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Illustration de Marlen Guérin

Présentation Spéciale
de la SÉLECTION


Novembre 2007

n*50

 




Présentation de Juliette Clochelune pour l’édition de novembre 2007

Maurice Richoux (Nouvelle Calédonie), Mireille Disdero (Midi), Valérie Gonzalez (Maroc), Patrick Duquoc dit Pant (Québec) :
4 auteurs de 4 coins de la francophonie.
6 poèmes,
6 votant, (3 pays : Portugal, Québec, France).
Telle est la moisson du comité de Francopolis en cette édition de novembre 2007. De nombreuses discussions ont eu lieu parmi les votants, entre accords et désaccords. Toc-toc, entrez, installez-vous confortablement devant notre flambée... Voici la porte ouverte !

Maurice Richoux aborde pour la première fois notre rivage francophone l'ensemençant de 2 poèmes  :  Noire et Au rythme des saisons.

Il nous vient de Nouvelle Calédonie ... mais  ... :

pourquoi le préciser ?” demande Philippe qui poursuit “Nouvelle Calédonie, le courrier  vient de là, c’est quelqu’un qui habite là, qui sent la mer, le sel et les barrières de corail qui s’effondrent et se noient...

Nouvelle-Calédonie, nous le précisons, même si, ô combien, nous le ressentons dans son poème Noire - car - comme le remarque Cécile : “ Je trouve ce poème très dans l’esprit  de Francopolis : la francophonie.”

Nombreux sont ceux qui, avec Philippe, Cécile, perçoivent très fortement ce dépaysement - ainsi Michel :  “Dépaysement garanti !” ou Teri : “Un poème très dépaysant, on voit comme on ressent les images que l’auteur fait défiler devant nos yeux.”

  L'or
 A tes chevilles
 Est l'or du Soudan
 Des marchands haoussas
 Remontant vers la mer
 Par des pistes antiques 
 Qui franchissent les ergs
 Et campent aux oasis,
 Des Peuls, des Bambaras,
 Des filles sahéliennes.


Noirepour l’ambiance et le dépaysement dans une poésie colorée.” (Gert)
Noire pour une “poésie visuelle, sensuelle” (Cécile)
Noire en écho à L. S. Senghor comme le résume finement Lilas
J’ai eu l’impression de connaître déjà  ce poème qui magnifie la femme noire. Bien sûr, j’ai songé à L. S. Senghor … De très belles images,  grand pouvoir évocateur de ces simples noms de pays ou d’ethnies .”

Son second poème, Au rythme des saisons, est perçu comme “une poésie plus universelle” selon Gert mais aussi “un peu moins original dans la forme, dans le fond” selon Cécile, ou encore “trop retenu” selon Teri et d’après le grain de sel de Philippeun peu conventionnel : dans les images la présentation l’organisation ... prévisible : l’amour printanier
 Au rythme des saisons - pourtant - “garde une certaine fraîcheur” (Gert), “une belle écriture” (Cécile).
Au rythme des saisons apporte “une émouvante nostalgie, un espoir maintes fois exprimé mais d’une voix neuve : sur un thème bien aimé des poètes, l’auteur, tout en feignant de libérer le lecteur par la suppression de la ponctuation, impose sa voix, son rythme, grâce aux blancs entre les strophes inégales, et grâce aux figures de style (chiasme, anaphore, reprise…) (Lilas)

Si l'impossible amour
Jamais ne revenait

Jamais plus, plus jamais
Aux cerisiers de fleurs
Aux prairies de jonquilles
Aux sous-bois de pervenches


Les saisons doit on dire ce qu’elles disent déjà dans leurs images sans cesse à la fois identiques et toujours si différentes, innocentes, savons-nous regarder avec innocence ?” (Philippe)


*********

Mireille Disdero nous offre deux cadeaux de mots à ouvrir délicatement Feuilles des jours et Ecrits sans papiers, tous deux très différents tant par leur forme que par leur style.

Feuilles des jours comme un poème-arbre d’automne nous offrant ses couleurs, à effeuiller feuille après feuille, jour après jour.
Feuilles des jours comme une “écriture en drapeau pour donner forme de poésie” (Philippe) dont pourtant on “ne comprend pas trop la disposition” (Gert) dont parfois on “y voit plus que deux poèmes “(Gert) mais qui demeure un seul poème parsemé de trois “moments racontés tout simplement, moments perdus parfois, qui prennent corps et éternité dans le poème. A lire et à partager” (Teri)
Feuilles des jourstexte assez grave, touchant qui nous permet de ne pas oublier… “ (Cécile)
Ces feuilles des jours nous offrent avec sensibilité et belle écriture des scènes variées :  l’on pense  à Edgar Lee Masters pour les deux premiers thèmes et la liberté du style, à la limite du poème. Mais Paulo est bien ancré dans le présent de l’observateur. 

Un château en ruines à Eyguières,
l'après-midi, quand le mois de juin est fini.
On y regarde plein sud vers les cheminées de Berre,
à la plaine, à la mer, aux oiseaux.

Ici l'eau n'existe plus.
Le thym, le serpolet, la menthe sauvage,
toutes les odeurs s'accrochent à la robe
pour habiller les jambes et les respirer.


Ce Château ( Roquemartine ?),  millénaire,  incite tout naturellement à la réflexion sur le Temps, mais en dépit de la tentation, et sans doute grâce à la magie du Midi précédemment évoquée,  l’on ne bascule pas dans le tragique.” (Lilas) …
Philippe, appréciant l’originalité du regard, nous donne cependant
du grain à moudre :
je garde, mais je ne suis pas sur que la forme adoptée ( écriture en drapeau pour donner forme de poésie) soit ce qui donne la valeur au texte. car si je dis poésie note 2, si je dis je ne fais pas attention à la forme que l’auteur donne à son texte , mais que je regarde la vision de l’auteur qui
face à un événement partage, mais en public ses sentiments distanciés, son regard personnel aimant, humain, je mets 4, donc moyenne 3 comme quoi les notes font réfléchir celui qui les pose,il ne faudrait pas nous faire croire que tout passe quand il suffirait de nous mettre cela sous forme de poésie
"
Gert poursuit et partage ces feuilles en trois moments, trois fenêtres :
Un cimetière “sujet délicat, traité si habilement qu’on s’y sent bien dans ce cimetière. Une douleur finement racontée sans colère.
Paulo pour “la description du personnage à la fin
Un château “une écriture bien maîtrisée qui rend bien l’ambiance. Un poème odorant... j’aime ce style simple et pourtant très imagé. Il me transporte sur ces lieux...j’y suis en temps réel.”

« Chloé, Stéphane, April et Mathis
disparus le 26 décembre 2004
en Thaïlande »

Sous cette tombe
aucun corps
juste la vie océan tsunami
qui les ramène un instant
portés par le vent

dans le petit cimetière du village.



Ecrits sans papier son “second poème en prose lève bien dans le vent et laisse au lecteur cette sensation de poème en mouvement, friable, presqu’invisible mais bien ancré dans la peau du poète." (Gert)
Ecrits sans papier a “un tout autre style que Feuilles des jours” (Cécile). Son “sens du rythme nous emmène sur un crescendo qui semblerait presque cesser brutalement, avant de se rendre compte que la fin était celle là seule et n’aurait pu être une autre". (Teri)
Ecrits sans papier “Un poème qui flirte avec le paradoxe d’un auteur-locuteur à la fois présent et absent, retenu et, en dépit de ses paroles, scripteur d’un poème habile et troublant …”  (Lilas)

mon témoignage de vie restera sans papiers. L'important n'est pas écrit.
Le vent se lève. Un livre sur la table du jardin commence à lire ses pages tournant seules doucement.


Philippe, tout en la questionnant, prend une phrase au rebond l'important n'est pas écrit  "mais comment le dire sans écrire ?"

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Au hasard des dés nous rebondissons sur Alea  jacta  est poème de Valérie Gonzalez. Dans le comité de Francopolis, beaucoup s’accordent à trouver force et originalité dans son poème quand pourtant, parfois, le dé s’obscurcit, le mauvais sort frappe par quelques “banalités, maladresses voisinant avec des réflexions bien vivantes une véhémence et des expressions bien choisies.” (Lilas)
Et hop, voici délivrées en quelques facettes :
Le bon coup de dé :
 “une poésie grandeur nature et d’une originalité fascinante.” (Gert)
une certaine originalité, dans la forme et le fond” (Cécile)
 “une grande force, une réelle vélocité dans cette écriture au couteau, qui ne nous laisse pas le temps de souffler, et tant mieux". (Teri)

Le dé est jeté, le sort...

La vie
Comme un entonnoir

Les fous la portent sur la tête
Evitent de tomber dedans


Dans la face plus sombre de ce même coup de dés, Philippe cherche à entrer en conversation avec l’auteur, doute “j’ai du mal  à dire car j’ai peur de ne pas comprendre dans le doute je dirais face à la recherche que cet(te) auteur(e) met dans son travail sur les mots, il y a un vrai travail mais je manque d’explication de compréhension et ne suis pas le décalage, ma compréhension a besoin d’explications ... j’aurai envie de ne pas noter de me dire que je dois attendre pour causer avec l’auteur : et comme je dois noter ... texte de recherche sur la langue d’expérimentation pas encore abouti, c’est pas assez ou trop pour nous lecteur qui nous nous perdons et errons entre nos images qui se décollent

Lilas entre en phase “Je demeure perplexe après plusieurs lectures : il me semble être en présence d’un auteur qui a quelque chose à dire mais dont le style n’est pas encore abouti. Il faudrait pouvoir parler avec l’auteur. Des banalités, des maladresses voisinent avec des réflexions bien vivantes une véhémence et des expressions bien choisies.”


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Patrick Duquoc  dit Panta trouvé l’adéquation entre le rythme et la longueur de ses phrases.” (Teri) Posons donc nos pas sous Tes arbres  “Une belle guirlande de longs vers très agréables à parcourir” (Teri)
Entre accords et désaccords, des échos se nouent, se dénouent. On lui trouve une “belle écriture, soignée, recherchée mais trop littéraire” (Cécile et Gert), “une poésie très étudiée, travaillée  jusqu’à en être tarabiscotée.” (Lilas) Un style que l’on n'aime pas toujours mais qui “fascine et impressionne comme tout ce qui est étranger” (Lilas

Tes arbres bougent comme l'aube les regarde
Aile ne s'habille guère au quart de la nage d'une fleur
Les arbres rouges comme l'aube aux renards
elle ne s'habille guère écartée au loin des élans


Tes arbresune nouvelle carte postale pastorale cette fois, un arbre à l’aube des arbres, un renard en dessous, pas de corbeau cette fois, par contre un vache au pis laiteux comme le brouillard de cette aube qui nous révèle cet arbre presque sonore dans le silence du jour qui vient à naître” (Philippe)

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Ici finit notre veillée au coin du feu, mais, avant de nous quitter, pénétrons à pas feutrés dans la pièce du Salon de Lecture pour rêver avec Pathos, une nouvelle de Christophe de Caulier.



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novembre 2007

le comité de Francopolis


 

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Créé le 1 mars 2002