|
||
|
.
GUEULE DE MOTS
Cette rubrique reprend vie en 2010 pour laisser LIBRE PAROLE À UN AUTEUR...Où les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage... libre de s'exprimer, de parler de lui, de son inspiration, de ses goûts littéraires, de son attachement à la poésie, de sa façon d'écrire, d'aborder les maisons d'éditions, de dessiner son avenir, nous parler de sa vie parallèle à l'écriture. etc
Libre parole à… Eric Dubois Aujourd’hui la parole
est donnée à Eric Dubois, poète bien connu dans le
petit monde de la poésie. On le connaît sur le Net,
facebook, où il se montre, se fait entendre et voir avec des
vidéos, parle de ses nombreux recueils de poésie, de son
désir de reconnaissance. Ici, il nous parle de lui, dans une
longue confession intime et pour mieux parler de ses problèmes
et prendre une certaine distance avec lui-même, nous parle de lui
à la 3e personne, puis revient, à la fin, au je qui trahi
une inquiétude dévoilée de sa personnalité.
Un texte lourd de vérité et qui pose le problème
de la société actuelle et de la place de la
poésie, place refusée par les médias. (Michel Ostertag)
LES TRIBULATIONS D'ERIC DUBOIS
Eric
Dubois aimerait écrire un roman plutôt court, un
récit. Eric Dubois pense que l'écrire et plus tard le
publier l'aidera à sortir de l'anonymat que tout poète
connait quand il s'agit du grand public.
Un écrivain se doit d'écrire aussi bien des poèmes que des romans ou bien des essais. A notre époque, seul le romancier a droit de cité. On le lit plus facilement parce que c'est un créateur d'histoire, un conteur. Mais
Eric Dubois ne sait pas. Parler de lui ? Ça peut paraître
prétentieux et complaisant. Tout inventer? Eric Dubois n'a pas
beaucoup d'imagination ! Pour lui l'imagination est une coquille vide
s'il n'y a pas rapport au réel. Il est là, tapotant
nerveusement, pourquoi nerveusement? Il est là, sur le clavier
de son ordi, à essayer de camper des personnages ou tout du
moins un protagoniste qu'il appellera Eric Dubois. Eric Dubois n'est
pas content des lignes écrites. Ça commence bien
pourtant! Il regarde machinalement sa fenêtre, le soleil, il
entend les bruits des travaux, le vis-à-vis d'en face, des
ouvriers sur le toit de l'immeuble. Il se souvient de tous les
récits qu'il a pu écrire, avortés,
abandonnés, oubliés, détruits. A seize ans, il se
rêvait écrivain et écrivait des poèmes. Il
n'a pas changé sur ce point. Il sait qu'il va l'écrire ce roman. Toutes ces années de souffrance et de doute. Il sait comment il va commencer. Depuis quelques jours il met en ligne des vidéos sur Dailymotion et YouTube, des CV et clame dans un article sur un blog qu'il veut être célèbre. Cette méthode Coué réussira-t-elle? On peut bien entendu en douter. Certains vont rétorquer que seuls le talent et le bouche à oreille font accéder à la reconnaissance, d'autres parlent des médias et des relations. De toute façon la Poésie souffre d'un manque de visibilité, avec des tirages confidentiels et un public limité à des universitaires, enseignants et poètes. Octobre annonce un automne gris, intemporel. Une amie a filmé Eric Dubois en train de discuter avec un écrivain célèbre pendant une séance de dédicace dans une grande surface parisienne. La vidéo est diffusée sur le Net. Comme si le buzz faisait le succès d'un écrivain ! Il a beau discutailler avec le jury du Prix Apollinaire, se montrer courtois, sympathique, à l'écoute des autres, avec toujours une carte de visite dans la poche. Être "reconnu" par certaines personnes, à force d'écumer le Salon du livre, le Marché de la poésie et moult mondanités... Il faut être sérieux et écrire! Eric Dubois cherche pourtant à établir un réseau de connaissances et d'amis. A-t-il la bonne manière? Pour vivre heureux, il faut vivre caché dit-on. Un jeune romancier lui a demandé un jour si l'anonymat ne le rendait pas triste. Il a répondu que non, pas vraiment, un peu certes, mais pas tout à fait. C'est sa situation sociale qui le rend triste. Cette impression de ne servir à rien. Mais Eric Dubois rebondit très souvent et doit son salut toujours à l'écriture, vaille que vaille. Et pourquoi ce besoin maladif de reconnaissance? lui dit-on très souvent. Il ne sait que répondre. Eric
Dubois écume souvent les grands cafés de St Germain des
Près et de Montparnasse. Il prend la consommation la moins
chère et passe des heures entières à regarder les
visages des gens riches. Il reconnaît certaines
célébrités, un chanteur à la mode dont il
serre la main nerveusement en lâchant un « J'aime bien ce
que vous faites », un journaliste, quelques écrivains
mondains. Bien évidemment tous sont surpris par sa
manière d'entrer en contact. Imaginez votre réaction
entre la peur et l'incompréhension si un inconnu vient vous
parler de façon abrupte. A la Brasserie Lipp, aux Deux
Magots, au Flore. A la Coupole, au Dôme, au
Sélect. A la Closerie des Lilas, assis entre les places de
Samuel Beckett et de Guillaume Apollinaire. Les jours passent sans qu'un événement de réelle importance ne vienne mettre un terme à sa petite vie monotone. 18 novembre 2009
Je ne sais pas comment mener mon récit. Il me faudrait un plan. Et je n'ai pas choisi la facilité en usant et en abusant de la troisième personne du singulier. Répéter à chaque ligne mon prénom et mon nom peut fatiguer le lecteur. Pourquoi de tels artifices? Un écrivain ne porte pas de masque. Il dit. Il ne dit pas toujours la vérité mais peu importe, l'essentiel est dans la manière. J'écris cela sans être sûr de moi. Un regard du cinquième étage d'une HLM de banlieue pour constater que tout bouge autour de moi, les saisons, les disparitions, les amours, les moments de joie et de tristesse de ces gens ordinaires que je côtoie chaque jour sans qu'ils n'aient de réelle prise sur moi. J'ai questionné mon psy à ce sujet. Les médicaments que je prends et qui aplanissent mon humeur font que je suis moins sensible. On anesthésie mes émotions en quelque sorte. Cela dit, un oubli ou une dose moins forte et toute mon émotivité refait surface.
Eric
Dubois passe trop de temps à son ordinateur à regarder
toujours les mêmes sites et à penser que c'est le lieu
où les réputations se font et se défont. A quarante-trois
ans, il regrette un peu sa jeunesse, ses histoires d'amour fulgurantes,
ses virées nocturnes, ses errances existentielles. Cependant, il
se préfère maintenant, à son âge, plus
assuré dans la vie, comme si la maladie avait solidifié
ses bases et étrangement l'avait rendu plus serein par
l'expérience des épreuves. Il se protège du monde
dans les taies d'oreiller, les édredons, les programmes
télévisés aseptisés et le ressassement
continu de souvenirs perdus.
29 Décembre 2009 Hier, j'ai fait une brève apparition à St Germain des Près. Au Bonaparte, j'ai regardé des jeunes femmes étrangères vaguement jolies et sophistiquées engloutir de la nourriture bien grasse, tout en tournant une cuillère dans mon café bien noir et bien serré comme toutes ces idées cachées dans mon cerveau d'oiseau. Je suis allé ensuite acheter quelques revues littéraires à la librairie L'Ecume des Pages. J'ai pris le métro, emporté par le mouvement de ceux qui n'ont pas de visage, les badauds, les touristes, les actifs qui sortent du bureau, toutes ces silhouettes qui ne marquent pas la mémoire, condamnées déjà à s'éteindre dans l'époque consumériste et indifférente. Aujourd'hui, je fais du sur-place. Pourtant, je ne comprends pas. Je m'appelle Eric Dubois, je ne suis pas un peu connu, non? Je plaisante bien entendu ! *******
ERIC DUBOIS-POÈTE
Auteur de plusieurs recueils aux éditions Le Manuscrit, Encres Vives, Hélices, Publie.net. Membre de l'association Hélices. Responsable de la revue "Le Capital des Mots" Il participe également à un certain nombre de revues poétiques et met en ligne des vidéos sur Youtube et Dailymotion ( lectures de poèmes, de textes décalés sur la célébrité, CV, performances bruitistes). Il écrit des articles sur la situation catastrophique de la Poésie Contemporaine en France ( les poètes ghettoïsés et ignorés du grand public par manque de relais des grands médias) Bibliographie: « vague à l’âme » décembre 2001 « acrylic blues » janvier 2002 « incidences » janvier 2002 « pavé mouillé »mai 2002 « poésies complètes » mai 2002 « récurrences » mai 2004 « le canal » septembre 2004 aux éditions le manuscrit ( prix de 10,90 à 17,90 € pour les livres et de 4,25 à 7,9 pour les fichiers Pdf téléchargeables) « l’âme du peintre » octobre 2004 « catastrophe intime » mars 2005 « laboureurs » janvier 2006 « poussières de plaintes ( suivi de poèmes d’automne) » mars 2007 « robe de jour au bout du pavé » janvier 2008 « allée de la voûte » avril 2008 « les mains de la lune » janvier 2009 « estuaires » ( seconde édition) avril 2009 « le projet » octobre 2009 aux éditions Encres vives, collection Encres blanches ( à commander chez Michel Cosem, Encres Vives, 2 allée des Allobroges, 31770 Colomiers-Prix de chaque volume : 6,10€ ) « estuaires » éditions Hélices, collection Poètes ensemble ! Septembre 2006- Prix : 9€ « C'est encore l'hiver » éditions Publie.net avril 2009 - Prix : 5,50 € ( livre électronique) - Entendre des extraits sur my space et d'autres lectures de ses poèmes sur Agora Vox.TV et le complet de sa bibliographie POUR LES VIDÉOS Entendre son CV Plusieurs vidéos sur Youtube et sur Dailymotion Eric Dubois, un poète en quête de lecteurs - " Je veux être célèbre" Il est partout, vous ne pouvez pas le manquer - suivez ses liens sur son blog Sa poésie se trouve aussi chez Francopolis et dans L'Anthologie poétique Francopolis 2008-2009 aux éditions Clàpas. RADIOGRAPHIE ( extrait, Eric Dubois) à paraître Nous
quelques uns Dans le champ de vision à demander Sur la photo la route Une famille quelle route? Nous voilà réunis oui Pour la circonstance c'est jour d'été Il faut se serrer le jour est liquide Un peu plus c'est poisseux Pour la photo ah la poisse Qu'on ne prendra pas on ne fait pas de photo Le jour des obsèques dans une banlieue métallique .... |
Site créé le 1er mars 2002-Rubriques novembre 2004
textes sous copyright