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Traduction Italien / Français d'un texte de Mario Luzi
Le poéte est né en 1914 près de Florence.

par Joë Ferami

SOMMAIRE :

Ø Textes traduits en français
Ø Textes originaux
Ø Repères : petite bio-bibliographie de Mario LUZI
Ø Editions en français de Mario Luzi
Ø Pour aller plus loin : liens sur Mario LuziMario Luzi

 


Elle s’avance entre les murs, elle est proie de la lumière

Elle s’avance entre les murs, elle est proie de la lumière…
sans doute était-ce toi, à cet instant elle est une apparition
ou peut-être tout cela qui n’a pas de paix
ou de repos ou de mouvement et qui n’est pas vrai
ni privé de substance, vanité que seul
de purs miroirs trahissent en tremblant.

C’est une vague figure, qui n’a pas de répit….
elle est notre, je la croyais une chimère
si d’aucune apparaissait par miracle
sous d’arides pentes, inconsolée,
par des voies obscures où rien ne vit plus,
rien, sinon l’espoir du tonnerre.

 

Renseignements à Giuseppina après tant d’années

Qu’espères-tu, quelle est ta promesse, amie,
si tu reviens ainsi en obscur voyage
jusqu’ici où dans le soleil les bourrasques
ont une voix si hautement embrunie,
de jasmin parfument et d’éboulements ?

Je me trouve ici à l’âge que tu sais,
ni jeune ni vieux, j’attends, je regarde
cette incertitude suspendue ;
je ne sais plus ce que j’ai voulu ou ce qui me fût imposé,
tu entres dans mes pensées et tu en sors sauvé.

Tout ce qui doit encore être est toujours,
le fleuve s’écoule, la campagne se transforme,
il grêle, il pleut, des chiens aboient,
et la lune émerge, rien ne bouge,
rien de ce long sommeil aventureux.

 

 

Chant

Où vas-tu toi qui dans le vent aride cours
une de ces voies sans saisons
et derrière des murs lumineux
fait résonner un pas qui agace les chiens
et réveille l’écho ? Vus de la maison
d’où je te vois, où le corps vit,
mouvement et quiétude se défont.

Je t’invoque pour la nuit
qui vient et pour le sommeil ;
toi qui souffre, toi seul peut me secourir
dans ce passage aveugle du temps
au temps, dans cet âpre voyage
de ce que je suis à ce que je serai
vivant une vie dans la vie,
dormant un sommeil dans un sommeil.
Toi, adorée, qui souffre comme moi,
qui me donne vertige à penser
que le temps, ce froid
entre les astres et sur les tempes et plus encore, contient
la naissance, la maladie, la mort,
la présence de mon ciel et la perte.

Prémices du désert
de Mario Luzi
(1952)

S'avvia tra i muri, è preda della luce

S'avvia tra i muri, è preda della luce...
forse eri tu, ora è un'apparizione
o forse è tutto cio che non ha pace
o sede o movimento e non è vero
né insostenziale, vanità che solo
puri specchi tradiscono fremendo.

E una vaga figura, non ha requie…
e nostra, la credevo una chimeara
se alcuna ne appariva per miracolo
sotto aride pendici inconsolata
per vie cupe ove niente vive più,
niente se non la speranza del tuono.


Notizie a Giuseppina dopo tanti anni

Che speri, che ti riprometti, amica,
se torni per cosi cupo viaggio
fin qua dove nel sole le burrasche
hanno una voce altissima abbrunanta,
di gelsomino odorano e di frane ?

Mi trovo qui a questa età che sai
né giovane né vecchio, attendo, guardo
questa vicissitudine sospesa ;
non so più quel che volli o mi fu imposto,
entri nei miei pensieri e n'esci illesa.

Tutto l'altro che deve essere è ancora,
il fiume scorre, la campagna varia,
grandina, spiove, qualche cane latra,
esce la luna, niente si riscuote,
niente dal lungo sonno avventuroso.


Canto

Dove vai che nel vento arido corri
una di quelle vie senza stagioni
dietro i cui muri luminosi
un passo che rintroni aizza i cani
e sveglia l'eco ? Visti dalla casa
da cui ti guardo, dove il corpo vive,
movimento e quietudine si sfanno.

T'invoco per la notte
che viene e per il sonno ;
tu che soffri, tu sola puoi soccorrermi
in questo cieco transito dal tempo
al tempo, in questo aspro viaggio
da quel che sono a quello che saro
vivendo una vita nella vita,
dormendo un sonno nel sonno.
Tu, adorata, che soffri comme me,
di cui mi dà vertigine pensare
che il tempo, questo freddo
tra gli astri e sulle tempie e altro, contiene
la nascita, la malattia, la morte,
la presenza nel mio cielo e la perdita.

 

Primizie del deserto
Mario Luzi
(1952)

 

 

Créé le 1 mars 2002

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