Une traversée de mots au goût de Noël...

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Quelques douceurs

des membres du Comité
 
en ce temps spécial ! 

 

 

Une image contenant extérieur, arbre, neige, plante

Description générée automatiquement

 

2007-2022 ; 2025 : Gertrude Millaire

 

  2025

 

En dépit de nos efforts, nous n’avons plus aucune nouvelle de notre collègue et amie Gertrude Millaire, encore active dans notre comité de rédaction il y a deux ans, et responsable du groupe Collectif Francopolis sur Facebook, où son dernier message date de novembre 2024 ; son adresse email est depuis désactivée. Nous tenons à honorer sa stature de fondatrice de Francopolis en reprenant quelques textes d'elle en guise de "boule de Noël" de sa part.

Chère Gertie, si tu retrouves ta messagerie et peux reprendre contact, fais-nous signe !

 

Une image contenant plein air, neige, ciel, hiver

Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.

 

Quelques flocons…

Salon de Francopolis, 2008

 

Malgré tous ces hivers, je ne sais pas encore entendre dans les cristaux, le cri du poème en cavale dans le givré de nos attentes.

Trop de blanc, trop de lumière. Un silence trop cru peut-être.

On assemble les morceaux mais toujours les contours de notre liberté débordent du paysage; reste toujours quelques tempêtes indomptées à apprivoiser.

Malgré tous ces hivers, je ne sais pas encore prendre le pouls du vent en avance sur nos pas. Le craquement de nos engelures ouvre une faille dans le glacier de nos incertitudes.
Comme ces glaces à la dérive,
notre identité ballotte d’un océan à l’autre

Sortir sa langue devient parfois un geste de bravoure
quand elle se colle  aux frimas des parois de rives étrangères.

 

***

Des heures et des heures à regarder la mer avec ses reflets dansants, jouant de ses humeurs à chaque flux et reflux comme pour nous forcer à l'écoute.
Comme si sa plainte donnait tout son sens à la simplicité de vivre sans chercher à comprendre ni retenir ce peu qui nous relie au squelette de notre dérive.
Des heures et des heures perdues dans l'inconscience de notre réalité qui ne font que couvrir nos silences devenus sourds à cause des marées qui traversent nos mains muettes.

 

***

Tout l’univers chancelle. Je ne sens plus cette douceur dans la paume de nos conversations. Le vent a tourné et la terre a fait demi-tour.
Elle ne sait plus prendre l’odeur de nos rires au creux de son épaule et rien d’hier n’est resté comme si le feu avait rasé nos mémoires. Le geste ne sait plus comment s’ouvrir et les mots ont pris une teinte cendrée..
Elle ne sait plus prendre le pouls, les pulsions battent trop fort à la tempe de nos silences. Peut-être dans quelques siècles en creusant dans nos susceptibilités, trouverons-nous des graffitis en langage crypté sur la paroi de nos amours mortes.

 

*

 

Des instants démesurés

Salon de Francopolis, 2003

 

Je suis d'ailleurs

Quelle est cette déchirure
qu'en moi je porte
comme un sommeil

un geste
un mot
un quotidien
un rien l'éveille
dans cet ailleurs étrange
quand le souffle m'étrangle
quand la douleur couche dans mon lit

la lune s'attarde
les fleurs aussi
moi de nulle part
elles d'ailleurs

 

 

Nuit désaccordée

Il y a des nuits comme ça
des nuits sans lune
où les fleurs gonflées
dans la chaleur de l'attente
imaginent une présence
devant les fenêtres closes

désaccordé
le coeur dessine sur les murs
le silence d'une amitié frileuse
répandue dans le satiné d'un espace
trop lourd
qu'un rayon soudain
illumine

 

 

Vie ensablée

Comme une mer
porte sa vague
je te porterai en moi
toute une vie
toute une vie accrochée
aux heures silencieuses
nourrie par la présence de ton pas
quand l'absence délire

je te porterai en moi
toute une vie
comme folie délirante
et mes mots emmêlés
s'accorderont au rêve
sur un air indompté

 

 

Envol

Ce givre sur mon aile
déchire mes appels au large
cet impossible large
d'un rêve à ma voilure
plongé dans l'impossible
et là
pour y rester

 

©Gertrude Millaire

 

  2022 – Gertie

 

Il manque une belle couche de blanc pour sentir la venue de Noël... c'est vraiment surprenant que Dame nature retarde à ce point la présence de ce blanc !... On garde quand même espoir... qui sait ?

 

 

 2020 - GERTY

Oups...le ski arrive ce samedi...vitement que j'installe mon sapin...le voici et si tu fais la vaisselle, tu ne peux le manquer... la lumière, l'éclairage change selon les humeurs du jour... il suffit de regarder par la fenêtre !

 

Message et photo extraits de FB, décembre 2020

 

 

 2017 - GERTY

Je garde précieusement ce goût de Noel au fond de ma poche… et du coup, je trouve, mon pas plus léger, presqu’en apesanteur quand les lutins de nuit passent peindre le paysage tout en blanc pendant mon sommeil. C’est un peu comme si l’éveil surfait sur un air de musique à cordes spéciales, diapason unique, toujours différent des autres années mais dans la même gamme légère… fébrile et toute en douceur. Oui, je sais, je pourrais faire l’effort de partager un récit plus riche, plus sérieux, plus solennel pour cette belle nuit mais quand vient cette magie, je flotte et me laisse encercler par cet air joyeux et ce rire des enfants. Cette fébrilité dans l’air, nous porte, nous transporte et nous donne le gout d’y croire à cette fête, et une fois de plus, on se laisse prendre par cette nuit illuminée et ce rassemblement, ces rencontres nocturnes au pied du sapin… et ce rire des enfants, traces profondes dans le sillon de la vie et veille à la survie de cette mélodie du bonheur.

 

 

 2016 - GERTY

Je regarde par la fenêtre tout ce blanc posé sur les branches et j’entends comme des grelots de rire se poser sur le dôme de ma planète.
 
Le temps s’étire pour mieux habiter et parfumer ce coin d’univers de p’tits bonheurs au quotidien. De nouvelles odeurs et une chimie étrange venue d’ailleurs, circulent entre les passants. Ces inconnus d’hier, s’échangent des sourires en pleine rue
.


Pris par une étrange ivresse, les enfants à l’œil pétillant et plein d’étoiles sèment leurs éclats de rire, juste pour le plaisir de déjouer le pas pressé des grands. Oui, ils ont dans leurs yeux, toute la lumière du monde et cette légèreté flotte au-dessus de la ville vêtue de sa longue robe blanche.

Cette nuit, le bonheur est palpable… la planète tourne plus rondement comme au ralenti et laisse derrière elle, une lueur si parfumée qu’elle nous donne l’envie d’y croire… et pourquoi pas !

 

 2014 - Gerty

Les Noëls se suivent... et l'arbre se dépouille lentement
Fragiles ces boules de Noël qui décorent nos vies !

Une fenêtre ouverte, un courant d'air et notre boule glisse doucement
ne reste que des miettes colorées de souvenirs.

Invisibles ces boules laissent dans l'arbre une lueur comme une absence
présente... un reflet de moments précieux que le temps ne peut ternir.



  2012 – Gerty

 

En Souvenir de ces Voyageurs Inter-Planétaires

 - Conte d'un ami - Daniel Brazeau

Où est-ce qu’ rendu donc le Père Noël, celui qui avait des cadeau  plein les cheveux, le bonhomme tout rouge qui portait une chaussette bleue, pis l’autre jaune ?

Vous auriez pas vu le bonhomme Noël, le monsieur qui a une barbe blanche, tsé le monsieur qui déboule dans la cheminée, le papa de tous les enfants du monde, mon papa à moi.

Vous l’auriez pas vu ?
Où est-ce qu’ rendu donc! C’est qu’ minuit dix, pis je l’ai pas vu encore. J’sais pas c ‘qui fait !

- Papa Noël vient voir la petite fille, t’aurais oublié que c’est le 25 décembre aujourd’hui ?
- Père Noël, c’est Noël, m’entends-tu ? C’est le 25 décembre aujourd’hui, viens t’en, dépêche-toi, et il est déjà minuit et quart.

Mon papa Noël a des étoiles dans les yeux, tout plein d’étoiles de toutes les couleurs. Il a de grosses joues rouge, rouge; quand il rit fort, je peux voir le soleil au fond de sa bouche. C’est drôle mon papa Noël arrive en retard chaque année.

- Père Noël, je sais que tu m’entends, viens voir la petite fille.
- Père Noël minuit vingt. Tu vas-tu venir ?
- Viens t’en Père Noël, viens t’en tout de suite.
- Père Noël, tu ferais mieux de t’en venir, t’en venir… t’en viens-tu là ?
- T’en viens-tu mon petit papa Noël ?
Où est-ce qu’ rendu donc le père Noël ?

À l’aube du 25 décembre 1917, sœur marie des Anges entra dans l’immense dortoir trop blanc, porter à Katherine son éternelle poupée de chiffon. Comme par les années passées, sœur Marie des Anges s’était sacrifiée à la tâche.

À l’aube du 25 décembre 1917, dans le couvent de Ste-Etienne, sœur Anasthasia a oublié de sonner les cloches.

À l’aube du 25 décembre 1917, on a découvert Katherine, la tête prise dans les barreaux de son lit, barreaux aussi impitoyables que le papa Noël.

Noël 1917, 7:00 heures, les religieuses ont entonné l’Adeste Fideles.




- Conte  d'une amie – Juliette Clochelune

La Petite Fille et la Poésie (écrit en 1994)

Il était une fois, dans un je ne sais où, une petite fille. Cette petite fille voulait découvrir la Poésie, ce je ne sais quoi qui embellit la vie. Car tout était triste autour d’elle. Un voile d’ombres et de brumes l’entourait, un rideau de pluie et de larmes mêlés. Cette petite fille sans nom, ce je ne sais qui, avait dans le cœur une chanson, une mélodie qui l’accompagnait et la rendait plus gaie. Elle aurait voulu que tout fût gai autour d’elle, cela la rendait toute triste de voir un univers sans couleur, des ombres de vie. C’est pour ça qu’elle se disait : «je dois découvrir la Poésie, elle rendra l’univers plus beau, aussi beau que la chanson que j’ai dans le cœur


Elle errait dans un mystérieux manoir, happée par une sombre rêverie. Elle voulait partir au plus vite à la quête de ce trésor. Sa petite chanson si jolie l’aidait à vaincre la peur qui rôdait autour d’elle, cette monstrueuse bête qui voulait la retenir, déchirer ses ailes pour l’empêcher de voler. Car cette petite fille avait des ailes, des ailes invisibles mais la peur est un être maléfique qui voyait tout. La peur savait qui était cette petite fille et ce qu’elle recherchait, et à tout prix, elle devait la retenir. Mais elle ne pouvait rien contre la chanson qui émanait de la petite fille, cette chanson était magique et envoûtait la peur. Charmée, elle se dissipa et la petite fille put continuer son chemin, s’envola et transperça le manoir qui disparut à son tour, comme s’il n’avait jamais existé. A sa place une étoile était née. La petit fille la vit et la trouva si belle qu’elle l’embarqua sous ses ailes. Elle avait maintenant sa chanson et son étoile, une musique et une couleur qui éclairaient son parcours.


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  2011 - Gerty

 

Dis, le Père Noël, un mythe ou une réalité ?

Surtout, surtout ne dis rien. Je ne veux pas connaître ta vérité. Ton vrai est parfois si loin de la vie. Et puis ne suffit-il pas d’y croire pour que les gens, les choses, les sentiments existent ?  Les journaux nous parlent de guerres, de scandales, de misères, d’injustices et quoi encore ! De quoi perdre le goût d’y vivre dans ce monde. Et pourtant, le revers existe.  La générosité, l’entraide, les rencontres, l’amour répand son parfum et nous dessinent un arc-en-ciel. Il suffit juste de choisir la bonne paire de lunettes.  Rien n’est parfait mais tout se joue au quotidien.

Le père Noël existe parce que j'y crois et je peux lui écrire, l’attendre et même recevoir ses cadeaux.  Oui, un temps d’arrêt, un temps où le rêve devient réalité, un temps de festivités où on enterre nos haches de guerre, où l’essentiel est le plaisir: en donner, en recevoir, sentir pour un moment l’euphorie des festivités.  Un moment où on retrouve son innocence, où tous les possibles arrivent, un temps où on se réconcilie avec l’enfant qui sommeille en nous.  Tout est à la joie : les lumières scintillent, la musique danse dans les rues… même les flocons de neige deviennent magie.  On se sent léger, généreux, disponible. On se refait une beauté intérieure, extérieure juste pour le plaisir d’y croire. Le plaisir d’aller à la rencontre du moi et de l’autre.

 

Mon père Noël, c’est ces rencontres, ces échanges, ces éclats de rire, ces câlins, ces vœux échangés dans toutes les langues et à travers tous les réseaux d’échanges des temps modernes. 

Mon père Noël, un poste d’essence où je refais le plein pour poursuivre ma route avec ces 365 kilomètres pour m’éviter de tomber en panne... de générosité. Une station d’air pour gonfler ma voile et traverser les tempêtes au-dessus des nuages. Une mise au point qui me fera démarrer même les jours de grands froids.

Mon père Noël, c’est toi, c’est moi, c’est nous.  Et j’y crois.

***

 

  2010 - Gerty


Suffit d'y croire

Une à une s’allument les étoiles

Il a à peine cligné de l’œil  et la maison est pleine.

Son sourire miroite dans ma coupe,
le champagne illumine son regard

Lente, la nuit prend possession des alentours

Et ce silence opaque donne à mieux voir,
sentir la fragilité des échanges qui voyagent par la rétine.

La terre tourne et tout bouge

Les pays se touchent en cette nuit par le blanc d’un silence

Entre les heures, un espace se crée et l’horloge sonne son minuit.

Une colonne de feu effleure le papier-peint de souvenirs,
de sentiments, d’attente, de questionnements

mais la magie opère, il en oublie l’existence des raz de marée, des tremblements.

Cette nuit, les volcans dorment.

Il se laisse porter par la musique des rencontres,
par le rythme du bonheur

Loin de son métronome le cœur bat à sa guise

Il a couché sa peine au pied de l’arbre.

 

  2009 - Gerty

Blanc tout est blanc, trop blanc
même la nuit n’arrive pas à s’endormir, elle tient la main des petits, tout fébriles dans l’attente des douze coups de minuit.
Il neige des flocons si lumineux dans les yeux des enfants qu’ils font ombrage à l’arbre qui trône dans son coin recouvert de son accoutrement de fêtes : beaux glaçons, boules colorées et parures scintillantes.

Rien à faire, tous les regards surveillent la porte. Oui la porte. Ah !  Vous ne saviez pas. Mais non le truc de la cheminée c’est aux oubliettes. La porte, je vous dis. Il  va entrer par la porte tout de rouge vêtu avec son sac à surprises. Que dis-je ? Pas de surprise, tous les enfants ont écrit au Père Noël! Ils ont tous passé leur commande. Ils attendent la livraison.

 

Moi, pour Noël, je veux une wi i et des jeux et aussi un téléphone cellulaire pour parler à mes amis et aussi l’auto téléguidée et aussi... mais son frère intervient : il faut que tu en laisses pour les autres. Il y a beaucoup d’enfants sur notre planète.

 

Ah! oui, s’exclame le plus jeune, tu crois que le Père Noël ne pourra pas m’apporter un papa ? Il faudra que je le laisse pour les autres ?  Non, je ne te crois pas, c’est la seule chose que j’ai demandé dans ma lettre et les autres, ils en ont un papa.

 

Le cousin, venu de loin pour la fête s’avance : moi je voulais un fusil mais ma mère m’a dit que les lutins ne faisaient pas ce genre de truc, alors j’ai dit au Père Noël, si tes lutins ne veulent pas construire des armes, tu as juste à arrêter la guerre.

 

Sa sœur intervient : tu as bien fait, moi j’ai demandé au Père Noël de remplir son traîneau de nourriture pour tous les enfants de la terre. Et de m’apporter juste quelques bonbons parce que de la nourriture, j’en ai plein mais des bonbons, pas du tout, ma mère dit que ce n’est pas bon, les bonbons pour mes dents.

 

Le temps...
le temps glisse au ralenti comme si ses aiguilles étaient coincées dans l’engrenage.

 

Temps de rencontre et de festivités.
Temps des retrouvailles où les enfants nourrissent les grands de leur innocence.

 

Aux douze coups de minuit, il arrive avec sa poche... des cris fusent de partout, des éclats de rires font chanceler l’étoile au faîte du sapin mais personne n’y porte attention, petits et grands déballent leurs étrennes pendant que la tourtière brûle au four.

Ils ne sont pas dupes les petits, ils jouent le jeu, ils ont bien reconnu l’oncle Jacques déguisé en Père Noël mais qu’importe l’an prochain, ils seront tous là, à attendre encore cet instant magique.

 

 

 2007 - Gerty

MAGIE BLANCHE

 

devant l’insistance du gel
la rivière a tiré sa couverture
s’est endormie l’âme transparente
le visage en repos
des souvenirs d’eau plein son ventre

elle ouvrit ses bras
il y avait dans ses manches
des odeurs de sapins clignotants
et dans les yeux pétillants des enfants
une magie blanche où tous les possibles
tintent aux branches enneigées

 

****

 

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Créé le 1 mars 2002