Ma belle obscure
Va,
ma belle obscure, je n’ai rien oublié
Va, je te rejoins dans la pseudo-lumière
Les contrastes au-devant des certitudes
Me froissent, par ta faute, les esprits
Le temps d’une demi-aventure amère
Les couleurs embellissant tes faux pas
Et ce qu’annoncent tes belles fesses
La rame du temps qui sur nous passe
Afin d’effacer l’accès à l’abandon
Le sentier vers le reflexe vigoureux
Me rapprochant de ton index positif
Semble accuser un ultime retard
Je me transporte hors de ton temps
Mais je me rattrape à ton foutu plaisir
Accroché aux souvenirs des élans
Maléfiques parades et pétales sournois
Ces couleurs passants entre tes jambes
Narrant le restant des questions communes
J’apporte mon cachet de fou de tribu
Pour cacher tes stridentes présences
Et, tous deux accrochés aux secrets de la toile
Nous ressuscitons l’avenir incertain.
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Sur
les pas de Gala…l’ai suivie
Comme
pour me surprendre
Elle n’aimait sourire
Qu’entre un rêve et un autre
Rappelant à chaque pas
Gala l’énigme
Dans les déserts de Salvatore
Je passais mon temps
A ramasser les mille fleurs
Qui tombaient de son corps
A lécher ses parfumées odeurs
Qui calmaient mes ardeurs
Recréant les élans du partir
Et le désir jamais loin
De l’empreinte de ses pas juvéniles
Combien de fois nous sommes nous séparés
Combien de fois nous nous sommes retrouvés
De tableau en panorama
D’une couleur à une ombre
D’une route à un chemin de fortune
Nous avons repris
Après chaque égarement
Notre marche désirée
Vers son soleil
Vers ma lune
Et jusqu’à ce jour elle revient parfois
De son lointain repos m’embrasser
Me dire qu’elle n’oubliera jamais
Qu’en dehors des toiles de Dali
De tous les différents rêves vécus
C’est le mien de chimérique rêve
Qu’elle a su mieux garder
Et elle sourit avant de me re-quitter
Et je souris
Content de l’aider à exister
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La femme des couleurs chantantes
Comme le magma fuyant de ses toiles
Sort vers autrui doux et conquérant
Elle vous enveloppe vif sous sa coupe
Elle dégèle le sang de vos pas hésitants
Le sourire devant, la crinière au vent
Elle vous lave de vos craintes, vous caresse du regard
Et du bout de sa langue vous délimite
Vous n’êtes plus vous-même : vous faites partie de sa
chanson
Elle fait juste un pas et vous êtes le possible suivant
Sa voix sort habillée, vous endort et vous réveille
Vos yeux vont de son buste au peu de souvenirs
Laissés dans votre mémoire par les couleurs de ses cils
Par le bruit de ses talents et le silence de ses talons
Elle vous plaque, le sourire grandissant, les doigts vous frôlant
Sur place, sans rien dégainer, rien voir, vous demeurez longtemps
Vous comprenez alors ou peut être qu’elle fait corps avec le
moment
Vous êtes une couleur dans sa toile, vous êtes un alibi, un
pion
Je vous le dis, je le sais, avant de piger j’ai mis du temps
J’ai appris qu’avec cette femme mariée au vent
Il faut, avant de foncer sur ses lèvres carmin diaboliques
La sortir à deux mains du tableau, de son univers envoutant
Et se jeter avec elle dans le vide, vers d’autres inconnus instants
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toile de
Juarez Machado
Tout droit sorti d’une toile de Juarez M
Elle vient crescendo
Comme une musique d’Angello B.
Féconder l’espace
En moi monte le désir d’être au centre
Insoucieux
Au milieu de la foule
Elle vient crescendo
Réveiller ma paresse d’intello
Mes sursauts de paysan
Enfouis dans les plis du temps
Elle vient crescendo
Comme la chanson de Dhalma
Envahir mes instants
Plonger dans les entrailles de mes doutes
Elle transforme la rencontre du hasard
En banquet angélique
Béni de tous les Satan
Elle vient crescendo mais sûre de sa frappe
Verser des rivières de vin dans ma soif
Et de l’eau de sa vie sur mes lèvres
Elle vient crescendo
Armée de sourires malins et innocents
Saisir mes craintives prétentions
Elle me prend comme la main ferme
Prend la grappe
Réveille ma torpeur
Et en me faisant danser dans ses pas
Comme le vent prend la feuille mûre
Je deviens une âme ravie de son sort
Elle me fait traverser les portes de l’enfer
Pour m’installer dans le paradis de son corps
Les allusions : Juarez
Machado (peintre Brésilien), Angello Branduardi (artiste
musicien Italien)
et Dhalma, chanson connu
de Tahar Fergani (Algérien)
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Kader Rabia
Kader Rabia est
né en 1955 dans un village de Kabylie, la Crête Rouge.
Après un DEA en littérature comparée à la
Sorbonne et un passage furtif comme enseignant à
l’Université d’Alger, il laisse tout derrière lui pour
devenir barman, puis ouvrier polyvalent dans le Bâtiment en
France. Tout en passant d’un métier à un autre, il n’a
jamais cessé d’écrire, de traduire et de faire le
Nègre. Il déclare devoir son retour à
l’édition et la publication à Internet et, surtout,
à l’insistance de ses amis.
Il
se dit être Né dans un espace où, dès la
naissance, on vous indique le chemin de l'exil, celui des
prophètes et des poètes. (Mot de l'éditeur)
Site Baz'Art Poétique, son blog.
où vous trouverez un peu de sa poésie, ses
écrits :
- Les
chaises
- Il
arrive que...
- Sur
les pas de Gala je la suis, par Kader Rabia
- Notre
village (taddart-nni-nneg), par Muhya / adapt. Kader Rabia
- Le
luth est orphelin, papa, par Kader Rabia
- D'infinis
paysages, par Kader Rabia
- Braises
à bouffer debout, par Kader Rabia
- Des
mots dans le vent, par Kader Rabia
- Septain
46, par Kader Rabia
- La
montagne de Matoub, par Kader Rabia
- J'ai
vu ma mère... par Kader Rabia
- Fais
juste un geste...muse par Kader Rabia
- Pépin
germé dans la boue, par Kader Rabia
publié dans la Librairire
Francopolis
Kader Rabia vient de rejoindre l'équipe Francopolis -
Bienvenue Kader !
Poèmes
: Kader Rabia
Illustration
:
Juarez Machado
Salon de lecture
Francopolis février 2013
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Créé
le
1 mars 2002
A
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