LECTURE  CHRONIQUE


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DES MOTS COMME DES CARESSES

J. FLEURET


Aussi étrange que cela puisse paraître, je ne sais trop pourquoi, peut-être parce que l’on vit dans un monde de violence et que la télé, la radio et internet nous déverse à longueur de jour cette violence à répétition, ce recueil arrive tout frais, bien qu’il ait traversé l’océan et cheminé sur des routes glacées et enneigées sans la moindre éraflure, même pas un froissement de feuilles, ce serait donc que les mots ont tous les pouvoirs.

Oui, ce recueil, plein d’une tendresse désarmante traîne une certaine nostalgie et pourtant tout est douceur. Oui, souvent le temps court par en avant et nous échappe… mais ici le temps nous accompagne. Le poète semble bien ancré dans cet instant du présent.

« vieillir ma douce n’est rien
si c’est pour mieux vivre sa vie


Vieillir, c’est se reconstruire avec d’autres matériaux
Disposés autrement, l’optique n’a plus la même focale,
Le zoom arrière est de rigueur!
»

Et c’est justement, cette prise de conscience de la fuite du temps qui donne à ce recueil un arrêt sur image. Vieillir ici, loin de faire l’effet de prendre les bouchées doubles et filer dans cette course contre la montre, ici  le poète visite ses souvenirs, non pas comme du papier jauni mais plutôt comme si chaque instant était peint sur le mur de sa galerie privée et que l’auteur prend le temps d’habiter chaque tableau.

L’auteur troque sa plume pour un pinceau et il dessine chaque mot, trace sa courbe, adoucit les angles et comme il dit si bien : « Vieillir, c’est se reconstruire avec d’autres matériaux » et  ainsi trouve la ligne idéale.

«Trouver la ligne idéale
Hors de la géométrie connue
S’incurver pour mieux
En dessiner la perfection;
S’assurer que la main ne tremble
Et que les yeux fermés
S’ouvrent sur des horizons sans fin.
»

On y découvre en même temps, une prise de conscience du temps et de ces courbes de vie.
Le poète renifle cette urgence…

« Tous les amours humaines
   Un jour ou l’autre’
   mène à l’exil. Oui à l’exil
.
»


mais… même ouvertes, ses mains tremblent un peu et la flamme vacille… on y rencontre une fragilité… à fleur de peau.

« À la toute fin du chemin
Aux crépuscules des mots
Sur la pierre roulée
Au détour du halage
L’illusion de l’infinie
La flamme de l’exil

et il termine ainsi
À la lumière de la bougie vacillante
Et qui va bientôt s’éteindre
Je m’exile en moi. "


Cette fragilité bien ressentie laisse le lecteur sans voix
sans mot, habité par cet exil...

le livre reste ouvert sur la table.
comme une présence...

***
Des mots comme des caresses, chez Édilivre
J.Fleuret (nom de plume de Michel Ostertag)
Auteur de poésie, de Nouvelles, Récits historiques, Aphorismes
Membre du Comité Francopolis depuis 2007


**

Présence active sur Francopolis:
F
ables

Aphorismes et Billets d'humeurs
Chroniques littéraires : Revue Les tas de mots - Le Mokafé de Christiane Lévesque -
Un léger passage à vide de Nicolas Rey - de sel et de pain de Paul Badin
et plus...


DES MOTS COMME DES CARESSES
J. FLEURET
présenté par Gertrude Millaire
mai 2016


Créé le 1 mars 2002

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