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Philippe Rousseau, sélection novembre 2010

il se présente à vous


   Brenda et les lacs

Les oiseaux se cachent pour mourir, les humains pour pleurer. Brenda mettait de l'envergure jusque dans ses larmes. Les oiseaux volent sur les cimes, les larmes dévalent sur les pentes tendres. Tout est question de géographie, le haut, le bas, ici, plus loin. Brenda s'arrimait à ses paysages intérieurs d'où seule filtrait une fluidité récurrente. Couler, c'est épancher de l'âme. Alors pour ceux qui sentent que suintent parfois des fondements d'âme dans les yeux des femmes, observer l'émotion de Brenda c'était imaginer des rivières montagneuses avec des reflets de soleil comme des émeraudes au coin des yeux, c'était observer le torrent lacrymal, suite à la fonte des glaces mentales, froideur, pudeur, candeur, pour donner l'impétueuse ardeur où son être se dissolvait, la saveur limpide de l'eau claire.
 

Si les perles sont liquides les colliers peuvent glisser et se fondre sous le menton, comme d’un monticule neigeux, et jusqu'au bas du cou, comme par un sentier de berger. Les colliers constitués de larmes se décrochent comme des entrelacs dans les vallons de chair et viennent grossir l'eau des lacs. Il y avait en elle un appel des lacs, des abords que ses pieds nus foulaient instinctivement, que ses chevilles turbulentes connaissaient pour y avoir fait dévaler des cailloux perdus. Les masses d'eau peuvent être les aimants de l'émotion, le cristal de roche être l'aboutissement symbolique des extases ou des pleurs. Emplir les lacs, pour la montagne, c'est vivre ; les border, c'était pour Brenda vivre plus fort, au bord de ces gouffres où on finirait bien par s'engloutir tant l'aboutissement de la vie est humide, trempé de bleu, glacé de noir. Tous ces gouffres qui dorment en bas des pentes, ces eaux immobiles retenaient son attention, quel serait le volume d'un réceptacle de toutes les larmes de la vie ? Quelle formidable transparence aquatique dans ce filtre-résidu de toutes les émotions ?

 

Mais finir dans ces limbes c'était peut-être aussi pour Brenda la transition vers la liberté dense des poissons. Eux aussi se cachent pour mourir, quand ce n'est pas sur le pont absurde du bateau. Quant à pleurer au fond de l'eau ce n'est plus nécessaire.


* Texte commenté par le Comité Francopolis


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Créé le 1 mars 2002

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