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SALON DE LECTURE - DÉCEMBRE 2016

Martine MORILLON-CARREAU

 

7 poèmes inédits pour Francopolis  

 

Chantal ATELIN  (1).jpg"

Chantal Atelin, Boîte n° 1 (ardoise, plomb, bois, 1996 ; 40 x 25 cm)

 

 

Avant la nuit son silence

le bonheur de quelques mots

– juste ainsi pas autrement –

 

mis ensemble

 

inactuels et neufs une

fenêtre ouverte aux anges équivoques

de l’inachevé

leurs ailes

rongées de lumière et d’ellipses

à l’horizon de la parole

 

(octobre 2016)

 

*

 

 

 

Quels que soient

la route

le passage

le nombre même des sceaux brisés

 

sans fin oui ce cheminement

à travers l’obscur

 

À l’écoute À l’écoute

Quels mots

dans le vent quel

souffle

pour  des choses à se lever

violentes

comme on broncherait sur une

pierre

et

masqués d’ombre et d’énigme

des hommes

dans un grand mouvement de sable

armés de lenteur et d’étoiles

 

À travers l’obscur

jusqu’à l’éclair peut-être

 

Mais après ?

 

 

*

 

 

 

Avant de franchir les portes

de la nuit

mère

maman ma mère il faut à présent –

après

sans mémoire ou brouillée

de tous les nuages

blessures

la vie ses flots cette

mer et houle

de sable ou douleur  – il faut

te reposer

dans le souffle tranquille

la musique

d’une (au hasard des dés jetés) berceuse

la tendresse

du tout petit enfant nouveau-né

qui scintille

étoile

bien plus haute

que l’oubli l’ombre

inconcevables

de la mort

 

15 juin 2016, en sympathie avec Eva-Maria B…

 

*

 

ChantalATELIN-2.jpg

Chantal Atelin, Pli 22 (bois, résine, 2005, 27x 37x 8 cm)

 
 
Une bête

et quelle autre

sinon un chien

dehors dans le noir la nuit qui

se met tout à coup à se plaindre

gémir hurler long

très fort

 

avec ce chien cette bête ou sinon

qui me dira

quoi ou qui

 

et puis ça

s’arrête et puis d’autres

hurlements comme ça

jusqu’au petit matin encore Encore

Et c’est enfin

plus

espacés plus

faibles

comme autant de

sanglots qui s’étouffent

peu à peu Et puis

soudain le vacarme

de la ville vacarme

du jour

sans l’effacer voilant

le secret de la nuit

 

*

 

 

 

On

a peur

 

Des cris coups contre

la porte

Même pas fermée non soudain je me dis

Ou mal (on

a peur on

– comme on peut – raccommode après

les coups toutes

ces brèches)

Secouée la porte

Jusqu’à ce

n’est pas possible

qu’elle

cède

Pas possible Et puis

rien

 

Même plus de porte

Aucune

 

On

marche 

ou maintenant plutôt dans la solitude

moi ou l’autre seulement je

à travers

l’ombre à travers

des chambres une

demeure

de pierre

- elles sont à moi  je le sais oui les reconnais

 

ne les

connais pas les

découvre au fil de

la marche

une à une  – innombrables

on dirait

 

On

je

l’une après l’autre

pousse à présent des portes

et des portes Il n’y a plus personne Et puis

sans fin d’autres portes

Encore

Sculptées très belles À ouvrir sur

une

 

lumière tranquille

de cloître et d’oiseaux

 

Il n’y aura

– non –

plus de peur

mais ce

trésor enfin peut-être

 

à trouver

 

 

*

 

Chantal ATELIN  (3).jpg

Chantal Atelin, Page 8 (marbre de Carrare, 1994 ; 50 x 46 x 41 cm)

 

 

Pleine lune

et blanche elle

parcheminée zébrée toute en

squelettes

calcinés

de branches

noires

Sur le chemin du bois

rides grises un pas crisse

qui s’éloigne

aux neiges roses

de l’aurore

 

Juste pour ceci

qu’on se rappellera

dans le soleil froid l’hiver vide

de midi

Sans univers ni vie

cette pure

lumière

 

Seulement

 

De quel choc quelle
guerre issue
tramée

Filaments premiers de la toile

cosmique

 

*

 

 

 

Comme un couteau

lentement oui la nuit

s’aiguise

dans la chambre

à l’insomnie clairvoyante

des choses

 

Lumineux verts défilent

en chiffres

nombres

les

minutes

les

heures

d’un

cauchemar cadran

sans miséricorde

 

Une

voiture

qui tourne dans la rue

passe

ne s’arrête pas

 

L’image

même en fermant plus fort les yeux

dans le noir l’image

la mémoire

de ton regard

ce jour-là

 

ne s’efface pas

 

*

 

Martine MORILLON-CARREAU

MartineMorillonCareau.jpg

Née à Nantes le 27 mars 1948, elle a travaillé huit ans à la Martinique après une maîtrise de Droit. Revenue dans sa ville natale, elle y a enseigné en tant qu’agrégée de Lettres, en lycée puis à la Faculté de Droit. 

Présidente de la revue Poésie/première, conférencière, primée à différents concours de nouvelles  (en particulier pour Le Voyageur du Wallraf , France-Loisirs, 1990 et pour  Les Papillons, L’Encrier renversé n° 18, 1992, elle a été l’ invitée du Mercredi du Poète en octobre 2010 à Paris puis, en 2015, du Festival International  de Camps-La-Source,  Le Mitan du Chemin, ainsi que des Polypoésies de Limoges. Elle a publié des poèmes et des articles sur la poésie dans de nombreuses revues et anthologies, françaises comme étrangères.

Depuis 1998 elle a fait paraître neuf livres de poésie :

      Dire (1998, Petit Véhicule, Nantes),

      Midis sans ombre (2002, Librairie-Galerie Racine, Paris), Prix Jean-Claude Renard  2003, Grand Prix de la Ville de La Baule), (épuisé) 

      Monstres (2004, Exposition Fantasiarque de Bouin), (épuisé) 

      Le Jardin du porte-plume (2005, Sac à mots) poèmes accompagnés de 8 dessins de Chantal Atelin (épuisé),

      Mais c’est ailleurs toujours (2008, Sac à mots)

      De l’autre côté ce miroir (2011, Sac à mots), 14 poèmes, dont un manuscrit, accompagnant douze photos d’œuvres de Chantal Atelin.

      Poésie l’éclair l’éternité (Sac à mots , 2012) 

      Pierres d’attente (Petit Pavé, 2013)

      Poéclats, Caprice avec des ruines (Éditinter, 2015)

 

Pour en savoir plus :

 http://m.morillon.carreau.free.fr

 

*

 

Chantal ATELIN

Les trois œuvres reproduites ci-dessus ont fait l'objet de poèmes dans  De l'autre côté ce miroir 

      la première est constituée d'une ardoise scarifiée et peinte, enfermée dans une feuille de plomb brûlée, fondue, le tout étant encadré dans du bois noir ;

      la deuxième sculpture est un marbre de Carrare ;

      la troisième une résine peinte.

 

La sculpture reproduite ci-dessous témoigne des récentes recherches de l’artiste :

 

http://www.francopolis.net/images2/ChantalATELIN-4.jpg

Trait 47, acier, 2013. 68 x 60 x 52 cm

Pour faire connaissance avec cette œuvre foisonnante : http://atelin-chantal.fr/

 


Salon de lecture 
Martine MORILLON-CARREAU
recherche Dana Shishmanian 
décembre 2016

 

 

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Créé le 1 mars 2002

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