(*)
Victor Saudan, que nous avons
accueilli à plusieurs reprises à cette même rubrique (mars-avril
2020, novembre-décembre 2020, janvier-février 2021, janvier-février 2022,
mars-avril 2023, printemps 2024), et dont nous avons recensé avec
admiration deux de ses recueils (Les intervalles, mai-juin 2021,
et Lieux-dits,
septembre-octobre 2022), est un poète suisse qui écrit au croisement des
langues et des cultures. Ayant un rapport très intime avec l’écriture, il
se réinvente sans cesse, dans la sensibilité immédiate au corps, à
l’objet, à la nature, à l’autre.
« L’écriture
est doublement liée à la perception sensorielle. Elle naît de son
expérience et elle s’en nourrit. Mais en même temps, c’est elle,
l’écriture qui enrichit la perception du monde et de soi-même. Elle
l’approfondit, l’amplifie, la transcende… »
Ce credo, figurant
sur son site, trouve une
illustration poignante dans le poème inédit ci-dessus, écrit sur un lit
de souffrance. Perception intérieure et extérieure alors se complètent et
s’approfondissent l’une l’autre, tandis que l’écriture poétique devient
comme un point d’encrage au centre d’un vide commun : elle s’en
nourrit et le nourrit d’une miraculeuse, intarissable source… qui fait
naître des paroles, tel un tissage subtil.
(D.S.)
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