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LIBRE PAROLE AUX AUTEURS... Libre de s'exprimer, de parler de soi, de son inspiration, de ses goûts littéraires, de son attachement à la poésie, de sa façon d'écrire, d'aborder la publication, de dessiner son avenir, de sa vie parallèle à l'écriture, ou tout simplement, de gueuler en paroles... les raisons n’en manquent pas.

 

Été 2025

 

 

Libre parole à la Palestine

 

Poésie

&

Témoignages

 

(sélection : Dana Shishmanian)

(*)

 

Peut être un dessin

Peinture de Wadeei Khaled

Présentée à l’exposition The Sky Above Gaza… Imagine (18 Sept.- 7 nov. 2024), organisée par Al Markhiya Gallery en collaboration avec Qatar Red Crescent, réunissant environ 50 artistes de Palestine et du monde arabe.

 

POÉSIE :

 

Tawfik Ziad ; Ziad Medoukh ; Azeddine Lotfi ; Jihad Alghoul

 

Tawfik Ziad

Tawfik Ziad (1929-1996 ; pour sa biographie voir sur Wikipedia-fr et Wikipedia-angl) était maire de Nazareth (la plus grande ville palestinienne à l'intérieur des frontières d'Israël de 1948), quand il a appelé à la grève générale le 30 mars 1976, une grève presque totale, à laquelle l'État israélien a réagi avec férocité. Le 30 mars est devenu un jour de commémoration annuelle de la lutte contre l'occupation israélienne.

Ci-dessous deux poèmes traduits par Jalel El Gharbi (cf. sa page Facebook, 25-04-2024)

 

Peut être une illustration

Dessin de Tawfik Ziad

(reproduit de la page Facebook de Jalel El Gharbi)

 

Un million de soleils dans mon sang...

On m’a privé d’eau, d’huile,

Du sel de mes galettes,

Des rayons du soleil,

De la mer,

Du goût du savoir,

Et d’un amour parti il y a vingt ans

Que j’aimerais tant croiser une seconde

On m’a dépouillé de tout

Du seuil de la maison et des fleurs du balcon

On m’a dépouillé de tout

Excepté :

De mon cœur

De ma conscience

Et de ma bouche

Mon orgueil après qu’on m’a mis aux fers

Est plus violent que toute la folie de leur brutalité

Un million de soleils dans mon sang

Défient les diverses obscurités

Je franchis les sept cieux

Grâce à ton amour

Oh peuple des drames outranciers

Car je suis ton enfant, né de ton sang

Par mon cœur,

Par ma conscience

Et par ma bouche

Nos mains sont bien fermes

Et celle de l’oppresseur

Si ferme qu’elle puisse paraître,

Est toujours tremblante.

 

Je donnerai la moitié de ma vie

Et je donnerai la moitié de ma vie

À celui qui ferait rire un enfant en larmes

Et l'autre moitié pour protéger

Une fleur fraîche du péril

 

 

***

Ziad Medoukh

Professeur de français dans les universités de Gaza, chercheur, formateur pour les jeunes de Gaza, poète et écrivain d’expression française, Ziad Medoukh est l’auteur de quatorze livres. Son huitième recueil de poésie, Poèmes d’espoir à Gaza la dévastée, édité en Suisse (Éditions de Rochefort, 33 poèmes, 108 p., novembre 2024) est arrivé à 1500 exemplaires vendus. Le commander auprès de Françoise Jaquet, présidente du collectif Action Palestine à Neuchâtel en Suisse, qui signe la préface du recueil. Voir, dans ce même numéro, le groupage de poèmes extrait de ce livre à la rubrique Vues de francophonie.

En dépit des tragédies vécues (son frère assassiné avec sa femme et leurs cinq enfants, sa propre maison détruite), le poète témoigne de la volonté de toute une population de continuer à s'accrocher à la vie, de résister et d’exister sur ses terres, et de garder espoir pour un lendemain meilleur, fait de paix et de justice. Suivre sa page Facebook.  

 

 

Nous aimons les roses

Nous aimons les roses

Et davantage encore les blés

A côté du parfum exquis de la rose

La pureté de l'épi

Gaza qui joue une triste mélodie

Sur la guitare nostalgique

Renaît de ses cendres

Donne sens à la vie

Et Met un baiser sur le front de la Palestine

Gaza symbole de l'humanité porte l'espérance

Gaza n'est pas un endroit sur une carte, mais un battement de cœur caché qui habite l'âme.

C'est l'odeur du sol après la pluie.

 

7-05-2025

 

Peut être une image de 1 personne

Photo reproduite de la page Facebook du poète (origine indéterminée)

 

Je résiste dans la dignité

Je résiste dans la dignité

Je résiste sur les montagnes hautes de Naplouse

Je résiste dans la mer encerclée de Gaza

Je résiste au pied de collines occupées de Ramallah

Je résiste sur la terre sacrée de Jérusalem

Je résiste sur la terre sainte de Bethlehem

Je résiste en Palestine et pour la Palestine.

Aux côtés des oliviers menacés de Jenin, je résiste !

Sur ma terre confisquée à Hébron, je résiste !

Près des rares orangeraies de Java, je résiste !

Prés des dattiers mûrs de Jéricho, je résiste !

Contre les colons illégaux, je résiste !

Contre les soldats agresseurs, je résiste !

Contre l’impunité des oppresseurs, je résiste !

Contre la terrible violence des occupants, je résiste !

Face à un usurpateur arrogant, je résiste !

Malgré le silence assourdissant

Et malgré l’hypocrisie latente, je résiste !

En dépit de l’injustice, je résiste !

Je résiste pour la paix et je résiste en paix !

Par ma lutte pacifique, je résiste !

Par ma présence riche en humanité, je résiste !

Par une poésie engagée qui creuse son sillon, je résiste !

Avec la force de mon droit, je résiste !

Avec ma plume et mes vers, je résiste !

Avec mon existence sur ma terre, je résiste !

Avec ma persévérance et ma foi, je résiste !

Avec ma glaise d’amour et de tolérance, je résiste !

Avec l’arme indestructible de mon espoir, je résiste !

Pour une graine d’espérance, je résiste !

Pour une nuit magique, toujours lumineuse, je résiste !

Pour le courage de la mère d’un martyr qui sait pardonner, je résiste !

Pour le retour d’un réfugié, je résiste !

Pour une cause juste et noble, je résiste !

Pour créer de nouveaux horizons d’espérance, je résiste !

Pour que nos arbres grandissent où vivent leurs racines, je résiste !

Pour en finir avec le nuage de l’horreur qui planait sur la Palestine, je résiste !

Puisque ma patience est un génie, je résiste !

Puisque je suis soutenu par la bravoure des solidaires, je résiste !

Puisque mon sourire est plus puissant que leurs armes, je résiste !

Puisque les épées de la victoire brillent dans mes yeux, je résiste !

Puisque je suis attaché à la vie, je résiste !

Pour arrêter la machine infernale de cette occupation

Qui continue de fustiger inlassablement, je résiste !

Pour allumer sans éclipse la lumière de notre avenir, je résiste !

Pour guérir les blessures et la douleur des années noires, je résiste !

Pour rendre leur sourire à nos enfants traumatisés, je résiste !

Pour effacer le désespoir de nos jeunes enfermés, je résiste !

Pour arrêter le génocide et les crimes arbitraires contre mon peuple, je résiste !

Pour la reconnaissance de nos droits légitimes, je résiste !

Pour que mon cri légitime contre l’injustice soit entendu, je résiste !

Pour un monde plus humain et plus humaniste, je résiste !

Dans la dignité, je résiste !

Loin de la haine, je résiste !

Pour l’humanité, je résiste !

Pour la vie et la paix, je résiste !

2024

 

Tes oliviers qui poussent encore

Avec nos oliviers qui poussent toujours à Gaza

Plantés et récoltés

Génération après génération

Nous attendons quelque chose de vrai

D’authentiques jours meilleurs

Pour notre avenir,

Quelque chose de plus beau !

Gaza ouvre son cœur

Avec une lutte, par un sourire

Une dignité , un grand amour,

Beaucoup d’espoir

Elle persévère en des paroles pures

Gaza tu poursuivras ton bonheur

Avec tes oliviers qui poussent encore !

Février 2024

 

Nabil Anani – Gaza (2023).

Présentée à l’exposition The Sky Above Gaza… Imagine (18 Sept.- 7 nov. 2024), organisée par Al Markhiya Gallery en collaboration avec Qatar Red Crescent, réunissant environ 50 artistes de Palestine et du monde arabe.

 

Le vacarme des bombes

Le vacarme des bombes continue à faire du bruit

Dans le plus grand cimetière à ciel ouvert

Ce bruit qui rend sourd la conscience

Ne dites à personne ce qui vous fait si mal

Ne criez pas votre indignation face à ce carnage

Parce que le silence est meilleur dans la souffrance

Marchez la tête haute

Protégez vos enfants de la destruction et du fléau des bombardements

Des enfants démembrés, des enfants anéantis

Mais des enfants qui continuent de sourire

Serez-les dans vos bras même cassés.

Accrochez-vous à vos racines parmi les rochers de montagne et le thym

Prenez l’ombre et la chaleur du soleil comme les abeilles de la fleur

Restez éveillée même la nuit malgré la fatigue et l’afflux des douleurs

Vous avez perdu votre maison, votre abri et votre soutien

Mais jamais l’espoir

Ne pleurez pas même si la douleur est intense

Continuez à marcher même lorsque vous saignez

Et que votre sang coule sur votre robe blanche pure

Portez vos deux enfants comme s’ils étaient vos ailes

Traversez les décombres entre les cris

Vous êtes la dame de gloire et le mur de la patience

Vous ne tomberez pas tant qu’il y aura de la vie

Cherchez un beau souvenir entre les mots

Vous sentez l’odeur du pain à l’aube de l’hiver

Protégez la dignité d’un peuple opprimé

Gardez une lueur d’espoir pour un avenir meilleur

L’huile d’olive de Gaza aura toujours un goût de liberté.

23 avril 2025

 

Peut être une image de 3 personnes

Photo reproduite de la page Facebook du poète (origine indéterminée)

 

***

Azeddine Lotfi

(d’après sa page Facebook)

À Ziad Medoukh.

Même sous les bombes, elle marche.

Elle porte ses enfants comme on porte l’espoir.

Sa maison est en ruines, mais sa dignité tient debout.

À Gaza, le silence est résistance,

et l’huile d’olive a toujours le goût de la liberté.

Sous les bombes, elle tient, elle crie sa vérité,

Volée, meurtrie, mais jamais effacée.

Contre l’oubli, nos voix sont des armes de combat,

Palestine vivra, Palestine vaincra.

23 avril 2025

 

***

 

Jihad Alghoul

(Textes et peintures reproduits de sa page Facebook)

Do not block the morning light of the dreamers and return after dusk in an eternal night. Fill your hearts with love and peace for the sake of peace so that you may live in peace. Shake off the dust of hypocrisy and see life and leave hatred and the darkness of your minds so that you do not block and wish for peace.

Ne bloquez pas la lumière matinale des rêveurs et revenez après le crépuscule dans une nuit éternelle. Remplissez vos cœurs d'amour et de paix pour le bien de la paix afin que vous viviez en paix. Secouez la poussière de l'hypocrisie et voyez la vie et laissez la haine et l'obscurité de vos esprits pour ne pas bloquer et souhaiter la paix.

 

Voir beaucoup et ne rien avoir, c'est avoir des yeux riches et des mains pauvres.

Le manque de pauvreté est la clé de la pauvreté.

La faim se fiche du goût.

Je dessine pour garder l'amour et la beauté éveillés dans mon cœur malgré les ténèbres de la réalité.

Dessin sous l'ombre de la famine.

 

Peut être un dessin de calao et texte

Dessin reproduit de la page Facebook de l’artiste (3 mai 2025)

 

We are tired, our country, hear our cry

How long will we remain souls leaving life with the time difference?

 

Peut être de l’art

Dessin reproduit de la page Facebook de l’artiste (23 avril 2025)

 

 

Témoignages

 

Dr Saeed Mohammad Al-Kahlout, spécialiste en santé mentale et écrivain

« Le corps de ma sœur a été projeté dans une explosion. Il a survolé deux immeubles et une rue. Son mari — qu’il repose en paix — a été retrouvé deux jours plus tard, dans une ruelle voisine. (…) Les gens ont trouvé le corps d’une femme, allongée tranquillement sur un lit… mais au cinquième étage de l’immeuble voisin. Mais les explosions sont si fortes qu’on a l’impression que les corps tentent de se sauver, sautant hors du feu, fuyant l’enfer. L’air sent le sang, la chair brûlée et le fer fondu. » (avril 2025).

 

Ziad Medoukh, écrivain et professeur de français

« Mardi 18 mars 2025, à l’aube, alors que les habitants dormaient, l’occupation a entièrement rompu une trêve fragile et régulièrement violée, en bombardant partout dans la bande de Gaza, provoquant la mort de 425 palestiniens dont 175 enfants et 95 femmes. La situation est toujours dramatique et tragique pour les 2 400 000 Palestiniens de Gaza horrifiés et effrayés. Rien ne semble changer même après l’entrée en vigueur de l’accord du cessez-le-feu depuis deux mois, on attend toujours une solution politique. »

« La crise la plus grave c’est la pénurie d’eau potable. Avant l’agression, il y avait 1230 puits d’eau qui fonctionnaient au carburant et grâce aux panneaux solaires. L’occupation a détruit 990 puits. Il en reste environ 240 mais qui ne fonctionnent qu’à 30 % de leur capacité à cause de la pénurie de carburant et de panneaux solaires. » (le 25 mars, et le 6 avril).

Malgré la famine et la pénurie de la nourriture, les enfants de Gaza donnent à manger pour les chats

« Un enfant palestinien de Gaza partage son repas modeste avec un chat.

Malgré la famine installée dans la bande de Gaza, cet enfant montre son humanisme et donne à manger au chat. Bravo à ces enfants pour leur partager et leur générosité dans une région dévastée et abandonnée. (30 avril 2025)

 

 

 

 

Jihad Alghoul, artiste peintre et poète 

« Bonjour de Gaza. Bonjour du cœur du conflit et de la guerre. Ne portez pas de roses, je porte avec moi un collier des chagrins et des faiblesses du monde, afin qu’une certaine paix s’épanouisse en nous. Je célèbre mon temps seul loin du terrain et du climat de la vie ici alors je peins un peu de joie et de beauté pour nourrir mon cœur fatigué.

24 mars : "Un groupe de colons vient de lyncher Hamdan Ballal, coréalisateur de notre film No Other Land. Ils l’ont battu et il présente des blessures à la tête et au ventre, qui saignent. Des soldats ont envahi l’ambulance qui l’a emmené. Depuis, plus aucune nouvelle de lui" (le journaliste israélien Yuval Abraham, coréalisateur du film oscarisé). 

9 avril. Allumé comme une torche lors du bombardement de la tente des journalistes à Khan-Younès, dans la nuit de ce dimanche passé à lundi (6-7 avril), vers 2 heures du matin, le journaliste Ahmed Mansour est décédé. Deux de ses collègues, dont Helmi Al-Faqaawi qui est décédé instantanément, ont également été tués dans le même bombardement. Quatre autres journalistes sont blessés. Ahmed Mansour et ses collègues travaillaient pour l’agence locale Palestine Today. Avec eux, le nombre de journalistes palestiniens assassinés dans la bande de Gaza depuis octobre 2023 s’élève à 212.

8 avril. Il y a quelques instants, les forces israéliennes ont pris d’assaut l’Université Al Qods à Abu Dis, en Cisjordanie occupée, lançant des grenades paralysantes et des gaz lacrymogènes.

23 avril. Voilà comment nos enfants sont brûlés en dormant dans les tentes des déplacés... Pas de zones sûres, pas de survivants de ce génocide.

La ville de Gaza et son nord subissent des bombardements violents par les ceintures de feu et l'artillerie israéliennes depuis des heures

7 mai. Les photos des écoles Abu Hamisa l'une des soirées les plus difficiles.

Des dizaines de blessés et de souffrants nous leur dirons au revoir sous peu au camp Al-Brig. Les gens sont devenus sans-abri et leurs tentes ont été déchirées, et les gens dont les enfants ont disparu maintenant

12 mai. L'aide à l'obésité est entrée pour préparer un nouveau jour d'abattage pour la population de Gaza.

Puisque c'est devenu une coordination et une communication avec l'Amérique et d'autres, j'espère que vous apprendrez d'eux à apprécier un être humain et à l'appeler ici au lieu de tuer, de blesser, de faire mourir de faim, etc. »

 

Peut être une image de 1 personne

Photo de Jihad Alghoul, sur sa page Facebook..

 

 

La journaliste Islam N. Megda

« Voici notre situation actuelle. Ils ont complètement occupé Rafah. Ils ont évacué le nord et l’est de Beit Hanoun, Beit Lahiya, Jabaliya, Shujaiya, Khan Younis. Partout des corps, des victimes carbonisés !!! Ils ont fait sauter les maisons sur la tête de leurs occupants faisant des dizaines de morts. Ils ont brûlé des gens vivants pendant leur sommeil dans des tentes. Des gens par milliers dans les rues, dormant sans abri. De nouveaux missiles sismiques qui brisent ce qui reste des gens et des pierres. La famine hante nos enfants. Nous n’avons plus de farine. Nous manquons de linceuls. Il faut que ça s’arrête. » (Dernier communiqué de la journaliste, datant du 6 avril, deux jours avant qu’elle ne soit tuée avec son enfant de 2 ans).

 

Une image contenant nuage, plein air, ciel, Ruines

Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.

Photo de Gaza, par Fatma Hassouna (d’après sa page FaceBook)

 

Le journaliste Saleh Al-Natour

« J'ai encore eu faim ce soir.

Soudain, vous avez l’impression que la paroi de votre estomac s’est collée et vous ressentez de l’amertume dans votre gorge, comme si son jus avait atteint votre bouche.

Un mal de tête sévère commencera au sommet de la tête ou provoquera une sensation de vide autour du cerveau. Je ne sais pas comment le décrire.

Lorsque vous essayez de vous lever, vous vous sentirez étourdi et déséquilibré. Rapidement, vous essayez de vous soutenir avec quelque chose et fermez les yeux un moment. Ensuite, le sang tente à nouveau d’atteindre le cerveau.

Vous avez le temps de sortir et de chercher n'importe quoi, aussi simple soit-il, à mettre dans votre corps et à atteindre votre estomac, afin que le corps reçoive une indication temporaire et fausse que votre corps a commencé à manger, brisant ainsi la crise de faim pendant un certain temps et vous restez en attente de la prochaine crise de faim.

Certaines personnes ne parviennent pas à surmonter cela et tombent dans la rue ou dans leurs tentes.

Au fil du temps, notre corps commence à se digérer et la masse musculaire disparaît, nous laissant gravement épuisés.

Si le temps passe, nos organes vitaux commencent à s’effondrer, certains d’entre nous souffrent de défaillances fonctionnelles et le corps commence à souffrir de maladies, conduisant à une mort progressive.

Le terme « arme de la faim » n’est pas seulement une expression, c’est en réalité une arme de meurtre à laquelle nous sommes exposés à chaque heure. » (correspondance de Gaza pour Al Araby, 8 mai 2025)

 

Une image contenant croquis, dessin, art, Arts visuels

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Dessin de Ahmed Muhanna (d’après sa page FaceBook, 4 juin 2025)

 

 

Le Dr. Ezzideen Shehab

Doctor, sometimes a writer. Revealing hidden stories, a voice for the unheard. Witness to humanity's darkest depths.

We were not silent.

We were silenced.

 

Message posté sur X - @ezzingaza 12 juin 2025 :

Il n'y a plus d'internet.

Aucun signal. Aucun son. Aucun monde au-delà de cette cage.

J'ai marché trente minutes à travers les ruines et la poussière. Non pas en quête d'évasion, mais pour un fragment de signal, juste assez pour murmurer : « Nous sommes toujours en vie. »

Ce n’est pas parce que quelqu’un écoute,

mais parce que mourir sans être entendu est la mort définitive.

Gaza est désormais silencieuse.

Non pas par la paix, mais par l’effacement.

Non pas un silence calme, mais un silence étouffant.

Ils ont coupé le dernier câble.

Aucun message ne sera laissé. Aucune image ne sera affichée.

Même le chagrin a été interdit.

Je passais devant des cadavres d'immeubles, de maisons, d'hommes, certains respirant, d'autres non.

Tous effacés par la même main qui a effacé nos voix.

Il ne s’agit pas seulement d’un siège de bombes.

C’est un siège de la mémoire : une guerre contre notre capacité à dire : « Nous étions ici. »

Les bombardements n’ont jamais cessé, surtout à Jaballa.

Ils bombardent les rues où les enfants mendient de la nourriture.

Ils bombardent les files d'attente où les mères attendent la farine.

Ils bombardent la faim elle-même.

Pas de nourriture. Pas d'eau. Pas de sortie.

Et ceux qui essaient, ceux qui cherchent de l'aide, sont abattus.

Des gens meurent ici, et personne ne le sait.

Non pas parce que le meurtre s’est arrêté, mais parce que le meurtre de la connexion a réussi.

Internet a été notre dernier souffle.

Ce n’était pas un luxe ; c’était la dernière preuve de notre humanité.

Maintenant c'est parti.

Et dans l’obscurité, ils massacrent sans conséquence.

J'ai trouvé ce faible signal eSIM comme un homme mourant trouve une lueur de flamme.

Je me tenais sous un ciel brisé, risquant la mort, non pas pour être sauvé, mais pour envoyer ceci.

Un seul message.

Une dernière résistance.

Si vous lisez ceci, rappelez-vous :

nous avons traversé le feu pour le dire.

Nous n’étions pas silencieux.

Nous avons été réduits au silence.

Et quand les câbles seront rétablis,

la vérité transparaîtra à travers les fils,

et le monde saura ce qu’il a choisi de ne pas voir.

 

 

Peut être un dessin de ‎texte qui dit ’‎แม MOS 1M مطا العرب التي عربية الى ستهلملا عل_اتواجها ملجنة رفضل الكتاب تظفر فلسطين باسئقلاظا تاد فیدرالی عر نالعرب السلام التورة مجمعيغلى اخير وبداو يدة جوآدثْ في تجرادثني غض القادة जैन اليامي يقول .۰..--اب_( الفل‎’‎

Dessin de Ahmed Muhanna (d’après sa page FaceBook, 4 mai 2025)

 

 

Présentation des artistes

 

Wadeei Khaled est né dans le camp de réfugiés d'Al-Arroub en 1986. Dès son plus jeune âge, les couleurs étaient devenues ses compagnons de prédilection. Le premier jalon de sa carrière artistique a eu lieu à l'âge de 13 ans, lorsqu'il a organisé une exposition à Al-Arroub. Il a ensuite commencé à explorer les possibilités de peindre directement sur les murs du camp. Wadeei a finalement obtenu une licence en beaux-arts à l'Université Al-Quds et a depuis participé à de nombreuses expositions locales et internationales (https://thisweekinpalestine.com/wadeei-khaled/). Voir d’autres œuvres de l’artiste sur les sites suivants : https://www.latamarte.com/en/galleries/nU7W/ ; https://zawyeh.net/wadei-khaled/; https://www.artsy.net/artist/wadei-khaled. Pour ses nouvelles œuvres, voir sa page Facebook.

 

 

Nabil Anani (n. 1943). Après des études à la faculté des beaux-arts de l’Université d’Alexandrie, Anani est retourné en Palestine pour commencer sa carrière d’artiste et enseignant à l’école de formation de l’ONU à Ramallah. Sa première exposition à Jérusalem a eu lieu en 1972 et depuis il a été exposé en Europe, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au Japon. Il a été nommé en 1998 à la tête de la Ligue des artistes palestiniens et a joué un rôle clé dans la création de la première Académie internationale des arts en Palestine. Son parcours, ses œuvres : voir sur wikipedia, dafbeirut.org, palestineposterproject.org.

 

Jihad Alghoul : artiste peintre et poète, Gaza ; voir ses textes et ses œuvres sur sa page Facebook.

 

Ahmed Muhanna : artiste plasticien, Gaza, titulaire d'une licence en beaux-arts de l'université Al-Aqsa (né en 1984 à Deir Al-Balah). Pour son parcours artistique et ses participations à des projets et expositions collectives à Gaza, voir sur le site artzonepalestine.net. Pour ses dessins presque générés en temps réel voir sa page Facebook.

 

Fatma Hassouna : la photojournaliste palestinienne tuée, avec plusieurs membres de sa famille, par un missile israélien le 16 avril, a été victime d'un assassinat ciblé, a déclaré la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi lors de la présentation, au festival de Cannes, de son documentaire sur la vie à Gaza, avec des videos et photos de Fatma Hassouna, intitulé Put Your Soul on Your Hand and Walk (cf. france24.com).

À la veille de sa mort, qui a suscité l’indignation générale, Fatma venait justement d’apprendre que ce film serait présenté à Cannes. Plus de 200 journalistes palestiniens ont été tués à Gaza par l’État d’Israël.

 

(*)

 

J’ai glané ces poèmes, dessins, photographies ou peintures, et ces témoignages, pour la plupart, sur Facebook, sur les pages des auteurs (le cas échéant) ou de groupes d’amis des poètes et artistes palestiniens. Je remercie les auteurs et artistes pour m’avoir permis de les reproduire dans Francopolis.

Je leur rajoute (voir ci-dessous) une œuvre d’une grande force qui dit tout sur le massacre des innocents à Gaza : je la regarde comme la partition d’un requiem pour les enfants martyrisés… (Selon l’appel SAVE THE CHILDREN IN GAZA :  plus de 18.000 enfants tués, 30.000 orphelins, 50.000 infirmes, amputés ou manchots, 800.000 traumatisés… Et combien d’affamés, voire même de morts d’inanition ?…)

(D.S.) 

 

Association Amani - Gaza vu aujourd'hui par Banksy - Balancoires sans enfants

Gaza vu aujourd’hui par Banksy, juin 2024

https://assoamani.com/gaza-vu-aujourdhui-par-banksy/

 

Voir aussi, pour le même artiste: https://street-art-galerie.com/blogs/blog-street-art/banksy-en-palestine ; https://streetartutopia.com/2025/03/17/street-art-by-banksy-in-gaza-palestine/.

 

 

Poètes, artistes et journalistes palestiniens

Francopolis – été 2025

Recherche : Dana Shishmanian

 

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