Vos textes publiés ici
après soumission au comité de poésie de francopolis.

ACCUEIL  SALON DE LECTURE  -  FRANCO-SEMAILLES  -  CRÉAPHONIE  -  UNE VIE, UN POÈTE

APHORISMES & BILLETS HUMOUR  -  CONTES & CHANSONS LANGUE EN WEB  -   

 LECTURES CHRONIQUES  -  VUES DE FRANCOPHONIE  -  GUEULE DE MOTS  & LES PIEDS DE MOTS  -

 SUIVRE UN AUTEUR  -  PUBLICATIONS SPÉCIALES  - LIENS &TROUVAILLES  -  ANNONCES

 LISTES DES AUTEURS PUBLIÉS & COMMENTAIRES  -  LES FRANCOPOLIS POÈMES DU FORUM  -


 


  
Claude Sterlin Rozema
, sélection octobre 2015

  il se présente à vous.



  textes soumis au comité de lecture


  1.  Pucellia

cette orchidée hypnotique
prisonnière de l'abîme
qui nous rapproche tous
garde le même âge
que toi Pucellia
toi qui mourras
dans l'attente secrète
d'un soleil à la face de verre
tu rêves
après chaque soupir
tu te contemples
comme une princesse
à travers chaque pétale
qui t'embaume
dommage
l'orchidée que tu as connue
depuis l'enfance
flétrira entre tes doigts
pour te confier son ardeur sexuelle
et toi
tu es figée au temps qui passe
sans t'en rendre compte
et la brise emportera toute ta fierté
stimulant ton énergie
et ta raison de survivre
ô Pucellia qui passe
comme la fleur hors-saison
dans cette contrée brouillée
ne laissant nul souvenir.



**
2.  néant à venir


ce matin
regarde-moi un soleil poitrinaire
infiniment anthropophage
qui tâtonne ma tête
de ses griffes longilignes
ce matin
regarde-moi un ciel fiévreux
empoisonné par tant d'explosions atomiques
qui virevolte et tremble
ce matin
regarde-moi dans l’espace-tout-monde
voulant ouvrir ma panse de carton
cachant mon squelette métallique
pour exposer l'humanoïde fibreux
du néant à venir


***
 
3. transe sauvage

une quelconque insolence
nage de bâbord à tribord
dans mes mots angoissés
toujours en embuscade
dans le mental d'un poète mani-âcre
qui flamboie dans tout mystère poétique
ils s'agitent entre sangs
parfois coagulés
jusqu'à me donner vertige
ils se heurtent
à ma mémoire impure
scellée de paradoxes surprenants
pour prendre ensuite
l'ascenseur extrême de la désécriture
ainsi s'explosent-ils en prose
dans ma gorge restant néanmoins
tunnel béant de la poésie sauvage


****
4 . une certaine quête

où va ce linceul
flottant au vent
sifflant un certain remords
d'un passant égorgé silencieusement
pour son rêve
qui évoque demain
dans l'air charriant l'odeur des meurtris
des enfants aux visages cuivrés
des allumeuses aux seins bastonnés
où vont ces dépouilles étendues
les unes à côté des autres
marquant le prix des martyrs
pour les fosses communes
où vont ces mortels pleurnichards
se hasardant de temps en temps
à perdre leurs dents
sur les pierres de cette route poussiéreuse
conduisant à la petite savane
où un seul diacre dirige
seul conseiller-boucher-schizophrène du suicide
où vont-ils
ces débris cadavériques
en croisades
ces vivants de renom
en rubans noirs


*****

5.  à chaque fois

à l'horizon
des arbres vivants
comme de longs murs
à travers lesquels j'ai retenu
un certain langage tordu
ô le langage des non-dits
depuis la grande insurrection
que les vents ont balayé
à chaque fois
pour que dure le mythe
ô que les mots sont féroces
sous le poids des bruits du monde
grignotant l'instant de chaque chose
j'ai arpenté chaque tronc
pour décrypter l'unique force langagière
afin de sauvegarder l'instant à venir
et c'est la mort
qui me fait don de mille lianes rampantes
que tissent les affres de la vie.


******
6.  encore


encore
des chariots d'ombres
mal alignés
en apesanteur
défilent dans l'espace brûlant
crisse le mal nonchalant des mondes parallèles
encore
la désolation placardée sur les visages fuyants
comme des astres morts
qu'ont peuplés les trous noirs
à l'heure où Maître Minuit
ronfle sous les chanvres entourés d'astéroïdes
encore
des cordes infinies autour de nous
d'autres roues géantes
pour aplanir notre tête polluée
des écrous rouillés
pour nous fixer
comme cheptel vivant
aux nimbes cosmiques
encore
nous sommes quelque chose
de ces cendres qui renaissons
sous forme de statues
faussant l'oubli
encore
nous sommes toujours gitans
marchant vers les pôles qui crépitent
comme des dieux d'un adieu



              
** Textes commentés par le Comité


***

    Auteur suivant : Mary  Doucelle



        

Créé le 1 mars 2002

A visionner avec Internet Explorer