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Dans notre Salon de lecture, honneur ce mois-ci à Thomas Vinau.

  
Des ailes de Lino


Présentation des textes
de la SÉLECTION
DE
NOVEMBRE 2006

n*40

Par  Jean-Marc La Frenière



Francopolis : sélection de novembre 2006



Sans parenthèses

Les mots sont comme ces oiseaux qui apparaissent et disparaissent aux mains du magicien. Chaque page qu'on écrit est un miroir brisé où chacun se reflète. C'est dans l'ensemble qu'apparaît un visage qui n'est jamais le même. Des mots toquent pour entrer avec leurs petits points, leurs pattes en minuscules, une paire de voyelles sur les yeux, un trousseau d'apostrophes comme des clefs de fa, des consonnes en collier au cou d'un paragraphe, des esperluettes en espadrilles. Une parenthèse à l'envers leur sert de hamac. Les grands mots font le pied de grue au bord d'une rature. Les plus petits s'accrochent aux lettres majuscules.

Les mots orphelins, sans parenté, sans parenthèse, Francopolis les accueille. Ils courent sur la page et se font un sang d'encre. Ils avancent avec un sac d'images, à la petite cuillère dans le marc de café, à la louche dans la soupe, à pas de touche dans l'écran, à pas d'os dans la niche des chiens, à pas d'homme dans la maison du cœur. Ils jouent en culotte courte dans un parc à voyelles. Ils se perdent parfois dans les couloirs d'un livre. Ils font des rondes. Ils font des fautes. Ils font des phrases dans le fossé des alphabets. Ils font des ronds dans l'eau et sauter les verrous. Ils s'inventent un chemin dans la neige, un ciel sur la terre. Ils ajoutent un barreau à l'escalier du cœur. Ils réchauffent leurs mains aux voyelles brûlantes. Ils accolent affamés les lettres de la faim aux syllabes du pain.

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Voici les mots des auteurs sélectionnés pour novembre et quelques commentaires du comité de sélection :

Arnaud Delcorte : blue, assez !, rebelle, partir, lumière

Nous avons pris les chemins
A bras le corps
Comme on s'accroche aux jupons
D'une mère
De peur de perdre
La tiédeur de son haleine
Son odeur

Juliette : J'aime ! Un rythme, une vibration qui vient nous chercher, qui appelle loin en nous… On marche, on fait corps avec… Une vraie originalité dans la façon de dire, de ressentir… Ca pulse !
Cécile : Le style reste simple, sans recherche particulière sur la langue mais il y a un rythme, une atmosphère qui se dégage.
Teri : Il y a du style chez cet auteur, une écriture riche, audacieuse par moments, une réelle consistance des mots.
Ali : Beau et audacieux ton épique.
Gertrude : Des images fortes et l'émotion à fleur de peau.



***

Armand Dupuis : Mots jumeaux

n'interrogeons-
nous pas sans cesse
des cicatrices
sans blessures ?

Juliette : J'aime cette forme de poésie simple et brève, où les images viennent questionner nos ombres…
Michel : J'aime ce qui y est dit. Superbe ! Des phrases courtes chargées d'images fortes.
Cécile : Originalité, autant dans la forme que dans le fond. Concision. Âme et corps forment un tout cohérent. Des passages forts. Sait mettre le doigt là où il faut.
Teri : L'idée de petits fragments me séduit, et le style d'écriture s'accommode très bien de cette forme.
Ali : Des évidences quotidiennes que les passants oublient de voir.
Gertrude : Une suite de poèmes courts d'une belle luminosité et qui frisent la perfection. Voilà de la poésie pure et belle ! Un vrai délice à déguster.
Lilas : Je suis séduite par cette concision si suggestive, cet art qui sait choisir et ciseler le détail unique à partir duquel (re)construire tout un monde


***

Archibald Michiels : sans titre, la clef II, un galet

Chacun est unique et pourtant est à lui seul ce que sont tous les autres : une forme reposée, définitive, qui s'offre au flux puisque aussi bien il ne pourra qu'indéfiniment la réaffirmer.

Cécile : Maitrise de l'écriture.
Gertrude : Un galet. Une belle observation et on ne peut s'empêcher de sourire à la lecture de ce galet.
Lilas : Ensemble très agréable : un ton juste ; une saine simplicité, mais apparente seulement car le propos retient l'attention et interroge au-delà des évidences.


***

Lucie Petit : Je pourrais te conter, Lumière d'hiver, Tricot de mots

une feuille
de paix dans
la sacoche
d'un général

Juliette : Il y a une douceur que l'on veut prendre en soi, ou juste regarder, ne pas briser.
Michel : Je pourrais te conter. Beaucoup d'invention, de poésie mêlée… Des passages sublimes comme : « une étoile sur le bout de la langue pour dire un poème à la nuit ». Tricot de mots. De la poésie tout simplement.
Cécile : Un petit côté mystérieux
Gertrude : Une façon originale et qui illumine le quotidien.
Lilas : Belle réussite pleine de charme et de délicatesse.


***

Umar Timol : Poème, Que faites-vous monsieur?

mourir et pourtant vivre

                mourir
a l'inessentiel
                et ne retenir que
                la volupté
l'oubli
et l'amour

Juliette : Il y a une pensée mise en souffle ! Et cette colère contenue qui fuse…
Michel : Poème :Beau texte avec une certaine musique et aussi des mots mis en doublets qui donnent une résonance particulière. Que faites-vous monsieur ? Texte cruel d'un drame que nous connaissons en ce moment dans le monde.
Cécile : On se laisse prendre au jeu.
Teri : Que faites-vous monsieur ? Ce poème donne à réfléchir sans donner de grandiloquentes leçons, l'auteur a compris que la poésie revendicatrice devait poser les questions et non affirmer les réponses.
Gertrude : Poème. Un long poème d'une belle simplicité mais qui décrit bien l'émotion.


***

Aziz Zaômoune : Guignol

J'écoute résigné
L'aube bêlant aux avoines
Sortir ses coqs.

Teri : L'impression d'une poésie qui ne fait que se laisser porter. Une poésie au gré…
Ali : Densité de teneur sémantique ! Des vers bien taillés et bien posés, chaque mot est à sa juste place.
Lilas : L'auteur possède le regard.


***

Au salon de lecture, une agréable découverte : Thomas Vinau.


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octobre 2006
Ali Iken
pour le comité de Francopolis


 

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Créé le 1 mars 2002