Rio DI MARIA
Fleurs mal habillées
Vouloir
cette nuit le corps albâtre la nue
étendue
Silence
pour lèvres en délire
Caresse Passe l’impasse
Ombres
chinoises sur langues de feu
se croisent dans la chambre aveugle
Comment
oublier le maître de l’albatros
sur le sofa du temps immobilisé
Toute
la chaleur des fleurs mal habillées
pour une nuit entière
à
expirer devant une feuille trop blanche
qui ne m’appartiendra jamais
Le
chat incollable connaît le mot de passe de l’encrier
il miaulera toute une vie
et changer de rime n’ouvrira la porte à personne
Quand
le baiser du diable embrase ton corps
il suffirait peut-être de retourner chez lui
pour savoir qui rit mieux dans la nuit
de l’étrange passion
tandis que passent les nuages … là-bas
M’endormir
dans la folie de tes cheveux
aguerrit le doigt plongé depuis une éternité
au cœur du doute
Premier
péril Dernier
cri de femme
encore dans les nuées
Flamme
magique sur sein labouré
toute une jeunesse devient éruption
Guérir la phrase émouvante
Main
mauve sur table infinie
Le
tic tac de la mémoire colporte fredaines
Rire
du troisième commandement de la tablette
acquitte l’œil aiguisé à la meule du devenir
La
rampe éprouve le nuage
Le
ciel émietté retrouve la pudeur du premier jour
Guérir
la phrase émouvante qu’offre la page
quand l’encrier déborde
afflux de veine transparente
Quelle
main se meut dans le crépitement des ombres
d’où s’envolent prières et cris
mensonges et rendez-vous mal accordés ?
Qui
peut commencer l’épure du portrait
sur le miroir des adultères de l’ombre ?
Je
lève l’ancre compromise
au fond de la bouteille
Tu
peux guérir la flamme
la cicatrice ne cessera d’aguerrir la plaie
Ballet d’innocence
Et
je me retrouve encore
à lancer des soleils dans l’eau
à affirmer autant qu’infiltrer
la chatoyance des
petits bouts d’univers
à boire la lumière des tourbillons d’étoiles
qui volètent un instant d’éternité
Qui
devine
ce ballet d’innocence ?
Somnambule des mots oubliés
Naviguez
bateau sur mers de fleurs
l’histoire changera les noms des pays qui s’avancent
les églises sans portes évangéliseront le
doute
et la raison la plus limpide
sera du côté des réponses sans questions
pour confondre le somnambule des mots oubliés
Les
pas sans illusions
dorment dans la jungle des rêves à tue-tête
Les
chants des tambourins de l’ombre
accrochent la danse des eaux mortes
aux poteaux du vent sans origines
Ta prière abrège l’agonie de l’instant
Mille
miradors dans l’œil soulé
ainsi font les parfums dans la tête aiguisée
quand la rivière affronte l’ombre du feu
Tu
parles de solitude
quand toutes les cartes maîtresses
se bousculent entre tes doigts aguerris
aux tremblements des cordes
qui envoûtent le silence
Ta
prière abrège l’agonie de l’instant
que tu voudrais capter
comme ombre de femme
qui s’offre au bout du chemin
mais tu ignores l’onde de fleurs
arrivée de l’autre côté du trou noir
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