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Coup de coeur : Archives 2010-2011

  Une escale à la rubrique "Coup de coeur"
poème qui nous a particulièrement touché par sa qualité, son originalité, sa valeur.



 
( un tableau de Bruno Aimetti)


A Francopolis, la rubrique de vos textes personnels est une de nos fiertés. Elle héberge un ensemble de très beaux textes, d'un niveau d'écriture souvent excellent, toujours intéressant et en mouvement. Nous redonnons vie à vos textes qui nous ont séduit que ce soit un texte en revue, en recueil ou sur le web.

NOVEMBRE 2011

Poème Coup de Coeur du Comité


choix de Aurore Delrieu...      Rémi Arnaud

choix de Gertrude Millaire
...   Patrick Packwood
choix d'Eliette Vialle...        
Paul Nwesla et Héloïse Cerboneschi  
choix de Lilas...                 Jordy     
choix de Michel Ostertag...  Paul Badin    
 






PAUL NWESLA

Paul Nwesla, poète Camerounais... à découvrir
(Éliette Vialle)



ESCLAVE

Et là

Il faut que je me montre moins las

Hélant hélas ces songes creux qui se prélassent 

Au ventre brûlant des heures fumantes et leurs menaces
  

Il faut parler d’amour 
Entourlouper cette humeur amère qui entoure
Dans la cour

Du monde courir plus vite que les pointes du trident diable

 

Baiser est fort de sens pour nos icônes friables 
Pourtant il faut durablement aimer 

L’autre sans cet orgueil du sexe qui ploie la volonté
Instruisant que poétiser se réduit à rimer.

(septembre 2011)



P
aul Nwesla
, poète Camerounais, habite à Douala.

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Recueils Poétiques

Publication : Le goût du pain


 
PATRICK PACKWOOD

Patrick Packwood,  poète québécois que j'aime bien suivre discrètement sur le Forum Francopolis... juste pour le plaisir... un moment de détente. (choix de Gertrude Millaire)
je suis à la tête

je suis à la tête d'un monticule
feuilles et ronces emmêlés par le hasard de l'oubli

je suis à la tête d'une assemblée de membres
épars dans l’immobile

je suis à la tête d'une chaîne de désassemblage
d'où le souffle peluche en silence

je suis à la tête d'une jungle dominée
par les souris de laboratoire

je suis la tête de champignon
entourée de retombées anatomiques

**

 son Blog : Le cri du papillon
 au Salon de Francopolis

                      

HÉLOÏSE CERBONESCHI
 
Héloïse Cerboneschi, écrivaine, poétesse habite à Paris, elle travaille sur The Bood Edition.com
(choix Éliette Vialle)


Octobre
 
Et si petite la nuit dans la lucarne
Une pluie et tout s’enfuit
 
Là j’ai joué trop tôt
Aux longs chardons de l’ennui
Maigre sur mes jambes
Un oiseau bizarre de saltimbanque
Accroché à mon ventre chamailleur
 
Et là et là comme partout
Les objets blancs des enfants tristes
 
La maison respire son souffle vertical
Mais là déjà ce n’est plus moi
 
Trop vite
Les enfants disparaissent dans les miroirs
Parfois aux mouroirs
Un lapin blanc sur l’épaule
 
Tu sais la guerre
C’est si beau tous ces hommes
Qui tombent au ralenti
Comme des cerfs-volants
Blancs et rouges dans la main des enfants
 
Non tu ne peux pas savoir
Seuls les enfants aiment la guerre
Ils la font avec tant de grâce
De haine
 
Les nuits d’octobre
Les désordres sont meurtriers
Il faut ranger les objets blancs



  RÉMI ARNAUD          

Rémi Arnaud, (1975-2008) Toujours beaucoup d'émotion en lisant ses poèmes... (choix  d'Aurore Delrieu)
LA VIE, INFINIMENT

Dernier samedi du mois d'août.

La nuit sur les toits se retire en silence il a plu de miraculeux et improbables arcs-en-ciel ainsi que la promesse étincelante du silex.

J’ai regardé longtemps le trottoir immobile dans la citadelle de l’attente, sous la coulée du sommeil. Longtemps, j’ai regardé longtemps le futur que tu contiens.

J’ai tout gardé et j’ai marché. Cachés, tremblants, nous avancions. Ton regard enfin tourné vers le haut de la colline. Nous atteignîmes la plage dans la soirée.

L’enfant se blottissait dans les images. Tout y avait été laborieusement nommé. Trois coups frappés sur ton corps finirent de nous arrêter.
   
La lueur rouge électrique du radio réveil fut la première à trancher la brume grise.
   
Ainsi rendu à la clarté, j’ai repris la mer avec quelques fidèles afin de confier mon amour à l’eau mais sans éloigner le réel du secret.

Les rivières charriaient leur nom de rivière et celui des blés.
   
Peu de temps après, nous étendîmes l’harmonie.

**

Site Francopolis-Franco-semailles
Hommage de ses amis
Hommage-suite
JORDY

Jordy, (choix de Lilas)

Le vent de vivre


Le vent de vivre souffla longtemps
Ses tramontanes sur mes sarments
Le vent jeunesse vibrant plein Sud
Cabrant les vagues voile en avant

On était ivres dans le plein chant
A démesure des vents brûlants
Chansons délire en ouragan
Là où ça hurle dans le vivant

Le vent de vivre se fait plus lent
Parfois ça gîte la voile pend
On perd le souffle on perd le cap
Et rament et souquent  les dérivants

Le vent de vivre se fait plus lent
S'en vient le givre s'en vient l'autan
Le vent s'affole secoue mon chant
Tenir sa voile plein vent vivant

Tenir sa voile
Plein vent vivant

(Musique de Jordy, à retrouver sur le site
d'Ecrits-Vains


***
Jordy, admirateur du poète et chanteur Lluis Llach, et en particulier de son album "Un pont de mar blava", a été inspiré par cet album concept et il a écrit à son tour le poème suivant que l'on peut considérer comme un "condensé" de cet oratorio, paroles et musique. Il a souvent interprété cette chanson qui fera partie du prochain montage chanson-poésie "mosaïque". (choix de Lilas)


Un pont de chair vive

Nous sommes tous de Méditerranée
De port en port de clocher
D’ogive en minaret
Chant de geste ou chant d’Homère
Qui dans nos nuits ont bercé mille et une chimères

Nous voyageons mêmes légendes
Mêlant le sable et le roc, palmeraies et lavandes
Pays d’ici ,même planète,
Les peuples se font l’amour
Brûlent de même fête

Nos regards convergent vers la mer
A perte de bleu de lumière
Nous attendons
La fusion
La somme de nos chants
L’unisson

Un pont de chair vive
Unit les flots et les rives
Des mains tendues, blanches, cuivre,
Forment une arche de vivre

Un pont nous délivre
Des cris de chaîne et de dague
Des deux côtés de la vague
Chantent les couleurs de vivre

Nos cœurs battent guitare, mandole et bouzouki
Et Sardane, et flamenco, hazag* et sirtaki
Vent mêlant Rythmes et chants
Et métissant
Tous les sangs
De Méditerranée

Vents du Sud
Gonflez nos voiles
Et que tous les dieux marins enlacent nos sillages
Bleu sur bleu
L’air et la mer
Seront berceau pour l’enfant
Issu de tous rivages

Un pont de chair vive
Unit les flots et les rives
Des mains tendues, blanches, cuivre,
Forment une arche de vivre

Un pont nous délivre
Des cris de chaîne et de dague
Des deux côtés de la vague
Chantent les couleurs de vivre.



                     PAUL BADIN

Voici un  sonnet tiré du dernier recueil de Paul Badin « de sel et de pain », recueil de ses impressions de voyage en Russie entre St-Petersbourg et Moscou en juin dernier. Lire la note de lecture qui est consacrée à cet ouvrage. (choix  Michel Ostertag)


Aveugles palais

 

Tant de magnificence écrase le visiteur

salons en enfilade et baroque italien

les lustres, les statues, les plafonds, les tableaux

les vases, les urnes…les escaliers monumentaux

 

les marbres et les meubles, les émaux, les ivoires,

partout la feuille d’or, l’argent, l’excès, le luxe

encore sur les trumeaux, les pendules, la vaisselle,

les trônes, les baldaquins, le cristal des aiguières

 

draperies vertes, boudoirs bleus, grand salon cramoisi

galerie de miroirs, tapisseries des Gobelins

trésors de main de peuple qu’on ne lui partage pas.

 

Tant d’or écœure. Trop de richesse tue la sagesse.

Yvan et Alexandre, Pierre et Paul, Catherine II…

Comment pouvaient-ils y rencontrer le peuple ?

 

 Paul Badin in « … de sel et de pain » Editions Encres Vives




coup de coeur de
 Éliette Vialle,Gertrude Millaire,
Aurore Delrieu, Lilas et Michel Ostertag

  novembre
2011

Pour lire les rubriques des anciens numéros :

http://www.francopolis.net/rubriques/rubriquesarchive.html