Nouvelle rubrique : découverte…

Janvier-Février 2020

 

 

 

Parme CERISET

 

« steppes parsemées d’étoiles »

 

Poèmes pour Francopolis

 

***

 

Auteure découverte par Eliette Vialle

 

 

JE DÉFIE LA MORT

Je défie la mort et tous ses sortilèges.

Une légère brise caresse ma chevelure d'ébène. Il pleut.

Le soleil s'est enfui avec ma liberté.

Mais j'irai la reconquérir.

J'irai, au galop, sur mon cheval de jais, je naviguerai sur les vagues ténébreuses d'un destin rebelle. Et une fois l'enfer embrassé, j'avancerai pas à pas sur les braises brûlantes, sans jamais rebrousser chemin. Je décrocherai l'avenir à la voûte étoilée. Des constellations d'espoir luiront jusqu'à la dernière heure dans mon regard de panthère.

La mort vaincra, comme l'exigent les lois du monde, mais j'aurai, jusqu'à mon dernier souffle, embrasé le chaos d'une rage de vivre insolente, d'une étincelle d'éternité.  

 

 

VIS !

Vis, comme si c’était la fin des temps,  

Comme si tu venais de renaître à la vie,  

Comme s’il ne restait que quelques grains d’étoiles

Pour éclairer tes larmes d’éclats infinis,

Comme si tu cueillais le tout dernier regard,  

Comme si tu vibrais du tout dernier amour,

Comme si tu humais la dernière aube claire

Et la brume infusée d’essences de glycines...

Vis,

Tu n’auras pas de seconde chance,

Le drap noir du néant s’abattra tôt ou tard

Sur tout ce qui te faisait croire en ton destin...

Vis,

N’attends pas,

Eteins le feu des guerres,

Toute haine est bonne à fuir.

Vis ta vie, fais l’amour, et brûle tes passions.  

Vis plus que jamais, avant que ton temps ne s’éteigne,

Tes yeux, comme tant d’autres avant toi, se fermeront un jour,

Savoure à chaque instant la joie d’être encore en vie :

N’oublie jamais la saveur de l’aube.

 

 

FLEURS DE PASSION

Garder au cœur des fleurs de passion inaltérables

À l’abri de l’écorce gelée des ténèbres,

Des pétales de feu qui renaissent de tous les drames,

Des soleils de sève brûlants d’éternité.

 

 

ANTIDOTE

Et toi tu vis en parallèle

Nous sommes rescapés de la même tornade

Tu me lis entre les étoiles

Tu détiens le secret de l’antidote à ma folie

Je suis ta folie

C’est tout sauf de l’amour,

C’est le Tout, c’est l’Amour,

Tu m’attends

Mais tu ne le sais pas.

 

 

 

 

PRÉSENCES

Un chien et son maître jouent à attraper des nuages de neige.

Le chien sourit.

Son pelage s’ébroue au soleil...

Cette épaisse fourrure de douceur qui enveloppe son cœur dévoué...

Les deux êtres échangent des regards complices

Sous un ciel orange teinté d’éternité.

Bientôt tous deux seront évadés

Dans le monde pâle des fantômes,

C’est comme si c’était déjà fait...

Et dans l’air empli d’un soudain parfum d’insouciance,

Un jour un enfant passera et se souviendra de leur présence.

 

 

AUBE EN GRAINS

Quelques grains de soleil

Broient tous les crépuscules

L’aube renaît radieuse

Plus forte que jamais

Comme un café brûlant

Exhalant les parfums

Des souvenirs d’été.

 

 

ARDOISE DE VIE

Ce qui compte au final,

Ce sont tous ces instants où l'on a vécu à en mourir d’extase,

Où l'on a aimé à en détester l'amour,

Où l'on a bu à en assoiffer l'océan,

Où l'on a respiré à en avaler les nuages,

Où l'on a espéré à en assécher l'espoir,

Où l'on a vibré à en provoquer des séismes,

Où on a savouré à s'en brûler les papilles,

Où l’on a été généreux à s’en oublier soi-même,

Où l’on a ri en s’en décrocher des larmes,

Où l’on a contemplé à s’en user les yeux,

Où l'on a rêvé à en faire naître des mirages.

Tout le reste,

On peut l'effacer :

C'était du remplissage.

 

 

DRAPS BRÛLANTS DE NUIT

Laisse-moi avancer dans les draps brûlants de la nuit,

J’ai un compte à régler avec la mort

Je dois vivre mille vies

Et je cueillerai ces mille sourires aux frontières de l’insomnie,

Je savourerai encore

Ces pistils d’extase et ces regards de lumière,

Ces cœurs en cendre...

Comprends-moi roi des nuits...

J’ai un compte à régler avec la vie.

 

 

APOCALYPSE

Tu verras elle sera belle notre apocalypse,

Vois, le ciel déjà a mis son costume d'or pour la prochaine éclipse, 

Les clématites s'embrasent,

L'eau se pare de feu,

Oublie les nuages qui menacent, ignore-les, c'est mieux.

Tu verras elle sera belle notre apocalypse, 

Elle sera comme il est impossible de l'imaginer,

Teintée de parme et de mystère, d'étoiles, de mille délices,

Fleurie de mille fleurs dernières

S'ouvrant devant la Voie lactée...

Elle sera lumineuse comme nos regards

Embrasés d'or et de violine à l'approche du dernier soir,

Elle sera sublime comme l'ultime amour

Celui qui offre face au néant sa dernière lueur de jour,

Elle sera ce mélange de soir mauve et de feu doré,

Ce soleil qui nous sourira avant de s'évaporer,

Elle sera cette fusion de nous deux

Face au tout, face au néant, notre plus bel Adieu.

 

 

STEPPES DE LUMIERE 

Ce matin j’ai décidé d'ouvrir la porte de l’infini,

J’aperçois au loin des steppes parsemées d’étoiles,

Le temps a disparu ou peut-être est-il fondu à l’existence-même, 

La vie semble avoir épousé à la fois l’ombre et la lumière. 

C’est comme si le bien et le mal vivaient en harmonie

Dans une contrée étrange située hors référentiel, 

Dans cette évidence de lumière qui se pose au sommet des collines. 

C’est cette impression étrange de renaître à la vérité, 

La vérité immense et impalpable, 

Celle du silence qui dit toute la beauté 

Du visage de l’Espoir qui luit et règne sur le chaos.

 

Parme Ceriset a grandi à Lyon où, malgré une maladie rare qui menaçait ses poumons, elle a eu une enfance heureuse dans une famille aimante. Ses premières années ont été bercées très tôt par la poésie, la peinture, la musique, les excursions, les voyages.  Après des études de médecine, elle a exercé quelques temps en milieu hospitalier mais a dû passer quatre ans sous oxygène, avant d’être sauvée par une greffe des poumons en 2008. Depuis, elle vit une véritable renaissance.

Parme est passionnée de poésie et de littérature. Elle publie régulièrement des textes et poèmes sur son blog la plume Amazone et dans des revues de poésie.  En 2019, plusieurs de ses textes sont parus dans le Capital des Mots, Lichen et l'Ardent Pays. Elle a fait paraître en juin 2019 un recueil de poèmes, N'oublie jamais la saveur de l'aube, qui a fait l'objet d'une belle chronique par Patrick Devaux dans la Cause littéraire, dont elle est devenue rédactrice depuis novembre 2019.

 


Parme Ceriset

recherche Eliette Vialle

janvier-février 2020

 

 

 

Créé le 1 mars 2002

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