La mouche et le général
Il y a longtemps, quand
les insecticides n’existaient pas, il y avait un général tout plein de
médailles qui habitait un très beau palais de marbre. Il vivait heureux
jusqu’au jour où une mouche vint lui rendre la vie difficile. C’était la même
mouche-il en était sûr -qui, le matin, le jetait furieux, hors de son
lit ; qui le faisait abandonné son petit déjeuner en se posant sur son
pain ou sur son bol de café ; qui le faisait chuter de son cheval ou
mordre par son chien…C’était une mouche terrible.
Le général se fit
fabriquer une tapette et se mit à pourchasser la petite mouche partout où elle
volait : il la poursuivit avec des échelles, des chaises ou bien en
sautillant pieds joints pour la tuer mais elle se cachait bien. Parfois elle
allait derrière les meubles, parfois elle se suspendait au plafond et souvent
elle se prélassait sur la table de la cuisine.
Certains pensaient déjà
que le pauvre général était devenu complètement fou.
Un jour, il fit appel à
mille soldats ; chacun eut sa tapette et ils investirent le palais du
général ; ils pourchassèrent la mouche partout où elle se posait ;
ils frappaient avec leur tapette sur les murs, sur les meubles, sur la
nourriture mais en vain .Seuls les meubles furent écornés, la nourriture
écrabouillée, les rideaux lacérés et les verres brisés.
Alors le général eut
finalement une idée lumineuse : il fit appel à ses meilleurs artilleurs,
fit venir ses grands canons et des milliers de boulets tout neufs. Il installa
ses unités chacune dans une chambre du palais avec l’ordre de tirer sur tout ce
qui volait même les libellules. Ce n’était qu’à ce moment là que le général
crut pouvoir vivre enfin en paix dans son beau palais .Il s’installa dans son
fauteuil favori, demanda son café et se mit à le déguster à petite gorgée .La
mouche quant à elle ne fut pas autrement dérangée par tout ce branle bas de
combat déclenché par le général ; elle alla même jusqu’à inviter sa
famille à venir s’amuser avec elle dans le grand palais de l’officier.
Le matin, quand le
général ouvrit ses fenêtres pou respirer un bol d’air frais, tout un essaim de
mouches pénétra en force et s’installa sur tous les murs du palais, sur les
plafonds, dans les bouches des canons et sur le nez des artilleurs…Ces
derniers, en bons soldats, exécutèrent les ordres du général et se mirent à
tirer sur les mouches pendant toutes la journée. Les artilleurs ne cessèrent
leur titre qu’après la disparition du dernier mur sur lequel pouvait se poser
encore une mouche.
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Le costume
En
plus de son costume, il s’est taillé une personnalité sur mesure. Il a donné un
grand coup de ciseaux dans l’amour, un grand coup d’épingle dans
l’honnêteté ; puis il a doublé la vérité, boutonné la franchise, cousue le
courage et ravaudé sa vanité. C’est un ainsi qu’il s’est confondu avec son
costume.
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Les melons.
Un roi coupait les
langues de ceux qui parlaient, crevait les yeux de ceux qui regardaient et
coupait les oreilles de ceux qui entendaient. Quand tous les hommes et toutes
les femmes de son royaume furent ainsi ablatis, il ne naquit que des enfants sans langue, sans yeux et sans
oreilles.
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L’homme d’affaire
C’est au moment où il eut
besoin de sa tête qu’il l’a perdue. Il se mit alors à sa recherche toute
affaire cessante. Quand il l’a enfin retrouvée, il avait perdu toutes ses
affaires. Il se demande encore à quoi peut bien servir une tête sans affaire.
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Le rêve de la plume
La plume vole, plane, se
dandine, se lustre ou se déplume avec l’oiseau qui la porte.
Elle est duvet,
penne ou plumule, aigrette, panache ou plumeau..
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Tislit
Un matin Tislit se
réveille et voit l’arc-en-ciel : une grande arche multicolores élevée pour
fêter le retour glorieux des rayons du soleil de leur guerre inlassable cotre
les ténèbres de la nuit. Elle dit à son père :
- Papa, je veux une robe comme
l’arc-en-ciel.
Son père se met à rire et lui
répond comme répondent toujours les grandes personnes à leurs enfants :
- C’est impossible ma fille… et il continue à lui expliquer comme le
font les adultes que l’arc-en-ciel n’est que le reflet de la lumière sur les
petites gouttelettes d’eau suspendues dans l’air et qu’on ne peut donc point en
faire une robe. Quand il demande à sa fille si elle a compris, elle
répond :
- Oui, mais je veux une robe de ce tissu qui couvre le ciel et des
mêmes couleurs.
Tislit n’a d’yeux que pour ce tissu splendide qu’une main invisible a
tendu d’une montagne à l’autre et qui peut faire des robes à toutes les filles
du monde ainsi qu’à leurs poupées.
Bien sûr, l’histoire dit aussi que devant le refus du père, Tislist est
tombée malade et qu’à bout d’arguments, le père décide enfin d’aller chercher
le tissu de l’arc-en-ciel pour sauver sa fille.
Le père va vers les pieds de montagne et demande aux oiseaux de l’aider
à rouler le tissu de l’arc-en-ciel :
- Ma fille Tislit veut une robe avec toutes les couleurs de
l’arc-en-ciel.
Le père commence à rouler les couleurs. Il pousse un gros rouleau bleu
vers le sommet de la montagne et de là chaque oiseau prend avec son bec un
petit pan de la longue traîne qu’ils déposent à la maison de Tislit .Le père de
Tislit et les oiseaux retournent encore vers le pied de la montagne pour
ramasser le jaune, puis le rouge, puis le mauve, puis…Aussitôt toutes les
couleurs ramassées, le père appelle les
tailleurs pour couper une robe à Tislit. Ils se mettent donc au travail et
commencent à couper l’arc-en-ciel avec leurs ciseaux. Mais ces ciseaux ne
coupent rien que du vide .Un vieux tailleur leur dit d’aller chercher les ciseaux du vent, les
rayons de la lune et les aiguilles du soleil pour pouvoir enfin couper,
façonner et coudre une robe à Tislit.
- Mais où trouver tout cela ? demande le père.
- Va les demander à Anzar, fils de la pluie et de l’orage .lui dit le
vieux tailleur.
Le père de Tislit demande alors aux oiseaux de le conduire vers le pays
d’Anzar. Ceux-ci le prennent et le mènent le palais liquide de la pluie et de
l’orage d’où leurs gardiens lancent des éclairs aveuglants et des tonnerres
assourdissants pour éloigner les indésirables.
Le lendemain matin quand les villageois se réveillent ils découvrent
que tout est noir et qu’il continue à faire nuit sur leur village .Lepère de
Tislit a ramassé le bleu du ciel, le vert des arbres et des plantes, le jaune
des blés et l’or du soleil ,le rouge des coquelicot et le rose des fleurs…La
terre est devenue bien triste .Ils se mettent alors à se plaindre :
-Oh ! Qu’allons-nous devenir ? La nature a perdu ses
couleurs…Qu’allons-nous faire ?
Un vieux teinturier leur dit d’aller chez Anzar; il leur rendra toutes
les couleurs de l’arc-en –ciel .Les gens du village demandent aux oiseaux de
les transporter d’urgence vers le palais du fils de la Pluie et de l’Orage .Quand
ils y arrivent, ils trouvent devant eux le père de Tislit. Anzar sort de son
palais et dit :
Que voulez-vous ? Pourquoi êtes-vous venus nous déranger dans
notre quiétude ?
Le père de Tislit parle et dit :
- Ma fille est malade elle risque de mourir si je ne lui fais pas une
robe avec le tissu de l’arc-en-ciel ; je viens te demander les ciseaux du
vent, les fils de la lune et les aiguilles du soleil pour lui coudre sa robe.
Les villageois se mettent alors à crier très fort :
- Non, ne les lui donne pas ! Notre village est plongé dans le noir.
La nature est triste, elle a perdu ses couleurs !
Anzar entre demander conseil à ses parents. La pluie et l’orage sortent
de leur palais et disent aux gens :
- Personne ne peut utiliser les ciseaux du vent, les fils de la lune et
les aiguilles du soleil sauf celui qui épousera Tislit.
Les villageois demandent au père la main de sa fille pour qu’elle
épouse Anzar. Le père répond :
- Ce n’est pas à moi de décider c’est Tislit qui doit dire son
mot !
- Allons demander à Tislit.
Les oiseaux emmènent tout le monde au village. Anzar entre chez Tislit
et lui offre la robe arc-en-ciel. Elle ouvre les yeux et accepte d’épouser son sauveur.
Tislit continue de porter sa robe jusqu’à aujourd’hui et égaye le ciel avec toutes
ses belles couleurs.