Elle
savance entre les murs, elle est proie de la lumière
Elle
savance entre les murs, elle est proie de la lumière
sans
doute était-ce toi, à cet instant elle est une apparition
ou
peut-être tout cela qui na pas de paix
ou
de repos ou de mouvement et qui nest pas vrai
ni
privé de substance, vanité que seul
de
purs miroirs trahissent en tremblant.
Cest
une vague figure, qui na pas de répit
.
elle
est notre, je la croyais une chimère
si
daucune apparaissait par miracle
sous
darides pentes, inconsolée,
par
des voies obscures où rien ne vit plus,
rien,
sinon lespoir du tonnerre.
Renseignements
à Giuseppina après tant dannées
Quespères-tu,
quelle est ta promesse, amie,
si
tu reviens ainsi en obscur voyage
jusquici
où dans le soleil les bourrasques
ont
une voix si hautement embrunie,
de
jasmin parfument et déboulements ?
Je
me trouve ici à lâge que tu sais,
ni
jeune ni vieux, jattends, je regarde
cette
incertitude suspendue ;
je
ne sais plus ce que jai voulu ou ce qui me fût imposé,
tu
entres dans mes pensées et tu en sors sauvé.
Tout
ce qui doit encore être est toujours,
le
fleuve sécoule, la campagne se transforme,
il
grêle, il pleut, des chiens aboient,
et
la lune émerge, rien ne bouge,
rien
de ce long sommeil aventureux.
Chant
Où
vas-tu toi qui dans le vent aride cours
une
de ces voies sans saisons
et
derrière des murs lumineux
fait
résonner un pas qui agace les chiens
et
réveille lécho ? Vus de la maison
doù
je te vois, où le corps vit,
mouvement
et quiétude se défont.
Je
tinvoque pour la nuit
qui
vient et pour le sommeil ;
toi
qui souffre, toi seul peut me secourir
dans
ce passage aveugle du temps
au
temps, dans cet âpre voyage
de
ce que je suis à ce que je serai
vivant
une vie dans la vie,
dormant
un sommeil dans un sommeil.
Toi,
adorée, qui souffre comme moi,
qui
me donne vertige à penser
que
le temps, ce froid
entre
les astres et sur les tempes et plus encore, contient
la
naissance, la maladie, la mort,
la
présence de mon ciel et la perte.
Prémices
du désert
de Mario Luzi
(1952)
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S'avvia
tra i muri, è preda della luce
S'avvia
tra i muri, è preda della luce...
forse eri tu, ora è un'apparizione
o forse è tutto cio che non ha pace
o sede o movimento e non è vero
né insostenziale, vanità che solo
puri specchi tradiscono fremendo.
E
una vaga figura, non ha requie
e nostra, la credevo una chimeara
se alcuna ne appariva per miracolo
sotto aride pendici inconsolata
per vie cupe ove niente vive più,
niente se non la speranza del tuono.
Notizie a Giuseppina dopo tanti anni
Che
speri, che ti riprometti, amica,
se torni per cosi cupo viaggio
fin qua dove nel sole le burrasche
hanno una voce altissima abbrunanta,
di gelsomino odorano e di frane ?
Mi
trovo qui a questa età che sai
né giovane né vecchio, attendo, guardo
questa vicissitudine sospesa ;
non so più quel che volli o mi fu imposto,
entri nei miei pensieri e n'esci illesa.
Tutto
l'altro che deve essere è ancora,
il fiume scorre, la campagna varia,
grandina, spiove, qualche cane latra,
esce la luna, niente si riscuote,
niente dal lungo sonno avventuroso.
Canto
Dove
vai che nel vento arido corri
una di quelle vie senza stagioni
dietro i cui muri luminosi
un passo che rintroni aizza i cani
e sveglia l'eco ? Visti dalla casa
da cui ti guardo, dove il corpo vive,
movimento e quietudine si sfanno.
T'invoco
per la notte
che viene e per il sonno ;
tu che soffri, tu sola puoi soccorrermi
in questo cieco transito dal tempo
al tempo, in questo aspro viaggio
da quel che sono a quello che saro
vivendo una vita nella vita,
dormendo un sonno nel sonno.
Tu, adorata, che soffri comme me,
di cui mi dà vertigine pensare
che il tempo, questo freddo
tra gli astri e sulle tempie e altro, contiene
la nascita, la malattia, la morte,
la presenza nel mio cielo e la perdita.
Primizie
del deserto
Mario
Luzi
(1952)
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