Le Salon de lecture

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SALON DE LECTURE - MARS  2015

 Poèmes et textes

de quelques-uns de nos fidèles poètes

qui nous abreuvent de poésie

sur notre Page Facebook- Le Collectif

notre pain au quotidien/ MERCI




plus tard peut-être
l'âge bondira sur moi
le coeur comme un vieux coffret pourpre
visage fuyant
encore épuisé
dans la pirogue perdue
plus tard peut-être
sourire absent d'homme bouleversé
aux impasses de la terre
plus tard peut-être
la délivrance du jour
et peut-être
l'éternelle nuit du néant
peut-être
la vie m'échappera
jusqu'à la nudité de mes os
et peut-être
jusqu'au flanc meurtri de la terre
les yeux cruels de mes îles rongées
devant l'horizon rituel du chaos

Le 12 janvier 2015


C Sterlin Rozema

Escale en insomnie.

Je suis le semeur qui se tait
Dans le naufrage des certitudes
Dépossédé de tout
Fou de splendeurs
Je m’éloigne du bruit
Perdu dans le regard pure de la pensée
Vient tinter le son mat du pas des magiciens
Dans le delta sauvage
Le long des rives en feu
Installés sur les flots
Les oiseaux de passage
Nous regardent effarés
Une chaleur nouvelle
Vient faire s’évaporer
L’humidité de lune
Aux portes des affamés
Je te donne mon pas
Pour t’habiller de froid
À la herse du jour qui meurt
Je me range aux côtés des mendiants
Veille l’âme enfuie par le je prisonnier
Je t’invite en insomnie
Pour attendre que l’oubli nous efface
Et tendrement y faire escale.

©CeeJay.


A l’Ouest

Un passage pavé
S’étend
Au-dessous
De la mer
Selon la volonté
Du temps
De chaque côté
Différentes empreintes
Ne subsistent plus
Sous les balises
Qui dominent
L’horizon
Dans l'attente
Du reflux

Christophe Bregaint

&&&

Poème en roue libre.

La peur est une enfance avec murailles
Un pas suspendu devant cette porte
Une venelle à l’archet goudronné
Qui macère le seuil de toute rêverie.
Il n’y a pas de région plus sombre que son ombre
Ni d’amante aussi fidèle qu’avide de ruines.
Elle nous colonise, nous dissout, nous blinde
Et fait avorter notre courage avant que d’être né.
La peur est une patrie qu’atterrent les sèves.
Je l’ai vaincue quand la mort m’a embrassée, et qu’à
L’écho du carillon de Notre-Dame à l’Hôtel Dieu*
J’ai vu son stigmate tournoyer au-dessus de mes printemps.
Que fais-je donc seule, sans mon amie la peur ?

Cristina Castello

A TOUTES BRISES

Ce serait
paysage de lune usée
précipices de gravats
et tout au fond
en hardes antiques
feuilles rousses flétries
la robe de bure
d'une prêtresse de temps surannés
Né d'un vertige
un courant d'air dans ses cheveux
l'élèverait
porté à bout de joie par un dernier espoir.
Il cueillerait au passage
le bruissement
des pétales de soie oubliés là par un cirrus d'été
Impossible de marquer le pas
(chronique de chute annoncée)
Quand des pistils ensoleillés étoilaient
la moire blanche céruléenne
Il caressait d' une main moite
les tons irisés .
Alors
Il a dispersé
sur les sols incultes
sa récolte de vie en espaces de brise
Un prochain printemps ferait le reste.

Hélène Soris

- Il y a des cris dans le poème, des cris que presque plus personne n'entend. Des rêves chassés de l'enfance viennent mourir à nos pieds en nous suppliant de les ressusciter dans la mémoire du monde, il y a des poètes qui pleurent des gouttes de sang en écrivant, il y a des peuples qui disparaissent sans laisser de traces. Mais la terre, elle, est patiente ...

Aujourd'hui J
Jean-Michel Sananès

 
Aiguilleur

Le langage est vivant – une forêt animée,
si vaste que souvent je me demande quoi en faire
L'organiser ?
Il vit en moi, indépendant presque
Parler est un casse-tête
Il faut voir l'indiscipline des idées venues de tous les confins
en costume local, s'il vous plaît !

Bonnets à pompons, paniers à frange, turbans immaculés ou robes de madras…
Tout ça papote en multilingue, s'injurie copieusement, râle et se réconcilie
Mon esprit est un hall de gare où je dois reconnaître parmi des milliers de mots voyageurs ceux à convoquer, ceux à libérer, ceux à expédier, ceux à mettre en cage, ceux à laisser filer, ceux qui transitent, ceux qui s'installent…

Mais comment ?

Rien ne distingue parfois les longs trains du discours ordinaire des lorries déraillés de la folie
et chaque erreur mène au bord du gouffre, là où l'Autre renonce, ma presque mort
 
Je suis l'aiguilleur à l'affût
qui se tait, rivé à l'inquiétude, et qui soudain se met à parler trop, siffle et gesticule
Tout le monde s'esclaffe !
Ah le rire tonitruant du délire…
 
Confrontée à la multitude, j'entends les récits
fracas des aventures, le bal musette des sentiments aussi
Les mots se fondent dans la salle des pas perdus
bousculant ma conscience, ils caressent l'insomnie d'un seul et même mouvement – courant d'air à ouragan

Force mille sur le Richter du langage
Les mots sont la chevelure emmêlée de mon âme et les intempéries
il y a des nœuds partout, oui
 
Dans le silence, se met à croître une anarchie fascinante mais terrible qui m'entraîne jusqu'à des catastrophes au milieu desquelles cède mon cœur
 
Alors un silence stupéfait se dépose, brume après l'orage

Et jamais la lumière ne revient pareille
quand se relèvent les mots pour reprendre leur ronde
 
Leila Zhour
Sans titre
tu me tourmentes encore en rêve
mais que t'ai-je fait
pour que n'apparaisse le mot fin
confortablement calé au creux de l'oreiller
vide
à mes côtés
& fasse chemin
que la chaleur brûlante de cette trace
épandue sur le traversin
gardienne de ma liberté conditionnelle
me quitte
silhouette gore qui me hante encore
de cet acharnement de totem
vicieux crucifiant queues & cœurs tendres
dévorant & sacrifiant
me quitte
totem
de dépendance archaïque des queues
forée au ventre
totem
consommé
& dépecé le morceau doux en feu
me quitte
le ventre
la peur médicale du trop comprendre qui te ronge & me poursuit
je t'ai abandonnée
pour en tirer parti bancal
mais après tout
pourquoi faudrait-il que la dépendance change de camp
& d'où vient cette vérité vrillée?
point de justice dans l'aimer
& point de tribunal ni jurés
pour se faire entendre
& trancher le cordon
seule l'éternité a gagné
alors qu'espères-tu?
pourquoi me poursuivre jusqu'en mes songes
de ce faisceau d'ombres
ces demi-monstres
& ce miroir que tu me tends?

pars donc
ô spectre enchâssé
prend à parti ta propre conscience transpercée
& saignante
quitte ça
cesse cette macération acérée
ce carnaval des errances assistées
- be/don't be -
laisse moi à mes faiblesses
peut-être ne te hais-je pas assez
pour te désinscrire
de ce pan de mur
de cet espalier de vie
de ces amours d'escalier au mauvais palier?
pars
spectre du désamour
je suis las de lutter
hit the road jack!
stay back
come back
sit back
lay down
but don't...

© Olivier Vanderaa 2015


Exorcisme de la poésie (extrait),
de Christian Erwin Andersen,
1
Dépouillées les ombres
ne reste que la nuit
que la pâleur des phalanges
dans la tourbe des mains
et le chant du rasoir
au détour
l’homme sait le meurtre
sous le loup du rire
où le masque des babines
la bouche qui tue
et le crochet du boucher
dépouillées les ombres
assumée la nuit
l’éclisse d’un mot souvent
hale remugle et rémanence
hors les soutes du ventre
les paumes disent
la saga des vents contraires
et des oiseaux frileux
nichent dans les yeux
.....
/ texte proposé par AndréChenet

im Jacques Kober *

Le fleuve chante avec la terre
des villes s'épanouissent dans les taillis du sourire
la mer déshabille le fleuve
Liberté comme coup de couteau de velours
comme une montagne en échos de semonces
comme une fenêtre regardant l'en-dehors
Comment ne pas boire le lait clair
des vérités que la lune montante entame
un loup de camphre recueille des gestes enfantins.

présenté par André Chenet, La Colle s/ Loup, 20 janvier 2015

Jacques et Frances Kober à Drap (06) été 2014.
Jacques Kober (1921-2015) poète, grand admirateur de Paul Eluard, André Breton et René Char, ami entre autres d'Yves Martin, animateur de la revue Pierre à feu et de la collection Derrière le miroir pour Aimé Maeght, proche de surréalistes, *est décédé lundi 19 Janvier 2015 dans la matinée.



Doigt heurte la noire
Sonne une voyelle
Emise en variance
Luette dressée
En position instable
Idée sous le souffle
Essentiellement vibrante
Rythme alternatif rapide
Définit l'être majeur
Puis
La création fluctue
Mouvance hors terre
Née jaillie exorbitée
En signal électrique
Perception retenue
Elle
puis l'écho d'elle
Irréductible.

Brigitte DUMAS 16/2/2015
 




Vol de nuit
Cette nuit j'ai entendu un petit bruit
doux et régulier
comme une abeille va au sucre
tu rêves je me suis dit en remontant la couverture sur le nez
Mais ce matin au réveil quelle n'a pas été ma surprise:
Saint-Exupéry était passé à la maison en laissant un message
grès cérame

Ange Ingervar



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mars 2015



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Créé le 1 mars 2002

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