NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2018
Dominique Zinenberg, Pour
saluer Apollinaire, nouvelles, éditions Unicité, 2019 (à paraître en
janvier).
Pour saluer
Apollinaire offre
en dix nouvelles une lecture de certains poèmes d’Alcools. Parfois il s’agit d’un lien lâche, juste le souffle
d’un exergue ; parfois, en revanche, la nouvelle ne pourrait exister
sans le poème choisi qui la traverse, la nourrit, l’imprègne. Les époques
évoquées sont souvent imprécises et la volonté d’intertextualité très
forte. (…) Dans ces nouvelles de délicates affinités font tenir ensemble
des mondes disjoints et le contemporain ne rend pas anachronique, ici, les
références aux poèmes d’Alcools.
Il faut tout au contraire se dire que le vœu le plus intime de l’auteure
c’est que la liqueur à laquelle il faut revenir impérativement qu’on lise
ou pas ses textes, c’est le retour aux poèmes eux-mêmes et ne pas oublier
la devise du poète enchanteur j’émerveille.
Marilyne
Bertoncini, Sable,
poèmes en édition bilingue, traduction en allemand par Eva-Maria Berg, avec
des œuvres originales de Wanda Mihuleac, éditions Transignum,
printemps 2019 (en souscription auprès de l’auteure et de l’éditrice).
Rio di Maria, Énigmes
du seuil, poèmes et dessins, l’Arbre à paroles, 2018 (152 p., 15 €)
Ces énigmes à double face explorent la nuit et
créent une « maison de lumière » dont « le seuil évoque /
toutes les impossibilités de l’horizon ».
« Rio Di Maria
surprend à bousculer le vide. Il apprivoise l’imprévisible instant auquel
il appartient. L’imagination du poème fleuri de la mine du crayon. » (extrait d’une belle présentation du recueil sur le
site Les plaisirs de Marc Page par Willy
Lefèvre.)
Dossier de poète : Monique W. Labidoire, réalisé
par Hédi Bouraoui, CMC Éditions, Canada Mediterranean Centre,
Toronto, 2018.
Un
livre d’entretiens, témoignages et choix de poèmes qui illustre la carrière
poétique de Monique mais aussi ses engagements, dans l’esprit d’interculturalité
et liberté qui anime le Centre Méditerranéen du Canada créé par le poète et
écrivain Hédi Bouraoui (voir le médaillon qui lui est dédié dans Francopolis
de décembre
2017).
Anthologie
du rêve, par Laurence Bouvet, éditions
Unicité, 2018 (192 p., 13 €).
S’il
fallait justifier la valeur d’une anthologie thématique, on pourrait dire
immédiatement qu’elle démontre la diversité des sensibilités s’exprimant
sur un même sujet. Pourtant, comme l’écrit Laurence Bouvet : “… au fil de
la lecture, une harmonie s’exprime ici qui n’était ni tout à fait
prévisible ni tout à fait voulue en tant qu’intention de lisser toutes les
plumes en présence dans le sens d’une ligne éditoriale donnée.“
Il
revient à présent au lecteur de répondre. C’est lui qui tissera ou non le
fil qui relie les sensibilités ou les écritures qui semblent s’assembler
naturellement. La poésie moderne qui a libéré le langage laisse une part
grande à l’interprétation, à la suggestion. Le lecteur peut alors
interpréter par le filtre de ses émotions passées ce qui fait sens en lui.
Écrire
de la poésie, c’est appréhender avec les mots cette immersion dans l’infini
que possèdent les poètes qui se font veilleurs ou voyants. Si le rêve, de
fait, se situe au-delà de la compréhension, chaque poète de cette
anthologie a su en tout cas exprimer par les mots ce qu’il ne peut
expliquer qu’en laissant couler en lui ses propres intuitions
métaphysiques...
Florence Issac – Michel Carlon, D’un
instant à l’autre. Neuf mois d’amour à cueillir le jour, poèmes à quatre mains, éditions Unicité, 2018
(74 p., 13 €)
« Nous nous sommes
rencontrés sous l'égide des haïkus ou presque. Le salon consacré à l'art
poétique japonais suivait de peu un spectacle de la SGDL, lieu littéraire
de notre premier rendez-vous. Aussitôt, spontanément, il nous a paru
naturel de ponctuer nos échanges de SMS par ces courts poèmes de l'Instant
si reconnaissables. C'était notre façon à nous de résister à l'agitation du
moment, et l'occasion nous était donnée de capturer l'éphémère au lasso des
mots... » (présentation par Michel Carlon)
Michel Carlon,
La vie
m’a-t-elle donné ou lui ai-je pris?, poésie, Échappée belle édition, 2018 (48 p.,
10 €).
Tout commence dans un journal
intime. On note ses impressions, pressé d’immortaliser des instants de vie
qui ont marqué. Les mots se succèdent, la main les guide, le cœur les
enfante. Un évènement peu ordinaire, la naissance d’un amour, la présence
d’un animal familier, le contact rugueux avec les éléments naturels,
l’effort solitaire, un concert, etc. sont autant de sujets d’inspiration.
Puis la forme d’expression se veut autonome, singulière, elle se détache du
journal pour devenir poème. Délivré des scories du commentaire, libéré des
chaînes du récit, le vers s’approprie l’espace de l’imaginaire et construit
ce pont qui le relie au monde réel. Ces scènes croquées au fil des jours et
des nuits sont vécues par chacun d’entre nous. En les découvrant,
souhaitons les vivre une deuxième fois comme une révélation et non plus
comme une éphémère impression.
SEPTEMBRE – OCTOBRE 2018
Otto Ganz,
Technique
du point d’aveugle, préface de Pascal PERROT, éditions du
Cygne, 2018 (76 p., 11 €)
On
est alors pris dans un tourbillon de visions contradictoires comme dans un
train qui s’emballe, avec le rythme régulier des traverses, je vois, je vois...
On s’attend à une décélération, mais c’est plutôt un envol vers la fin,
dans une thématique « joyeuse » mais qui reste grinçante :
on ne la goûte que si l’on est « insensible de naissance », elle
reste « injustement » inaccessible aux lucides. C’est juste,
parce que nécessaire. (Jean Claude Bologne). Sur cet auteur voir sa
page sur le site de l’éditeur.
Ismaël Billy, Amours
sibériennes / Сибирская
любовь, préface de Cécile COULON, Encres de Caroline
FRANÇOIS-RUBINO, éditions du Cygne, 2018 (58 p., 10 €)
Ces
poèmes s’enracinent sur le territoire mythologique de la Sibérie historique
mais également sur l’espace physique total de la Russie actuelle, ce
corps-monde infini qui ne souffre aucune frontière à son rêve d’éternité –
Russie que l’auteur traversât sur dix mille kilomètres par tous moyens de
transport, du transsibérien à l’âne Tchouktche. Voir sa page sur le site de
l’éditeur.
Luminitza
C. Tigirlas, Noyer
au rêve,
préface de Xavier BORDES,
illustration de couverture de Doïna VIERU,
éditions du Cygne, 2018 (74 p., 12 €)
Le
rythme de la poésie est décidé par une lame de fond, les mots remontent,
parfois vertigineusement, à la surface de l’oubli. Ils nomment Faiseuse de vagues, celle qui
souffle sur le feu des trois langues. Nucarul, l’arbre
mythique est témoin volubile de cet autre exil — meurtrissure dans la chair
des vocables maternels. Par-delà la perte, une sève non répertoriée / s’offre aux nouvelles entremises des
mots / sur les calvaires d’une langue personnelle — le
territoire intime de l’être s’éploie vers un autre exorde...
Voir
un groupage de poèmes et un entretien accordé par l'auteure à la revue en
ligne "Terre à
Ciel".
Ce
nouveau recueil est une histoire d'errance. Ou plutôt d'errances. L'errance
dans la ville, et l'errance au désert, dans la ville grouillante, dans le
désert aride. « Entre la ville et la mort » nous fait partager une
déambulation dans une ville, la ville, où la vie parade, mais où la mort
est là, présente, pesante, où les pierres et les visages sont la mémoire
des morts.
Dominique Hecq, Hors
limites, éd. L’Harmattan (Poètes des cinq continents), juillet
2018 (98 p., 12,50 €)
Hors
Limites retrace l'histoire de l'exil d'une femme qui se perd et se retrouve
par l'écriture et en langue étrangère au bout du monde. De mots en mots et
entre eux les limites du dire, franchies successivement entre les rives du
silence et de la parole, l'écriture de cet écrit et ses cris est par
saccades, détentes et rebonds tant l'équilibre entre les langues est aussi
fragile que le pas qui précède chaque regard sur soi. C'est à l'instant de
la venue à l'écriture que l'identité de cette femme errante sera pleinement
dévoilée.
Dominique Hecq est née en Belgique et vit à Melbourne.
Poète, romancière, nouvelliste et traductrice, elle a publié une quinzaine
de titres en langue australienne.
Virginie
Francoeur, Jelly bean, Éditions
Druide, septembre 2018 (Québec)
Portrait d’une génération en mal de
repères, Jelly bean
offre une prose authentique et dénuée d’inhibitions. Grâce à une langue
crue qui invite le lecteur dans une proximité où les sensations sont
exacerbées, Virginie Francoeur propose
ici un roman explosif. À lire absolument les échos critiques sur la page de l’éditeur,
où le livre peut être commander en impression papier et en format
numérique.
L’auteure partage son temps entre
la recherche scientifique, l’enseignement et l’écriture. Doctorante et
chargée de cours en management à l’Université Laval, elle défend avec
ferveur l’importance des arts dans le milieu de la gestion. Elle a publié
deux recueils de poésie (Encres de Chine et Inde mémoire, aux éditions Écrits des forges)
et un essai (Leadership machiavélique). Jelly
bean est son premier roman.
Virginie Francoeur est la fille des poètes Lucien
Francoeur et Claudine Bertrand.
François Minod, Tisser
le dire, Éditions du petit Véhicule,
septembre 2018 (à paraître).
MAI – JUIN 2018
Recueils
L’eau entre
nos doigts, anthologie dirigée par Claudine Bertrand, éditions Henry, juin 2018 (133 p., 14€)
« Plus de cent-vingt poètes ont renoncé à leurs droits d'auteur
pour soutenir l'ONG EAU VIVE
INTERNATIONAL Ces poètes ont mis de côté leur projet d'écriture
personnelle pour nous offrir un texte, un poème, afin de constituer cette
anthologie en guise de réquisitoire, de desideratum, voire d'ultimatum pour
solliciter une prise de conscience universelle au nom de notre eau vitale,
cet or bleu en train de s'épuiser. » (présentation par Claudine Bertrand)
France Burghelle-Ray, L’Aventure
(roman), éditions Unicité, mai 2018 (82 p., 13 €)
« Sur une chaise près de la lucarne, une petite caisse en osier
et, ouvert, sous quelques éclats de verre, un grand cahier rouge. Deux
rubans noirs pendaient de chaque côté et un vieux gilet masquait la page de
droite. Je profitai du moment où Stan examinait les dégâts pour m'emparer
de l'objet et le voir de plus près. Mais je dus auparavant casser un brin
d'osier dans lequel un des deux rubans s'était emmêlé. Tout en laissant
instinctivement un doigt à l'endroit où il était resté ouvert, je refermai
le cahier pour en voir la couverture. Je pus alors lire : "Claire-Été
90". Ce titre ornait le milieu de la page et en haut à droite il y
avait cette phrase : "On vit pour se souvenir un jour." »
Marilyne
Bertoncini, L’Anneau
de Chillida, L’Atelier du Grand Tétras, mai 2018 (80 p., 12 €).
« Imagine un anneau, un très grand
anneau de fer ou d'acier - très grand - pas trop ! - qui tourne
en miroir de lui-même et s'enroule, et que tu parcours, les yeux clos, en
marchant à tâtons. Tu continues d'avancer le long du ruban qui tourne sur
lui-même, et hop, le métal glacé de la vie retourne bruissant comme une
vague, tu continues…Te voici pris dans le mouvement perpétuel de l'anneau
d'éternité qui se trouve, dans mon musée imaginaire, sous le nom de
Chillida. » (4ème de couverture, par l’auteure)
Sanda Voïca, Trajectoire
déroutée, éditions LansKine, juin 2018 (80 p., 14 €)
«
Des traversées – de l’air et du corps. Regarder le temps par-dessus son
épaule ».
Un
texte d'une grande force qui évoque l'absence, le souvenir, mais aussi
l'oubli du corps dans la lumière de l'instant. (voir
ici même dans notre rubrique Salon de lecture).
Françoise
Coulmin, Sans espoir je cède à l’espoir, préface par Jean-Pierre Siméon, La Feuille de
thé, mai 2018 (200 p., 24 €)
Sélection de poèmes et d’extraits de
recueils écrits entre 1983 et 2017.
« On demande au poète d’être poète
jusqu’au bout (…) Or c’est cette probité même qui autorise le lecteur à
céder avec elle, malgré tout et coûte que coûte, à l’espoir. Et de cela,
j’en suis certain, tout lecteur de ses poèmes lui sera in-finiment
reconnaissant. À quoi en effet servirait la poésie, si elle ne refondait
pas en nous, face à la nuit, l’ardeur de vivre ? » (extrait de la préface de Jean-Pierre Siméon).
Ève Lerner, Un
jour, avec des mots simples…, Intervention à
Haute Voix, mai 2018 (72 p., 10 € ; pour contactez l’éditeur : M.
Gérard Faucheux, 5, rue de Jouy
, 92370 Chaville)
« Nous sommes des remparts d’argile
/ et notre âme vacille / et jamais on ne parle de ceux / qui font la
lumière / à partir de rien
J’écris / pour donner de la voix / à ceux
qui l’ont perdue »
Geneviève Huttin, L’Air de Paris. On a volé un poète, éd. L’Antichambre du Préau, mars 2018 (104 p., 15 €)
Ce livre est paru peu de
temps après la disparition de l’écrivaine qui a produit et animé pendant
plusieurs décennies des émissions de littérature à la radio. Quelques
hommages : Le
Monde, France
culture-avril, France
culture-juin, Poezibao.
Rappelons sa brève présence à
Francopolis : janvier
2013.
Gérard Bocholier, Tisons, éd. La Coopérative, février 2018 (112 p., 15€).
La brûlure du
désir et la brûlure de l’absence forment les deux grandes sources
d’inspiration de ce livre placé sous le signe du feu, dont la genèse s’est
étendue sur de longues années. (…)
Nourri de la
lecture des psaumes, comme les précédents livres de l’auteur, ce recueil
s’achève comme un bréviaire d’espérance qui affirme que « La belle
aventure de l’âme/ Ne finit pas ».
Gérard Bocholier, Un Chardon de
bleu pur, avec des peintures de Renaud Allirand, éd. L'Herbe qui tremble, mai 2018 (95 p., 14 €).
« Je ne savais pas ce que c'était / de brûler de sang sous la
neige / d'habiter l'abîme aux miroirs / de nouer le feu à la mer.
J'ai pris en toi flamme inhumaine / source et raison de croire /
sous la chair brune / aux bleuissements divins.
J'ai pris comme un sarment secret / dans tes forêts de bras serrés /
de jambes-fleuves et d'osiers / par étincelles de baisers. »
Sonia Elvireanu, Le
silence d'entre les neiges, préface d'Isabelle Poncet-Rimbaud,
postface de Denis Emorine, éditions L’Harmattan,
mai 2018 (132 p., 14,5 €, collection Accent tonique).
« Recueil de la douleur et de la quête, de la vie encore, de la
recherche "enivrée par l'amour" de l'être aimé disparu dont on
veut garder l'épaisseur. Il faut donner nom aux souvenirs pour que le réel
prenne corps. Il y a dans cette souffrance infinie une certaine douceur que
seul permet l'amour véritable. » (extrait de
la préface)
Patrick
Quillier, Voix
éclatées (de 14 à 18), éd. Fédérop,
mai 2018 (collection Paul Froment, 408 p., 25 €).
« Patrick
Quillier (…) a dû consacrer un grand pan de sa vie à cette épopée dont
l’ampleur, l’intensité et la force poétique confirment que la Grande Guerre
continue d’occuper les consciences. La lecture de ce vaste Monument aux
Morts redonne au fracas des obus, aux cadavres enfouis dans la boue des
tranchées, aux hurlements des blessés, un bouleversant regain d’angoisse et
d’épouvante. » (Frédéric Jacques Temple)
Revues
Friches (Cahiers de Poésie Verte), la revue
animée par Jean-Pierre Thuillat
(voir la présentation sur notre site),
nous incite à rattraper un grand retard de suivi. En guise de brève
rétrospective depuis un an, nous signalons les invités majeurs (Alain
Richer et Pierre Dhainaut au n° 123 de janvier
2017, Jacques Ancet au n° 124 de juin 2017, Patrick Joquel
au n° 125 en octobre 2017, Muriel Carminati et
Philippe Delaveau au n° 126 de mars 2018) et des
chroniques de Dominique Zinenberg à des recueils de Mireille Diaz-Florian
et Dana Shishmanian (au n° 124 de juin 2017). Consulter le sommaire des numéros parus et
commander / s’abonner auprès de Jean-Pierre Thuillat (jeanpierre.thuillat@wanadoo.fr).
Poésie sur Seine publie deux derniers numéros thématiques : Le silence (n° 96 de janvier 2018), Les femmes (n° 97 de mai 2018). Le premier contient aussi un
groupage de poèmes inédits de Nicole Hardouin, et des textes de Bernard Laroche,
Alix Lerman Enriquez, Gérard Mottet,
Max Alhau, Alain Duault, Colette Klein, etc. Le
dernier numéro donne à lire un groupage d’inédits de Martine
Morillon-Carreau, ainsi que des textes d’Antoine de Matharel,
Georges Cathalo, Mireille Podchlebnik, Janine Baude, Monique W. Labidoire, Cécile Oumhani,
Jean-Paul Giraux, Guy Chaty, etc. Signalons une
note de lecture d’Antoine de Matharel au recueil Néant rose de Dana Shishmanian.
Interventions à Haute Voix dédie son numéro 58 (printemps 2018) au Silence… avec la participation des poètes Louis Bertholom, Jean-luc Le Cleac’h, Laurent Bayssière
(par ailleurs coordonnateur du numéro), Marie-Josée Christian, Gérard
Faucheux, Eric Chassefière, Jean-Louis Zaccaron, Guy Chaty, Mireille Podchlebnik, Marilyse Leroux, Sandrine Davin, Basile Rouchin, Patrick Le Divenah,
Rebecca Gruel, Eliane Biedermann, Sylvaine Arabo,
etc.
Comme en poésie, la revue de
Jean-Pierre Lesieur (commander : j.lesieur@orange.fr), toujours au rendez-vous tous les deux
mois, avec une grande richesse et diversité de voix, publie dans son
dernier numéro (juin 2018) des textes d’Antoine Janot, Faustin Sullivan, Ferruccio Brignaro, Jacques Lalliè, Guy Chaty, Claude Albarède,
Ludovic Chaptal, Georges Cathalo, Jean Chatard,
Werner Lambersy, etc..
Dans les notes de lecture de Jean-Pierre Lesieur, une belle mention au recueil
Néant rose de Dana Shishmanian.
Poésie/Première publie dans
sa dernière édition (n° 70 d’avril 2018) un dossier concocté par Edouard
Pons autour des poètes espagnols contemporains David Eloy Rodriguez et José
Maria Gomez Valero, mettant en avant l’idée de la
résistance en poésie ou de la poésie comme résistance. Cette idée s’invite
d’ailleurs comme fil conducteur du numéro, même si non explicite, à travers
l’étude de Martine Morillon-Carreau sur l’œuvre de Monique W. Labidoire,
des textes comme ceux de Pierre Bégat, Bastien
Marin, Patrick Kerlann, ou Ivan de Monbrison, ou
enfin, des notes de lecture (comme celle de Guy Chaty au recueil Néant rose de Dana Shishmanian).
Décharge
nous fait
redécouvrir, dans sa dernière parution trimestrielle (n° 178 sorti en mai
2018), comme un repère indiscutable, l’année poétique 1918 en France (étude
par Jacques Fournier, qui aura une suite au prochain numéro), et nous
introduit dans l’atelier de poètes comme Jan Wagner (Australie), Igor Quézel-Perron, James Sacré, Patrick Dubost, François Teyssandier, Christophe Jubien,
Yann Miralles, Mario Quintanna
(Des voix venues d’ailleurs par FredStaal, qui est aussi le traducteur). La
question essentielle y est toujours présente, celle du rôle voire de
la mission du poète ; ainsi James Sacré interpelle : À quoi tu sers, poème ?, et Mathias
Lair tâche de répondre à Comment
exister en poésie. Enfin, notons dans les chroniques de Jacques Morin
une pertinente lecture du recueil Néant
rose de Dana Shishmanian.
ARPA nous régale dans ses deux dernières parutions avec une poésie à
faire grandir :Gérard Bayo, Michèle Finck,
Yves Lemoine, Michel Dugué, Gilles Lades, le
poète indien Chandak Chatarji,
Sabine Péglion, Mathieu Hilfiger, Roselyne
Sibille, Francis Candelier et autres, plus une étude de Gérard Bocholier sur Gustave Roud
(au n° 122 de février 2018) ; Yves Namur, Peter Härtling,
Jean-Marie Corbusier, Béatrice Marchal, Marie-Anne Bruch, Émeline Houël, Jean-Pierre Farines, etc. (au n° 123 de juin).
Les
cahiers du sens,
édition 2018, lancée au marché de la poésie en juin – nous offre une riche
moisson de voies et de voix poétiques, le thème de cette anthologie
annuelle étant cette fois justement, La
voie / La voix : l’une ne va pas sans l’autre, puisque nous
faisons chemin et vivons de, en, et par la parole. Le Nouvel Athanor, la maison bâtie et portée par Danny-Marc et Jean-Luc
Maxence, nous fait cette poignante confession : « Le trop oublié
Maurice Clavel (1920-1979), professeur de philosophie, écrivain et
journaliste transcendantal, tira l'un de ses derniers ouvrages. La suite
appartient à d'autres. Bientôt, Les Cahiers du Sens pourront adopter cette
belle expression et exprimer alors notre état d'esprit profond après
presque trente ans de parcours passionnés. Dans un ou deux ans, en effet
nous nous tairons par choix, morts ou vivants qu'importe ! Le nous correspond sans conteste à Danny-Marc et à JLM.
De fait, notre publication annuelle n'existerait pas ou n'aurait pas existé
sans son couple de création. Ainsi, le présent numéro 28 pose la double
question capitale de la Voie et de la voix. Son Dossier ne mâche pas ses
mots. Chacun (citons pêle-mêle Maurice Cury,
Gaëtan de Courrèges, Matthieu Conzales. Antoine Fratini, Nicolas Sauvage, Guy Allix, Étienne Orsini,
Jean-François Migaud, Gerard Mottet on Giovanni
Dotoli) et chacune (comme Claire Dumay. Bojenna
Orszulak, Marie-José Christien ou Adeline Germond
ou Viviane Campomar) cherchent la bonne voie, la
voie non barrée. Ils y mettent du ton, de la voix de l'éloquence et surtout
du cœur. du talent poétique. Et j'ajoute que la
liberté de ton est pour eux la pierre d'angle de l'édifice. Oui, la seule
fierté qui nous restera quand nous fermerons les yeux de ces Cahiers, en
pleine nuit on en plein jour. C'est d'avoir su maintenir jeune dans ses
pages son original critérium d’émerveillement que d'aucun
appelle l'amour. »
Événements
Hédi Bouraoui (Université York de Toronto) a été nommé au sein de l’Ordre du
Canada cette année, la veille de la fête nationale du 1er
juillet, «pour sa contribution littéraire et ses théories portant sur les
identités culturelles, en tant que poète, romancier et essayiste» (voir l’article de Paul-François Sylvestre
dans L’Express
du 3/07/2018, avec une brève notice sur l’activité et l’œuvre de Hédi
Bouraoui).
Cette nomination représente une reconnaissance de toute une œuvre et
de l’engagement d’une vie au service des valeurs d’interculturalité et
d’humanité dont le monde d’aujourd’hui a besoin comme de l’air et de l’eau.
Hédi Bouraoui a été invité à Francopolis dans la rubrique Une
vie, un poète de décembre
2017 (article de Monique W. Labidoire et texte inédit du poète).
MARS – AVRIL 2018
Dominique
Zinenberg, L’intimité de l’air. Quintils à la Japonaise
Éditions Encres vives (collection Encres
Blanches, n° 723), 2018 (6,10 €)
« … il
me semble que la poésie tend à allier de façon énigmatique la légèreté à la
gravité. Elle fait un pas de côté par rapport au quotidien, un discret
écart grâce auquel le monde d’ici a quelque chose d’un peu mystérieux qui
se teinte d’une aura de légende ou de spiritualité. Le proche et le
lointain coïncident soudain, si analogies et musicalité, par quelque
secrète voie s’harmonisent en un tout qu’on
nomme "poème" » (extrait de la postface de
l’auteure).
Nicole
Barrière
J’écris dans une gueule de pierres. Poésie, Améditions,
décembre 2017 (124 p., 3,68 €)
Ce livre est une suite de chants pierreux, jeux
de poète interrogeant l’art poétique face aux troubles qu’engendre l’état
du monde : misères, solidarités, voix et silences. Conversations,
néologismes, l’auteur rapporte son chant depuis la rugosité des pierres
jusqu'au poème final de la forêt humaine. (extrait
de la postface)
D’âme semblable. Vingt-quatre stations
d’un voyage d’hiver, Améditions, février 2018 (64 p., 3,48 €).
Écrit d’un seul trait, par grand froid, ce livre
de poésie rappelle la structure du cycle schubertien Winterreise,
en citant à chaque étape les 2 premiers vers des textes appartenant au
poète Wilhelm Müller, pour laisser s’échapper, entre les syncopes des 24
stations du voyage, des effluves « d’âme semblable » : âme individuelle
et âme du monde, psychisme poétique et universel charriant continuellement
nos joies, nos souffrances, nos espérances inassouvies. Une grande
respiration de poésie génuine à l’état pur.
Mattia
Scarpulla, Hallucinations
désirées et origines en fuite, L’Harmattan, mars 2018
(120 p., 14 €)
Dans le rétroviseur des images
étranges, il y a le regard de Scarpulla. Sans
dévisager, il envisage. Soucieux du mirage du jour qui joue des tours, il
préfère mêler au tableau la vérité de la nuit. Il confronte aux réalités
présumées la stupeur de l'onirisme. La langue se goûte comme un baiser.
Ce deuxième recueil en français,
après Journal
des traces (L’Harmattan, 2011),
confirme une voix forte et originale que nous avons accueillie à
Francopolis (groupage d’inédits en juin 2012 ;sélection
d’auteurs de décembre 2012 : présentation
et textes ;
ses ateliers d’écriture et danse au Québec : janvier-février
2018).
Sybelius Esteban,
Du
miel sur les doigts. Poèmes. L’Harmattan,
mars 2018 (74 p., 10,5 €)
Les poèmes d'Esteban Sybelius sont la
trace visible et offerte d'un cheminement intérieur remarquable. Ses
paroles sont à la mesure des vertiges qui s'emparent de quiconque
s'approche de l'intime le plus secret de cœur humain. (Préface de
Gérard Rouzier)
Marie
Volta, L’odyssée de la Baltique. Jacques Flamant Éditions (Collection ambre, 196 p., 18 €)
L'odyssée de mille cinq cents
prisonniers de guerre errant en mai 1945 sur un radeau géant, au cœur des
combats qui transformèrent en tombeau la mer Baltique. Camille Badie, le
grand-père de l'auteur, fut l'un de ces déshérités que leurs gardes
jetèrent sur les flots et rapidement abandonnèrent sans vivres ni eau
potable. Le récit nous entraîne de la région de Perpignan aux rives du Danemark,
en passant par la drôle de guerre dans le Nord de
la France, Aix-la-Chapelle, la Poméranie et l'île de Rügen. Dans un style
imagé où le littéraire le dispute à l'historique, l'écriture par fragments
reconstitue ici le vivant kaléidoscope des événements et des émotions de
cette petite histoire sertie dans la grande. (extraits
de la postface).
Consultez le site de l’écrivaine
et musicienne Marie Volta.
Ce que la Lune dit au jour. 13
poètes québécoises.
Anthologie sous la direction de
Lydia Padellec. Editions
de la Lune Bleue, 2018.
DUOS.
118 jeunes poètes de langue française né(e)s depuis 1970.
Anthologie dirigée par Lydia Padellec,
Editions
de la Lune Bleue, 2018 (revue Bacchanales
n° 59). Pour
commander : s’adresser à l’éditrice (page du site).
JANVIER – FÉVRIER 2018
Par éditeurs
Éditions
du Cygne (collection
Le chant du Cygne)
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Jean-Louis Micallef, Cosmos
(92 p., 12 €)
« Je n’ai pas choisi mon
face à face avec le ciel, il m’est tombé dessus comme un abîme de
clairvoyance. » Avec cette phrase, l’auteur nous incite à nous
tourner vers les étoiles pour toucher à l’infini et à l’intime en
palpant l’impalpable.
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Didier Mény, La
trace des silences (56 p., 10 €)
« Toute
poésie est un duel entre la vie d’une parole et les mots d’une langue.
(…) Des poèmes, on dit qu’on les rassemble en un recueil. Toi qui va lire
ce qui se parle ici, n’oublie pas de venir t’y re-cueillir.
On y attend ton souffle. » (Jean-Philippe Pierron)
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Andreea-Maria
Lemnaru, Nom
de Sang (58 p., 10 €)
Depuis les
steppes brûlantes de charbons, dans les confins d’un monde perdu, Nom de
Sang dit la naissance d’une langue. Ce deuxième recueil est un long poème
cosmogonique, une odyssée de l’être. (…) D’une incantation qui s’élève
dans le champ des cigognes, Andreea-Maria Lemnaru invoque et conjure les
stryges, lie et délie les ombres qui sortent au crépuscule, se taisent à
l’aube – et dansent sur les tombes.
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Éditions Tituli
Jean-Louis Reynier,
Chair & sang (82 p., 12
€)
Jean-Louis Reynier
questionne le mystère poétique, introduisant de la durée dans le hors-temps
au plus près de la réalité sensorielle du rapport sexuel, qui est d'ordre
spirituel : tentative d'extraire la "chair" de la relation, pour
l'écrire ; en correspondance avec le cosmos, le désir de l'Autre et son
assouvissement sont crûment détaillés dans de puissants poèmes à la forme
très aboutie.
Paule Marie Duquesnoy, Le
Fil subtil (74 p., 10 €)
Le monologue du poète inspiré par ce qui l'entoure en ces lieux
habités : la maison aux mille pièces, le jardin aux mille plantes,
environnement riche en objets chargés d'ans et de vivants, auxquels elle
adresse ces mots dans une quête éperdue pour les rejoindre.
Claude Luezior,
Clames. Poèmes à dire (86
p., 12 €)
Écouter l’auteur
lire des poèmes de ce recueil : vidéo.
« Claude Luezior
est à la fois marbre et sculpteur, il incendie ses vaisseaux avec élégance,
parfois à contre-courant mais jamais à contre-cœur, il écrit sur le sable
mouvant de la vie avec joie et douleur : dialogue avec l’ange,
mais aussi dialogue avec ces riens tantôt sublimes, tantôt insalubres.
Gênes de sang au calice de l’offrande. » (extrait de la chronique
que lui dédie Nicole Hardouin dans Traversées, revue littéraire).
Par auteurs
Eric Chassefière
S’achèvent murmurés, éditions Rafael de Surtis (76 p., 17 €)
« Eric Chassefière écrit
au bord de l’abîme, là où le vertige s’impose au sens. Le texte, court, est
un souffle, qui murmure dans l’air d’élévation, dans le questionnement d’un
instant où la nature est partout, ce qui ne pèsera rien. » (extrait de la postface de Paul Sanda)
Échos du vent à ma fenêtre, éditions Alcyone (collection Surya, 68 p., 16 €)
« Ce
nouveau recueil (…) est construit ‘en vitrail’ : une structure
maîtresse sur laquelle viennent s’enchâsser un certain nombre de poèmes
dans lesquels on retrouve sa thématique essentielle : méditation,
descente en sol dans – et par – la nature. Tout bruit d’un silence habité
qui nous mène à une forme de contemplation, d’espace intérieur où tout
respire et se dilate pour notre plus grand bonheur : celui
d’être. » (extrait de la postface de Sylvaine
Arabo)
Dans ce dernier recueil,
aéré en quinze sections, Agnès Adda note et découpe choses communes et
explore apparitions éphémères et ténues, notamment celles des demi-sommeils
et des rêves... Installer son "atelier en apesanteur" engendre
bien des confrontations sauvages ou bienveillantes. Il en résulte
d'étonnants effets de distance et d'éclairage, la curiosité du juste
cadrage, du point de vue adéquat, singulier ou multiple.
Richard Taillefer, Ce
petit trou d'air au fond de la poche, Éditions Prem'Edit (98 p., 12 €).
Terre de vent et
de soleil, la Provence, my Provença,
vit avec lou mistrau.
Au départ, c’est toujours la même chose. Ce petit trou d’air au fond de la
poche. La page blanche. Les fragments d’une vie en quinconce. On sniffe les
flots dorés d’un chaos inéducable. On se raccroche à ce reste de café dans
la tasse. Il y a la peur des mots qui font mal. Peur de ce labyrinthe qui
nous engloutit jusqu’à la moelle. Il faut cogner, cogner toujours plus fort
pour ingurgiter cette colère carnivore.
L’auteur au fil
des pages nous ouvre ses « graffitis du cœur », ses « Poetry Reading On the road ».
France Burghelle Rey, Après la foudre, Bleu
d'encre éditons (Claude
Donnay, 12 €).
Présence à la Foire du Livre de
Bruxelles sur le stand Espace livres & poésie.
Martine Morillon-Carreau, Dans
la chambre de Juliette, roman, éditions Henry
(collection La Vie, comme elle va, 264 p., 12 €)
Lire la présentation
du livre sur le site de l’auteure. Elle sera en signature le lundi 19 mars 2018 au Salon du Livre de Paris,
Porte de Versailles (stand E17 des éditions Henry) de 14h30 à 17h30.
Événements
Dans
le cadre du Printemps des poètes :
- Exposition
des livres d'artiste de Maria Desmée, réalisés en 2017-2018, à la Médiathèque
de Creil, du 1er au 31 mars 2018,
- Exposition
"Bernard Dumerchez,
éditeur, une vie de livres et d'art"
au Musée de l'Oise, du 24 mars au 21 octobre 2018 (à laquelle Maria Desmée participe aussi).
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