tellement peu d’épaisseur
et pourtant
c’est là
et seulement là
qu’il se peut
l’épaisseur
que n’osons pas
nos cœurs
tellement peu
d’épaisseur
on ne le voit pas
pourtant
où si peu
d’épaisseur
tellement
qu’on ne voit pas
tellement peu
d’épaisseur, où il parle
on se tait
tellement peu
d’épaisseur
tellement peu
d’épaisseur on a peur pour lui
|
5.
l’errant
écrire
ceux qui osent
l'errance
sans majuscules
point
final tous ces lieux
fermés
l'aimer étouffe
alors
il pousse un cri
l'errant
brise les murs
et quelque soit la
brèche
il s'y engouffre
s'y perd
hasard
avant les
choses décors où nous
mourrons
tu le
croises un errant
tu n'oses le regarder
mais il n'est pas
errant
simplement
cessé de croire
les regards
et quels que soient
les
lieux où aveugle il avance
quelles que soient les
folies où il accueille la sienne
où il
bouleverse
la nôtre
sais-tu
si près de toi
son visage
un sourire
son visage
une larme
où il sait et
le
tait la folie où tu vis n'y laisse que l'innocence où tu
le crois
errant
|
démesure
elle
voulait
ce que jamais
personne
donner
donner
donner
les sommets
se donner
les prendre
les
surprendre
se
surprendre
aimer
elle
voulait
désirait
que des
mains
mains des lèvres
ses lèvres
tout de son corps
en
retournent
la peau
qu’elle puisse couvrir
le monde
tout entier
celui
à ses
côtés
à
ses côtés
dedans
|
1
les mots au bord des yeux
à
peine vus perdus
demeurent
demeurent demeurent
les mots
au bord
des yeux les yeux au bord du monde
2
les mots
au bord
des yeux les yeux au bord du monde
on se
tait on ne peut
que se taire
disparaître
3
on se
surprend
silence les yeux au bord des yeux
le dedans
de dedans
il
n’est plus de
dedans les yeux au bord des yeux
4
les yeux
au bord
des yeux
aveuglés
libérés
libérés du besoin
d’un bord pour les yeux
5
les yeux
au bord des yeux les yeux au bord du monde on
ne sait plus aveugles que le monde sans bord
sans bord où s’arrêter sans bord où s’agripper
6
alors
alors alors
les yeux
au bord du
monde le monde au bord des yeux
une larme
le monde
où
plus rien n’est le monde
|
©Fabian
Di Maria
Luc
André-Rey
est un
poète de rue, un passeur à travers le monde, en marge du
monde, hors du monde,
dedans dehors soi-même, indiscernable, anonyme. Il laisse tomber
les mots de
ses poches, ne pensant même pas qu’ils puissent être signes
de reconnaissance
pour des promeneurs autres.
Se
définit-il ? Oui, comme un autre…
« Il
ne vit pas l'écriture comme une fin en soi (ni rien d'autre
d'ailleurs.) Il n'a
pas l'ambition de ‘laisser une œuvre’ (il n'a en fait aucune
ambition.). Il va
les mots comme quelques équations mathématiques, comme
ses pas un désert, comme
ses pas nos cités; l'ivresse où la seule chose où
nous sommes vivants : ce qui
est dans l'instant. »
Et
en guise de biographie ? Un autre poème…
il sourit
l’est
content
qu’importe
ce qui arrive
autour de lui sourit
car là
où
il sourit
il n’arrive plus rien le monde est ce qu’il est
il sourit
Ses
« fragments » :
la
rue,
la vérité, le vent, maelstrÖm
éditions,
Bruxelles, 2009.
plasmaphérèses
-
maelstrÖm éditions, Bruxelles, 2012
qui
a
connu la rue -
Arbres à paroles, Maison de la Poésie d’Amay, 2012
fragments
2 -
Arbres à paroles, Maison de la Poésie d’Amay, 2012
A voir
aussi :
Bords
de
monde, de Martine Cornil,
album de
photos et poèmes sous la direction de Luc-André Rey,
maelstrÖm
éditions, Bruxelles, 2012
Plusieurs
sites web (poésie, mathématiques, fractales).
Site
consacré à l'auteur argentin Antonio
Porchia
Le site
progressif de ses « 10
OOO
poèmes »