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Cinq femmes et trois hommes vous partagent leurs regards, leurs visions de l'autre côté de la fenêtre, ouvrent les portes des mots, à vous de choisir votre clé intérieure pour découvrir votre rêve- vitrail. Bon voyage, beaux rêves ! Nous retrouvons
avec plaisir Aglaé Vadet qui nous raconte un « petit
jésus » aux yeux d'orge. Tous les autres auteurs
sont sélectionnés pour la première fois,
bien que vous connaissiez déjà Jean-Pierre Clémençon
présent dans notre « salon de lecture » (et
membre à présent de notre comité) et Jean
Guy avec un article sur Jacques Bertin. * De Jean-Pierre Clémençon, dont Hélène Soris nous dit : « j'ai le coup de foudre. […] Un auteur qui étonne de plusieurs façons. Remède contre l'ennui joue sur les émotions », nous avons retenu trois petits poèmes en sable millénaire, dont une « simple confession à l'heure de la mer étale » dont Laurence de Sainte Mareville nous dit qu'il « ressemble à un petit drapeau agité de façon naturelle, simple, au-dessus de l'océan. » et apprécie « Une analyse trop poussée ressemble à s'y méprendre aux pigments trop finement broyés », une « petite fugue à deux voix » enthousiasmant Florence Noël qui s'exclame : « comment décrire avec précision et suspens une impression fugitive : comme ça. A la perfection. Tout y est, le suggestif et le suggéré. » et Gertrude Millaire souligne ces mots « à dégorger les couilles de la misère et la mer absorbe le trop plein du monde » et un poème tout nu, sans titre dont Hélène Soris, émue murmure « Poignant ce texte est aussi une peinture étrange : « hors des chemins se perdre avec l'onde comme seul repère » puis ce portrait de femme un peu cour des miracles un peu Fellini » *
* Aglaé
Vadet nous revient avec
un « Petit Jésus
prière du soir » qui en a émerveillé
plus d'un. Ecoutez : "si vous n'êtes
pas né
* Dans
son évocation d'un
pays bien connu de lui, Adel
Guemar a mis la lune dans son plumier vue par
Joë Ferami qui « aime cette
déambulation et ces regards croisés qui pétillent
à la croisée des chemins. Le dégagement des
espaces aussi. » quand Florence Noël
trace à l'encre verte « j'adoré une phrase, surtout,
que je remets ici, un moment de grâce dans son texte, sa
catharsis : « où vont ces
chemins qui tombent en virgules épuisées »
Pour la promenade , ce retour aux sources, la tonalité
et la justesse », Stéphane Méliade
écrit en lettres d'air « ce texte me semble posséder
une sorte de modestie portée la tête haute qui sonne
plus juste et me donne de l'air. » et Yves Heurté
grave sur un chemin buissonnier «Lyrisme profond mais retenu,
vers à surprise avec du jamais vu tels ce « ces
chemins qui tombent en virgules épuisées. ». * Leila Zhour nous offre deux textes,
une prose et un poème. Avec «La photographie »
elle nous promène en dagurréotype dans la campagne
et la parole est donnée à Florence Noël
: « mettre en mot celui qui met en image, l'idée
est jolie. J'ai adoré. Il faudrait des photos de ces pensées
aussi pour que le tableau soit complet. Cela me fait sourire.
Mais finalement, n'est ce pas cela une photo réussie ?
Celle dont on peut lire les pensées du photographe, voir
ce qu'il a vu, rien qu'en se plongeant dans cette vue ? J'ai apprécié
la balade, cueillette comme je les aime moi aussi. La poésie
de l'œil. Le sourire des cils. Dommage pour la chute, elle manque
de saveur. ». De « Tableau de sable » ce poème rythmé en lettres de mer, d'air et de sable, Gertrude, réjouie, écoute et regarde « cet échange avec les marées ». Elle « aime bien « J'imprime le passage de ma vie sur le support que la marée me donne et me reprend » et se demande « Suis- je vraiment objective moi, qui suis encore dans la mouvance de cette mer et qui aime écrire sur la grève? ». * Jean Guy dans sa poésie
moelleuse en gabardine ancienne nous offre quatre poèmes.
Yves Heurté nous en brosse un portrait
humoristique « Non mais, monsieur me refile ses parfaits
alexandrins qui riment vaguement, il est gonflé de manipuler
sans forcer tout le St Glinglin des césures, renvois et
assonances à l'hémistiche, il remet à flots
le vieux surromantisme à la René Guy Cadou, et pour
parachever, l'animal, il me parle si simplement que je l'entends!
» "un oranger
en fleurs des soldats qu'on enterre car il faut bien qu'ils meurent
ceux que la femme enfante"
Quant à « à Gabrielle » Juliette Schweisguth nous confie : « je ressens toujours ce rythme, ce souffle, cet engagement de coeur et ce contraste entre l'enfance et la vieillesse, la naïveté et la haine. j'aime ceci : "à toi petite fille à toi je veux
chanter c'est
comme si par cette chanson à l'enfant qui vient, il la
protégeait en lui donnant le regard d'une grand-mère,
leur regard d'une folle. comme s'il protégeait de la misère,
de la guerre en les lui chantant, comme si l'enfant portait un
talisman de chant en elle » « Là-bas il est un pôle
» touche toujours autant Juliette Schweisguth
qui chuchote à l'oreille de notre cœur « j'aime
cette art de rendre les contrastes, de parler de l'amour et de
son autre versant, tout en marchant vers l'amour, en chantant
l'amour et dénonçant le reste. J'aime ce jeu sur
"des rêves de nos jours
et d'amours entêtés" et la fin "et dispersé nos rêves d'amours
entêtés" et le jeu sur les cartes...
j'aime beaucoup cet auteur, je ne sais qui il est, mais ce qu'il
exprime est beau, humain, engagé. Et les poèmes
sont construits, avec un rythme, un chant, une progession et des
échos. Les mots sont là pour quelque chose, ils
ont un cœur » * Christiane Loubier tasse la vie dans ses mains en trois boules de neige dont Florence Noël apprécie « le rythme, court, balancé, avec une pertinence sans éclat, presque distillée, qui vient frapper la porte de notre conscience pour nous évoquer des semis-vérités. » De « S'en faire pour l'ombre » Gertrude Millaire cherche à capturer : « Le rythme[…] saccadé comme si un pince-sans-rire défilait ce récit à toute allure ». Florence Noël pense à « Verlaine, dans le rythme et la musicalité simple. Les images sont d'autant plus forte qu'elle semblent sans apprêt. ». Yves Heurté s' « embarque[…]. La poésie comme évidence.La porte qui s'ouvre sur l'autre sans grincer. Une impression indéfinissable de justesse ». Jean-Pierre Clémençon soupire « un texte à l'esprit du haïku »; Gertrude
Millaire trouve «
La détresse du pluvier » « d'une simplicité
désarmante mais avec un tel sujet, l'auteur s'en tire
assez bien enfin, il laisse une odeur. » Quand Florence
Noël y sent un message « très beau,
court et laissant en rémanence beaucoup de jolies impressions.»
Jean-Pierre Clémençon égrenne
ces vers : « Après
les désastres de l'amour Du « Trois juillet » Yves Heurté dit « Il faut être rudement sûr de soi ou rudement simple en soi pour se lancer dans le thème de la séparation et tirer son épine du jeu. » Quand Gertrude Millaire d'un « oh » s'élance : « si peu de mots, si peu de dentelle et son émotion passe. Un poème court qui en dit si long …Oh ». Jean-Pierre Clémençon recueille ces quelques pas :
* Lysette Brochu dévide
la bobine des souvenirs dans «
Une robe de fil et de larmes », une prose attachante et
vivante. Florence Noël découvre avec
ravissement cette auteure, écoutons-là :«
Auteure québecoise, si je ne me trompe avec quelques expressions
qu'on retrouve aussi en Wallonie, j'aime cette francophonie là,
qui parle le langage des maisons, des cuisines, des familles,
des générations. J'ai vraiment été
prise dans le cours de cette anecdote, l'auteure a un réel
don pour raconter les petites choses de son enfance qui ont un
bon parfum de vécu, des histoires douces, des fiertés
et fidélités d'enfant , des
petits drames et petites hontes, qui sont la racine de nos valeurs,
de nos amours. Je pense énormément de bien de cette historiette.
Elle m'a ramenée dans ma propre enfance, chez mes grands-mères
où trônaient, dans la cuisine ou la salle de couture,
les vieille machines à coudre, à pédalier,
montées sur table en bois. Il y a de l'amour dans ces œuvres
là. Chez cette auteure aussi. » « Écriture dans le dialogue qui ne laisse aucun doute quand aux origines des personnages. C'est un plus, une ambiance » tricote Laurence de Sainte Mareville. Hélène Soris se souvient « Oh là ça me rappelle la sévérité de mon enfance . Je suis mal à l'aise mais c'est sans doute parce que c'est très bien écrit très réel […] J'aime beaucoup ce titre robe de fil et de larmes. C'est vrai qu'autrefois l'argent était rare. Quoiqu'on en dise et qu'on oublie. Et nos mères restaient à la maison et avaient plus encore de travail que nous pas d'appareils ménagers à l'époque ! Je n'écrirais pas ces souvenirs mais peut être que c'est bien de rappeler cette évolution de la vie à nous qui sommes plus gâtés. »
*
Juliette
Schweisguth pour le comité de Francopolis (et merci à
Aaron
*
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Créé le 1 mars 2002
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