Septembre-Octobre 2020

 

 

 

 

La répudiation.

 

Nouvelle inédite d’Éliette Vialle

 

 

 

I

 

C’étaient les vacances. C’était l’insouciance. C’était le bonheur de l’enfance. Et, c’était un dimanche, une journée particulière. …

 

Dès le matin, tout le monde se réunissait pour la toilette dominicale autour de la fontaine qui coulait dans un petit bassin d’eau claire.

Les femmes et les enfants d’abord, puis les hommes, après avoir suspendu aux branches du pommier des petits miroirs achetés quelques sous à la foire, se rasaient en riant.

 

Les poules couraient ça et là ; les chats paressaient sur le timon de la charrette, alanguis par le soleil d’été.

 

Ces images de gaieté sont dans mes souvenirs comme des fragments de lumière éclairant la grisaille du passé.

C’était notre famille, notre vie d’autrefois.

Puis en chœur, nous partions pour la messe…. le chemin suivait les flancs de la montagne sur plusieurs kilomètres, à travers sous-bois ou prairies que coupaient de temps à autre un ruisselet dévalant la pente jusqu’au fond du val.

Rapidement les hommes distançaient les femmes qui qu’occupaient des plus petits, les enfants se regroupaient selon leurs âges et leur capacité à marcher.

Arrivés à l’église, les femmes en retrouvaient d’autres pour bavarder, les hommes s’engouffraient au café d’où ils sortaient de temps en temps pour prendre un air de messe grâce à une petite porte latérale qui leur permettait des allers retours discrets pendant l’office…. Les femmes et les enfants étaient là, sur les bancs attribués aux familles, et, par leur dévotion et l’éclat de leurs voix pures couvraient et faisaient oublier l’attitude « mécréante »de leurs compagnons…Le dimanche était un jour de relâchement bienheureux dans le rude quotidien des paysans.

 

Ensuite femmes et enfants rentraient après avoir acheté le pain blanc du repas et, commençaient alors, l’attente des hommes qui rentreraient gais, chantant et inconscients de l’heure qui avait poussé les aiguilles de l’horloge vers l’après dîner !!

 

La Mère, ma grand-mère - vitupérerait, mais le « Père » - mon grand-père, lui intimerait le silence. Le chef de famille c’était lui !!!

 

 Alors avec le couteau, il signait le pain et en distribuait à chacun.

 

Le repas commençait, servi par les femmes…nous les enfants, mangions à part, les grands s’occupant des plus petits.

C’était un moment de grande liberté et de gaieté, loin des adultes, c’étaient mes vacances !!

 

 

II

 

Mais ce dimanche-là, après le café, le père sortit et lança un appel. La famille était rassemblée dans une courette à l’extérieur de la maison que limitaient  le four à pain et un mur de pierres grises qui  la protégeait du vent, une treille l’ombrageait l’été,  et des fuchsias  en pot apportaient, ça et là, des notes de couleur.

D’énormes blocs volcaniques grossiers étaient disposés de part et d’autre, servant de bancs aux femmes quand elles voulaient coudre ou tricoter.

Le père se jugea sur l’un d’eux et s’en servit de tribune d’où il nous héla.

Les mères rassemblèrent leurs petits en les faisant taire.

Le moment était solennel, le silence s’était établi, tous les visages étaient levés vers l’orateur, les regards étaient curieux, interrogateurs, certains même montraient une certaine inquiétude…j’étais blottie contre ma mère…

 

-          « Je vous ai tous réunis ce dimanche », commença le Père… 

 

C’était un homme petit, sec et autoritaire. Nul n’osait lui tenir tête. Ses paroles étaient nettes et claquaient comme des coups de fouet…il était question de ma jeune tante, la benjamine de leurs douze enfants… elle était comme une grande sœur pour moi…Je n’écoutais pas vraiment… mais le ton se durcit, et je sursautais…

 

-          « Jamais ma fille n’épousera un protestant, jamais ! » hurla mon grand-père…

 

Il y eut une plainte étouffée, et ma jeune tante s’enfuit…

Elle alla se réfugier au fond du four à pain… Et on entendait ses sanglots de désespoir.

Tout le monde baissait les yeux ou la tête, seule, la Mère, ma grand-mère, le regard fou, tenait son poing serré contre sa bouche pour ne pas hurler.

 

« Depuis le XVIe siècle nous sommes catholiques et le resteront… Jamais… Jamais ma fille n’épousera un protestant !!! »

 

Tout le monde se taisait, changés en statue, le regard morne. Seuls les sanglots de ma tante, là-bas au fond du four à pain, nous parvenaient déchirant le silence, lacérant nos cœurs.

 

Le Père descendit de son rocher, le regard dur et rentra sans un mot dans la maison. La mère restait figée, hébétée… Ma tante pleurait toujours dans l’obscurité du four.

 

Nul n’alla la retrouver pour passer un bras consolateur autour de son cou.

Les enfants saisis par la dimension tragique de l’instant, ne songeaient plus à gambader… Chacun hésitait à bouger, puis progressivement les uns s’éloignèrent des autres, pour aller s’asseoir, méditatifs chacun dans un coin, mais encore proches comme si tous étaient liés par un fil invisible : le lien familial, une sorte de toile d’araignée où, au centre, était le Père, et la « parole » du Père.

 

L’après-midi se passa ainsi dans le silence… non loin les uns des autres, nul n’osa ou ne put parler.

 

Ma tante, sortie de son refuge, s’était effondrée sur un billot de bois, le visage défait, les mains crispées sur sa robe des dimanches, cette jolie robe fleurie que j’avais choisie avec elle à la foire.

 

Plus de rires, plus de joyeuses interpellations, même les enfants craignaient de jouer comme à l’ordinaire.

Finie la légèreté, la gaité de mes vacances.

 

Je m’étais approchée de ma tante, mais elle ne me voyait pas.

 

Une sourde colère m’envahit, au nom de quel principe, que je jugeais, du haut de mes dix ans, totalement absurde et dépassé, le Père avait-il brisé notre insouciance dominicale, notre innocence d’enfants ?

Mais je me sentis coupable de ses pensées rebelles et je restais assise silencieuse, m’amusant à tracer des signes sur le sable et les effacer ensuite d’un coup de pied rageur.

 

Ma jeune tante avançait en âge, et n’était toujours pas mariée ; il y avait peu de prétendants à l’entour, tous les hommes partaient tenter leur chance à la ville où ils fondaient une famille.

 

Mais ma tante avait rencontré Joseph, de la ferme des Contamines, un ancien camarade d’école, fils unique vivant avec sa vieille mère dans une grande ferme ; c’était un bon parti. Mais il était protestant…Cependant, dans notre village divisé depuis des siècles par cet antagonisme religieux, les mariages mixtes étaient habituels et ne posaient pas de problème ; la règle était que les enfants prissent la religion de la mère.

 

Enfin ce fût l’heure d’abreuver les bêtes, de nourrir poules et cochons. Ce qui se fit dans le silence que même les animaux n’osèrent briser.

La soirée se poursuivit ainsi : chacun muet, enfermé dans son chagrin ou sa colère, nous errions comme des fantômes dans cette ferme auparavant si bruyante de vie…

 

 

 

III

 

Le lendemain, la vie reprit comme à l’habitude. L‘été, dans une ferme, il y a peu de loisirs.

Si les adultes avaient commenté entre eux l’événement, je n’en sus rien. Rien en apparence n’avait changé, étais-je la seule à ressentir cette atmosphère pesante ?

Une sourde colère couvait en moi …

 

Comme tous les matins de la semaine, j’allais jouer avec Jeannot à la ferme Hubert.

Ferme la plus proche de la nôtre. Elle avait été construite entre les deux montagnes ; j’aimais la paix qui l’environnait, la maison d’habitation était située à l’arrière de la ferme, entourée d’un jardinet et du cimetière familial, car les Hubert étaient protestants.

 

Depuis que nous avions été capables de marcher et de parler, nous étions devenus, Jeannot et moi, des camarades de jeu.

Au fil des années et de nos communes lectures, notre complicité se renforçait, et le jardin et le cimetière étaient notre univers.

Les protestants gardent leurs défunts près d’eux, les tombes sont marquées par une simple bordure de ciment, pas de croix, ni de monuments, par de fleurs flétries oubliées depuis des mois par les familles.

C’est une autre appréhension de la vie et de la mort, plus douce, moins tragique.

Tout était paisible, seul le doux bourdonnement des mouches faisait vibrer l’air chaud de l’été. Tour à tour, ces tombes à peine délimitées, devenaient châteaux, maisons, tipis indiens au gré de notre imaginaire.

Heureux morts qui demeuraient près de leurs familles et participaient aux jeux de leurs petits enfants !

Peut-être avais- je senti, malgré mon jeune âge que la scène de la veille marquait un tournant dans ma vie, car je restais immobile, les yeux clos, à écouter le silence, à le savourer. Ce silence inimitable de mes montagnes ardéchoises, un silence rempli de bruits imperceptibles à qui ne les écoute pas…

 

En rentrant à la maison, pour le repas de midi, je vis la famille rassemblée sur le perron autour du Père.

Une sourde angoisse m’assaillit ; je n’étais pourtant pas en retard, mais j’avais dû commettre une faute pour être ainsi accueillie.

Je vis le visage fermé de ma mère, celui dur de mon grand-père.

 

Il prit la parole :

 

« A partir d’aujourd’hui Alicia, tu n’iras plus jouer avec Jean Hubert… » Après un silence, il ajouta : « qu’une nouvelle mésalliance ne se fasse pas dans la famille… Tu m’as entendu Alicia ?  Je ne veux plus que tu ailles avec les Parpaillots ! »

 

Je restai hébétée, le visage levé vers lui, un coup de cravache m’aurait moins surprise et moins fait souffrir.

Mais il tourna le dos, ma mère ne me prit pas par la main et tout le monde rentra dans la grande salle.

 

 

 

IV

 

       Ce dernier incident mis fin pour moi à la saison de l’enfance, à l’insouciance qui avait caractérisé ma vie. Je jetais un œil sombre et critique sur ces adultes cruels qui au nom d’un même Dieu s’infligeraient les uns aux autres de telles souffrances !

 

Je restais donc seule, abandonnée à moi-même.

 

Mes autres cousins et cousines étaient soit trop jeunes, soit trop âgés pour partager mes jeux.

En moi s’élevait, de plus en plus puissant, un vent de révolte.

 

Il y avait chez nous une bible que personne n’ouvrait, car sa lecture était celle des protestants, donc nous était interdite ; je la pris, la recouvris du papier bleu de mes livres d’école, et chaque jour je l’emportais pour la lire en cachette les après diner pendant que j’allais garder les vaches

Ce me fut d’autant plus facile que de nouveaux événements arrivèrent, dont je fus complice.

C’était avec ma jeune tante que je conduisais les vaches à la pâture.

Chaque jour une nouvelle prairie, et, tout en surveillant le paisible troupeau, que gardait, avec plus de vigilance que nous, notre chien berger, nous avions l’habitude de lire, ou de tricoter, tout en bavardant.

 

Ce jour -là, je sortis donc ma bible et en commençais la lecture, un sifflement joyeux retentit ; je vis ma tante se lever et se diriger vers un petit bois de pins avoisinant.

Comme elle tardait à revenir, je m’inquiétais, me levai à mon tour et en avançant vers le bois de pins, j’entendis des gémissements et des sanglots. Je me précipitais…et j’aperçus alors ma jeune tante, le visage enfoui dans les bras de Joseph de la ferme des Contamines.

Ils sursautèrent tous les deux à mon arrivée. Ma tante tourna vers moi un visage bouffi par les pleurs… je compris alors que tout dépendait de moi…

 

-          « Ti-mimi, (c’était le surnom que je lui avais donné étant enfant), ne crains rien, je ne dirais rien, je m’occupe des bêtes… reviens seulement quand il sera l’heure…

 

Et je m’en allai à grandes enjambées…

 

Bien plus tard, elle me rejoignit et vint m’embrasser.

 

-          « Tu ne diras rien, Alicia, c’est vrai ? »

-          « Promis, juré, m’écriai-je en levant la main droite »

 

Ainsi se passa l’été sous le sceau du secret.

 

Je poursuivais donc chaque jour ma lecture interdite et ma tante Marie, dite « Ti-Mimi », retrouvait chaque jour son amour interdit ; j’étais heureuse de favoriser cette alliance infamante, c’était ma résistance à moi.

 

A la ferme, les travaux d’été se déroulaient comme à l’accoutumée, nul n’évoquait le jour funeste où toute notre activité avait été bouleversée. 

 

 

 

V

 

Un grand évènement coupait l’été, c’était la foire au bétail du 15 Août.

Elle avait lieu dans un gros bourg voisin ; on y allait vendre nos fromages, exposer vaches et cochons. C’était un jour de fête qui réjouissait tout le monde.

 

Avec ma tante, mes cousines et cousins, nous sortions nos jolies toilettes.

Arrivées là – bas, nous nous promenions en toute liberté entre les étals  des marchands avec quelques sous en poche, pour acheter des friandises.

 

Mais, le soir venu, quand, femmes et enfants furent rentrés avec le car, les hommes avec la bétaillère ; on constata l’absence de ma tante.

Je dois avouer que je l’avais perdue de vue très tôt dans la matinée, occupée que j’étais à ‘m’amuser avec d’autres fillettes de mon âge, à visiter les portants où étaient accrochés des vêtements, et les bancs où s’étalaient bibelots et bijoux de quatre sous.

 

La Mère, lèvres serrées, rongée par l’inquiétude, vaquait à ses tâches domestiques.

Tout le monde sentait venir le drame.

 

Les hommes rentrèrent très tard, un peu ivres, en raison des nombreux canons de vin rouge offerts et reçus…

 

Le Père tout à coup dégrisé, appela mes oncles et mes cousins, et les envoya quêter des informations dans les autres fermes, surtout chez les protestants ; il alla lui-même, en particulier, chez la mère de Joseph.

 

Les émissaires revinrent effrayés par la nouvelle qu’ils allaient transmettre :

« Joseph et ma jeune tante étaient partis ensemble quelques jours et reviendraient dûment mariés »

 

Je compris qu’ils avaient ourdi tout cela pendant le mois où ils s’étaient retrouvés quotidiennement à la pâture.

 

Les bancs avaient été publiés dans une ville voisine où Joseph avait sa famille, majeurs tous deux, ils s’étaient légalement épousés.

Il n’y avait pas de scandale, sauf dans notre famille où passer outre aux ordres du Père était un acte grave de désobéissance.

 

Je vis le visage de la mère se détendre, tout le monde se réjouissait de cette issue convenable sans toutefois le montrer.

 

Chacun pensait qu’une fois la colère paternelle estompée, Marie et son époux  serait bien accueillis à la maison. Mais c’était compter sans la rage religieuse du Père.

Pour lui c’était un double crime, s’opposer à lui et entrer dans la religion haïe !!!

Certainement la désobéissance était le pire des affronts.

 

Ainsi la semaine suivante, les jeunes époux revirent à la ferme de Joseph, où des travaux avaient été entrepris pour leur offrir un nouveau foyer.

 

La mère s’était installée dans une dépendance à l’arrière, montrant ainsi à tous que sa jeune belle-fille devenait la nouvelle maîtresse de maison.

 

Nous nous réjouîmes tous d’apprendre ces détails, surtout le désir qu’avaient les deux jeunes gens de nous rendre visite.

 

Mais le père ne l’entendait pas ainsi.

 

Le dimanche suivant, après le repas, le Père nous réunit à nouveau.

Plus raide que de coutume, son regard bleu, dur et froid comme l’acier, il monta sue la grosse pierre qui servait de banc, et prit la parole :

 

-          « Je ne reviendrai pas sur l’affront que ma fille, votre sœur m’a fait… mais je déclare solennellement aujourd’hui que Marie n’est plus ma fille… Je la répudie ! Nul ne devra plus jamais prononcer son nom devant moi…Ni la revoir jamais !... Je la répudie ! »

 

Un cri étouffé l’interrompit, c’était la Mère, qui le poing sur la bouche pour étouffer ses sanglots, s’enfuit dans le four à pain.

 

Le Père descendit de son estrade et alla s’enfermer dans l’étable.

 

Nous étions tous anéantis. …

 

Comme pour se mettre à l’unisson de ce jour de colère et de tristesse, le ciel se chargea de nuages noirs, et le tonnerre gronda dans le lointain.

 

 

 

VI.

 

Puis ce fût l’automne.

 

La rentrée des classes fit éclater le noyau familial.

Les grands-parents se retrouvèrent seuls à la ferme avec deux oncles célibataires.

Ma tante n’était plus là pour aider la Mère, qui était devenue froide et silencieuse.

Les autres enfants et les petits enfants avaient regagné leurs cadres de vie habituels.

 

Mais en Moi, un autre orage grondait ; j’étudiais avec fureur l’histoire des religions et l’été suivant, j’annonçais à ma famille ébahie, ma volonté d’abjurer les pompes et ors de la religion catholique pour la foi plus simple de la religion réformée.

Ce ne fut pas un nouveau coup de tonnerre, le Père ne prit pas la parole pour m’enjoindre l’obéissance, il ne dit rien, personne ne sembla relever ce qui paraissait un coup de tête d’adolescente, mais, à la rentrée suivante, je fus mise en pension dans une école religieuse très stricte où je fus traitée comme une renégate.

J’y accumulais jusqu’au bac d‘excellents résultats, mais de mauvaises notes de conduite.

Quoique je fisse c’était toujours mal ; cette vie m’endurcit, j’étais libre dans mes pensées et solitaire au sein de ma famille.

 

Contre l’avis familial, qui m’importait peu, je m’inscrivis en fac de Lettres à Lyon.

Ayant travaillé l’été, pour me payer mes études et nantie d’une bourse, j’affirmais mon indépendance.

 

Lors des journées d’inscription, un grand moment pour moi ; j’aperçus un de mes cousins qui me cherchait parmi les nouveaux étudiants ; lui-même était en Sciences depuis deux ans, il était accompagné d’un grand jeune homme que je ne connaissais pas.

 

-          « Alicia, me dit-il en m’embrassant, devine un peu qui j’ai retrouvé qui s’inscrivait avec moi… ?  Jean Hubert, ton « Jeannot »

 

Je poussai un cri de surprise et dévisageais son compagnon, cherchant à retrouver dans ce visage viril, les traits de mon camarade d’enfance.

Nous nous embrassâmes aussi émus l’un que l’autre.

Des souvenirs longtemps refoulés, revenaient à ma mémoire… le cimetière familial où nous jouions innocents…la fontaine où nous nous éclaboussions d’eau claire, le matin… Puis le grand-père… la répudiation…ma punition.

 

Comme tout avait changé…le Père était mort ? La Mère l’avait suivie peu après. Ma jeune tante avait eu des enfants, elle avait revu la famille qui ne craignait plus l’interdiction paternelle. Je n’étais pas devenue protestante, je penchais alors vers le Bouddhisme…

 

Jean, comme on l’appelait alors, venait m’attendre à la sortie des cours, ou, à mon tour, j’allais le rejoindre à la sortie des siens.

Nous avions retrouvé notre vieille complicité, favorisé par le fait que nous vivions sur le même campus et résidions dans la même cité universitaire.

 

Ainsi Mai 68, nous vit tous les deux, côte à côte, le poing levé, entonnant l’Internationale…

 

 

 

©Éliette Vialle

 

 



Éliette Vialle,

Septembre-octobre 2020

 

 

 

Créé le 1 mars 2002

A visionner avec Internet Explorer