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LECTURE -
CHRONIQUE
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LECTURES
– CHRONIQUES – ESSAIS Printemps
2024 Nathalie Lescop-Boeswillwald :
Tutoyer les anges. Le monde de Thalie, octobre 2023 (12 €) Une lecture par
Dana Shishmanian (*)
Femme au voile musical, collage de Nathalie Lescop-Boeswillwald (reproduit de son site) |
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« La poésie, c’est effleurer du bout de l’âme un monde qui n’attend que sa sublimation » : dans cette belle définition extraite de la préface de Michel Benard à ce petit recueil – on dirait un livre de poche à emporter avec soi dans des promenades méditatives au bord d’une rivière – nous percevons toute l’émotion, la fragilité et l’évanescence d’une écriture telle un voile musical (le collage choisi pour y faire écho le suggère bien). Poétesse et artiste plasticienne, éditrice et animatrice d’une revue et d’une petite maison accueillant une grande variété d’auteurs, Nathalie nous transmet en même temps sa vision lucide du monde dans lequel nous visons et sa foi dans l’homme ; « tutoyer les anges » s’avère alors être plus qu’une métaphore de l’interface (intercession ?) que représente le poète entre l’humanité en peine menacée d’autodestruction et ses propres idéaux hypostasiés : il s’agit aussi et surtout d’un mode d’être en création continue, tel un exercice spirituel. Dans l’esprit des haïkus, voilà quelques traits de ces dessins fugaces où l’âme se fait sentir, en toute simplicité de l’écriture, sa présence agissante au quotidien : Se lover Dans un plaid moelleux Et ne plus rien vouloir entendre D’autre que son âme Je m’appuie contre un chêne Ses branches tentaculaires m’éventent Et apaisent mon cœur essoufflé Je saisis à pleines mains Ton absence Et l’enroule autour de mon cou Marcher sur les sentiers forestiers Jusqu’à la tombée de la nuit Le pas alerte, l’âme en paix Le nez collé contre la vitre J’observe la valse lente des flocons Un dimanche hiémal Aux réminiscences enfantines Et ce désir puéril De glisser mes mains Dans tes poches Et de les y laisser Dépouillée de ta présence L’amour prend toute sa place Mon chat aime à se coucher Sur mes papiers épars Lorsque j’écris à mon bureau, Comme si elle veillait Sur le poème en devenir Le dialogue Est le seul chemin possible Entre les êtres ©Dana Shishmanian |
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(*) Nous avons accueilli Nathalie Lescop-Boeswillwald à la rubrique Francosemailles de nov./déc. 2022, avec des poèmes et des collages, et une belle présentation de la poétesse-artiste par Michel Benard. |
Nathalie
Lescop-Boeswillwald
Lecture par Dana
Shishmanian
Francopolis,
Printemps 2024
Créé le 1 mars 2002