûlant, mais il aère je trouve...
»
"Derrière
les murs
Il
y a nos racines
Nos
têtes dans l'eau
En
terre - porteuse de nous"
« ça
j'aime beaucoup, tout un espace, un souffle qui naît.
»
***********************
" Si
lourd est le silence du soir,
plus
loin que la nuit.
Je
n’oublie rien.
Ni
les souvenirs poussiéreux
entre
chants et baroud d’honneur,
ni
les cascades de douceur,
d’eau
fraîche,
et
de lauriers roses,
autour
de leurs petites chevilles tatouées de fibules."
Hymne à la terre,
dédié au poète
inconnu est une douce révolte qui d’un jet fort dit sa pleine
rage de voir tout ce qui est beau fuir de nos fenêtres... Nadia Chafik
écrivaine amazighe d’expression
française à travers ce long poème nous susurre
l’épopée de l’éternel retour d’une culture d’une
poésie et d’un peuple souvent à la merci des aléas
d’une histoire toujours falsifiée.
Philippe Vallet en
poète
explore les recoins de cette passion en écrivant :« Oui...“Je
reviens/Oublie moi” dit le poète inconnu à celui qui
appelle
“Connais
toi toi- même
Et
les mots danseront sous l’écrin de ta langue”
La
vivante passion du temps revenu
D’être
ce que tu es sans les sédiments du
temps passé
Les
mots lèvent le nuage que le vent emporte
De
tes mers intérieures tu lorgnes tes étoiles...
»
Kelig Nicolas pas
très satisfait dit « Peut-être.
De
l'idée, mais à la lecture je ne me suis senti
suffisamment conquis pour dire oui. » Jean-Marc
La Frenière réplique « Oui..
Un peu moins
maîtrisé mais on y sent l'essentiel. » et Cécile Guivarch
de confirmer joyeusement son « Oui..
Très beau texte . On y voyage, on
s’y retrouve
» Lilas
toujours à l’affût d’arguments
persuasifs, nous invite à lire des passages du poème
« Oui
- de belles évocations et puis, ce
poète en allé, est-il un autre ou l'inspiration
poétique elle-même ? : ouverture bienvenue du sens
: »
"je
n'oublie rien
(…)
Ni
les puits taris,
ni
les caravanes du sud
remontant
vers la source du poème,
ni
les caravanes du nord
labourant
les réticences du désert,
(…)
Reviens,
(…)
pour
la chrysalide du poème mené à la
dérive."
Cet autre extrait du poème :
"j'ai encore dans la
tête
l'oiseau au ventre blanc
piaillant la douleur
piaillant a douleur de te
voir partir"
fait dire à Liette: « oui
j'aime infiniment ce long poème qui nous envole, nous
révolte, nous donne envie d'appeler ce poète, en
nous, parfois perdu, mais là, appelons-le, il reviendra,
il attend en nous. Superbe rythme, souffle. »
Gertrude Millaire
conclue en disant: «Nous
n’avons qu’un seul texte... pas facile de se faire un portrait de
l’auteur. Oui ...pour le texte même avec ses longueurs...
Et pourtant j’y donne mon
accord pour l’esprit... cette prise de conscience-poétique,
cette recherche-arrière de l’essentiel.»
"Reviens,
j’ai
le mal de toi, ce soir,
et
le silence des vers est
lourd
à porter seule.
Reviens,
pour
la chrysalide du poème mené la dérive."
***********************
"C’est
chaque instant qui existe pour le bonheur de penser
Que
je suis une innue
Jusqu’au
fond de l’âme
Une
âme aussi profonde que la terre elle-même."
...écrit Rita Mestokosho, une
poétesse de la nation Innue du
Québéc: elle nous offre 4 poèmes: La
ligne de la mémoire - La
chaise - Mon
école de pensée - Innu
aiamun . Des poèmes à boire comme à
la source, comme dit Kelig Nicolas,
à propos du
poème: La ligne de la
mémoire - « J'aime
beaucoup cette
idée de livres debout, d'hommes livres-libres... L'auteur
retrouve une parole perdue, oubliée, volée, qui semble
immémorielle...
Oui
à tous ces poèmes, ces paroles indiennes – innues –
à boire comme à
la source d'où elles ont resurgi. »
Cécile Guivarch
résume ses impressions en ces mots
« un grand oui. On voyage, on respire, on s’y
sent bien »
Et Lilas en guise de
partage de son plaisir à la lecture de ces
poèmes nous invite à écouter quelques
passages de cette belle poésie des racines : « Oui
à cette simple et belle évocation qui montre, une fois de
plus, que la poésie des racines est de celles qui nous
émeuvent le plus : Ecoutons dans:
La
ligne mémoire
"Mon
peuple écrivait en marchant-
Mon
peuple écrivait sur la ligne de la mémoire …
Il
avait une immense bibliothèque avec lui
Des
millions de livres;
Eparpillés
sur le territoire innu
Des
encyclopédies de rivières
Des
dictionnaires de montagnes
Des
géographies de forêts"…
La chaise
"Racines,
source de vie quand trop dure est la chute:
Moi
qui vient d'un peuple chasseur de caribou
(…)
Je marche pour ma survie
(…)
alors sur une chaise ma vie a basculé"
Mon
école de pensée
"
Ma poésie est issue d'une langue de terre
Qui
revient d'un long voyage " .
Innu
aiamu
"La
langue innu vient de la terre. Et les anciens
parlaient aux animaux et savaient exprimer tous leurs bons sentiments
par rapport au lien qui les unissaient à leur mère la
terre… Tellement ils respectaient leur lieu d’origine"
Auteur préféré
pour Liette: « une grande poésie
révoltée, qui vibre au rythme de la nature, on sent
le souffle,
libère-toi âme ancienne, tu vis encore, sois libre
et fière de ton peuple comme tu l'écris si
vivement...On marche avec toi, ta vieille âme vient aussi en nous
qui manquons de liberté... vieille âme libre, merci
de vivre dans cette poésie. Et commente chaque poème.
La
ligne mémoire:
« oui, très beau poème,
grave et léger, les livres sont aussi écrits
sous nos pas, sur la
terre.»
"Mon
peuple écrivait en marchant
Mon peuple écrivait
sur la ligne de la mémoire"
un beau rythme qui nous donne envie de marcher avec, d'écrire
avec:
""Chaque ligne qu'il écrivait
Était pour garder sa mémoire éveillée
Son esprit vif et son cour léger."... « oui,
grave et léger... on le porte en son coeur »
La chaise: « oui,
ça poursuit le même thème. J'aime beaucoup cette
idée qu'assis sur une chaise on est prisonnier, on ne peut plus
marcher ni sentir sa terre, ses racines, et la femme
intérieure en soi du haut des ses trois c'est superbe. Ça
a du souffle, je le prends en moi et voyage avec... merci »
Mon école de
pensée:
"une âme
aussi profonde que la terre elle-même"... « ça résume tout cette
fin. Quel rythme dans ces mots qui viennent de terre et de racine, la
plume est ancrée dans la terre, on respire les grands espaces,
où la nature existe encore et l'homme vit à son rythme,
et le poème fait écho au rythme naturel, au
souffle... grandiose »
Innu aiamun:
« pour
la beauté de la langue innue, on a envie de l'entendre
encore,
libre
encore, sauvage...»
Gertrude Millaire
dit oui pour tous ces textes, elle les a
beaucoup apprécié surtout pour leur
originalité leur fraîcheur et leur
enracinement. « Oui
pour tous les textes Voilà
une écriture riche de ses racines. Une écriture dans la
peau. »
Et s’arrêtant sur chacun de ces poèmes elle écrit :
La ligne de la mémoire:
« quelle
belle originalité J’aime cette fraîcheur,
une écriture bien imagée. Saisissante par sa
pureté et son exactitude.»
"Des
dictionnaires de montagnes
Des
géographies de forêts"
La chaise:
«
un texte riche de
réflexion...
l’auteur sait en peu de mots nous décrire sa situation et nous
sensibiliser ses besoins, sa différence.»
Mon école de
pensée:
« toujours
cette
fraîcheur, cet enracinement et cette liberté. Quel belle
observation !Un cri du coeur quoi! »
Innu aiamun:
« un
texte bien
d’actualité. C’est bon de voir l’écriture de cette langue
bien vivante sur mon écran... La langue n’est-elle pas
l’âme d’un peuple ! »
Toujours à propos des mêmes poèmes Jean-Marc La
Frenière accorde avec enthousiasme « Un immense
oui.. Ces poèmes sont tout à fait dans l'art de
vivre amérindien. Même la façon d'écrire y
est comme leur façon de marcher. » Et enfin Phillipe Vallet nous offre
comme à l’accoutumée un bel
écho poétique et suggère à l’auteur
quelques propositions :« Oui. Et j’ai
plongé dans mes absences. Et sur ma chaise à moi sous le
couvert de ma peau le vent
des galaxies à souffler son rougeoiement. J’ai bu un instant
l’eau de la source de la grande forêt
où se promènent encore les grand-parents de chacun de
nous. Et les pierres à souvenirs empilées jalonnent le
sentier
que leurs pas ont foulé. Les braises du grand feu qui couve sans
que nous sachions vraiment
quelle flamme il agite, se réveillent et chauffent le coeur de
l’homme qui écrit.»
Il suggère de réunir ces textes en un seul poème: « Je
trouve que la présentation en texte comme
séparés... Titre noir, séparation, coupe la
force du texte qui dans un ensemble serait plus puissant. »
*******************
Avec nos vifs
remerciements à toutes les participantes et tous les
participants à ce 64ième numéro de Francopolis. Au salon de lecture, vous attendent
quelques verres de poésie à partager avec notre
invité Luc
Camoui de La Nouvelle-Calédonie, accompagnés
des illustrations de Yeschou.
Bienvenue !
Ali et le Comité
de lecture de Francopolis
mars 2009
*******************

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de poésie"
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