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Daniel LEDUC

                                      

GESTEs DU JOUR
extraits

La nature surprend la ville dans ses entrelacements. Toujours
quelques mauvaises herbes seront là, affleurant du bitume.
Je lis dans les pensées des miroirs, lesquels ne réfléchissent que nos propres échos. Réverbérante, la réflexion qui se confronte ; ainsi que se mesure chaque mot, sur chaque ligne, de chaque livre.
La ville est encore à écrire ;
nous n’en finirons
  de calligraphier

       son nom.
Le lierre pourrait creuser la pierre, s’immiscer dans les anfractuosités du mur, dire combien la vie s’agrippe, quel que soit son destin. Ses tiges, au milieu des entrenoeuds, pourraient se cramponner, à la façade du jour. Et de ses fleurs pourraient naître des baies, dont les grappes défieraient les couleurs de la ville. Le lierre pourrait grimper ; tutoyer le soleil.

 
Que faut-il donc, pour aller plus haut ? Sinon
soupeser les nuages ?
Je n’ai de ciel,
que la couleur du vent.

Par le lacis de la vieille ville, les rues sont un cerveau. Circonvolutions / synapses.
Axones / neurones.
J’ai le désir de marcher à perte,
dans les ruelles
aux caniveaux errants ;
imaginer ces milliards de pas
qui ont tracé leur siècle
(et nous descendrons
encore
des squelettes de la terre) ;
marcher dans les empreintes,
pour emprunter les voies
Il n’y a pas de repère non,
hormis l’ombre qui croît.
Le siècle
est un mystère.
 
Entre iris et rétine, j’ai la ville dans les yeux,
aux clartés insomniaques, j’ai la ville dans les yeux.
Les femmes accomplissent
le soulèvement du jour,
ainsi qu’on soulève
la question.
Le temps
N’est plus à perdre,
mais à changer de ciel.
Par delà les contours,
C’est toujours
la ville
qui opère dans les mémoires  toujours.
Le temps est une ville.
Dans un regard  lointain
Le temps
 
Apprenez à connaître ce qu’il y a d’erreurs dans vos doutes. Apprenez donc les multiplications de vos vertiges.
Je sais conter mon enfance
auprès des arbres.
Ce que j’ai vécu,
la ville s’en souvient-elle ?
Et les visages croisés,
où vont-ils aujourd’hui ?
Dans le secret des livres,
la ville compte ses pierres,
une à une,
histoire d’assimiler ses heurs
et ses malheurs,
une à une
compte ses pierres.
Le secret,
C’est dans le nombre
zénith et nadir
abolissant les ombres.
Peut-être y a-t-il
à raconter l’enfance,
alors que le soir
tombe
sur les vagues
ou les flambeaux ?
Agitez donc
une lanterne :
la vie / tourbillonnera  ballerine !
 
 
 
Daniel Leduc
(Gestes du Jour, inédits)
 
Daniel Leduc est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages (poésie, nouvelles, jeunesse) ainsi que de nombreux articles dans les domaines du cinéma, de la musique, des arts, de la littérature. Il a été traduit dans une quinzaine de langues. Pour plus d’informations, on peut se reporter sur Wikipédia, de même que sur son site personnel :
www.harmattan.fr/daniel-leduc

son blog


 
Texte Daniel Leduc

photos  Gertrude Millaire


Salon de lecture
Francopolis mars 2011
recherche Liette Clochelune

Créé le 1 mars 2002

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