Automne 2025
Les mots du
monde :
Le XXXIe Festival
International des écrivains, Val-David
Organisé et
animé par
Flavia Cosma
(Québec, juin
2025)
Sélection de poèmes :
Anna Maria Mickiewicz, Andrey Gritsman, Ara Alexandre Shishmanian, Flavia Cosma, Louise Carson, Maria Amelia Diaz, Leilei Chen, Maria Caltabiano, Linda Morales
Caballero, Susana Cattaneo, Ljubica Milicevic - In Memoriam, Giuliano Ladolfi, Anna Louise Fontaine, Josie Di Sciascio
Andrews, Luis Raúl Calvo, Irene Leonor Accarini, Tim Suermondt, Pui Ying Wong, Sophie Lafrenière.
Présentation des auteurs :
(*)

|
Anna Maria Mickiewicz
(*)
Le paradis londonien
Le soleil de Londres se couche, un
arc-en-ciel apparaît, l’air de rien, mais il lève le voile du mystère. Le
chat ronronne encore, il veut davantage d’obscurité chaude : charmer,
retenir, absorber, les pâmoisons de la nuit dernière.
Le silence creuse les espaces saturés et les
vapeurs de thé dans lesquelles s’immergent des rayons. La ville
bourdonne, assourdie par le ciel frais. Les cieux regardent d’un air
sournois par les fenêtres tendues de reflets argentés. Ils pénètrent
profondément dans les vastes mystères.
Le chat sait bien qu’il vaut la peine de
regarder pendant des heures le néant des nuages, son léger ronronnement
aéré le dit.
Fermer les poings, faire taire son cœur,
faire taire les vents du désert. Que l’imagination raconte un autre conte
de fées sur le cœur brisé du Petit Prince et des mauvais esprits qui
viennent chaque nuit. C’est ainsi que grandit la montagne d’histoires, le
sommet du non-dit, du banal, du misérable, de la vraie vie. Le chat le
sait, il attend le prochain conte de fées, cette vie de chien n’est pas
familière à cet aristocrate roux.
Le temps se précipite, dans un instant un
autre escalier de métro. Des visages de gens fatigués, des étalages
froids. Les Kurdes se réchauffent les mains, arrangent des pyramides de
tomates, de pommes. Et cela pendant plusieurs heures, ou peut-être même pendant
des millénaires. Peu importe si c’est ici sur les pavés de Londres ou
quelque part bien au-delà des montagnes et des forêts. Mais là-bas, à
coup sûr, en soirée, dans un chalet, à la montagne, un vieil homme y
jette un coup d’œil et raconte, en regardant les dessins imprimés sur des
peaux, à propos des princes des pays lointains et de leurs sorcières
blondes. À propos de leurs yeux bleus et de leur air glacial. Il assure
que les talismans turquoise protègent plus efficacement contre
l’inconnu...
Translated by Monika Debicki
|
Andrey Gritsman
(*)
October 22
The last
leaf fell on the ground
and all is
covered with soil.
This is the
beginning endless fall.
Beyond that
line all features remain fluid
and this is
just a reflection of the face.
The last
wedge of cranes flies above the fence
over this
still suburban landscape to the East.
There is
nothing more to say,
just listen
quietly to the childhood memory
of the
drain rumbling in the rain.
Today the
rain would last for forty seconds.
Thus speech would break
through the
silence and despair.
The night
will come,
and
multitude of mornings.
So, what’s
there now for me, who else
I have to save.
I hear your
voice, already freezing, waning.
And through
the clearing I would see the land
That’s at
the bottom of my soul and there
the sky is
dark and clouds white as if
somebody
spilled the childhood ink and milk.
22 октября
Вот
лист упал и
всё землёй
покрыто.
Се осени
начало без
конца.
За той
чертой
черты почти
размыты
в далеком
отражении
лица.
Последний
клин гусей
поверх
ограды,
над
пригородом
тихим на
восток.
И говорить
нам ни о чём
не надо.
Пускай
шумит, как в
детстве,
водосток.
И дождь
стеной на
сорок три
секунды.
Так сквозь
молчанье
прорывает
речь.
И будет ночь,
и снова
будет утро.
Да что теперь?..
Кому тебя
беречь?
Другой
разрез –
падение
ландшафта
на дно не
забывающей
души:
чернила с
молоком, с
небесной
ватой,
зовущий
голос,
мёрзнущий в
глуши.
22 Octobre
La dernière feuille
est tombée au sol
et tout est recouvert de terre.
C'est le début
d'une chute sans fin.
Au-delà de cette
ligne, toutes les caractéristiques restent fluides
ce n'est qu'un reflet du visage.
Les derniers
troupeaux de grues volent au-dessus de la clôture
sur ce paysage suburbain toujours calme vers
l'est.
Il n'y a rien de
plus à dire,
juste écouter silencieusement le souvenir
d'enfance
de l'écoulement des égouts sous la pluie.
Aujourd'hui, la
pluie durerait quarante secondes.
Ainsi, la parole
briserait
le silence et le désespoir.
La nuit viendra, et
après, une multitude de matins.
Alors, que me
reste-t-il maintenant, qui d'autre dois-je sauver.
J'entends ta voix,
déjà gelée, s'éteignant.
Et à travers la
clairière, je verrais la terre chérie
qui subsiste au fond de mon âme et là
le ciel est sombre et les nuages blancs comme
si
quelqu'un avait renversé de l'encre et du lait
d'enfance.
Traduit en français par Flavia Cosma
|
Ara Alexandre Shishmanian
(*)
poussière obscure
poussière
obscure des lointains ‒ las, ces sentes sur lesquelles on flotte
avec des pas de mort • étranges syllabes cherchant dans une rencontre
impossible ‒ l'horreur des miroirs vides ‒ telle une
confession échappée de la solitude, de l'attente et du temps • car la
nostalgie d'une solitude perdue porte inscrite en elle l’aveu ‒ et
la désolation de toutes ces fenêtres que notre regard ne retrouvera plus
jamais • le styx est le sang ‒ le sang qui coule de la barque de
mes plaies ‒ montant vers l'infini où je renais et m’éteins • où,
néant, je suis livre infini ‒ toujours réécrit et toujours effacé •
lentement ‒ et néant ‒ et sourire ‒ cherchant ‒
comment marcher sur la glace des notes • ou comment se transforment en
abîme ces putréfactions des temps ‒ des corps à peine fleuris • la
nuit élève mon sang en de chimériques statues • et les arbres restent
veiller les rues effacées des secondes toujours plus aliènes • quand
l'étranger parsème ses doigts ‒ fragments échoués de son corps ‒
sur les erreurs de combien de routes ‒ sur les errances de combien
d’aiguilles d'horloge • oui, sur l'argent de combien de naufrages où le
hasard l'a fait accoster • pierres de non-temps de la rivière sèche ‒
pour l'évanescence du solitaire segmenté • et les syllabes qui consument
notre visage jeté sur les routes du vide • le visage lu comme un
témoignage par le néant qu'à chaque instant nous trahissons, nous
trahissons... •
dark dust
dark dust
of the distance ‒ these weary paths on which one floats with the
steps of a dead man • strange syllables searching for an impossible
encounter ‒ the horror of empty mirrors ‒ like a confession
surging from solitude, from eternal waiting and from time • for the
nostalgia of a lost solitude carries within it the confession ‒ and
the desolation of all those windows that our gaze will never find again •
the Styx is the blood ‒ the blood flowing from the boat of my
wounds ‒ rising toward infinity where I am reborn and extinguished
at the same time • where, akin to void, I am an infinite book ‒
always rewritten and always erased • slowly ‒ always void ‒ and smile ‒ seeking ‒
how to walk on the ice of musical notes • or how these putrefactions of
time transform ‒ bodies barely bloomed into abyss • the night
elevates my blood into chimeric statues • and only the trees remain to
watch over the erased streets of seconds always alienated • when the
foreigner scatters his fingers ‒ stranded fragments of his body ‒
on the errors of how many roads ‒ on the wanderings of how many
clock hands • yes, on the money of how many shipwrecks which chance has
brought ashore • stones cut-off--time from the dry river ‒
for the evanescence of the segmented solitary • and the syllables that
consume our visage thrown on the roads of emptiness • the face read by
the void as a testimony that at every moment we betray, and we betray
again... •
***
le dieu du tréfonds de la pâleur
il y a un
dieu au tréfonds de la pâleur onirique qui enveloppe le létal • une
suffocation nage dans la vitre où mon cœur pêche ses miroirs • peut-être
des étincelles d'oubli éparpillées parmi les frissons de cet éden abyssal
• et la chambre d'hôpital de la lune malade • un rayon absurde jaillit
des silences engourdis ‒ dévorant mon aveuglement • sans fin sont
les pâleurs qui me déchirent • je ne peux rencontrer que l'ombre de
l'amnésie ‒ son seuil méconnu • j'ai verrouillé mon âme dans le
souffle sans clé ‒ quelle étrange cellule sans murs • m'asseoir
peut-être sur ces caillots de blanc laissés par le sang de la lune • ou
lever la coupe d'attente rougie • la douleur de l'autre fuit toujours à
travers mes doigts • exsangue est la nuit en laquelle bout par bout je
m’effondre • le sourire a formé le numéro de mon visage, me cherchant •
après tout, le monde n'est que le plâtre ectoplasmique de la prison
absente • et la forêt d'attente qui me multiplie ‒ où mon
cheminement est chaque arbre • à nouveau l'autre comme la charogne d'une
route vers nulle part • la voix incolore du suicide avec son dégoût sec •
les secondes lourdes entrent dans le noir comme dans la chair d'une
horloge absurde ‒ les graines d'une folie pleine de sève • je suis
au-delà ‒ comme cette porte ‒ comme le mort au sang
verrouillé • peut-être un lambeau d'obscurité qui s’attarde dans mon
cerveau • un fragment de lèpre à treize doigts ‒ un fragment de
lèpre pareil à une clef hurlante • la fixité de cristal de la panique ‒
de l'étrangère ‒ la létale de la lune qui me regarde avec des yeux
de sibylle saccagée • un souffle plein de syllabes sur mes joues qui
entendent • il y a quelque chose d'hiéroglyphique dans le sang d’un
cadavre frais • et cette sente que mon rouge a trouvée ‒ ce
trottoir noir sous ta fenêtre désespérée • et les autres ‒ en
l'absence desquels solitaire je me brise •
the god of the
depths of pallor
there is
a god in the depths of dreamlike pallor that envelops the lethal • a
suffocation swims in the glass container where my heart fishes its
mirrors • perhaps sparks of forgetfulness scattered among the shivers of
this abyssal Eden • and the hospital room of the sick moon • an
absurd ray bursts forth from the numb silences ‒ devouring my
blindness • endless is the pallor that tears me apart • I can meet only
the shadow of amnesia ‒ its unknown threshold • I have locked my
soul in this breath without a key ‒ what a strange cell without
walls • to sit perhaps on these white clots left by the blood of the moon
• or to raise the cup of reddened wine of waiting • the pain of the other
always flees through my fingers • bloodless is the night in which, bit by
bit, I collapse • the smile has formed the number of my face, searching
for me • after all, the world is nothing but the ectoplasmic plaster of
an absent prison • and the forest of waiting that multiplies me ‒
where my path is every tree • again the other like the carrion of a road
to nowhere • the colorless voice of suicide the sound of dry disgust •
heavy seconds enter the dark like into the flesh of an absurd clock ‒
the seeds of a madness full of sap • I am beyond ‒ like this
door ‒ like the dead man with locked blood • perhaps a shred of
darkness that lingers in my brain • a fragment of leprosy with thirteen
fingers ‒ a fragment of leprosy like a howling key • the crystal
fixity of panic ‒ of this foreigner ‒ the lethal moon looking
at me with the eyes of a ravaged sibyl • a breeze full of syllables on my
cheeks that can hear • there is something hieroglyphic in the blood of a
fresh corpse • and this path that my red has found ‒ this black
sidewalk under your desperate window • and the others ‒ in whose
absence I disintegrate alone •
***
le costume pâle de lune
le costume
pâle de lune aux taches rouges de nos pas ‒ et la nuit abyssale de celui
sur qui soudainement est tombée la vieillesse • les arbres aux numéros à
la chaux ‒ à la tristesse d'argent fané • la pièce sombre se penche
à travers moi avec ses malédictions décolorées par les souvenirs • car ce
n’est pas la mémoire, l’enfer qui sort du miroir au cri bleu • les
joueurs tels des pendus en bois ont oublié ‒ ont abandonné dans
l’aveuglement leur découverte et leur chemin • les étoiles rongent la
nuit tels des rats fantomatiques • et les fleurs collent des baisers de
folie sur mon front • on dirait une couronne parfumée de démence sauvage
• des doigts fins pareils à des fils sèment en moi l'illusion étrange de
la désagrégation • et les murs brisés du cerveau m'assiègent avec des
trous de lune • peut-être que j’aurais peur si je pouvais m'entendre à
travers le froid secret du labyrinthe monoschizophrène • si je pouvais
lire mes lettres dans la sculpture haineuse de la tempête • l'attente de
la guerre est déjà essorée et les inévitables cadavres sont déjà secs •
tout est lourd ‒ et seul ‒ et calme ‒ et silence à la
fenêtre avec vide • les gares sont mordues jusqu’au rouge et les graines
dorées nous bombardent • oui, la chair est devenue un cauchemar inutile •
tandis que ma bouche enflamme les distances funéraires du feu muet•
the
pale moon suit
the pale
moon suit with the red stains of our steps ‒ and the abyssal night
of the one upon whom old age has suddenly fallen • the trees with their
whitewashed numbers ‒ to the sadness of faded silver • the dark
room leans through me with its memories' faded curses • for it is not
memory, the hell that emerges from the mirror at the blue scream • the
players like wooden hanged men have forgotten ‒ have abandoned in
blindness their discovery and their path • the stars gnaw at the night
like phantom rats • and flowers press kisses of madness upon my forehead
• it looks like a crown scented with wild foolishness • delicate fingers
like threads sow in me the strange illusion of disintegration • and the
broken walls of the brain besiege me with moon holes • perhaps I would be
afraid if I could hear myself through the secret cold of the
mono-schizophrenic labyrinth • if I could read my letters in the hateful
sculpture of the storm • the wait for war is already drained and the
inevitable corpses are already dry • everything is heavy ‒ and
alone ‒ and calm ‒ and silence is filling the window with
emptiness • the train stations are bitten red and the golden seeds
bombard us • yes, flesh has become a useless nightmare • while my mouth
ignites silent fires in funerary distances •
Translated from French by Flavia Cosma
|
Flavia Cosma
(*)
Wax
birds,
painted
green and yellow,
statues
of pain,
spring
from every thought.
The house
is filled with prehistoric cries,
Grass
rustles under window sills;
wolf paws patiently wait
outside.
Tortured
images return to me,
and drive
away the hummingbird
just
arrived to tell me
that my
ancestors are resting
at peace.
Les statues de la douleur
Des oiseaux de cire,
peints de vert et de jaune,
des statues de la douleur
surgissent d’un brin de pensée.
La maison se remplit de pleurs préhistoriques,
des herbes froufroutent au-dessous du seuil de la fenêtre,
les mains du loup attendent patientes,
dehors.
Des images effrayantes reviennent en mémoire
chassant l’oiseau colibri
qui justement est arrivé
pour me raconter que les ancêtres, apaisés,
reposent en paix.
|
Louise Carson
(*)
Love song (to my
poems)
What I am doing is ridiculous,
trying to leave as many traces on the beach,
the fogged-up mirror,
the garden that will die when I do.
Ridiculous that I walk, draw,
tend you
in a house designed
so no low warming sun in winter gets inside.
Chanson d'amour (à mes poèmes)
Ce que je fais est
ridicule,
essayer de laisser autant de traces sur la
plage,
le miroir embué,
soigner le jardin qui mourra de tout façon, quand
je le ferai.
Comme c’est
ridicule que je marche encore, dessine,
prenne soin de vous
dans une maison conçue pour que
aucun faible rayon de soleil réchauffant en hiver
n'y pénètre.
Traduit en français par Flavia
Cosma
|
Maria Amelia Diaz
(*)
Delirio
Sobre las
calles se acortan las sombras,
concluye la
noche su soneto de neblina.
Visten de luz los
árboles del patio,
y despiertan transparencias como gasas
secretas
movidas por aires de violines.
Mientras,
el viento,
inventa lazos y espirales lentas
alrededor
de mi cuerpo.
En un
delirio de palomas espantadas
empuja las ropas contra el furor de mi carne,
después se aleja, a enredarse en las ramas,
a buscar golondrinas en los pinos de
invierno,
y me deja
desnuda de caricias
en un comienzo de cepo abandonado
Délire
Sur les rues, les ombres se raccourcissent,
la nuit conclut son
sonnet de brume.
Les arbres de la
cour s'habillent de lumière,
et réveillent des transparences comme des vapeurs
secrètes
portées par des brises de violons.
Pendant ce temps,
l'air,
invente des liens et des spirales lentes autour de mon
corps.
Dans un délire de
pigeons effrayés,
le vent pousse mes vêtements contre la fureur de ma
chair,
puis s'éloigne, s'enroule dans les branches,
en cherchant des hirondelles dans les pins d'hiver,
et me laisse dénudée de caresses
dans un début de piège abandonné.
Traduit en français par Flavia
Cosma
|
Leilei Chen
(*)
tend
fire and
boil rice
how many incarnations had i passed
before i met you at the turn
of spring savouring first love
how many tribulations had i endured
before i landed on the other
shore
my hand in yours feeling warm
how many trials must i survive
before i can find my voice
n another tongue
what previous life determined
the story of this lifetime
i can’t tell
i can tell
how much i wish to tend fire and boil
rice
waiting for you to come home
砍柴煮饭,等你归来
从初初相见
要历经多少劫难
才能抵达今日 此岸
并肩同行 温柔相守
而更久以前呢
要历经几世轮回
才能在那个春
n天
那个转角
与你相遇 一眼千年
今生跨越大洋 颠沛流离
两叶小舟 抛起摔落
也曾失之交臂 遍体鳞伤
或漂泊 或安居
前世如何注定
今生的足迹
无从知晓
entretenir le feu et faire bouillir le
riz
combien d'incarnations avais-je traversées
avant de te rencontrer au tournant
du printemps savourant le premier amour
combien de tribulations avais-je endurées
avant d'atterrir sur l'autre rive
ma main dans la tienne, sentant ta chaleur
combien d'épreuves dois-je survivre
avant de pouvoir trouver ma voix
dans une langue étrangère
quelle vie antérieure a déterminé
l'histoire de cette vie
je ne peux pas le dire
oui, je peux dire
combien je souhaite entretenir le feu et faire
bouillir le riz
en attendant que tu rentres à la maison
Traduit en français par Flavia
Cosma
|
Maria Caltabiano
(*)
Sans pétales
La mort assise sur
la balançoire
dans mon jardin ; joue à arracher
une à une les pétales de mes fleurs
bien-aimées.
Un jeu cruel de « prends
moi, ne me prends pas »
Puis elle jette les
tiges
en me regardant, son visage de pierre,
comme si je ne comptais pas,
mon cœur se brise,
Je ramasse, dans
l'herbe qui pleure,
les restes de ce qui était :
un murmure au vent :
une fleur est-elle une fleur sans
pétales ?
Suis-je moi sans
toi ?
Without Petals
Death sits on a swing in my garden,
plays at plucking petals from
my beloved
blossoms taken one by one in
a cruel game of "take me, take
me not",
then throws away the stems
stone faced, as if I wasn't watching;
breaking while collecting from the
grieving grass
the remains of what used to be...
What remains is a whisper to the
wind...
is a flower still a flower without
petals?
Am I me without you?
|
Linda Morales Caballero
(*)
Visita
Mirarte
hoy ha sido
verte
y verme
en el
espejo.
Tu
frente planchada
de
marciano moderno,
me ha
dejado dudas
profundas
sobre la realidad.
Recibir
tu beso en mi mano,
besar
de regreso tu mejilla,
parecieron
rituales
antropológicos
de una especie
extinta.
Intercambiaste tu
paisaje
por el mío;
me diste en tu
embriagante café
las engreídas
bacterias,
de tu risa.
Todo a tu lado
es mágico,
irreal y
lúdico,
hasta yo,
sumergida en mi traje negro,
me siento
adherida
a tu lengua
como una
estampilla.
De: Poemas Vivos,
El Hombre adivinado
Visit
To
look at you today has been
like
seeing you and seeing me
through
a mirror
Your
ironed forehead
of a
modern Martian,
has
left me with deep
doubts
about reality.
To
receive your kiss in my hand,
to
kiss you in return on the cheek,
seemed
an anthropological ritual
of an
extinct species.
You
interchanged your landscape
for mine;
you
offered me, in your drunken coffee,
the
vain bacteria
of
your laughter.
Everything
by your side is magical,
unreal
and playful,
even
I, submerged in my black dress,
feel
adhered
to
your tongue
like
a stamp.
From: Poemas
Vivos, El Hombre adivinado
Visite
Te regarder
aujourd'hui a été
comme te voir et me voir
à travers d`un miroir.
Ton front repassé
d'un martien moderne,
m'a laissé avec de profonds doutes sur la
réalité.
Recevoir ton baiser
sur ma main,
te baiser en retour sur la joue,
semblait un rituel anthropologique
d'une espèce éteinte.
Tu as échangé ton
paysage
contre le mien
tu m'as offert, dans ton café enivrant,
les vaines bactéries
de ton rire.
Tout à tes côtés
est magique, irréel et ludique,
même moi, submergée dans ma robe noire,
je me sens adhérer à ta langue
comme un timbre.
De : Poèmes vivants—L`homme deviné
Traduit en français par Flavia
Cosma
|
Susana Cattaneo
(*)
La escritora
...recibe
cartas negras del destino.
No las lee.
Las asfixia
con la poderosa fuerza
de su
principal oficio:
VIVIR.
The Woman Writer...
receives black letters from fate.
She does not read them.
She suffocates them with the powerful
force
of her main profession:
TO LIVE.
Translated into English by Flavia
Cosma
La femme écrivain...
reçoit des lettres noires du destin.
Elle ne les lit
pas.
Elle les étouffe
avec
la force puissante de son métier principal:
VIVRE
Traduit en français par Flavia
Cosma
|
Ljubica Milicevic - In Memoriam
(*)
Wittgenstei’s Flower
The growing of winter jasmine cannot make noise for it can
only be seen, according to the philosopher that became gardener after he
suffered from severe bouts of depression. the morning as the phenomenon in itself he believed to be made by flashlight. Then
when he got better, he declared looking at the rising sun that the light
is something indescribable. I cannot use words such as glitter shine
glimmer scintillate dazzle for the transient erotic pulsation he said going
out in the darkness. The darkness of course was not outside since he
didn`t leave his study until next morning when he had the strange
experience. His eyes were wide open and all of
the sudden he saw a photograph of his beautiful but estranged wife
thinking it`s an image only. Since she left me, I cannot compare her
picture with reality he concluded feeling no regrets.
Wittgenstein et sa fleur
Silencieuse est la poussée du jasmin d’hiver car
elle appartient au regard déclara le philosophe qui devint jardinier plus
qu’a demi déjà enterré dans sa dépression. La lumière matinale provenait
d’une lampe a poche, croyait-il alors, sur le chemin de la guérison face
au soleil levant il qualifia la lumière indescriptible, inutile
d`utiliser des mots tels que briller chatoyer miroiter scintiller éblouir
pour décrire une éphémère pulsion érotique dit-il entrant dans
l’obscurité. L’obscurité n’était bien sûr qu’intérieure puisqu’il demeura
dans son étude jusqu’au matin suivant ou il vécut une étrange expérience
ses yeux étaient grands ouverts et tout à coup il vit la photographie de
sa belle et néanmoins lointaine épouse rien qu’une image pensa-t-il.
Depuis qu’elle m-a quitté se dit-il je ne peux plus greffer les traits de
la photo a la réalité et secouant la terre de ses mains il n’en ressentit
aucun regret.
|
Giuliano Ladolfi
(*)
La
notte luminosa de Maria
Come continuazione e completamento di un cammino
interiore, dopo la pubblicazione La notte oscura di Maria,
Giuliano Ladolfi riprende la tematica evangelica nella raccolta di poesie
dal titolo La notte luminosa di Maria. La Madre di Dio, nel
momento di lasciare la vita terrena, ripercorre con la memoria l’ultima
parte della propria esistenza dal Calvario alla Pentecoste.
Nella lirica che leggeremo troviamo Gesù che,
risorto, entra nella stanza dove la madre riposa e si siede accanto a
lei.
Scese la sera e Lui
si sedette accanto al mio giaciglio.
I suoi occhi brillavano nel velo
del pianto, ma il suo sorriso
mi folgorava.
«Perché?» gli domandai «perché
così tanta sofferenza?».
Accarezzandomi mi sussurrò
con trepida dolcezza:
«Osserva le mie mani, tocca i piedi…».
Mi baciò come quando impolverato
fanciullo ritornava
a casa verso sera dalle strade
brulicanti di Nazareth.
«Io dubitai di Dio, mi sento indegna».
«Anch’io ho avuto paura, anch’io…
Ora conosci l’angoscia e potrai
stare accanto a ogni sofferente.
Madre del genere umano ti ho eletta.
Il mistero della vita prorompe
in ogni tua preghiera».
Poi a lungo mi strinse tra le braccia
e un’esplosione d’amore mi trafisse.
Credetti di non reggere alla gioia,
Non mi era mai successo, neppure
quando nel suo lettuccio mi abbracciava
prima di addormentarsi.
Vivevo la felicità del mondo
e mi sentivo in consonanza
con l’universo intero.
The luminous night of Maria
As a continuation and
completion of an inner journey, after the publication of The dark night of Maria, Giuliano
Ladolfi takes up the evangelical theme in his collection of poems
entitled The luminous night of Maria.
The God’s Mother, at the moment of leaving
earthly life, retraces in her mind the last part of her existence from
Calvary to Pentecost.
In the lyric poem we will
read, we find Jesus who, risen from the dead, enters the room where his
mother rests and sits next to her.
Evening fell and He sat next to my bed.
His eyes shone under the veil of tears,
but his smile struck me like lightning.
"Why?" I asked him, "why so much
suffering?"
Caressing me, He whispered with trembling
sweetness: "Look at my hands, touch my feet..."
He kissed me like a child with dusty clothing
returning home in the evening
from the bustling streets of Nazareth.
"I doubted God, I felt unworthy."
"I was afraid too, me too...
Now you know anguish
and you will be able to be with every sufferer.
Mother of humankind, I have chosen you.
The mystery of life erupts in every of your
prayers."
Then He held me tightly in his arms for a long time
and an explosion of love pierced me.
I thought I could not bear so much joy,
it had never happened to me before,
not even when he embraced me in his little bed
before falling asleep.
I lived the happiness of the world and felt
in harmony with the entire universe.
Translated into English by
Flavia Cosma and the author
La nuit lumineuse de Marie
Comme continuation
et achèvement d’un chemin intérieur, après la publication de La nuit
obscure de Marie, Giuliano Ladolfi reprend le thème évangélique dans
son recueil de poèmes intitulé La nuit lumineuse de Marie. La Mère
de Dieu, au moment de quitter la vie terrestre, retrace avec la mémoire
la dernière partie de son existence du Calvaire à la Pentecôte.
Dans le poème que
nous allons lire, nous trouvons Jésus qui, ressuscité, entre dans la
pièce où la mère se repose et s’assoit à côté d’elle.
Le soir Il s’assit
à côté de mon lit.
Ses yeux brillaient
dans le voile
des pleurs, mais son sourire
me foudroyait.
« Pourquoi? » je Lui ai demandé
« pourquoi
tant de souffrance? ».
En me caressant, Il
murmura
avec une douceur tremblante :
« Regarde mes
mains, touche mes pieds... ».
Il m`embrassa comme
quand poussiéreux
enfant Il revenait
à la maison vers le soir des rues
grouillantes de Nazareth.
« J’ai douté
de Dieu, je me sens indigne ».
« Moi aussi
J’ai eu peur, Moi aussi...
Maintenant tu
connais l’angoisse et tu pourras
te mettre à côté de tous ceux qui souffrent.
Mère de l’humanité
Je t’ai élue.
Le mystère de la
vie éclate
dans toutes tes prières ».
Puis Il m’a serrée
dans ses bras
et une explosion d’amour me transperça.
J’ai cru ne pas
pouvoir supporter la joie.
Ça ne m’était
jamais arrivé, même pas
quand dans sa couchette Il m’étreignait
avant de s’endormir.
Je vivais le
bonheur du monde
et je me sentais en harmonie
avec l’univers entier.
Le texte fait partie du recueil La nuit
lumineuse de Marie
|
Anna Louise Fontaine
(*)
Mandala
tous murs écroulés
sans que personne n'en sache rien
j'avance dans le possible
de mon vivant
comme en la mort
dans le risque absolu
de l'instant présent
m'étant dénudée des peurs
comme d'un vêtement usé
étriqué
si lourd que mon rêve en fut écrasé
et mon futur réduit
à peau de chagrin
de tristesse contaminée
et de tout ce que j'ai cru
en distribuant à tout venant
le bénéfice du doute
bien trop en ai donné
ou peut-être pas assez c'est selon
c'est tout comme
et ça n'a plus vraiment d'importance
ce qui est vécu l'est à jamais
tissé avec toutes nos vies
en une fresque infinie
où je vois mon existence
si brève soit-elle
inscrite dans le sable
et au milieu des étoiles
mandala éclaté
que les vagues auront tôt fait d'effacer
Mandala
all the walls have crumbled
without anyone knowing
I move forward in the possible
of my living
like in death
in the absolute risk
of the present moment
having stripped myself of my fears
woven so tight to my body
like an old, worn, heavy garment
so that my dream was crushed
and my future reduced
to a skin of sorrow
of contaminated sadness
and all that I believed
while distributing to anyone who wanted it
the benefit of the doubt
I have given far too much
or maybe not enough, it depends
it's the same and it no longer really matters
what is lived is lived forever
woven with all our lives into an endless tapestry
where I see my existence, however brief it may be,
inscribed in the sand
and amidst the stars,
a shattered mandala
that the waves will soon erase
Translated by Flavia Cosma
|
Josie Di Sciascio Andrews
(*)
The Earth Laughs in
Flower
Sometimes, the poem arrives
Like a love song on a summer morning.
Soft notes caught in mid-air.
Tuned to the inward hum
Of its rhythmic cadence,
We lean into the light
No wiser than the daffodils.
With the same naive eagerness
Of crocuses, we extricate ourselves
Out of the darkness to be born.
Blinded and bruised, innocent.
We are such foolhardy neophytes,
The poets and the flowers.
Rushing head over heels
Into the sun. Our bodies, pages
Upon which the light will unfold
The secrets of everything it holds.
Like children stuffing pocketful’s
Of treasure in our hearts, we offer
Our measly gifts of words for love
Or grace returned, while time withers
Us, and the world too, takes all that
it can.
La Terre rit en fleurs
Parfois, le poème
arrive
comme une chanson d'amour un beau matin d'été.
Des notes douces
capturées dans l’air.
Accordés au
bourdonnement intérieur`
de sa cadence rythmique,
nous nous penchons vers la lumière
pas plus sages que les jaunes jonquilles.
Avec la même
naïveté pleine d'enthousiasme
que les fleurs de crocus, nous nous extrayons
des ténèbres pour naître,
Aveuglés et
meurtris, innocents, courageux.
Nous, les poètes et
les fleurs, nous sommes de téméraires néophytes,
amoureux roulant vers le soleil.
Nos corps, pages
blanches sur lesquelles
la lumière déploiera
les secrets de tout ce qu'elle renferme.
Comme des enfants
fourrant nos poches
de trésors - dans nos cœurs, nous offrons
nos modestes dons, des mots, timides offrandes a l'amour,
ou de la grâce rendue, tandis qu’impitoyable,
le temps nous flétrit.
À son tour le monde
lui aussi, prend tout ce qu'il peut.
Traduit par Flavia Cosma
|
Luis
Raúl Calvo
(*)
Gauguin y Yo
Era el o
yo, no habia terminos medios.
Por eso
aquel dia del cuchillo,
frente al terror
de Gauguin huyendo
despavorido
de la casa
algo se
rompió en mi para siempre.
Algo me
llevó a daar mis proprios órganos
y como
ofrenda ofrecérselos
¿ a mi
enemigo interior? ¿ a aquel por
quién tanto
velé en esas horas, minutos, y segundos de mi
vida, en la tan
esperada
comunidad de los artistas?
Nunca más
me pude reconstituir, padre,
como te
decia, algo en mí se quebró
eternamente,
y otra vez, una vez más,
desfalleciendo
en la soledad de este mugriento
loquero,
reconozco que te he fallado.
Gauguin and I
It was him or me, there were no
middle terms.
That's why that day with the knife,
in front of the terror of Gauguin
fleeing
in panic from the house,
something broke in me forever.
Something made me harm my own organs
and offer them as a sacrifice
to my inner enemy? To that one for
whom
I watched over so much in those
hours, minutes, and seconds of my life,
pinning for a long awaited
communion between artists?
I could never reconstitute myself,
father,
as I told you, something in me
shattered
eternally, and once again, once more,
fainting in the solitude of this
filthy asylum,
I acknowledge that I have failed you.
Translated by Flavia Cosma
Gauguin et moi
C’était lui ou moi,
il n’y a jamais eu
Une voie médiante
entre nous.
C`est pourquoi ce
jour du couteau
face à la terreur de Gauguin
fuyant de la maison
quelque chose s’est brisé en moi pour toujours.
Quelque chose m’a
amené à endommager mes propres organes
Et maintenant, à
qui dois-je les donner ?
Peut-être à mon
ennemi intérieur, cellui pour qui j’ai veillé
heures, minutes et secondes de ma vie, quand
j’aspirais à la tant attendue
communion entre artistes ?
Je ne pourrais
jamais me reconstituer, père.
Comme je te le disais,
quelque chose en moi s’est brisé a jamais
pour toujours et encore une fois,
et, languissant dans la solitude de ce sale
asile psychiatrique,
j’admets mon cher père
que je t’ai déçu.
Traduit en français par Flavia
Cosma
|
Irene Leonor Accarini
(*)
Seuils d'événements
La notion de seuil, présente dans notre
titre, nous invite à réfléchir à la représentation d’un passage — une
entrée ou une sortie, un trajet qui s’accomplit dans une zone de
séparation. Nous pensons le seuil non seulement comme une image spatiale,
mais aussi comme une entrée dans une durée, une dynamique temporelle qui
sépare le passé, le présent et le futur. Comment ce passage
s’effectue-t-il dans la création artistique ? Nous proposons d’unir le
seuil du temps et celui de l’espace dans la présence du corps : là où est
le corps, il y a du temps présent et de l’espace habité.
Dans cette perspective, une œuvre d’art
singulière est comprise comme un événement, une manifestation qui
constitue la partie visible d’un univers total. L’œuvre devient ainsi un
point de frontière qui affecte le regardeur dans un laps de visibilité.
L’objet d’art dans le monde du visible est ce qui est donné à voir, à
ressentir, à expérimenter, dans la réceptivité du spectateur, engagé dans
son propre cycle de vie et son histoire subjective. Le spectateur devient
alors un acteur de l’œuvre, dans la mesure où il est touché par
l’expérience artistique.
Le temps de l’œuvre, dans cet acte, est à la
fois temps-événement et temps constitutif, porteur d’une fonction. Comme
la nature, l’art accomplit des fonctions, dans l’exercice d’une capacité
ou d’une action, établissant des relations d’interdépendance entre les
éléments. Cette relation se révèle dans les œuvres présentées ici.
Dans celles-ci, je convoque un autre espace
et un autre temps, non par nostalgie mais comme un projet, dans l’intérêt
de projeter vers l’avenir une impression et une métaphore. Mes œuvres
établissent une filiation symbolique avec le créateur britannique William
Morris (1834–1896). Une filiation implique une relation asymétrique, où
une partie découle de l’autre — comme entre un enfant et un parent, ou un
disciple et un maître — et le lien peut être fait de soin ou
d’inspiration. Je prends sous ma garde deux motifs de Morris, dont je
reçois une impulsion : un soleil tenu par un ange, et deux grives
chapardeuses de fraises dans un jardin.
Quel était l’intérêt original de Morris pour
ces dessins ? Écrivain, penseur, militant social et designer, il se
préoccupait profondément de l’industrialisation croissante de son époque.
Son adage — « ce qui est utile, beau et bon » — fondait sa création. Nous
pourrions dire avec lui : si un objet manque d’utilité, de beauté ou de
qualité matérielle, ne l’apportez pas chez vous.
Il valorisait le travail artisanal, la joie
esthétique et l’accessibilité économique, sans reproduction industrielle.
Il a ainsi transformé des motifs naturels, en les déplaçant des
tapisseries luxueuses aux papiers peints accessibles aux classes
moyennes. Son travail incarnait un amour du faire, empreint d’un
savoir-faire à la fois collectif et personnel.
Le Voleur de fraises (1883) ne montre pas la
nature grandiose, mais une merveille quotidienne : des grives cueillant
des fraises sauvages dans son propre jardin. Morris en a fait un motif
finement détaillé, avec des pigments naturels, porteur d’un message
puissant et d’une grande beauté.
L’Ange tenant le soleil (1864), œuvre
collective pour une cheminée à l’Université de Cambridge, évoque un monde
onirique, mythique — un jardin d’Éden.
Dans mon travail, je tente de faire entrer
un murmure de la création de Morris. En mêlant art et nature, j’utilise
des matériaux textiles, des fils, des trames, en brodant à la main pour
faire surgir des temps et des espaces singuliers où règne le soin. Mon
ange solaire émerge d’un fond de tissus superposés, dans un jeu expressif
de lien avec l’humain. Mes petits oiseaux reprennent le motif original de
Morris, mais en restent à une forme incomplète, posés sur un lit de
tissus comme un nid possible. Mes grands oiseaux cueillent leurs fraises
dans un fourré — plus un jardin — avec des fruits aux couleurs étranges,
artificielles.
L’espace global de mes œuvres devient un
décor performatif où sont présents les traces des corps représentés et le
mien. La broderie à la main est une pratique lente, attentive : chaque
point est une décision, une tension du corps, un élan dans la suite des
formes et des couleurs.
Aujourd’hui, la nature est traversée par de
multiples interférences : matériaux synthétiques, technologies
extractives, déchets numériques et urbains. Le monde d’aujourd’hui n’est
plus celui du XIXe siècle. Le non-naturel domine, même dans les
tentatives écologistes utilisant des matériaux synthétiques pour
remplacer le vivant.
Mais les oiseaux s’adaptent. En ville, ils
construisent leurs nids avec des fragments de plastique, des câbles, des
résidus humains. Ils créent des territoires à partir de nos déchets. Si
l’on anthropomorphisait, on dirait qu’ils sont de grands recycleurs —
mais il est plus juste de dire qu’ils adaptent leurs habitats et leurs
habitudes à la maigre nature que nous leur laissons.
Que les grandes œuvres de Morris comme mes
œuvres-murmures soient des occasions de percevoir — et de désirer — ce
qui est beau, utile et bon face au chaos de notre époque.
|
Tim
Suermondt
(*)
PASSY
I buy an ice cream
and go back into the park for the
first
time in many, many years.
Everything has changed and nothing
has—
a most interesting phenomenon.
An old man helps an even older man
to walk, a young couple are
mesmerized
by each other, and there I am, a boy
carrying a stack of books—
what on earth was I thinking?
But history has yet to figure out
what to do with me, so there’s hope
for a surprise, maybe in a decade
where miniature stars drop on
rooftops
on their way to falling around my
feet,
and all I can do is look up in
wonder.
PASSY
J'achète une glace
et je retourne dans le parc pour la première
fois depuis de nombreuses années.
Tout a changé et
rien n'a pas change–
un phénomène des plus intéressants.
Un vieil homme aide
un homme encore plus vieux
à marcher, un jeune couple est hypnotisé
l'un par l'autre, et me voici, un garçon
portant une pile de livres –
à quoi diable pensais-je ?
Mais l'histoire n'a
pas encore décidé quoi faire de moi,
donc il y a de l'espoir
pour une surprise, peut-être dans une décennie
où des étoiles miniatures tombent sur les
toits
en route pour tomber autour de mes pieds,
et tout ce que je peux faire, c'est lever les
yeux avec émerveillement.
Traduit en français par Flavia
Cosma
|
Pui Ying Wong
(*)
Stone Ladder
We eat oranges and a roll with jam.
It’s the same world, still blank and
semi-dark.
Yesterday a note arrived with a black
seal.
I thought of the time we waved from
the platforms,
in a city we look back to now in a
softer light.
In another time, in another city, I
found myself
between the parallel avenues
of arrival and departure.
If you glide back, summer by summer,
your whole life will unfurl like a
scroll.
I came home to climb the stone ladder
of childhood,
but when I got to the top
I was lost once more.
Things happen suddenly, like a hand
shot out in the dark.
And here we are, start looking
for all the others.
Échelle de pierre
Nous mangeons des oranges
et un croissant avec de la confiture.
C'est le même
monde, toujours vide et semi-obscur.
Hier, une note avec
un sceau noir est arrivée.
J'ai pensé au
moment où nous avons fait signe sur les quais, avant de partir, dans une
ville à laquelle nous revenons maintenant sous une lumière plus douce.
Dans un autre
temps, dans une autre ville, je me suis retrouvé entre des avenues
parallèles
celle d'arrivée et celle de départ.
Si tu glisses en
arrière, été après été,
toute ta vie se déroulera comme un rouleau
égyptien.
Je suis rentré chez
moi pour gravir l'échelle de pierre de l'enfance,
mais quand je suis arrivé en haut
j'étais de nouveau perdue.
Les choses se
passent soudainement, comme une main
tendue dans l'obscurité.
Et nous voilà,
commençons à chercher
pour tous les autres.
Traduit en français par Flavia
Cosma
|
Sophie Lafrenière
(*)
La catedral de las águilas
El águila
rodea los ángulos del cielo
alrededor de un nido petrificado.
Rapaz con
ojos como frágiles rosetones,
la catedral, a la vez nido y águila.
Alisa sus alas con el pico,
la Giralda.
Los arcos
sacuden las nubes
hasta desatar una lluvia
de
campanas. Las torres se encajan,
sus cuellos dislocados.
La lacería
se transforma en serpientes
aferradas a la búsqueda del huevo sagrado,
pero las gárgolas vigilan
la fortaleza y sus ramitas gastadas.
Son las
águilas
las que han construido ventanas tan altas
que nunca se podremos ver
a través de ellas.
La cathédrale des aigles
L’aigle cercle dans
les angles du ciel
autour d’un nid pétrifié
Rapace au regard de
rosaces fragiles
la cathédrale, à la fois nid et aigle
lisse ses ailes
avec son bec, la Giralda
Les arcs agitent
les nuages
jusqu’à faire pleuvoir des cloches
les tours s’enchâssent
leurs cous disloqués
Les entrelacs se
métamorphosent en serpents
accrochés à la quête de l’œuf sacré
mais les gargouilles veillent
sur la forteresse et ses brindilles usées
Ce sont les aigles
qui ont construit des fenêtres si hautes
qu’on n’y verra jamais
au travers
|
(*)

Flavia
Cosma entourée de participants au Festival, juin 2025
Présentation des auteurs
Flavia Cosma
Born in Oradea, Romania, Flavia Cosma is a Canadian writer,
poet and translator. Flavia has a master’s in
Electrical Engineering from the Polytechnic Institute of
Bucharest, Romania; she is also a producer, director and screenwriter for
television documentary films as well as a professional photographer.
An author of 55 books of poetry, prose, children's literature
and travel memoirs, her work has been translated and published in various
countries and languages. Flavia Cosma’s poetry books Leaves of a
Diary, Thus Spoke the Sea and The Latin Quarter were studied
at Universities in Canada and USA during the school years 2008, 2014 and
2017. A recipient of several international literary awards Flavia Cosma
is the Director of the International
Writers’ Residence at Val-David, Quebec, Canada (www.flaviacosma.com/Val_David.html), and the Director of the Biannual
International Writers and Artists Festivals at Val-David, QC.
Flavia received the Coleen Thibadeau Award 2023 from
the League of Canadian Poets for her outstanding contribution to poetry
in Canada.
She received the Doctorato Nobili Causa 2024 issued by the
Projecto Movimiento Cultural de America Latina.
Flavia
Cosma est une autrice canadienne d’origine roumaine,
poète, écrivaine et traductrice. Elle a publié plus de 50 livres et son
travail a été représenté dans de nombreuses anthologies et magazines
littéraires.
Son
recueil de poésie Leaves of a Diary a été étudié à l’Université de
Toronto 2008. Ses livres de poésie Thus Spoke the Sea et The
Latin Quarter ont été étudiés à l’Université Towson, Baltimore,
Maryland, États-Unis (2014 et 2017).
Flavia
Cosma a été décorée de la médaille d’or et a été nommée Membre d’honneur
de la Casa del Poeta Peruano, Lima, Pérou, 2010, pour sa poésie et son
travail en tant que promotrice culturelle internationale. Elle a reçu le
Prix Colleen Thibaudeau 2023 pour sa contribution exceptionnelle à la
poésie (Ligue des poètes canadiens), et a été récompensée en 2024 avec le
titre Doctorat Nobili Causa de la part du Project Cultural du
Mouvement de l’Amérique Latine.
Elle
est directrice des festivals internationaux semestriels d’écrivains et
d’artistes à Val-David, QC. Canada et rédactrice internationale chez
Červená Barva Press, Somerville, MA, États-Unis. Son site : http://www.flaviacosma.com

Le
dernier recueil de Flavia Cosma, Elegies and other Poems, Literary
Waves, London, UK, 2025 (pour la version française, voir notre présentation au numéro
de mars-avril 2024).
Elle vient
de publier également, en version bilingue italienne-française, Elegie
e altre poesie-Élégies et autres poèmes, Giuliano Ladolfi Editore,
Borgomanero, Italia 2025.
Anna Maria Mickiewicz
Anna Maria Mickiewicz (http://faleliterackie.com) is a poet,
writer, editor, translator, and publisher. Founder of the publishing
house Literary Waves. Anna moved from Poland to California, and then to
London. She is a member of the
English Pen and Polish PEN Club. Her poetic works have appeared in the
United States, UK, Australia, Canada, Poland, Mexico, Italy, Bulgaria,
Hungary, Salvador, India, Chile, Peru. Honored with the Gloria
Artis medal for Merit to Culture by the Polish Ministry of Culture, the
Cross of Freedom and Solidarity and The Joseph Conrad Literary Prize
(USA). In the
1980s, she co-edited the independent magazine Wywrotowiec (The
Subversive) issued by the Inter-University Committee of Defence of
Political Prisoners, in Poland. She served as the chair of the California
State Poetry Society Literary Award Jury and the Jury of the
International Literary Award of K. M. Anthru in India, the Jury of the
Joseph Conrad Award (USA) and the Chapter of the Garden of Poetry Medal
(London). She belongs to several London poetry groups, including:
Enfield Poets, The Highgate Society's Poetry Group, Exiled Writers Ink.
She cooperates with the American publishing house Dreeammy Little City
(Orlando) With the British translator Noel Clark, she participated in the
creation of the Eagle and Lion exhibition, which was presented
during Queen Elizabeth II's visit to Poland in March 1996. For many years
she worked as a foreign correspondent for Polish press, describing
cultural and literary events in Great Britain.
The poem by Anna Maria Mickiewicz A
London Dream was published in the British anthology Through a
Child's Eyes: Poems from World War Two. The book was promoted during
the Penzance Literary Festival in Cornwall. For years, she has published
her works in literary magazines and anthologies in: Kritya, Exiled
Writers Ink, Syndic Literary Journal, Litterateur RW, Madness Muss
Press (USA), The Beach Hut (UK), The Creative Process
(USA), The Fringe Poetry Magazine (USA), Ink Sweat and
Tears (UK). The English-language volume of London Manuscript
has been published in Great Britain by Poetry Space. The second
English-language volume of The Mystery of Time in the USA. She has
published the Polish-Bulgarian volume Summer in Semafor. She also translates
poetry. Mostly contemporary British and American poets.
Andrey Gritsman
A native of Moscow, emigrated to the United
States in 1981, Andrey Gritsman is a poet, essayist and short stories
writer. He published seven collections in English. The latest is forthcoming Crossing
the Line from Cervena Barva Press.
Gritsman received the 2009 Pushcart
Prize Honorable Mention and was nominated for the Pushcart Prize several
times. His poems, essays, and short stories in English have appeared or
forthcoming in over 90 literary journals, have been anthologized and translated
into European languages. Gritsman is Contributing Editor of Cervena Barva
Press and on Honorary Council of New Meridian Arts Publishing.
Ara Alexandre Shishmanian
Né en 1951 à Bucarest, Ara Alexandre Shishmanian
est diplômé de la Faculté de langues romanes, classiques et orientales,
section Hindi, avec une thèse de maîtrise intitulée Le sacrifice
védique et la coïncidentia oppositorum (1974). Il a quitté
définitivement la Roumanie en janvier 1983, par suite des persécutions
politiques subies sous le régime Ceausescu en raison de son adhésion au
mouvement pour les droits de l’homme. Historien des religions, il est l’auteur de
plusieurs études sur l’Inde védique et la Gnose, parues dans des revues
et volumes collectifs en Belgique, France, Italie, Roumanie, États-Unis.
En 1993 il a organisé le Colloque international
«Psychanodia» à la mémoire de I.P. Couliano (les Actes : Ascension
et hypostases initiatiques de l’âme. Mystique et eschatologie à travers
les expériences religieuses, et les Cahiers
«Psychanodia», publication périodique, sur le site : http://adshishma.net/Publications-Accueil.html).
Poète, il a publié à ce
jour, en Roumanie et en France, 31 volumes de poèmes en roumain. En traduction française (par Dana
Shishmanian, avec la révision de l’auteur), il a publié des poèmes dans de nombreuses revues et
anthologies imprimées ou en ligne, et plusieurs recueils : Fenêtre avec esseulement (2014), Le sang de la ville (2016), Les
non-êtres imaginaires. Poème dramatique (2020), Orphée lunaire
(2021), aux éditions L’Harmattan, Mi-graines (2021), aux éditions
Échappée belle, enfin, La létale de la lune en autoédition (2024).
Louise Carson
She writes poetry,
fiction and mysteries. Her latest books are: The Truck Driver Treated
for Shock, haiku, Yarrow Press, and The Cat Looked Back, a mystery,
Signature Editions.
She lives near
Montreal in a bungalow surrounded by gardens.
Maria Amelia Diaz
Bibliotecóloga. Poeta, narradora y ensayista. Publicó 9 libros de poesía y 1 de cuentos. Traducida al italiano,
inglés, francés catalán, hindi, árabe y mandarín. Editó Poetas sobre
poetas I al IV y la revista Sofos. Participa en: Tomo I, Poesia
Argentina Contemporanea (Fundación Argentina Poesía), Antología
sin Fronteras (Universidad Autónoma de Hidalgo México), Alba de
América (Instituto Cultural Hispanoam. California), Poetas
argentinoa amigos de Marruecos (Embajada de Marruecos), Anthology
of Argentine Poetry (comp. Li Kuai.Shien, China), Grito de mujer
(Mujeres Poetas Internacional, Rep. Dominicana). Presidenta de SADE Oeste. Coordina en
CABA el Café Literario “Extranjera a la Intemperie”. Está incluida en el Diccionario
de autores del Ministerio de Cultura Bs.As. y en el Museo de
Poesía, prov. San Luis. Distinguida por la Secretarías Culturales
Municipios Morón e Ituzaingó y la Asociación Latinoam. de Poesía. Premio
SADE (1996), Mención Honorífica Poesía CABA 2008/2009, Premio Ensayo
Gente de Letras (2012 y 2017), Mención de Honor Cuento Faja SADE (2015),
Distinción Asoc. Poetas Argentinos (2017), Mujer Destacada en Cultura
(2017), Premio Fundación Argentina para la Poesía (2018), Diploma de
Honor Foro Femenino Latinoamericano (2019), Premio Universidad de Cuyo
(2022) Mención Nacional Biblioteca José Ingenieros. (2022) Primer Premio
ensayo Universidad de La Plata (2023). Contact: mariaameliadiaz@hotmail.com.
Leilei Chen
莫譯 (muo-yee,
meaning “no translation”) translated from Mandarin the poetry by MA Hui,
a contemporary poet reimagining Tibet’s 6th Dalai Lama in the collection
titled I Have Forsaken Heaven and Earth, but Never Forsaken You.
This poetry was selected as one of Frontenac House’s 2023 Quartet books.
Leilei is the author of Re-orienting China: Travel Writing and
Cross-cultural Understanding (University of Regina Press) and the
translator of Nationalism: A Very Short Introduction In both
simplified and traditional Chinese (Oxford University Press in Hong Kong,
Yilin Press). She translates Chinese women’s writing and ecological
literature. Her Chinese version of Margaret Laurence’s short story
collection, A Bird in the House, is forthcoming in 2025. She is
anticipating publishing her debut poetry chapbook, I give birth to my
body.
Maria Montuori Caltabiano
Born in Italy and emigrated
to Canada in 1961. She holds a BA with specialization in English
Literature as well as degrees in Journalism and Communications from
Concordia University. She is a former CBC journalist, magazine editor and
teacher. She was also a television reporter and weather person for Tele
Italia Montreal. She has published
numerous poems in various magazines and anthologies such as The Bbeauty
of being Elsewere, Poetry Pause, and others. Her first poetry collection,
which she dedicated to her late husband is titled Drawing Daybreak
published by Guernica Editions 2021.
Themes in her poetry
include friendship, romantic love, immigration and loss. But the most
prominent is love and respect of Nature as a nurturing mother with the
ability to heal.
Maria is working on
a second book of poems but also hopes one day write a novel.
Linda Morales Caballero
She is a writer, journalist, and professor, author of eight
collections of poetry and a short story collection, The Book of
Enigmas. This work inspired an award-winning short film, a play in
Madrid, an award-winning short film in New York and New Jersey, and
monologues, most recently: Labial, performed by Edu Díaz and
awarded by the Latin Federation in 2025 in New York. In 2019, she was
honored at the LACUCHE Book Fair.
Morales Caballero won the 2020 International Latino Book
Awards and was a finalist for the Ernest M. Hemingway Prize for Spanish
Literature for Lifetime Achievement, 2021. In 2022, Morales Caballero
produced a multidisciplinary work honoring Trilce in New York
City, which received very positive critical acclaim. Her poetry,
translated into several languages, is included in numerous anthologies.
Susana Cattaneo Corona
Lic. en psicología. Poeta, narradora y ensayista. Gestora literaria.
Editó treinta y un libros y coordinó ciclos literarios, entre ellos
Castalia y Extranjera a la intemperie, aún vigentes. Este último lleva
veintiún años. Participó en antologías nacionales e internacionales. Fue
jurado varias veces. Obtuvo numerosos premios: Faja de Honor de
Escritores Argentinos y concurso Faja de Honor SADE. Primer premio
concurso Congreso Nacional de Buenos Aires. Co-fundadora
del Museo de la palabra manuscrita. Primer premio con su relato
"El señor Smulevich", concurso de la Revista de Literatura
Miscelánea homenaje a Hilda Vale.en La Carolina, San Luis. Premio Puma de
plata otorgados por la Fundación Argentina para la poesía por su extensa
trayectoria. Miembro del grupo "A." Obra traducida a varios
idiomas. Premio Pluma de Plata otorgado por la Fundación Argentina para
la poesía. Sus últimos dos libros editados son: El señor
Smulevich y otros relatos y Peregrinos del origen. Forma
parte del grupo A.l.e.g.r.í.a y Kairós. Página web: www.extranjeraweb.com.
Ljubica Milicevic
Poète
et romancière, née à Zemun, ex-Yougoslavie, Ljubica Milicevic était
installée depuis 44 ans au Québec. Titulaire d’une maitrise en
philosophie, elle a fait des études de philosophie, de littérature
comparée et de langues. Elle exerça avec la même passion l‘écriture et la
peinture. Elle a publié 3 romans : Les douze jours de l‘année, Le
chemin des pierres, Marina et Marina, des poèmes dans différents
magasines au Canada, États Unis et Serbie ainsi que des essais dans le
cadre du rayonnement de la culture canadienne. En 1995 elle a été
récipiendaire du prix de poésie Jérusalem 3000. En 2005, la Bibliothèque
Nationale d‘Ottawa a inclus Marina et Marina dans sa sélection des
livres pour enfants sur la paix. Pendant 7 ans, elle a œuvré comme
coordinatrice entre les Salons du livre de Québec et de Belgrade.
Elle a
participe régulièrement au Festival International de Poésie de Montréal
et de Val David. Ses poèmes sont publiés dans l’anthologie Les cahiers
de Val-David.
Elle
était en train de finir actuellement un roman et un recueil de poèmes. Ljubica est morte à la suite d`un tragique accident
le 10 mai 2025.
Giuliano Ladolfi
Poet, editor, essayist, Giuliano
Ladolfi (1949) has published five collections of poetry: Paura di volare. I ragazzi
dell’Ottantacinque (1988), Il
diario di Didone (1994), L’enigma
dello specchio (1996), Attestato
(2005; 2015, with a second section, text translated into Georgian,
English, Spanish, French and Romanian) and La notte oscura di Maria (2021). In
1996 he founded the magazine of poetry, criticism and literature "Atelier", dealing with the
aesthetics and poetry of the twentieth century. Among the essays written
by G. Ladolfi we recall The Twentieth Century Poetry: from
fleeing to the search for reality in five volumes (2015),
where Giuliano Ladolfi traces the history of Italian poetry from the
beginning of the 20th century to the present day. His articles appeared
in all the most important Italian and foreign cultural magazines. As a
journalist, he collaborates with the culture page of the newspaper Avvenire.
For AltitaliaTV he has edited and presented several cultural television
columns.
He founded in Borgomanero (No) in 1988 the Cultural Center
Don Pietro Bernini and the University for the Third Age. In October 2010
with Giulio Greco, he founded the publishing house Giuliano Ladolfi
editore s.r.l.
Anna Louise Fontaine
Assoiffée
d’absolu, contrainte au relatif, l’auteure a d’abord cherché à s’oublier
dans les autres. Jusqu’au mitan de sa vie, où elle a entrepris un voyage
à rebours de son histoire et plongé dans l’inconscient collectif, pour
retracer les blessures et guérir les émotions enfouies, tissées à même sa
chair.
L’écriture
est le regard qu’elle pose sur les émotions et les programmations, afin
de se soustraire à l’influence du destin, devenir maîtresse de sa vie et
donner liberté à sa plus belle folie. Elle a publié quatre livres où se
côtoient récits de vie et poésie : Les démons de la sorcière
(2012), Comme 2 cerfs-volants (2014), Folle à délier (2017), Moi
je reste (2021), La vieille et le loup (2024). Nouvelle apparition 2025 : Soit dit en
passant.
Josie Di Sciascio-Andrews
She has written
seven collections of poetry and two non-fiction books. Her work appears
in various journals and anthologies among which: Canadian Literature, The
Malahat Review, Descant, The Canada Literary Review, Acta Victoriana,
Canadian Poetry Review, The Blue Nib and Lothlorien, among others. Her
poetry won first prize in the 2023 International Poetry Prize in Rome’s
Antonio De Ferraris contest. Her poem The First Time I Heard Leonard
Cohen was nominated for the 2022 Pushcart Prize. Her latest book of poems,
Meta Stasis, was released June 2021 by Mosaic Press. She has a new
collection of poetry entitled A Nomenclature for Light, soon to be
published. Josie is a member of The League of Canadian Poets, the Ontario
Poetry Society, the Italian Canadian Writers Association and The
Heliconian Club for Women in the Literary Arts.
She teaches
workshops for Poetry in Voice and is the host & coordinator of The
Oakville Literary Cafe series.
Luis Raúl Calvo
Born in Buenos
Aires, Argentina, in 1955, Luis Raúl Calvo is a Clinical
Psychologist, writer, musician, and cultural manager. He is the president
of the Fundación Generación Abierta: Art and Culture. He directs the
magazine Generación Abierta - Letters-Art-Education;
coordinates the Literary and Art Café "Antonio Aliberti" since
1988; and co-hosts the radio programs "Generación Abierta en
Radio" and "Crónicas Barriales - Art and Culture in the City” -
which are broadcast on AM 1010 "Onda Latina" in Buenos Aires.
He has published
six books of poetry. Seven anthologies of his poetic work have been
published in Brazil, the United States, Romania, Italy, and France, in
their respective languages. He has been included in more than forty
poetry anthologies, both in his country and abroad, and in the Brief
Biographical Dictionary of Argentine Authors since 1940 by Silvina
Castro and Pedro Orgambide (Ediciones Atril, 1999).
Irene Accarini
Psychanalyste,
artiste, elle vit et travaille à Buenos Aires. Son itinéraire artistique
se déplace à travers la poésie visuelle, les objets installés, les
collages et le travail textile. De 2005 à nous jours elle présente son
travail dans divers espaces en Argentine et à Venise, Italie;
Ejsden et Róterdam, Pays-Bas; Berlin, Allemagne; Barcelone, Espagne. Elle a publié les
livres suivants: Invenciones. Arte y
Psicoanálisis (Inventions. L’art et la Psychanalyse), Cuerpos desanimados
(Leq corps découragés), et des articles dans les livres collectifs suivants: Trastornos
de la cultura (Troubles de la culture), El arte de lo Real (L’art du
Réel), Habitar, cuidar. Calendario (Habiter, prendre soin.
Calendrier).
Tim
Suermondt
He’s sixth
full-length book of poems A Doughnut And The Great Beauty Of The World came out in 2023 from
MadHat Press. He has also authored a number of
chapbooks, and a book of observations and quotations will be coming out
shortly. He has published in Poetry, Ploughshares, Prairie Schooner,
The Georgia Review, Bellevue Literary Review, Stand Magazine, Smartish
Pace, Barrow Street, Amsterdam Review and Plume, among many others.
He lives in
Cambridge (MA) with his wife, the poet Pui Ying Wong.
Pui Ying
Wong
She’s recent book
of poetry Fanling In
October won the Barrow Street Editors Prize. She is also the
author of three other poetry collections: The
Feast, An Emigrant’s Winter and Yellow
Plum Season along with two chapbooks: Sonnet For a
New Country and Mementos.
She has received a Pushcart Prize. Her poems have appeared in many
journals including Ploughshares,
Prairie Schooner, Plume, Chautauqua, Chicago Quarterly Review, New
Letters, Zone 3 and others.
Born in Hong Kong
she now lives in Cambridge, Massachusetts with her husband, the poet Tim
Suermondt.
Sophie
Lafrenière
Jeune
poète étudiante à l’Université McGill, Sophie Lafrenière entame son
odyssée en écriture en 2020 durant le confinement où la poésie s’est révélé
un élément indispensable de son quotidien. Sa passion est reconnue pour
la première fois en 2023 lorsqu’elle gagne le concours « C’est tout un
poème » et participe à un stage intensif de poésie à Calgary avec
l’organisme Les Voix de la Poésie. Elle a publié ses textes au Canada et
à travers le monde dans des revues telles que Traversées en Belgique,
L’Épître en Suisse ou Feux Follets en Louisiane. À l’origine de
l’initiative Projet Orpheüs, elle a organisé de nomb ateliers d’écriture
poétiques à Lévis. Gagnante du premier prix de la finale régionale de
Cégep en Spectacle en Chaudière-Appalaches en 2024, elle continue à
performer la récitation de ses textes dans des scènes comme au Vieux
Bureau de Poste et L’Anglicane. Présentement récipiendaire d’une bourse
du soutien au rayonnement des artistes émergents de la ville de Lévis,
elle écrit présentement un recueil de poésie à Séville, en Espagne. Pour
toute collaboration ou simplement pour échanger autour de l'art des mots,
n'hésitez pas à la contacter : sophie.lafreniere0@gmail.com
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