| Carole CARCILLO MESROBIAN     Il porte le nom d’un vent qui étouffe dans l’air
    de sa disparition ne pourra s’effacer Parce que de son cloué en guirlandes émeraude aux
    portes de Noël Non aguerri d’estampes aux timbres bleus du ciel Il porte le nom d’une chimère de bazar sur le dos
    d’un hôtel Où je t’ai retrouvé  il arpente dedans la
    pensée de mon corps Cirque de firmament comme un cheval creux Et sa crinière rase ne sera plus que peu une herbe
    échevelée  Que la pluie renversée arrose du chagrin  Imbuvable timbale en taverne fermée les volets
    clos de trouille De là qui sans bouger va l’amour qui se rouille A se rire serré pour ne pas dire encore Le nom qu’il a porté        ***    ChériLe ciel ressemble à un matin
 J’ai des siècles endormis Aux sillons de mes mains Et je
    connais déjà la mort Les pétales à ma gorge nue Ont raconté qu’un jour alors Le feu des murs s’est éteint Les dunes vissées sur le chagrin Ont tant pleuré la mer du Nord A avalé tous
    les marins A recouvert le décor Et balayé d’écume crue Le paradis    Chéri Je suis un clandestin de vie Qui essouffle toute mémoire Emporte moi jusqu’à l’oubli Par-dessus l’orbe des miroirs Depuis Le ciel ressemble à mon destin       ***    je voudrais le fil tanné d’insouciance des
    rires éclos des riens des couchers qui effleurent si peu le drap des levers qui ne bousculent que l’habit qu’on
    enfile  pour se ressembler et se croire nommé.    Je suis en un pays de falaises abruptes et sombres  qui chevauchent les crêtes drues de la mer un visage de mon âme une pauvreté des cimes où je vous ai croisé Je vous trouve je me rejoins nous qui ne sommes que montagnes décapitées   Les elfes endormis ont avalé la peur et toutes les couleurs Sa poutre arc-boutée sur la plaie du silence   A part l’élan   Jonche les chenaux la pluie mûre d’étoiles Sous les paupières d’écume du rivage Regarde l’ours au pelage endormi Et vagabonde  comme une reine rebondie de pénombre Diadème d’air au miroir des dunes Manteau de brume et cousue de brouillard       ***    Le paysage incandescent Eyvindur-des-Monts S’en est tant dit S‘en est tant chevauché Que plus guère d’orages  Ni du désir ni d’abreuver le ciel Sous la respiration flétrie où son passage S’en est tant que totems Plaies de totems Arche versée sur l’ardoise des mers Vipérines de vagues  S’en est tant arpenté Que taire l’espace résoud la chute       ***    La mer est plate comme un désert Qui recouvre tous les grains du sable   L’horizon rectiligne se termine au regard   Sous le fluide balsamique et sa danse Le carnaval des chimères   Et parce que je te ressemble Le point se couche et nous rassemble   Sous le manteau du bleu du monde Parchemin bu de la rotonde  Où là les aubes part à
    part du chapelet de nos
    regards enguirlandent le désespoir d’avoir osé broyer le
    noir des nuits azur et des
    miroirs où nos cheveux font des
    comètes la traîne épaisse comme
    une fête     Poèmes
    inédits du recueil en préparation À
    part l’élan   |