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      | Automne 2025     Les mots du
      monde : Le XXXIe Festival International des écrivains, Val-David Organisé et
      animé par Flavia Cosma (Québec, juin
      2025)   Sélection de poèmes : Anna Maria Mickiewicz, Andrey Gritsman, Ara Alexandre Shishmanian, Flavia Cosma, Louise Carson, Maria Amelia Diaz, Leilei Chen, Maria Caltabiano, Linda Morales
      Caballero, Susana Cattaneo, Ljubica Milicevic - In Memoriam, Giuliano Ladolfi, Anna Louise Fontaine, Josie Di Sciascio Andrews, Luis Raúl Calvo, Irene Leonor Accarini, Tim Suermondt, Pui Ying Wong, Sophie Lafrenière.   Présentation des auteurs : (*) 
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      | Anna Maria Mickiewicz(*)   Le paradis londonienLe soleil de Londres se couche, un
      arc-en-ciel apparaît, l’air de rien, mais il lève le voile du mystère. Le
      chat ronronne encore, il veut davantage d’obscurité chaude : charmer,
      retenir, absorber, les pâmoisons de la nuit dernière.    Le silence creuse les espaces saturés et les
      vapeurs de thé dans lesquelles s’immergent des rayons. La ville
      bourdonne, assourdie par le ciel frais. Les cieux regardent d’un air
      sournois par les fenêtres tendues de reflets argentés. Ils pénètrent
      profondément dans les vastes mystères.  Le chat sait bien qu’il vaut la peine de
      regarder pendant des heures le néant des nuages, son léger ronronnement
      aéré le dit.   Fermer les poings, faire taire son cœur,
      faire taire les vents du désert. Que l’imagination raconte un autre conte
      de fées sur le cœur brisé du Petit Prince et des mauvais esprits qui
      viennent chaque nuit. C’est ainsi que grandit la montagne d’histoires, le
      sommet du non-dit, du banal, du misérable, de la vraie vie. Le chat le
      sait, il attend le prochain conte de fées, cette vie de chien n’est pas
      familière à cet aristocrate roux.    Le temps se précipite, dans un instant un
      autre escalier de métro. Des visages de gens fatigués, des étalages
      froids. Les Kurdes se réchauffent les mains, arrangent des pyramides de
      tomates, de pommes. Et cela pendant plusieurs heures, ou peut-être même pendant
      des millénaires. Peu importe si c’est ici sur les pavés de Londres ou
      quelque part bien au-delà des montagnes et des forêts. Mais là-bas, à
      coup sûr, en soirée, dans un chalet, à la montagne, un vieil homme y
      jette un coup d’œil et raconte, en regardant les dessins imprimés sur des
      peaux, à propos des princes des pays lointains et de leurs sorcières
      blondes. À propos de leurs yeux bleus et de leur air glacial. Il assure
      que les talismans turquoise protègent plus efficacement contre
      l’inconnu...   Translated by Monika Debicki   |  
      | Andrey Gritsman(*)   October 22The last
      leaf fell on the ground and all is
      covered with soil. This is the
      beginning endless fall. Beyond that
      line all features remain fluid and this is
      just a reflection of the face. The last
      wedge of cranes flies above the fence over this
      still suburban landscape to the East. There is
      nothing more to say, just listen
      quietly to the childhood memory of the
      drain rumbling in the rain. Today the
      rain would last for forty seconds. Thus speech
      would break through the
      silence and despair. The night
      will come, and
      multitude of mornings. So, what’s
      there now for me, who else I have to
      save. I hear your
      voice, already freezing, waning. And through
      the clearing I would see the land That’s at
      the bottom of my soul and there the sky is
      dark and clouds white as if somebody
      spilled the childhood ink and milk.     22 октябряВот лист упал
      и всё землёй покрыто.Се осени
      начало без конца.
 За той
      чертой черты почти размыты
 в далеком
      отражении
      лица.
 
 Последний клин гусей поверх ограды,над пригородом
      тихим на восток.
 И говорить
      нам ни
      о чём не надо.
 Пускай шумит, как в детстве,
      водосток.
 
 И дождь стеной на сорок
      три секунды.
 Так сквозь
      молчанье
      прорывает
      речь.
 И будет ночь, и снова будет утро.
 Да что
      теперь?.. Кому тебя
      беречь?
 
 Другой разрез – падение ландшафта
 на дно
      не забывающей
      души:
 чернила
      с молоком,
      с небесной
      ватой,
 зовущий
      голос, мёрзнущий
      в глуши.
     22 OctobreLa dernière feuille
      est tombée au sol  et tout est
      recouvert de terre. C'est le début
      d'une chute sans fin. Au-delà de cette
      ligne, toutes les caractéristiques restent fluides  ce n'est qu'un
      reflet du visage. Les derniers
      troupeaux de grues volent au-dessus de la clôture  sur ce paysage
      suburbain toujours calme vers l'est. Il n'y a rien de
      plus à dire,  juste écouter
      silencieusement le souvenir d'enfance  de l'écoulement des
      égouts sous la pluie. Aujourd'hui, la
      pluie durerait quarante secondes.  Ainsi, la parole
      briserait  le silence et le
      désespoir.  La nuit viendra, et
      après, une multitude de matins. Alors, que me
      reste-t-il maintenant, qui d'autre dois-je sauver.  J'entends ta voix,
      déjà gelée, s'éteignant.  Et à travers la clairière,
      je verrais la terre chérie  qui subsiste au
      fond de mon âme et là  le ciel est sombre
      et les nuages blancs comme si  quelqu'un avait
      renversé de l'encre et du lait d'enfance.   Traduit en français par Flavia Cosma   |  
      | Ara Alexandre Shishmanian(*) poussière obscurepoussière
      obscure des lointains ‒ las, ces sentes sur lesquelles on flotte
      avec des pas de mort • étranges syllabes cherchant dans une rencontre
      impossible ‒ l'horreur des miroirs vides ‒ telle une
      confession échappée de la solitude, de l'attente et du temps • car la
      nostalgie d'une solitude perdue porte inscrite en elle l’aveu ‒ et
      la désolation de toutes ces fenêtres que notre regard ne retrouvera plus
      jamais • le styx est le sang ‒ le sang
      qui coule de la barque de mes plaies ‒ montant vers l'infini où je
      renais et m’éteins • où, néant, je suis livre infini ‒ toujours
      réécrit et toujours effacé • lentement ‒ et néant ‒ et
      sourire ‒ cherchant ‒ comment marcher sur la glace des notes
      • ou comment se transforment en abîme ces putréfactions des temps ‒
      des corps à peine fleuris • la nuit élève mon sang en de chimériques
      statues • et les arbres restent veiller les rues effacées des secondes
      toujours plus aliènes • quand l'étranger parsème ses doigts ‒
      fragments échoués de son corps ‒ sur les erreurs de combien de
      routes ‒ sur les errances de combien d’aiguilles d'horloge • oui,
      sur l'argent de combien de naufrages où le hasard l'a fait accoster •
      pierres de non-temps de la rivière sèche ‒ pour l'évanescence du
      solitaire segmenté • et les syllabes qui consument notre visage jeté sur
      les routes du vide • le visage lu comme un témoignage par le néant qu'à
      chaque instant nous trahissons, nous trahissons... •   dark dustdark dust
      of the distance ‒ these weary paths on which one floats with the
      steps of a dead man • strange syllables searching for an impossible
      encounter ‒ the horror of empty mirrors ‒ like a confession
      surging from solitude, from eternal waiting and from time • for the
      nostalgia of a lost solitude carries within it the confession ‒ and
      the desolation of all those windows that our gaze will never find again •
      the Styx is the blood ‒ the blood flowing from the boat of my
      wounds ‒ rising toward infinity where I am reborn and extinguished
      at the same time • where, akin to void, I am an infinite book ‒
      always rewritten and always erased • slowly ‒ always  void ‒ and smile ‒ seeking ‒
      how to walk on the ice of musical notes • or how these putrefactions of
      time transform ‒ bodies barely bloomed into abyss • the night
      elevates my blood into chimeric statues • and only the trees remain to
      watch over the erased streets of seconds always alienated • when the
      foreigner scatters his fingers ‒ stranded fragments of his body ‒
      on the errors of how many roads ‒ on the wanderings of how many
      clock hands • yes, on the money of how many shipwrecks which chance has
      brought ashore • stones cut-off--time from the dry river ‒
      for the evanescence of the segmented solitary • and the syllables that
      consume our visage thrown on the roads of emptiness • the face read by
      the void as a testimony that at every moment we betray, and we betray
      again... • *** le dieu du tréfonds de la pâleuril y a un
      dieu au tréfonds de la pâleur onirique qui enveloppe le létal • une
      suffocation nage dans la vitre où mon cœur pêche ses miroirs • peut-être
      des étincelles d'oubli éparpillées parmi les frissons de cet éden abyssal
      • et la chambre d'hôpital de la lune malade • un rayon absurde jaillit
      des silences engourdis ‒ dévorant mon aveuglement • sans fin sont
      les pâleurs qui me déchirent • je ne peux rencontrer que l'ombre de
      l'amnésie ‒ son seuil méconnu • j'ai verrouillé mon âme dans le
      souffle sans clé ‒ quelle étrange cellule sans murs • m'asseoir
      peut-être sur ces caillots de blanc laissés par le sang de la lune • ou
      lever la coupe d'attente rougie • la douleur de l'autre fuit toujours à
      travers mes doigts • exsangue est la nuit en laquelle bout par bout je
      m’effondre • le sourire a formé le numéro de mon visage, me cherchant •
      après tout, le monde n'est que le plâtre ectoplasmique de la prison
      absente • et la forêt d'attente qui me multiplie ‒ où mon
      cheminement est chaque arbre • à nouveau l'autre comme la charogne d'une
      route vers nulle part • la voix incolore du suicide avec son dégoût sec •
      les secondes lourdes entrent dans le noir comme dans la chair d'une
      horloge absurde ‒ les graines d'une folie pleine de sève • je suis
      au-delà ‒ comme cette porte ‒ comme le mort au sang
      verrouillé • peut-être un lambeau d'obscurité qui s’attarde dans mon
      cerveau • un fragment de lèpre à treize doigts ‒ un fragment de
      lèpre pareil à une clef hurlante • la fixité de cristal de la panique ‒
      de l'étrangère ‒ la létale de la lune qui me regarde avec des yeux
      de sibylle saccagée • un souffle plein de syllabes sur mes joues qui
      entendent • il y a quelque chose d'hiéroglyphique dans le sang d’un
      cadavre frais • et cette sente que mon rouge a trouvée ‒ ce
      trottoir noir sous ta fenêtre désespérée • et les autres ‒ en
      l'absence desquels solitaire je me brise •   the god of the
      depths of pallor there is
      a god in the depths of dreamlike pallor that envelops the lethal • a suffocation
      swims in the glass container where my heart fishes its mirrors • perhaps
      sparks of forgetfulness scattered among the shivers of this abyssal Eden
      • and the hospital room of the sick moon • an absurd ray bursts
      forth from the numb silences ‒ devouring my blindness • endless is
      the pallor that tears me apart • I can meet only the shadow of amnesia ‒
      its unknown threshold • I have locked my soul in this breath without a
      key ‒ what a strange cell without walls • to sit perhaps on these
      white clots left by the blood of the moon • or to raise the cup of
      reddened wine of waiting • the pain of the other always flees through my
      fingers • bloodless is the night in which, bit by bit, I collapse • the
      smile has formed the number of my face, searching for me • after all, the
      world is nothing but the ectoplasmic plaster of an absent prison • and
      the forest of waiting that multiplies me ‒ where my path is every
      tree • again the other like the carrion of a road to nowhere • the
      colorless voice of suicide the sound of dry disgust • heavy seconds enter
      the dark like into the flesh of an absurd clock ‒ the seeds of a
      madness full of sap • I am beyond ‒ like this door ‒
      like the dead man with locked blood • perhaps a shred of darkness that
      lingers in my brain • a fragment of leprosy with thirteen fingers ‒
      a fragment of leprosy like a howling key • the crystal fixity of panic ‒
      of this foreigner ‒ the lethal moon looking at me with the eyes of
      a ravaged sibyl • a breeze full of syllables on my cheeks that can hear •
      there is something hieroglyphic in the blood of a fresh corpse • and this
      path that my red has found ‒ this black sidewalk under your
      desperate window • and the others ‒ in whose absence I disintegrate
      alone • *** le costume pâle de lune le costume
      pâle de lune aux taches rouges de nos pas ‒ et la nuit abyssale de
      celui sur qui soudainement est tombée la vieillesse • les arbres aux
      numéros à la chaux ‒ à la tristesse d'argent fané • la pièce sombre
      se penche à travers moi avec ses malédictions décolorées par les
      souvenirs • car ce n’est pas la mémoire, l’enfer qui sort du miroir au
      cri bleu • les joueurs tels des pendus en bois ont oublié ‒ ont
      abandonné dans l’aveuglement leur découverte et leur chemin • les étoiles
      rongent la nuit tels des rats fantomatiques • et les fleurs collent des
      baisers de folie sur mon front • on dirait une couronne parfumée de
      démence sauvage • des doigts fins pareils à des fils sèment en moi
      l'illusion étrange de la désagrégation • et les murs brisés du cerveau
      m'assiègent avec des trous de lune • peut-être que j’aurais peur si je
      pouvais m'entendre à travers le froid secret du labyrinthe monoschizophrène • si je pouvais lire mes lettres
      dans la sculpture haineuse de la tempête • l'attente de la guerre est
      déjà essorée et les inévitables cadavres sont déjà secs • tout est lourd ‒
      et seul ‒ et calme ‒ et silence à la fenêtre avec vide • les
      gares sont mordues jusqu’au rouge et les graines dorées nous bombardent •
      oui, la chair est devenue un cauchemar inutile • tandis que ma bouche
      enflamme les distances funéraires du feu muet•   the pale moon suit the pale
      moon suit with the red stains of our steps ‒ and the abyssal night
      of the one upon whom old age has suddenly fallen • the trees with their
      whitewashed numbers ‒ to the sadness of faded silver • the dark
      room leans through me with its memories' faded curses • for it is not
      memory, the hell that emerges from the mirror at the blue scream • the
      players like wooden hanged men have forgotten ‒ have abandoned in
      blindness their discovery and their path • the stars gnaw at the night
      like phantom rats • and flowers press kisses of madness upon my forehead
      • it looks like a crown scented with wild foolishness • delicate fingers
      like threads sow in me the strange illusion of disintegration • and the
      broken walls of the brain besiege me with moon holes • perhaps I would be
      afraid if I could hear myself through the secret cold of the
      mono-schizophrenic labyrinth • if I could read my letters in the hateful
      sculpture of the storm • the wait for war is already drained and the
      inevitable corpses are already dry • everything is heavy ‒ and
      alone ‒ and calm ‒ and silence is filling the window with
      emptiness • the train stations are bitten red and the golden seeds
      bombard us • yes, flesh has become a useless nightmare • while my mouth
      ignites silent fires in funerary distances •    Translated from French by Flavia Cosma   |  
      | Flavia Cosma(*)   Wax
      birds,  painted green
      and yellow,  statues
      of pain,  spring
      from every thought. The house
      is filled with prehistoric cries,  Grass
      rustles under window sills; wolf paws
      patiently wait  outside.    Tortured
      images return to me,  and drive
      away the hummingbird  just
      arrived to tell me  that my
      ancestors are resting  at peace.   Les statues de la douleurDes oiseaux de cire,  peints de vert et de jaune,  des statues de la douleur  surgissent d’un brin de pensée. La maison se remplit de pleurs préhistoriques,  des herbes froufroutent au-dessous du seuil de la fenêtre,  les mains du loup attendent patientes,  dehors.   Des images effrayantes reviennent en mémoire  chassant l’oiseau colibri  qui justement est arrivé  pour me raconter que les ancêtres, apaisés,  reposent en paix.   |  
      | Louise Carson(*)  Love song (to my
      poems)What I am doing is ridiculous, trying to leave as many traces on the
      beach, the fogged-up mirror, the garden that will die when I do.   Ridiculous that I walk, draw, tend you   in a house designed so no low warming sun in winter gets
      inside.     Chanson d'amour (à mes poèmes)Ce que je fais est
      ridicule,  essayer de laisser
      autant de traces sur la plage,   le miroir
      embué,   soigner le jardin
      qui mourra de tout façon, quand je le ferai.     Comme c’est
      ridicule que je marche encore, dessine,  prenne soin de
      vous     dans une maison
      conçue pour que  aucun faible rayon
      de soleil réchauffant en hiver  n'y pénètre.   Traduit en français par Flavia
      Cosma   |  
      | Maria Amelia Diaz(*)   DelirioSobre las
      calles se acortan las sombras, concluye la
      noche su soneto de neblina. Visten de luz los árboles del patio, y despiertan transparencias como gasas secretas movidas por aires de violines. Mientras, el viento, inventa lazos y espirales lentas alrededor
      de mi cuerpo. En un
      delirio de palomas espantadas empuja las ropas contra el furor de mi
      carne, después se aleja, a enredarse en las
      ramas, a buscar golondrinas en los pinos de invierno, y me deja desnuda de caricias en un comienzo de cepo abandonado   Délire   Sur les rues, les ombres se raccourcissent,  la nuit conclut son sonnet de brume.  Les arbres de la
      cour s'habillent de lumière,  et réveillent des
      transparences comme des vapeurs secrètes  portées par des
      brises de violons.  Pendant ce temps,
      l'air,  invente des liens
      et des spirales lentes autour de mon corps.  Dans un délire de
      pigeons effrayés,  le vent pousse mes
      vêtements contre la fureur de ma chair,  puis s'éloigne,
      s'enroule dans les branches,  en cherchant des
      hirondelles dans les pins d'hiver,  et me laisse
      dénudée de caresses  dans un début de
      piège abandonné.   Traduit en français par Flavia
      Cosma   |  
      | Leilei Chen (*)   tend fire and boil rice     how many incarnations had i passed  before i met you at the turn  of spring savouring first love   how many tribulations had i endured  before i landed on the other
      shore      my hand in yours feeling warm    how many trials must i survive before i can find my voice in another tongue   what previous life determined  the story of this lifetime i can’t tell  i can tell how much i wish to tend fire and boil
      rice waiting for you to come home           砍柴煮饭,等你归来
   从初初相见 要历经多少劫难 才能抵达今日 此岸 并肩同行   温柔相守   而更久以前呢 要历经几世轮回 才能在那个春天   那个转角 与你相遇   一眼千年   今生跨越大洋  颠沛流离 两叶小舟  抛起摔落 也曾失之交臂 遍体鳞伤   或漂泊  或安居 前世如何注定 今生的足迹 无从知晓   只知道   曾经叛逆不驯 
      而今日   今日只愿 砍柴煮饭   等你归来     entretenir le feu et faire bouillir le riz  combien
      d'incarnations avais-je traversées avant de te
      rencontrer au tournant du printemps
      savourant le premier amour   combien de
      tribulations avais-je endurées avant d'atterrir
      sur l'autre rive ma main dans la
      tienne, sentant ta chaleur    combien d'épreuves
      dois-je survivre avant de pouvoir
      trouver ma voix dans une langue
      étrangère   quelle vie
      antérieure a déterminé l'histoire de cette
      vie je ne peux pas le
      dire oui, je peux dire combien je souhaite
      entretenir le feu et faire bouillir le riz en attendant que tu
      rentres à la maison   Traduit en français par Flavia
      Cosma    |  
      | Maria Caltabiano
      (*)   Sans pétales   La mort assise sur
      la balançoire dans mon
      jardin ; joue à arracher une à une les
      pétales de mes fleurs bien-aimées. Un jeu cruel de
      « prends moi, ne me prends pas »  Puis elle jette les
      tiges  en me regardant,
      son visage de pierre,  comme si je ne
      comptais pas, mon cœur se brise, Je ramasse, dans
      l'herbe qui pleure,  les restes de ce
      qui était : un murmure au
      vent : une fleur est-elle
      une fleur sans pétales ? Suis-je moi sans
      toi ?   Without Petals  Death sits on a swing in my garden,  plays at plucking petals from  my beloved blossoms taken one by one in a cruel game of "take me, take
      me not", then throws away the stems  stone faced, as if I wasn't watching; breaking while collecting from the
      grieving grass  the remains of what used to be...   What remains is a whisper to the
      wind...  is a flower still a flower without
      petals? Am I me without you?   |  
      | Linda Morales Caballero(*) VisitaMirarte
      hoy ha sido  verte
      y verme en el
      espejo.   Tu
      frente planchada  de
      marciano moderno, me ha
      dejado dudas  profundas
      sobre la realidad.   Recibir
      tu beso en mi mano, besar
      de regreso tu mejilla, parecieron
      rituales antropológicos
      de una especie extinta.   Intercambiaste
      tu paisaje  por el mío; me diste en tu
      embriagante café las engreídas
      bacterias, de tu risa.   Todo a tu lado
      es mágico, irreal y
      lúdico, hasta yo,
      sumergida en mi traje negro, me siento
      adherida a tu lengua  como una
      estampilla.   De: Poemas
      Vivos, El Hombre adivinado   VisitTo
      look at you today has been  like
      seeing you and seeing me through
      a mirror Your
      ironed forehead  of a modern
      Martian, has
      left me with deep doubts
      about reality.   To
      receive your kiss in my hand, to
      kiss you in return on the cheek, seemed
      an anthropological ritual  of an
      extinct species.   You
      interchanged your landscape  for
      mine; you offered
      me, in your drunken coffee, the
      vain bacteria of
      your laughter.   Everything
      by your side is magical, unreal
      and playful, even
      I, submerged in my black dress, feel
      adhered to
      your tongue like
      a stamp.   From: Poemas Vivos, El Hombre adivinado   VisiteTe regarder
      aujourd'hui a été comme te voir et me
      voir à travers d`un
      miroir. Ton front repassé
      d'un martien moderne, m'a laissé avec de
      profonds doutes sur la réalité. Recevoir ton baiser
      sur ma main, te baiser en retour
      sur la joue, semblait un rituel
      anthropologique d'une espèce
      éteinte. Tu as échangé ton
      paysage contre le mien   tu m'as offert,
      dans ton café enivrant, les vaines
      bactéries de ton rire. Tout à tes côtés
      est magique, irréel et ludique, même moi, submergée
      dans ma robe noire, je me sens adhérer
      à ta langue comme un timbre. De : Poèmes vivants—L`homme deviné Traduit en français par Flavia
      Cosma   |  
      | Susana Cattaneo(*)   La escritora...recibe
      cartas negras del destino. No las lee. Las asfixia
      con la poderosa fuerza de su principal oficio: VIVIR.   The Woman Writer...receives black letters from fate. She does not read them. She suffocates them with the powerful
      force  of her main profession: TO LIVE. Translated into English by Flavia
      Cosma   La femme écrivain... reçoit des lettres
      noires du destin. Elle ne les lit
      pas. Elle les étouffe
      avec  la force puissante
      de son métier principal: VIVRE   Traduit en français par Flavia
      Cosma   |  
      | Ljubica Milicevic - In Memoriam(*)   Wittgenstei’s Flower The growing of winter jasmine cannot make noise for it can
      only be seen, according to the philosopher that became gardener after he
      suffered from severe bouts of depression. the morning as the phenomenon
      in itself he believed to be made by flashlight. Then when he got better,
      he declared looking at the rising sun that the light is something
      indescribable. I cannot use words such as glitter shine glimmer
      scintillate dazzle for the transient erotic pulsation he said going out
      in the darkness. The darkness of course was not outside since he didn`t
      leave his study until next morning when he had the strange experience.
      His eyes were wide open and all of the sudden he saw a photograph of his
      beautiful but estranged wife thinking it`s an image only. Since she left
      me, I cannot compare her picture with reality he concluded feeling no
      regrets.   Wittgenstein et sa fleurSilencieuse est la poussée du jasmin d’hiver car
      elle appartient au regard déclara le philosophe qui devint jardinier plus
      qu’a demi déjà enterré dans sa dépression. La
      lumière matinale provenait d’une lampe a poche, croyait-il alors, sur le
      chemin de la guérison face au soleil levant il qualifia la lumière
      indescriptible, inutile d`utiliser des mots tels que briller chatoyer miroiter
      scintiller éblouir pour décrire une éphémère pulsion érotique dit-il
      entrant dans l’obscurité. L’obscurité n’était bien sûr qu’intérieure
      puisqu’il demeura dans son étude jusqu’au matin suivant ou il vécut une étrange expérience ses yeux étaient
      grands ouverts et tout à coup il vit la photographie de sa belle et
      néanmoins lointaine épouse rien qu’une image pensa-t-il. Depuis qu’elle
      m-a quitté se dit-il je ne peux plus greffer les traits de la photo a la
      réalité et secouant la terre de ses mains il n’en ressentit aucun regret.
         |  
      | Giuliano Ladolfi (*)   La
      notte luminosa de MariaCome continuazione e completamento di un cammino
      interiore, dopo la pubblicazione La notte oscura di Maria,
      Giuliano Ladolfi riprende la tematica evangelica nella raccolta di poesie
      dal titolo La notte luminosa di Maria. La Madre di Dio, nel
      momento di lasciare la vita terrena, ripercorre con la memoria l’ultima
      parte della propria esistenza dal Calvario alla Pentecoste. Nella lirica che leggeremo troviamo Gesù che,
      risorto, entra nella stanza dove la madre riposa e si siede accanto a
      lei.   Scese la sera e Lui si sedette accanto al mio giaciglio. I suoi occhi brillavano nel velo del pianto, ma il suo sorriso  mi folgorava. «Perché?» gli domandai «perché così tanta sofferenza?». Accarezzandomi mi sussurrò  con trepida dolcezza:  «Osserva le mie mani, tocca i piedi…». Mi baciò come quando impolverato fanciullo ritornava  a casa verso sera dalle strade brulicanti di Nazareth.  «Io dubitai di Dio, mi sento indegna». «Anch’io ho avuto paura, anch’io… Ora conosci l’angoscia e potrai stare accanto a ogni sofferente. Madre del genere umano ti ho eletta. Il mistero della vita prorompe  in ogni tua preghiera». Poi a lungo mi strinse tra le braccia  e un’esplosione d’amore mi trafisse.  Credetti di non reggere alla gioia, Non mi era mai successo, neppure quando nel suo lettuccio mi abbracciava prima di addormentarsi. Vivevo la felicità del mondo e mi sentivo in consonanza  con l’universo intero.   The luminous
      night of MariaAs a continuation and
      completion of an inner journey, after the publication of The dark
      night of Maria, Giuliano Ladolfi takes up the evangelical theme in
      his collection of poems entitled The luminous night of Maria. The
      God’s Mother, at the moment of leaving earthly life, retraces in her mind
      the last part of her existence from Calvary to Pentecost. In the lyric poem we will
      read, we find Jesus who, risen from the dead, enters the room where his
      mother rests and sits next to her.    Evening fell and He sat next to my bed.  His eyes shone under the veil of tears,  but his smile struck me like lightning.  "Why?" I asked him, "why so much
      suffering?"  Caressing me, He whispered with trembling
      sweetness: "Look at my hands, touch my feet..."  He kissed me like a child with dusty clothing  returning home in the evening  from the bustling streets of Nazareth.  "I doubted God, I felt unworthy."  "I was afraid too, me too...  Now you know anguish  and you will be able to be with every sufferer.  Mother of humankind, I have chosen you.  The mystery of life erupts in every of your
      prayers."  Then He held me tightly in his arms for a long time
       and an explosion of love pierced me.  I thought I could not bear so much joy,  it had never happened to me before,  not even when he embraced me in his little bed  before falling asleep.  I lived the happiness of the world and felt  in harmony with the entire universe.   Translated into English by
      Flavia Cosma and the author   La nuit lumineuse de MarieComme continuation
      et achèvement d’un chemin intérieur, après la publication de La nuit
      obscure de Marie, Giuliano Ladolfi reprend le thème évangélique dans
      son recueil de poèmes intitulé La nuit lumineuse de Marie. La Mère
      de Dieu, au moment de quitter la vie terrestre, retrace avec la mémoire
      la dernière partie de son existence du Calvaire à la Pentecôte. Dans le poème que
      nous allons lire, nous trouvons Jésus qui, ressuscité, entre dans la
      pièce où la mère se repose et s’assoit à côté d’elle.   Le soir Il s’assit
      à côté de mon lit. Ses yeux brillaient
      dans le voile des pleurs, mais
      son sourire  me foudroyait. « Pourquoi? » je
      Lui ai demandé « pourquoi tant de souffrance?
      ». En me caressant, Il
      murmura  avec une douceur
      tremblante :  « Regarde mes
      mains, touche mes pieds... ». Il m`embrassa comme
      quand poussiéreux enfant Il revenait  à la maison vers le
      soir des rues grouillantes de
      Nazareth.  « J’ai douté
      de Dieu, je me sens indigne ». « Moi aussi
      J’ai eu peur, Moi aussi... Maintenant tu
      connais l’angoisse et tu pourras te mettre à côté de
      tous ceux qui souffrent. Mère de l’humanité
      Je t’ai élue. Le mystère de la
      vie éclate  dans toutes tes
      prières ». Puis Il m’a serrée
      dans ses bras  et une explosion
      d’amour me transperça.  J’ai cru ne pas
      pouvoir supporter la joie. Ça ne m’était
      jamais arrivé, même pas quand dans sa
      couchette Il m’étreignait avant de
      s’endormir. Je vivais le
      bonheur du monde et je me sentais en
      harmonie  avec l’univers
      entier.   Le texte fait partie du recueil La nuit
      lumineuse de Marie   |  
      | Anna Louise Fontaine(*)   Mandala    tous murs écroulés sans que personne n'en sache rien j'avance dans le possible de mon vivant comme en la mort dans le risque absolu de l'instant présent m'étant dénudée des peurs comme d'un vêtement usé étriqué si lourd que mon rêve en fut écrasé et mon futur réduit à peau de chagrin de tristesse contaminée et de tout ce que j'ai cru en distribuant à tout venant le bénéfice du doute bien trop en ai donné ou peut-être pas assez c'est selon c'est tout comme et ça n'a plus vraiment d'importance   ce qui est vécu l'est à jamais tissé avec toutes nos vies en une fresque infinie où je vois mon existence si brève soit-elle inscrite dans le sable  et au milieu des étoiles mandala éclaté que les vagues auront tôt fait d'effacer   Mandalaall the walls have crumbled without anyone knowing I move forward in the possible  of my living  like in death  in the absolute risk  of the present moment    having stripped myself of my fears  woven so tight to my body like an old, worn, heavy garment  so that my dream was crushed  and my future reduced  to a skin of sorrow  of contaminated sadness  and all that I believed  while distributing to anyone who wanted it  the benefit of the doubt  I have given far too much  or maybe not enough, it depends  it's the same and it no longer really matters    what is lived is lived forever  woven with all our lives into an endless tapestry  where I see my existence, however brief it may be,  inscribed in the sand  and amidst the stars,  a shattered mandala  that the waves will soon erase   Translated by Flavia Cosma   |  
      | Josie Di Sciascio Andrews(*)   The Earth Laughs in
      FlowerSometimes, the poem arrives Like a love song on a summer morning. Soft notes caught in mid-air.   Tuned to the inward hum Of its rhythmic cadence, We lean into the light No wiser than the daffodils.   With the same naive eagerness Of crocuses, we extricate ourselves Out of the darkness to be born. Blinded and bruised, innocent.   We are such foolhardy neophytes, The poets and the flowers. Rushing head over heels Into the sun. Our bodies, pages Upon which the light will unfold The secrets of everything it holds.   Like children stuffing pocketful’s Of treasure in our hearts, we offer  Our measly gifts of words for love Or grace returned, while time withers Us, and the world too, takes all that
      it can.   La Terre rit en fleursParfois, le poème
      arrive comme une chanson
      d'amour un beau matin d'été.  Des notes douces
      capturées dans l’air.    Accordés au
      bourdonnement intérieur` de sa cadence
      rythmique,  nous nous penchons
      vers la lumière  pas plus sages que
      les jaunes jonquilles.    Avec la même
      naïveté pleine d'enthousiasme  que les fleurs de
      crocus, nous nous extrayons  des ténèbres pour
      naître, Aveuglés et meurtris,
      innocents, courageux.    Nous, les poètes et
      les fleurs, nous sommes de téméraires néophytes,  amoureux roulant
      vers le soleil.  Nos corps, pages
      blanches sur lesquelles  la lumière
      déploiera les secrets de tout
      ce qu'elle renferme.    Comme des enfants
      fourrant nos poches de trésors - dans
      nos cœurs, nous offrons  nos modestes dons,
      des mots, timides offrandes a l'amour,  ou de la grâce
      rendue, tandis qu’impitoyable, le temps nous flétrit.  À son tour le monde
      lui aussi, prend tout ce qu'il peut.   Traduit par Flavia Cosma   |  
      | Luis
      Raúl Calvo(*)   Gauguin y YoEra el o
      yo, no habia terminos medios.   Por eso
      aquel dia del cuchillo,  frente al
      terror de Gauguin huyendo  despavorido
      de la casa  algo se
      rompió en mi para siempre.   Algo me
      llevó a daar mis proprios órganos  y como
      ofrenda ofrecérselos  ¿ a mi
      enemigo interior? ¿ a aquel por quién tanto  velé en esas horas, minutos, y segundos de mi  vida, en la tan esperada  comunidad de los artistas?  Nunca más
      me pude reconstituir, padre,  como te
      decia, algo en mí se quebró  eternamente,
      y otra vez, una vez más,  desfalleciendo
      en la soledad de este mugriento  loquero,
      reconozco que te he fallado.   Gauguin and IIt was him or me, there were no
      middle terms.    That's why that day with the knife,  in front of the terror of Gauguin
      fleeing  in panic from the house,  something broke in me forever.    Something made me harm my own organs  and offer them as a sacrifice  to my inner enemy? To that one for
      whom  I watched over so much in those
      hours, minutes, and seconds of my life,  pinning for a long awaited communion between artists?  I could never reconstitute myself,
      father,  as I told you, something in me
      shattered  eternally, and once again, once more,
       fainting in the solitude of this
      filthy asylum,  I acknowledge that I have failed you.   Translated by Flavia Cosma   Gauguin et moi  C’était lui ou moi,
      il n’y a jamais eu  Une voie médiante
      entre nous.   C`est pourquoi ce
      jour du couteau face à la terreur
      de Gauguin fuyant de la maison quelque chose s’est
      brisé en moi pour toujours.   Quelque chose m’a
      amené à endommager mes propres organes Et maintenant, à
      qui dois-je les donner ? Peut-être à mon
      ennemi intérieur, cellui pour qui j’ai veillé heures, minutes et
      secondes de ma vie, quand j’aspirais à la tant attendue  communion entre
      artistes ?    Je ne pourrais
      jamais me reconstituer, père. Comme je te le
      disais, quelque chose en moi s’est brisé a jamais  pour toujours et
      encore une fois, et, languissant
      dans la solitude de ce sale asile psychiatrique,  j’admets mon cher
      père que je t’ai déçu. Traduit en français par Flavia
      Cosma   |  
      | Irene Leonor Accarini(*)   Seuils d'événements    La notion de seuil, présente dans notre
      titre, nous invite à réfléchir à la représentation d’un passage — une
      entrée ou une sortie, un trajet qui s’accomplit dans une zone de
      séparation. Nous pensons le seuil non seulement comme une image spatiale,
      mais aussi comme une entrée dans une durée, une dynamique temporelle qui
      sépare le passé, le présent et le futur. Comment ce passage
      s’effectue-t-il dans la création artistique ? Nous proposons d’unir le
      seuil du temps et celui de l’espace dans la présence du corps : là où est
      le corps, il y a du temps présent et de l’espace habité.   Dans cette perspective, une œuvre d’art
      singulière est comprise comme un événement, une manifestation qui
      constitue la partie visible d’un univers total. L’œuvre devient ainsi un
      point de frontière qui affecte le regardeur dans un laps de visibilité.
      L’objet d’art dans le monde du visible est ce qui est donné à voir, à
      ressentir, à expérimenter, dans la réceptivité du spectateur, engagé dans
      son propre cycle de vie et son histoire subjective. Le spectateur devient
      alors un acteur de l’œuvre, dans la mesure où il est touché par
      l’expérience artistique.    Le temps de l’œuvre, dans cet acte, est à la
      fois temps-événement et temps constitutif, porteur d’une fonction. Comme
      la nature, l’art accomplit des fonctions, dans l’exercice d’une capacité
      ou d’une action, établissant des relations d’interdépendance entre les
      éléments. Cette relation se révèle dans les œuvres présentées ici.    Dans celles-ci, je convoque un autre espace
      et un autre temps, non par nostalgie mais comme un projet, dans l’intérêt
      de projeter vers l’avenir une impression et une métaphore. Mes œuvres
      établissent une filiation symbolique avec le créateur britannique William
      Morris (1834–1896). Une filiation implique une relation asymétrique, où
      une partie découle de l’autre — comme entre un enfant et un parent, ou un
      disciple et un maître — et le lien peut être fait de soin ou
      d’inspiration. Je prends sous ma garde deux motifs de Morris, dont je
      reçois une impulsion : un soleil tenu par un ange, et deux grives
      chapardeuses de fraises dans un jardin.    Quel était l’intérêt original de Morris pour
      ces dessins ? Écrivain, penseur, militant social et designer, il se
      préoccupait profondément de l’industrialisation croissante de son époque.
      Son adage — « ce qui est utile, beau et bon » — fondait sa création. Nous
      pourrions dire avec lui : si un objet manque d’utilité, de beauté ou de
      qualité matérielle, ne l’apportez pas chez vous.    Il valorisait le travail artisanal, la joie
      esthétique et l’accessibilité économique, sans reproduction industrielle.
      Il a ainsi transformé des motifs naturels, en les déplaçant des
      tapisseries luxueuses aux papiers peints accessibles aux classes moyennes.
      Son travail incarnait un amour du faire, empreint d’un savoir-faire à la
      fois collectif et personnel.    Le Voleur de fraises (1883) ne montre pas la
      nature grandiose, mais une merveille quotidienne : des grives cueillant
      des fraises sauvages dans son propre jardin. Morris en a fait un motif
      finement détaillé, avec des pigments naturels, porteur d’un message
      puissant et d’une grande beauté.   L’Ange tenant le soleil (1864), œuvre
      collective pour une cheminée à l’Université de Cambridge, évoque un monde
      onirique, mythique — un jardin d’Éden.    Dans mon travail, je tente de faire entrer
      un murmure de la création de Morris. En mêlant art et nature, j’utilise
      des matériaux textiles, des fils, des trames, en brodant à la main pour
      faire surgir des temps et des espaces singuliers où règne le soin. Mon
      ange solaire émerge d’un fond de tissus superposés, dans un jeu expressif
      de lien avec l’humain. Mes petits oiseaux reprennent le motif original de
      Morris, mais en restent à une forme incomplète, posés sur un lit de
      tissus comme un nid possible. Mes grands oiseaux cueillent leurs fraises
      dans un fourré — plus un jardin — avec des fruits aux couleurs étranges,
      artificielles.    L’espace global de mes œuvres devient un
      décor performatif où sont présents les traces des corps représentés et le
      mien. La broderie à la main est une pratique lente, attentive : chaque
      point est une décision, une tension du corps, un élan dans la suite des
      formes et des couleurs.    Aujourd’hui, la nature est traversée par de
      multiples interférences : matériaux synthétiques, technologies
      extractives, déchets numériques et urbains. Le monde d’aujourd’hui n’est
      plus celui du XIXe siècle. Le non-naturel domine, même dans les
      tentatives écologistes utilisant des matériaux synthétiques pour
      remplacer le vivant.    Mais les oiseaux s’adaptent. En ville, ils
      construisent leurs nids avec des fragments de plastique, des câbles, des
      résidus humains. Ils créent des territoires à partir de nos déchets. Si
      l’on anthropomorphisait, on dirait qu’ils sont de grands recycleurs —
      mais il est plus juste de dire qu’ils adaptent leurs habitats et leurs
      habitudes à la maigre nature que nous leur laissons.    Que les grandes œuvres de Morris comme mes
      œuvres-murmures soient des occasions de percevoir — et de désirer — ce
      qui est beau, utile et bon face au chaos de notre époque.   |  
      | Tim
      Suermondt(*)   PASSYI buy an ice cream and go back into the park for the
      first time in many, many years. Everything has changed and nothing
      has—   a most interesting phenomenon. An old man helps an even older man to walk, a young couple are
      mesmerized by each other, and there I am, a boy   carrying a stack of books— what on earth was I thinking?   But history has yet to figure out what to do with me, so there’s hope for a surprise, maybe in a decade where miniature stars drop on
      rooftops on their way to falling around my
      feet, and all I can do is look up in
      wonder.   PASSYJ'achète une glace  et je retourne dans
      le parc pour la première  fois depuis de
      nombreuses années. Tout a changé et
      rien n'a pas change–    un phénomène des
      plus intéressants.  Un vieil homme aide
      un homme encore plus vieux à marcher, un jeune
      couple est hypnotisé  l'un par l'autre,
      et me voici, un garçon     portant une pile de
      livres – à quoi diable
      pensais-je ?    Mais l'histoire n'a
      pas encore décidé quoi faire de moi,  donc il y a de
      l'espoir  pour une surprise,
      peut-être dans une décennie  où des étoiles
      miniatures tombent sur les toits  en route pour
      tomber autour de mes pieds,  et tout ce que je
      peux faire, c'est lever les yeux avec émerveillement.    Traduit en français par Flavia
      Cosma   |  
      | Pui Ying Wong(*)   Stone Ladder We eat oranges and a roll with jam.  It’s the same world, still blank and
      semi-dark.  Yesterday a note arrived with a black
      seal.    I thought of the time we waved from
      the platforms, in a city we look back to now in a
      softer light.    In another time, in another city, I
      found myself between the parallel avenues  of arrival and departure.    If you glide back, summer by summer,  your whole life will unfurl like a
      scroll.    I came home to climb the stone ladder
      of childhood, but when I got to the top I was lost once more.    Things happen suddenly, like a hand  shot out in the dark. And here we are, start looking  for all the others.     Échelle de pierre
      Nous mangeons des
      oranges et un croissant avec de la confiture. C'est le même
      monde, toujours vide et semi-obscur.  Hier, une note avec
      un sceau noir est arrivée.    J'ai pensé au
      moment où nous avons fait signe sur les quais, avant de partir, dans une
      ville à laquelle nous revenons maintenant sous une lumière plus douce.    Dans un autre
      temps, dans une autre ville, je me suis retrouvé entre des avenues
      parallèles  celle d'arrivée et
      celle de départ.   Si tu glisses en
      arrière, été après été,  toute ta vie se
      déroulera comme un rouleau égyptien.    Je suis rentré chez
      moi pour gravir l'échelle de pierre de l'enfance,  mais quand je suis
      arrivé en haut  j'étais de nouveau
      perdue.    Les choses se
      passent soudainement, comme une main  tendue dans
      l'obscurité. Et nous voilà,
      commençons à chercher  pour tous les
      autres.   Traduit en français par Flavia
      Cosma   |  
      | Sophie Lafrenière(*)   La catedral de las águilas
      El águila
      rodea los ángulos del cieloalrededor de un nido petrificado.
   Rapaz con
      ojos como frágiles rosetones,la catedral, a la vez nido y águila.
 Alisa sus alas con el pico,
 la Giralda.   Los arcos
      sacuden las nubeshasta desatar una lluvia
 de
      campanas. Las torres se encajan,sus cuellos dislocados.
 La lacería
      se transforma en serpientesaferradas a la búsqueda del huevo sagrado,
 pero las gárgolas vigilan
 la fortaleza y sus ramitas gastadas.
   Son las
      águilaslas que han construido ventanas tan altas
 que nunca se podremos ver
 a través de ellas.
   La cathédrale des aiglesL’aigle cercle dans
      les angles du ciel autour d’un nid
      pétrifié   Rapace au regard de
      rosaces fragiles la cathédrale, à la
      fois nid et aigle lisse ses ailes avec son bec, la
      Giralda   Les arcs agitent
      les nuages jusqu’à faire
      pleuvoir des cloches les tours
      s’enchâssent leurs cous
      disloqués   Les entrelacs se
      métamorphosent en serpents accrochés à la
      quête de l’œuf sacré mais les
      gargouilles veillent sur la forteresse
      et ses brindilles usées   Ce sont les aigles qui ont construit
      des fenêtres si hautes qu’on n’y verra
      jamais  au travers   |  
      |   (*)   
 Flavia
      Cosma entourée de participants au Festival, juin 2025   Présentation des auteurs  Flavia CosmaBorn in Oradea, Romania, Flavia Cosma is a Canadian writer,
      poet and translator. Flavia has a master’s in Electrical Engineering from
      the Polytechnic Institute of Bucharest, Romania; she is also a producer,
      director and screenwriter for television documentary films as well as a
      professional photographer.  An author of 55 books of poetry, prose, children's literature
      and travel memoirs, her work has been translated and published in various
      countries and languages. Flavia Cosma’s poetry books Leaves of a
      Diary, Thus Spoke the Sea and The Latin Quarter were studied
      at Universities in Canada and USA during the school years 2008, 2014 and
      2017. A recipient of several international literary awards Flavia Cosma
      is the Director of the International
      Writers’ Residence at Val-David, Quebec, Canada (www.flaviacosma.com/Val_David.html), and the Director of the Biannual
      International Writers and Artists Festivals at Val-David, QC.  Flavia received the Coleen Thibadeau Award 2023 from
      the League of Canadian Poets for her outstanding contribution to poetry
      in Canada.
      She received the Doctorato Nobili
      Causa 2024 issued by the Projecto Movimiento Cultural de America Latina.    Flavia
      Cosma est une autrice canadienne d’origine roumaine,
      poète, écrivaine et traductrice. Elle a publié plus de 50 livres et son
      travail a été représenté dans de nombreuses anthologies et magazines
      littéraires. Son
      recueil de poésie Leaves of a Diary a été étudié à l’Université de Toronto
      2008. Ses livres de poésie Thus Spoke the Sea et The
      Latin Quarter ont été étudiés à l’Université Towson, Baltimore,
      Maryland, États-Unis (2014 et 2017). Flavia
      Cosma a été décorée de la médaille d’or et a été nommée Membre d’honneur
      de la Casa del Poeta Peruano, Lima, Pérou, 2010, pour sa poésie et son
      travail en tant que promotrice culturelle internationale. Elle a reçu le
      Prix Colleen Thibaudeau 2023 pour sa contribution exceptionnelle à la
      poésie (Ligue des poètes canadiens), et a été récompensée en 2024 avec le
      titre Doctorat Nobili Causa de la part du Project Cultural du
      Mouvement de l’Amérique Latine. Elle
      est directrice des festivals internationaux semestriels d’écrivains et
      d’artistes à Val-David, QC. Canada et rédactrice internationale chez Červená Barva Press, Somerville, MA, États-Unis. Son site : http://www.flaviacosma.com    
 Le
      dernier recueil de Flavia Cosma, Elegies
      and other Poems, Literary Waves, London, UK, 2025 (pour la version
      française, voir notre présentation au numéro de mars-avril 2024). Elle
      vient de publier également, en version bilingue italienne-française, Elegie e altre poesie-Élégies et autres poèmes, Giuliano Ladolfi
      Editore, Borgomanero, Italia 2025.   Anna Maria MickiewiczAnna Maria Mickiewicz (http://faleliterackie.com) is a poet,
      writer, editor, translator, and publisher. Founder of the publishing
      house Literary Waves. Anna moved from Poland to California, and then to
      London.  She is a member of the
      English Pen and Polish PEN Club. Her poetic works have appeared in the
      United States, UK, Australia, Canada, Poland, Mexico, Italy, Bulgaria,
      Hungary, Salvador, India, Chile, Peru. Honored with the Gloria
      Artis medal for Merit to Culture by the Polish Ministry of Culture, the
      Cross of Freedom and Solidarity and The Joseph Conrad Literary Prize
      (USA). In the
      1980s, she co-edited the independent magazine Wywrotowiec
      (The Subversive) issued by the Inter-University Committee of
      Defence of Political Prisoners, in Poland. She served as the chair of the
      California State Poetry Society Literary Award Jury and the Jury of the
      International Literary Award of K. M. Anthru in
      India, the Jury of the Joseph Conrad Award (USA) and the Chapter of the
      Garden of Poetry Medal (London). She belongs to several London poetry
      groups, including: Enfield Poets, The Highgate Society's Poetry Group,
      Exiled Writers Ink. She cooperates with the American publishing house Dreeammy Little City (Orlando) With the
      British translator Noel Clark, she participated in the creation of the Eagle
      and Lion exhibition, which was presented during Queen Elizabeth II's
      visit to Poland in March 1996. For many years she worked as a foreign
      correspondent for Polish press, describing cultural and literary events
      in Great Britain. The poem by Anna Maria Mickiewicz A
      London Dream was published in the British anthology Through a
      Child's Eyes: Poems from World War Two. The book was promoted during
      the Penzance Literary Festival in Cornwall. For years, she has published
      her works in literary magazines and anthologies in: Kritya, Exiled
      Writers Ink, Syndic Literary Journal, Litterateur RW, Madness Muss
      Press (USA), The Beach Hut (UK), The Creative Process
      (USA), The Fringe Poetry Magazine (USA), Ink Sweat and
      Tears (UK). The English-language volume of London Manuscript
      has been published in Great Britain by Poetry Space. The second
      English-language volume of The Mystery of Time in the USA. She has
      published the Polish-Bulgarian volume Summer in Semafor. She also
      translates poetry. Mostly contemporary British and American poets.   Andrey GritsmanA native of Moscow, emigrated to the United
      States in 1981, Andrey Gritsman is a poet, essayist and short stories
      writer. He published seven collections in English. The latest is
      forthcoming Crossing the Line
      from Cervena Barva Press.  Gritsman received the 2009 Pushcart Prize
      Honorable Mention and was nominated for the Pushcart Prize several times.
      His poems, essays, and short stories in English have appeared or
      forthcoming in over 90 literary journals, have been anthologized and
      translated into European languages. Gritsman is
      Contributing Editor of Cervena Barva Press and
      on Honorary Council of New Meridian Arts Publishing.   Ara Alexandre ShishmanianNé en 1951 à Bucarest, Ara Alexandre Shishmanian
      est diplômé de la Faculté de langues romanes, classiques et orientales,
      section Hindi, avec une thèse de maîtrise intitulée Le sacrifice
      védique et la coïncidentia oppositorum
      (1974). Il a quitté définitivement la Roumanie en janvier 1983, par suite
      des persécutions politiques subies sous le régime Ceausescu en raison de
      son adhésion au mouvement pour les droits de l’homme. Historien des
      religions, il est l’auteur de plusieurs études sur l’Inde védique et la Gnose,
      parues dans des revues et volumes collectifs en Belgique, France, Italie,
      Roumanie, États-Unis. En 1993 il a organisé le Colloque international
      «Psychanodia» à la mémoire de I.P. Couliano
      (les Actes : Ascension et hypostases initiatiques de l’âme. Mystique
      et eschatologie à travers les expériences religieuses, et les
      Cahiers «Psychanodia», publication périodique, sur le site : http://adshishma.net/Publications-Accueil.html).  Poète, il a publié à ce
      jour, en Roumanie et en France, 31 volumes de poèmes en roumain. En traduction française (par Dana
      Shishmanian, avec la révision de l’auteur), il a publié des poèmes dans de nombreuses revues et
      anthologies imprimées ou en ligne, et plusieurs recueils : Fenêtre avec esseulement (2014), Le sang de la ville (2016), Les
      non-êtres imaginaires. Poème dramatique
      (2020), Orphée lunaire (2021), aux éditions L’Harmattan,
      Mi-graines (2021), aux éditions Échappée
      belle, enfin, La létale de la lune en autoédition (2024).    Louise Carson She writes poetry,
      fiction and mysteries. Her latest books are: The Truck Driver Treated
      for Shock, haiku, Yarrow Press, and The Cat Looked Back, a
      mystery, Signature Editions.  She lives near
      Montreal in a bungalow surrounded by gardens.   Maria Amelia Diaz Bibliotecóloga. Poeta, narradora y ensayista. Publicó 9 libros de poesía y 1 de cuentos. Traducida al italiano,
      inglés, francés catalán, hindi, árabe y mandarín. Editó Poetas sobre
      poetas I al IV y la revista Sofos.
      Participa en: Tomo I, Poesia
      Argentina Contemporanea (Fundación
      Argentina Poesía), Antología sin Fronteras (Universidad Autónoma
      de Hidalgo México), Alba de América (Instituto Cultural Hispanoam. California), Poetas argentinoa
      amigos de Marruecos (Embajada de Marruecos), Anthology
      of Argentine Poetry (comp.
      Li Kuai.Shien, China), Grito de mujer
      (Mujeres Poetas Internacional, Rep. Dominicana).  Presidenta de SADE Oeste. Coordina en
      CABA el Café Literario “Extranjera a la Intemperie”. Está incluida en el Diccionario
      de autores del Ministerio de Cultura Bs.As. y en el Museo de
      Poesía, prov. San Luis. Distinguida por la Secretarías Culturales
      Municipios Morón e Ituzaingó y la Asociación Latinoam.
      de Poesía. Premio SADE (1996), Mención Honorífica Poesía CABA 2008/2009,
      Premio Ensayo Gente de Letras (2012 y 2017), Mención de Honor Cuento Faja
      SADE (2015), Distinción Asoc. Poetas Argentinos
      (2017), Mujer Destacada en Cultura (2017), Premio Fundación Argentina
      para la Poesía (2018), Diploma de Honor Foro Femenino Latinoamericano
      (2019), Premio Universidad de Cuyo (2022) Mención Nacional Biblioteca
      José Ingenieros. (2022) Primer Premio ensayo Universidad de La Plata
      (2023). Contact: mariaameliadiaz@hotmail.com.
         Leilei Chen 莫譯 (muo-yee, meaning “no translation”)
      translated from Mandarin the poetry by MA Hui, a contemporary poet
      reimagining Tibet’s 6th Dalai Lama in the collection titled I Have
      Forsaken Heaven and Earth, but Never Forsaken You. This poetry was
      selected as one of Frontenac House’s 2023 Quartet books. Leilei is the author of Re-orienting China: Travel
      Writing and Cross-cultural Understanding (University of Regina Press)
      and the translator of Nationalism: A Very Short Introduction In both
      simplified and traditional Chinese (Oxford University Press in Hong Kong,
      Yilin Press). She translates Chinese women’s writing and ecological
      literature. Her Chinese version of Margaret Laurence’s short story
      collection, A Bird in the House, is forthcoming in 2025. She is
      anticipating publishing her debut poetry chapbook, I give birth to my
      body.   Maria Montuori CaltabianoBorn in Italy and
      emigrated to Canada in 1961. She holds a BA with specialization in
      English Literature as well as degrees in Journalism and Communications
      from Concordia University. She is a former CBC journalist, magazine
      editor and teacher. She was also a television reporter and weather person
      for Tele Italia Montreal.  She has
      published numerous poems in various magazines and anthologies such as The
      Bbeauty of being Elsewere,
      Poetry Pause, and others. Her first poetry collection, which she
      dedicated to her late husband is titled Drawing Daybreak published by
      Guernica Editions 2021. Themes in her poetry
      include friendship, romantic love, immigration and loss. But the most
      prominent is love and respect of Nature as a nurturing mother with the
      ability to heal.  Maria is working on
      a second book of poems but also hopes one day write a novel.   Linda Morales CaballeroShe is a writer, journalist, and professor, author of eight
      collections of poetry and a short story collection, The Book of
      Enigmas. This work inspired an award-winning short film, a play in
      Madrid, an award-winning short film in New York and New Jersey, and
      monologues, most recently: Labial, performed by Edu Díaz and
      awarded by the Latin Federation in 2025 in New York. In 2019, she was
      honored at the LACUCHE Book Fair.  Morales Caballero won the 2020 International Latino Book
      Awards and was a finalist for the Ernest M. Hemingway Prize for Spanish
      Literature for Lifetime Achievement, 2021. In 2022, Morales Caballero
      produced a multidisciplinary work honoring Trilce
      in New York City, which received very positive critical acclaim. Her
      poetry, translated into several languages, is included in numerous
      anthologies.   Susana Cattaneo Corona Lic. en psicología. Poeta, narradora y ensayista. Gestora literaria.
      Editó treinta y un libros y coordinó ciclos literarios, entre ellos
      Castalia y Extranjera a la intemperie, aún vigentes. Este último lleva
      veintiún años. Participó en antologías nacionales e internacionales. Fue
      jurado varias veces. Obtuvo numerosos premios: Faja de Honor de
      Escritores Argentinos y concurso Faja de Honor SADE. Primer premio
      concurso Congreso Nacional de Buenos Aires. Co-fundadora
      del Museo de la palabra manuscrita. Primer premio con su relato
      "El señor Smulevich", concurso de la
      Revista de Literatura Miscelánea homenaje a Hilda Vale.en
      La Carolina, San Luis. Premio Puma de plata otorgados por la Fundación
      Argentina para la poesía por su extensa trayectoria. Miembro del grupo
      "A." Obra traducida a varios idiomas. Premio Pluma de Plata
      otorgado por la Fundación Argentina para la poesía. Sus
      últimos dos libros editados son: El señor Smulevich
      y otros relatos y Peregrinos del origen. Forma
      parte del grupo A.l.e.g.r.í.a y Kairós. Página
      web: www.extranjeraweb.com.   Ljubica MilicevicPoète
      et romancière, née à Zemun, ex-Yougoslavie, Ljubica
      Milicevic était installée depuis 44 ans au
      Québec. Titulaire d’une maitrise en
      philosophie, elle a fait des études de philosophie, de littérature
      comparée et de langues. Elle exerça avec la même passion l‘écriture et la
      peinture. Elle a publié 3 romans : Les douze jours de l‘année, Le
      chemin des pierres, Marina et Marina, des poèmes dans
      différents magasines au Canada, États Unis et Serbie ainsi que des essais
      dans le cadre du rayonnement de la culture canadienne. En 1995 elle a été
      récipiendaire du prix de poésie Jérusalem 3000. En 2005, la Bibliothèque
      Nationale d‘Ottawa a inclus Marina et Marina dans sa sélection des
      livres pour enfants sur la paix. Pendant 7 ans, elle a œuvré comme
      coordinatrice entre les Salons du livre de Québec et de Belgrade.  Elle a
      participe régulièrement au Festival International de Poésie de Montréal
      et de Val David. Ses poèmes sont publiés dans l’anthologie Les cahiers
      de Val-David.   Elle
      était en train de finir actuellement un roman et un recueil de poèmes. Ljubica
      est morte à la suite d`un tragique accident le 10 mai 2025.   Giuliano LadolfiPoet,
      editor, essayist, Giuliano Ladolfi (1949) has published
      five collections of poetry: Paura di volare.
      I ragazzi dell’Ottantacinque
      (1988), Il diario di Didone (1994), L’enigma dello specchio (1996), Attestato (2005; 2015, with a second section, text translated into Georgian, English, Spanish,
      French and Romanian) and La notte oscura di Maria (2021). In 1996 he founded the magazine of poetry, criticism and
      literature "Atelier",
      dealing with the aesthetics and poetry of the twentieth century. Among
      the essays written by G. Ladolfi we recall The Twentieth Century
      Poetry: from fleeing to the search for reality in five volumes
      (2015), where Giuliano Ladolfi traces the history of Italian poetry from
      the beginning of the 20th century to the present day. His articles
      appeared in all the most important Italian and foreign cultural
      magazines. As a journalist, he collaborates with the culture page of the
      newspaper Avvenire. For AltitaliaTV he has edited and presented several
      cultural television columns.  He founded in Borgomanero (No) in
      1988 the Cultural Center Don Pietro Bernini and the University for the
      Third Age. In October 2010 with Giulio Greco, he founded the publishing
      house Giuliano Ladolfi editore s.r.l.   Anna Louise FontaineAssoiffée
      d’absolu, contrainte au relatif, l’auteure a d’abord cherché à s’oublier
      dans les autres. Jusqu’au mitan de sa vie, où elle a entrepris un voyage
      à rebours de son histoire et plongé dans l’inconscient collectif, pour
      retracer les blessures et guérir les émotions enfouies, tissées à même sa
      chair.  L’écriture
      est le regard qu’elle pose sur les émotions et les programmations, afin
      de se soustraire à l’influence du destin, devenir maîtresse de sa vie et
      donner liberté à sa plus belle folie. Elle a publié quatre livres où se
      côtoient récits de vie et poésie : Les démons de la sorcière
      (2012), Comme 2 cerfs-volants (2014), Folle à délier (2017), Moi
      je reste (2021), La vieille et le loup (2024). Nouvelle apparition 2025 : Soit
      dit en passant.    Josie Di Sciascio-Andrews She has written
      seven collections of poetry and two non-fiction books. Her work appears
      in various journals and anthologies among which: Canadian Literature, The
      Malahat Review, Descant, The Canada Literary Review, Acta Victoriana,
      Canadian Poetry Review, The Blue Nib and Lothlorien, among others. Her
      poetry won first prize in the 2023 International Poetry Prize in Rome’s
      Antonio De Ferraris contest. Her poem The First Time I Heard Leonard
      Cohen was nominated for the 2022 Pushcart Prize. Her latest book of poems,
      Meta Stasis, was released June 2021 by Mosaic Press. She has a new
      collection of poetry entitled A Nomenclature for Light, soon to be
      published. Josie is a member of The League of Canadian Poets, the Ontario
      Poetry Society, the Italian Canadian Writers Association and The Heliconian Club for Women in the Literary Arts.  She teaches
      workshops for Poetry in Voice and is the host & coordinator of The
      Oakville Literary Cafe series.   Luis Raúl CalvoBorn in Buenos
      Aires, Argentina, in 1955, Luis Raúl Calvo is a Clinical
      Psychologist, writer, musician, and cultural manager. He is the president
      of the Fundación Generación Abierta: Art and
      Culture. He directs the magazine Generación Abierta
      - Letters-Art-Education; coordinates the Literary and Art Café
      "Antonio Aliberti" since 1988; and co-hosts the radio programs
      "Generación Abierta en
      Radio" and "Crónicas Barriales - Art and Culture in the City” - which are
      broadcast on AM 1010 "Onda Latina" in Buenos Aires.  He has published
      six books of poetry. Seven anthologies of his poetic work have been
      published in Brazil, the United States, Romania, Italy, and France, in
      their respective languages. He has been included in more than forty
      poetry anthologies, both in his country and abroad, and in the Brief
      Biographical Dictionary of Argentine Authors since 1940 by Silvina
      Castro and Pedro Orgambide (Ediciones
      Atril, 1999).   Irene AccariniPsychanalyste,
      artiste, elle vit et travaille à Buenos Aires. Son itinéraire artistique
      se déplace à travers la poésie visuelle, les objets installés, les
      collages et le travail textile. De 2005 à nous jours elle présente son
      travail dans divers espaces en Argentine et à Venise, Italie; Ejsden et Róterdam,
      Pays-Bas; Berlin, Allemagne; Barcelone, Espagne. Elle a publié les livres
      suivants: Invenciones. Arte y Psicoanálisis (Inventions. L’art et la Psychanalyse),
      Cuerpos desanimados (Leq corps découragés), et des articles dans les
      livres collectifs suivants:  Trastornos de la cultura
      (Troubles de la culture), El arte de lo Real
      (L’art du Réel), Habitar, cuidar.
      Calendario (Habiter, prendre soin. Calendrier).   Tim SuermondtHe’s sixth
      full-length book of poems A Doughnut And
      The Great Beauty Of The World came
      out in 2023 from MadHat Press. He has also authored a number of
      chapbooks, and a book of observations and quotations will be coming out
      shortly. He has published in Poetry, Ploughshares, Prairie Schooner,
      The Georgia Review, Bellevue Literary Review, Stand Magazine, Smartish
      Pace, Barrow Street, Amsterdam Review and Plume, among many others.  He lives in
      Cambridge (MA) with his wife, the poet Pui Ying Wong.   Pui Ying
      WongShe’s recent book
      of poetry Fanling In October won the Barrow
      Street Editors Prize. She is also the author of three other poetry
      collections: The Feast, An
      Emigrant’s Winter and Yellow Plum
      Season along with two chapbooks: Sonnet
      For a New Country and Mementos.
      She has received a Pushcart Prize. Her poems have appeared in many
      journals including Ploughshares,
      Prairie Schooner, Plume, Chautauqua, Chicago Quarterly Review, New
      Letters, Zone 3 and others.  Born in Hong Kong
      she now lives in Cambridge, Massachusetts with her husband, the poet Tim
      Suermondt.    Sophie
      LafrenièreJeune
      poète étudiante à l’Université McGill, Sophie Lafrenière entame son
      odyssée en écriture en 2020 durant le confinement où la poésie s’est
      révélé un élément indispensable de son quotidien. Sa passion est reconnue
      pour la première fois en 2023 lorsqu’elle gagne le concours « C’est tout
      un poème » et participe à un stage intensif de poésie à Calgary avec
      l’organisme Les Voix de la Poésie. Elle a publié ses textes au Canada et
      à travers le monde dans des revues telles que Traversées en Belgique,
      L’Épître en Suisse ou Feux Follets en Louisiane. À l’origine de
      l’initiative Projet Orpheüs, elle a organisé de
      nomb ateliers d’écriture poétiques à Lévis.
      Gagnante du premier prix de la finale régionale de Cégep en Spectacle en
      Chaudière-Appalaches en 2024, elle continue à performer la récitation de
      ses textes dans des scènes comme au Vieux Bureau de Poste et L’Anglicane.
      Présentement récipiendaire d’une bourse du soutien au rayonnement des
      artistes émergents de la ville de Lévis, elle écrit présentement un
      recueil de poésie à Séville, en Espagne. Pour toute collaboration ou
      simplement pour échanger autour de l'art des mots, n'hésitez pas à la
      contacter : sophie.lafreniere0@gmail.com     |  |    Festival Val-David XXXI Francopolis Automne 2025 Recherche Dana Shishmanian
 
 
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