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DOM CORRIERAS


création Dom Corrieras


Mirage

C’est un mirage mirobolant
Une idée vaine aux pieds nus
Ce chant nocturne des écorces
Mais tant que je marche mais tant que je marche

Paroles sèches de plus tard
Et des murs verticaux si haut
Combien d’encore malveillants
Mais tant que je vis mais tant que je vis

Sonores leurs pas dans l’herbe
Brisures de paix ces longs regards
Que tout s’enfonce dans le noir
Mais tant que je dors mais tant que je dors

Des cris de toutes parts
Hallucinations béates de l’en-soi
Ne plus savoir celui qui tue
Mais tant que je suis mais tant que je suis

L’ardente providentielle pluie
Où l’on rêvait aux verbes
Ne plus saisir la barre de fer
Mais tant que j’oublie mais tant que j’oublie

Place du marché aux fleurs
Se tiennent les idiots par deux
Comme au bal des jours fictifs
Mais tant que j’irai mais tant que j’irai


***

Ecrivez sur vos cahiers


Ecrivez sur vos cahiers


Quand on aime les femmes
On se sent heureux
D’être sur terre
Dans les chemins creux
Quand on aime les femmes
Forcément le sucre… on aime
Et le gras et le maigre… on aime aussi
Forcément pour aimer… il faut bien vivre

Quand on aime les femmes
On les laisse vivre
Forcément un jour elles s’envolent

C’est pour ça qu’on aime les femmes
C’est peut-être pour ça

Quand on aime les femmes
On aime le soleil et la lune
On aime les fleurs et les chiens
On aime les chats et les pierres
On aime dire n’importe quoi
On aime se réveiller et dormir encore

On aime la guerre et la poésie
On aime la paix et se rendormir
On aime chanter tout seul dans la nuit
On aime se tenir debout et se coucher

Ecrivez sur vos cahiers

Quand on aime les femmes
On se sent heureux
D’être sur terre
Dans les chemins creux
Quand on aime les femmes
Forcément … on aime
L’orage ou le silence… on aime
L’orange et le violet… on aime aussi le noir

Quand on aime les femmes
On finit toujours par s’aimer
On a beau se reluquer dans le miroir
Ce dire qu’on est moche et laid
On finit toujours par s’aimer
Quand on aime les femmes

Quand on aime les femmes
On aime la nuit comme le jour
On aime sentir qu’on respire
On aime se repentir
Et se redire qu’on est vivant
Quand on aime les femmes
Au plat du jour
C’est tous les jours… dimanche
C’est tous les jours… poésie
Quand on aime les femmes

Et ce jour-là… poésie
Quand on aime les femmes
On aimerait bien qu’il dure

Forcément… tout un dimanche
Quand on aime les femmes
Ce jour-là… forcément
On en ferait toute une vie
Et que toute une vie
Quand on aime les femmes
Ne dure qu’un dimanche
Ne dure qu’un seul jour

Ecrivez sur vos cahiers

Quand on aime les femmes
On se sent heureux
D’être sur terre
Dans les chemins creux
Quand on aime les femmes
D’être sur terre
Dans les chemins creux
On se sent heureux
Quand on aime les femmes

Ecrivez sur vos cahiers


***


crissement de mes pas


Un jour on m’a dit
Que mon fils était mort
Mais je le savais déjà.
J’avais marché cette nuit
Dans la colline battue par
Les vents et les étoiles
Me fuyaient toujours devant.
Jamais je n’avais autant
Mesurée la profondeur
Du noir où j’irai
Désormais fouiller
Toute mon âme
Sous le crissement
De mes pas


***


l'aveugle et l'innocent


l’aveu­gle et l’inno­cent se bai­sent

des yeux morts sous les livres fer­més 

éten­dus face con­tre mots 

ils ne disent pas ce que l’on crie 

dans le silence d’ici 

l’attente en sou­ter­rain - le froid qui plan­te 

ils s’arment de feux sau­va­ges et per­sis­tent à croi­re 

aux ver­bia­ges d’un pathé­ti­que désir 

résur­gen­ces ou rêves d’aban­don 

les pre­miè­res feuilles frois­sées 

à l’encon­tre de soi 

sont à tout per­dre pour écri­re 

jusqu’à leur ombre dar­ne 

l’aveu­gle et l’inno­cent se bai­sent

s’arra­chent des pou­lies en berne

déchi­que­tées ven­tres béants

ils ron­gent leurs ongles

d’appé­tits sor­di­des - le froid qui plante

la cruauté des pau­piè­res clo­ses

et l’infi­nie aspi­ra­tion du vide

dans le silence d’ici 

par­tout s’anime le néant

par­ti­cu­les en fiè­vres bou­li­mi­ques

l’ana­to­mie des dou­leur au front

l’aveu­gle et l’inno­cent se bai­sent

con­ju­guent leur pau­vreté

sur des gra­vats d’illu­sions noyées

nous n’aurons pas - le froid qui plante

dans le silence d’ici 

de len­de­mains qui chan­tent



 

        Smoke
      du verbe s’moquer (de soi-même), infinitif imparfait
        (autoportrait)





Textes & Création : Dom Corrieras


ses écrits : poésie -nouvelle et ses coups de coeur
ses peintures - photos ... et plus


Salon de lecture
Francopolis Avril 2010
recherche Gertrude Millaire

Créé le 1 mars 2002

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