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NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2020

 

La maison Échappée belle édition fondée et dirigée par la poétesse et écrivaine Florence Issac fête ses 10 ans ! Félicitations ! Messages, surprises, et dernières parutions, sur son site.

Cette remarquable maison d'édition s'est diversifiée de manière toujours très inspirée (poésie, nouvelles, théâtre, architecture, ...), avec élégance et un esprit d'amitié et de proximité des lecteurs qui transforme le livre en plaisir du partage. Bravo Florence, et merci, pour moi comme auteur (Les poèmes de Lucy, 2014, collection Ouvre-boîtes) et pour le poète suisse Luc-André Rey dont le livre posthume que j'ai fait publier (Palimpsestes, 2016) fait son chemin avec bonheur auprès de lecteurs conquis (voir sur Babelio des extraits et des commentaires, ainsi que sur le blog J’aime lire et écrire). (Dana Shishmanian)

 

Daouda Keita, Celui qui donne. Échappée belle édition (Collection Ouvre-boîtes), décembre 2020 (40 p., 10 €, ePub 3 €)

« Daouda Keita, de sa plume sensuelle, amoureuse, obsessionnelle et répétitive nous convie par un rythme chaloupé qui scande ses mots à écouter son histoire. (…) Le poète clame sans relâche sa reconnaissance éternelle pour tout ce qui lui a été donné. Ses mots nous touchent comme une flèche qui nous atteint directement en plein cœur. Un hymne au courage, à la joie de vivre et une ode à celui qui donne… » (Florence Issac)

Il a décrété le droit humain
Toute vie est une vie
Et aucune vie
N’est supérieure à une autre vie
Ainsi il devient Keita,
Héritier du roi du Mandé
Héritier de tout le Mandé
Qu’il a transformé en empire

 

Poètes en roue libre (40 bis). Anthologie, quatrième trimestre 2020, Volet 5

Cahier n° 40 bis de l'Anthologie 2020. Cinquième volet du quatrième trimestre 2020.

« Le supplément nécessaire du Cahier de l'Anthologie 2020 des poètes en roue libre. Merci à tous nos vaillants auteurs et à nos lecteurs endurants épris de poésie. Le combat contre les forces de la raison raisonnante portant atteinte au merveilleux quotidien continue plus que jamais... Vinceremos! »

« Fêtons, disais-je dans mon introduction au dernier Cahier n°40, la poésie en beauté et ce malgré les roulements obsessionnels de tambours rébarbatifs d'une drôle de guerre sans combattants sinon ses bataillons fantasmatiques de cols blancs furibards avec une fleur mortelle piquée au bout d'une seringue afin de vacciner massivement les populations inconscientes de notre société en état de décomposition avancée... Nietzsche n'avait-t-il pas écrit que pour construire un temple nouveau, il faut détruire l'ancien? » André Chenet

 

Sylvain Josserand, Chroniques. 14 février 2019 - 15 octobre 2020, L’Harmattan (Accent tonique), décembre 2020 (232 p., 20,5 €)

Ce nouveau recueil est une compilation de contes, de chroniques et de témoignages sur l'actualité et/ou sur la banalité du quotidien où l'auteur puise toute son inspiration. Ces textes explorent en filigrane l'absurdité du monde et la finitude de notre civilisation, tout en poussant un grand éclat de rire sur les actions de cet étrange bipède qui se prend pour le roi de la Création. Sylvain Josserand est un humaniste, qui pense toutefois qu'un nouveau paradigme est envisageable avec des femmes et des hommes de bonne volonté qui privilégier aient l'Être à l'Avoir.

 

CeeJay, Materia prima, maelstrom reevolution, le 20 novembre 2020 (48 p., 3 €)

« Je ne me sens plus capable de composer ce livret comme j’ai pu le faire pour les précédents.  Je cherche à me débarrasser de ce témoignage de nos faiblesses et les offrir en pâture à ceux qui auront l’envie de les lire. Ce n’est pas vraiment pour la postérité, mais pour témoigner que l’homme fut parfois bon aussi par contraste à son devenir. Derrière ce testament se cache un monde de matière noire de vie, c’est là que je me rends. »

Lire sur le site de maelstrom reevolution, l’histoire de la composition de ce recueil, en avant-première d’un volume, la veille même de la disparition du poète, racontée par David Giannoni.

 

François Mocaer, Le don du silence est le diamant du vide suivi de Définitions de Dieu Le chant de l'éveil, éditions Unicité, novembre 2020 (76 p., 11 €)

C’est dans le manque
que nous découvrons ce point lumineux
où se fondre pour demeurer dans l’éternité

Prier revient à se dissoudre dans l’écoute
afin de s’ouvrir au non-jugement
qui laisse alors filtrer la lumière

 

Régis Roux, Printemps masqué. Suivi de Tombeau d'un arbre, L’Harmattan (Témoignage poétique), novembre 2020 (76 p., 10,50 €)

Les poèmes de ce recueil seraient comme autant de cartes retournées par un moment inconnu souvent terrible, parfois serein. Le jour suivant ne reconnaît que la lumière en dépit d'empreintes vides. De la sève se demande alors comment dessiner, enflammer de nouveaux contours. Il faut pourtant bien qu'une autre saison permette à la fête la plus intime de revenir. La vie parle et montre des couleurs capables d'enchanter l'orage.

 

Simon-Gabriel Bonnot, La nuit abolie, L’Harmattan (Témoignage poétique), novembre 2020 (144 p., 15 €)

C’est le 5ème recueil publié depuis 2016 (chez le même éditeur) par ce très jeune poète né en 1999.

« Un lyrisme dévolu d'abord à la figuration du monde ; un lyrisme qui s'atténue, se fait plus fragmentaire, évoquant une sorte de « Mal » (celui, inexorable, de vivre à travers l'écrit) - un lyrisme qui s'éprend, pour finir, d'une métrique qui canalise un ordre arbitraire et lui offre des rives. »

 

Hanen Marouani, Le sourire mouillé de pleurs, L’Harmattan, novembre 2020 (92 p., 12 €)

Ce recueil relate une expérience de vie qui met en exergue le combat que chaque homme peut mener pour pousser les limites du possible. Une tentative de tremper l'expression poétisée dans des couleurs de l'amour, de l'humanité, de l'humilité et de la spiritualité. Ainsi, une mise au point sur les rencontres qui ne sont pas toujours souriantes pour ceux qui pratiquaient la vague et l'inspiration

 

Roland Nadaus, Le miroir amnésique, éditions Henry, novembre 2020 (120 p., 12 €)

« J’ai mis très longtemps à (ne jamais) le finir : autobiographie parcellaire et du seul point de vue du poète même engagé des décennies dans la vie publique. Et en pages limitées : faire court c’est le plus difficile chacun le sait. Il faut choisir sans renier. Chaque mot pèse alors plus lourd que la légèreté de ses sons. Qui comptent autant cependant…

Dans ce « miroir amnésique » (titre prêté par le grand poète-moine Gilles Baudry) il y a tant de présences effacées. Tant de présences à peine évoquées et parmi elles de très chères pourtant…

Je vous parle, je te parle sans détours, comme dans « Le Miroir Amnésique ». La Poésie n’est pas mon gagne-pain – mais mon gagne-vie. »

 

Marie Huot, Le nom de ce qui ne dort pas, éditions Al Manar, juin 2020 (56 p., 15 €).

« Le titre que Marie Huot donne à son livre, Le nom de ce qui ne dort pas, aux éditions Al Manar, ne fait pas mystère du sens de la recherche où elle va nous entrainer pas à pas, poème après poème : non seulement de ce qui ne dort pas, mais conséquemment de ce qui empêche la narratrice de dormir.

J’ai voulu prendre la poésie entre mes doigts / l’ai attrapée délicatement/ mais comme la queue du lézard elle s’est coupée en deux / ne laissant dans ma main qu’un petit bout vivant et froid / une chose écailleuse dont je n’avais rien à faire / et qui manquait cruellement à la bête

Mais au terme de ce voyage, qu’y avait-il d’autre à trouver qu’une suite jamais achevée de poèmes, dont il nous revient, lecteur et jouisseur, d’apprécier le charme mélancolique et la délicatesse ? »(extrait de la chronique que lui a dédié Claude Vercey, Décharge, 28 octobre 2020).

 

Louis Zukofsky, « A ». Traduit de l’anglais (États-Unis) par François Dominique et Serge Gavronsky. Éditions Nous, 2020 (792 p., 35 €)

Zukofsky disait de « A » : « ces mots sont ma vie » — il y aura consacré quarante-cinq années de travail.

Œuvre majeure de la modernité américaine, « A » peut être lu à la fois comme un manifeste, le témoignage d’une vie traversée par les espoirs et les désastres du siècle dernier, une quête de l’amitié (Ezra Pound, William Carlos Williams) et un chant d’amour pour sa femme Celia.

Dans « A » se mêlent inextricablement la vie de Louis et de sa famille, les événements historiques du vingtième siècle, la musique, une réflexion morale et politique hantée par la présence textuelle de Marx et Spinoza. Les 24 sections qui composent « A » révèlent une méthode de composition d’une grande audace, qui alterne le vers rimé, le vers libre, le collage, la correspondance, les citations, l’écriture théâtrale, l’écriture musicale… Le modèle prosodique demeure le vers de Shakespeare, son modèle rythmique, l’art de la fugue et du contrepoint de Bach.

 

 

 

JUILLET-OCTOBRE 2020

 

François Minod, Au plus près, éditions Unicité, octobre 2020, avec des monotypes de Catherine Seghers (84 p., 13 €).

« Ce qui ordonne le propos de François Minod reste la capacité pour chaque lecteur de pénétrer dans un univers poétique, où résonne en miroir, un questionnement sur soi et le monde. Ainsi peut-on lire ce recueil avec le sentiment de partager une expérience personnelle, existentielle, que précisément les résistances du langage révèlent. "Le mot du dessous / Des choses / Tapi dans le granite noir / Résiste au dire de l’homme / Et prolonge l’attente / À l’infini / De Dieu" » (extrait de la préface de Mireille Diaz-Florian).

Voir un extrait du recueil dans notre rubrique « Gueule de mots » de ce numéro même.

 

Florence Issac, Les mensonges (nouvelles), éditions Unicité, octobre 2020 (114 p., 13 €).

« Je ne sais si c’est un dieu, un démiurge ou un diable, qui me fit dériver et entrer tout droit dans ce labyrinthe aux confins de l’enfer et du paradis. Pourquoi le fil de ma vie s’est-il déroulé ainsi ? Qu’est-ce qui m’avait amené à ce jour sur le chemin de ma métamorphose ? Peu importe ! Le sentiment d’avoir atteint la lumière m’éblouit chaque jour un peu plus fort. Et l’envie me prend de vous narrer l’histoire telle que je me la rappelle. » (Extrait de la nouvelle "Au parc").

 

France Burghelle Rey, Lieu en trois temps suivi de L'Un contre l'autre : Gegenüber, éditions Unicité, octobre 2020 (242 p., 16 €).

il reste le nectar des émotions passées / comme un vertige je suis / quand tout m'a trahi / au milieu des ruines / avec sur les lèvres mon chant / et les mots qui me restent comme / une dernière rencontre

je veux bâtir cette mémoire / mon monument plus qu'une rose / oubli oblige

 

Eric Chassefière, L’immédiat de vivre. Éditions Sémaphore (collection Arcane), octobre 2020 (144 p., 15 €).

Nous suivons, ici, le poète dans une introspection subtile, traversée par l’esprit tellurique du lieu, les arcanes du paysage arpenté qui nous dévoile « le long ruban de la route, serpentant sur les molles collines, longeant des bras de mer très bleus ».

 

Simon Johannin, Nous sommes maintenant nos êtres chers, édition Allia, octobre 2020 (96 p., 9€)

Simon Johannin renoue dans ses poèmes avec l’univers de ses romans. Alors que les vers courent librement, souvent délestés de leur ponctuation, des émotions intenses traversent la nuit comme des étoiles filantes. Nous sommes maintenant nos êtres chers pose un regard lucide et sensible sur une époque sinistrée où la passion jaillit malgré tout avec éclat.

 

Alda Merini, La folle de la porte à côté, édition Arfuyen, octobre 2020 (16 €)

Traduit de l'italien par Monique Baccelli. Préface de Gérard Pfister 

Alda Merini a vécu toute sa vie avec la folie, « une sereine vie commune avec la folie », dit-elle. « La folie est l’une des choses les plus sacrées qui existent sur terre. C’est un parcours de douleur purificateur, une souffrance comme quintessence de la logique. » Toute sa vie, Alda Merini a vécu dans la marginalité et l’indigence. Clocharde géniale, innocente provocatrice, elle livre dans cette Folle de la porte à côté une autobiographie fantasmée et lucide, follement romanesque et, en dépit de tout, profondément joyeuse. Le long entretien qui suit La folle de la porte à côté permet de comprendre la personnalité complexe et attachante de cette femme délirante et hyperlucide.

 

Marie-Lise CORNEILLE, Clameurs d’encre, éditions Unicité, octobre 2020 (126 p., 13 €).

Dans Clameur d’Encres, Marie-Lise Corneille appelle et rassemble le corps, ses craintes, ses cris, cette terre qui nous le rend, ces cieux confidents où nous abritons nos échéances. Ils nous abreuvent de longue vie. « Le corps est prophétie » nous dit-elle avec confiance. Chez Marie-Lise Corneille, la joie et le manque instruisent et élèvent un désir fervent, cet élan avançant à l’air libre. Matière même du miracle. Étonnement si pur. L’auteure fait jaillir de puissantes et solaires solitudes pour préface à l’espoir. Clameur d’Encres nous livre là, sa maestria, fruit du rare et habile héritier des éthers. Préface d’Anne de COMMINES.

 

Maël Gentgen, Florence, Échappée belle édition (collection Ouvre-Boîtes), octobre 2020 (21 p., 7 €)

Florence est une ville que l'on cueille du bout des doigts comme une fleur fragile. C'est l'endroit de tous mes rêves que j'ai voulu raconter en un poème. Ce recueil est une balade dans cette cité aux mille trésors, un guide de voyage peut-être, en tout cas un texte qui résonne comme une invitation à aller vous perdre dans les galeries d'art à ciel ouvert de la belle Florence.

 

Poésie/première : le numéro 76, septembre 2020

Toujours très riche, ce dernier numéro nous propose : un consistant dossier incluant des textes sur et du poète Serge Wellens, un dossier-hommage à Guy Chaty (voir aussi nos annonces de Mars-avril et Mai-juin, ci-dessous), un article de Bernard Fournier en hommage au poète franco-libanais Salah Stétié, qui nous a quitté en mai cette année à 90 ans, un incitant essai par Gérard Mottet sur poésie et musique, suivi d’un dialogue avec Guy Allix, des articles critiques de Martine Morillon-Carreau, Monique W. Labidoire, Béatrice Marchal, Sonia Elvireanu, Bernard Fournier, Jacqueline Persini, Basile Rouchin, Gérard Mottet, François Teyssandier, des poèmes de Raymond Beyeler, Armel Breus, Marc de Dommartin, Catherine Jarrett, Louis Raoul, Stella Vinitchi Radulescu, Arnaud Vendès etc.

Le 8 juin 2019, Le Cénacle européen francophone a attribué le Prix européen Cassiopée 2019 à la revue Poésie/première pour son travail de diffusion culturelle internationale.

 

Jean-Pierre Vidal, Passage des embellies, édition Arfuyen, septembre 2020 (13 €)

Jean-Pierre Vidal est un écrivain rare et exigeant qui n’a publié en 30 ans que cinq livres, essentiellement en prose :  Feu d’épines (1993), La Fin de l’attente (1995), Du corps à la ligne (2000), Vie sans origine (2003) et Exercice de l’adieu (2018). Ce sixième ouvrage, où se mêlent esquisses autobiographiques, contemplations de la nature et méditations sur l’art, est marqué par le même ton unique, de toute son œuvre fait de pudeur et d’ironie. (…) Constitué de courtes proses, Passage des embellies est construit en 7 parties : Cartes à jouer ; Enfances ; La beauté du parcours ; Mer et désert ; Élans, interruptions ; Cinq poètes et Chant bibliques. Ils déterminent un vaste espace de contemplation qui va de la peinture (Hugo van der Goes, Piero della Francesca, Vermeer, Morandi…) à la littérature (Simone Weil, Paul de Roux, Jules Supervielle…) en passant par le cinéma. L’art est aussi présent que la vie, la fiction aussi vraie que la confidence. Les proses se répondent, s’annulent, créant comme un vertige. La suite intitulée Thanks comprend 23 poèmes. Citons les vers reproduits en 4e de couverture : « Qui fut aimé par la lumière / garde en lui / au plus profond de son ombre / s’il consent à ces ténèbres / garde en lui / préservée par l’ombre même / l’amande de la lumière une ».

Voir aussi une belle chronique du volume par Patrick Corneau.

 

Guy Allix, Les amis l’amour la poésie. CD chansons et poèmes, septembre 2020 (17 €)

Le Cd Les amis, l'amour, la poésie est enfin paru grâce à de nombreux amis justement qui ont souscrit ou ont fait un don rendant ainsi l'aventure possible.  Il se compose d'abord de 12 chansons d'auteurs et de tonalités différents. La plupart des auteurs sont des amis poètes, deux chansons ont été commises par moi-même et j'ai aussi mis en musique un superbe texte de la grande Angèle Vannier (on pourra ainsi dire qu'Angèle aura été chantée par Edith Piaf, Franck Sinatra, Marlène Dietrich et... le tipouet Guy Allix). Cela va de l'humour à la tendresse, de la chanson pour enfants à une chanson de Marie Rouanet au langage très cru qui dénonce le pouvoir de l'argent. On en a ainsi de toutes les couleurs. Et c'est magistralement arrangé et accompagné par l'ami Jean-Michel Bourdier qui tricote de bien jolies notes sur mes petites mélodies. S'ajoutent à cet ensemble huit poèmes de bibi choisis dans... plus de 45 années de publications. (Guy Allix)

Bon de commande sur son blog : http://guyallixpoesie.canalblog.com/archives/2020/08/30/38506099.html

 

Pascal Hérault, L’Appel de la steppe  Échappée belle édition (collection Ouvre-Boîtes), septembre 2020 (67 p., 10 €)

Ce premier recueil de l’écrivain Pascal Hérault (voir la rubrique Terra incognita, dans Francopolis de mars-avril 2020) réunit des poèmes dont la Mongolie est le centre nomade, empire du vent et des chevaux, des loups et des hommes libres. Tour à tour lyrique et épique, L’Appel de la steppe célèbre à la fois une façon de vivre et d’écrire célébrant l’union de la terre et du ciel, des hommes et de la nature.

 

Gérard Bocholier, J’appelle depuis l’enfance, éditions La Coopérative, septembre 2020 (144 p., 16 €)

La première partie, la plus ample, est un hommage rendu par « L’enfant de septembre » aux lieux et aux êtres qui ont bâti sa personnalité.  (…) Dans la deuxième partie, « Qui j’étais », le questionnement se fait plus anxieux au souvenir du douloureux passage de l’enfance à l’adolescence, quand les « rôles » que l’on croit devoir tenir constituent un « théâtre d’illusions » où l’on pourrait se perdre. La vérité du moi à venir se voile et se dévoile en même temps. (…) Les lecteurs de Gérard Bocholier reconnaîtront dans les 33 poèmes de la troisième partie, tous composés de deux quatrains, un prolongement des trois livres de Psaumes qu’il a publiés ces dernières années. Ces « Chants pour la fin » font ainsi figure de préparation à l’entrée dans l’éternité : « Veilleur dans un paysage / De tristesses apaisées / J’avance vers le sommet / D’où tous les morts nous regardent. »

 

Éric Chevillard, Zoologiques, éditions Fata Morgana, septembre 2020 (96 p., 18  €). Collages de Philippe Favier.

Eric Chevillard a fait de ses textes des lieux peuplés de toutes sortes de créatures, bestiaire grouillant de crabes, punaises, hérissons, orang-outans ou, plus récemment, tortues qui font partie de sa panoplie littéraire. Ici, dix-huit cages, comme autant de scènes, et dans chacune un couple d’une espèce différente évoque de banales questions de séduction, de territoire ou de mort… Plongée aussi indiscrète que nécessaire au cœur du zoo, ces dialogues animaux agissent comme loupe et miroir, révèlent autant qu’ils auscultent : nous voici scrutés par un verbe bien vicieux.

 

Agnès Adda, La Filature, éditions Unicité, septembre 2020 (102 p., 13 €).

Dans La Filature, le lecteur reconnaîtra la sensibilité et la recherche des précédents recueils d’Agnès Adda, sa capture au plus près de l’émotion, en détective de la beauté fugace, son lyrisme filé teinté d’ironie et d’autodérision (« Odes aux passages », « L’Écume du retour »). Il retrouvera le dialogue amoureux, parfois irrévérencieux, qu’elle entretient avec les arts visuels (« L’œuvre intime et traversante »). De la fantaisie de la poétesse, ce recueil offre une palette élargie : esthétique sèche des « Brèves de terre et d’eau », art de la controverse et du paradoxe dans la section intitulée « La sève du spleen », veine badine et satirique des « Singeries ».

 

Marie-Josée Christien, Constante de l’arbre, éditions Sauvages, septembre 2020 (78 p., 23,50 €)

Constante de l’arbre réunit les textes écrits sur les arbres par Marie-Josée Christien extraits de ses ouvrages de poésie, auxquels s’ajoute un bonus d’inédits récents. Yann Champeau a patiemment arpenté les chemins forestiers du Finistère pendant quatre saisons et a débusqué et photographié les arbres qui les accompagnent. Poèmes et photographies dialoguent et forment une anthologie qui rend hommage à l’arbre, « symbole du vivant ». Pour tous lecteurs, jeunes et adultes.

 

Sonia Elvireanu, Le chant de la mer à l'ombre du héron cendré, éditions L’Harmattan (collection Accent tonique), septembre 2020 (128 p., 16,50 €)

« Après Le Souffle du Ciel, je vous ai suivie aux pays d'avant les mots. Bercés par le chant de la mer, paysages souvent surréalistes où l'on entend le murmure de l'eau, comme un silence d'avant la naissance. Une grande force intérieure se devine dans votre écriture aérienne, limpide, brève, charnelle, spirituelle. » Marie Faivre (préface).

 

Agnès Adda & Dominique Zinenberg, Quand, dans l’expectative, éditions L’Harmattan (collection Accent tonique), août 2020 (96 p., 12 €)

Quand, dans l'expectative : deux chroniques poétiques qui évoquent l'expérience universelle du confinement au printemps 2020 et qui mettent en scène la solitude, l'angoisse, l'impatience qui préludent à l'acte d'écrire ainsi que l'exaltation de l'écrivain à l'aube d'une œuvre-saison nouvelle. Un troisième volet, Passerelle, propose une confrontation des deux auteurs sur l'écriture poétique et ses masques.

 

Philippe Tancelin, La forêt énigmatique, éditions L’Harmattan (Collection : Poètes des cinq continents), août 2020 (120 p., 14 €)

« Pas de lucidité sans endurance à la torture de l'in-dit de soi. » C'est par cet aphorisme sur la fragilité des conditions de l'exercice poétique que Philippe Tancelin nous invite à la traversée d'une « forêt » d'autant plus « énigmatique », qu'elle questionne ses visiteurs et en premier le poète, sur le sens historique, humain de nos pas à travers une époque soumise au risque de repliement du sujet sur lui-même. La sensibilité du poète affleure ici l'humus de nos sens prisonniers d'une forêt de signes artificiels qui souvent nous égarent tandis que la forêt naturelle éclaire nos doutes.

 

Maria ZakiJacques Herman, Comme l'aimant le fer. Poésie entrecroisée, éditions L’Harmattan (collection Accent tonique), juillet 2020 (120 p., 14 €)

« Dans ce recueil, Maria Zaki et Jacques Herman se livrent à une exploration du sort de l'Homme, leur interrogation au sujet du Sens y est centrale. Est-ce qu'un virus, une pandémie, peuvent faire régresser l'humanité ? Ou bien seulement accentuer les désordres et pertes de sens déjà à l'œuvre avec la mondialisation ? Le dialogue entre ces deux poètes témoigne de cette période d'incertitude exacerbée qui marque l'année 2020. Ce dialogue se structure selon des lignes assurant le passage d'une voix à l'autre dans une continuité faite de ruptures, laissant transparaître quelques figures de différenciation entre femme et homme. » Nicole Barrière

 

Geneviève Deplatière, L'un seul, légendes, éditions Unicité, juillet 2020 (64 p., 13 €).

La poésie de Geneviève Deplatière nous entraîne par des chemins éthérés dans une conversation avec ce qui est à la racine même de l'acte d'écriture : frôler la mort sans y céder jamais, préférer la vie, tenir tête aux évidences, provoquer la rencontre dans la parole poétique ou bien s'en tenir au rêve et marcher. Chaque mot est pesé, chaque vers nous arrête, exigeant que l'on fasse mieux que de passer pour cueillir l'émotion séduisante certes mais volatile comme le sont Les écorces d'écume dans le vent. L'enfance n'est jamais loin, qui expire ses relents de miel et d'acide et Embrasse la lumière toute couronnée de rêves.

 

 

MAI-JUIN 2020

 

 

Revues :

Concerto pour marées et silence, revue. Poésie, n° 13-2020. Chef d’orchestre : Colette Klein

Ce nouveau numéro de la revue annuelle orchestrée par la poète, peintre et comédienne Colette Klein, qui vient de sortir (juin 2020, 225 p., 14 €), est d’une grande intensité poétique. Parmi les poètes contributeurs : Daniel Abel, Anne Catherine Benshelah, Carole Carcillo Mesrobian, Francine Caron, Anne-Cécile Causse, Danièle Corre, Denis Emorine, Asli Erdoğan, Bernard Fournier, Bernard Grasset, Nicole Hardouin, Catherine Jarrett, Claude Luezior, Cécile Oumhani, Michel Passelergue, Ara Alexandre Shishmanian, Jacques Sicard, Frédéric Tison, Hélène Vidal. Et parmi les auteurs chroniqués : Salah Al Hamdani, Eliane Biedermann, Hédi Bouraoui, Werner Lambersy, Martine Morillon-Carreau, Luc Vidal, Monique W. Labidoire.

Un mot spécial pour les deux textes de Guy Chaty qui semblent prémonitoires (pp. 23-24). En voici un extrait : « J’ai une curieuse lacune : laisser les portes ouvertes après mon passage (…). Comment expliquer cette lacune, cette chose pas finie, cette suspension perpétuelle ? Peut-être inconsciemment je ne veux pas que l’on referme, d’une manière définitive, le couvercle de mon cercueil encore ouvert. »

 

Comme en poésie, n° 82 (juin 2020, 4 €), directeur : Jean-Pierre Lesieur

Comme nous tous, la revue continue son chemin, dans et hors confinement : « LE virus de la poésie » n’est pas prêt de faire des ravages… mais il subsiste malgré tout. Parmi les découvertes de ce numéro : Christian Bulting, Marcel Faure, Vincent Cadet, Sylvie Righetti, Ludovic Chaptal, Olivier Bouillon, Charles-Bruno Orlac, Jean-Pierre Nachez, Fabrice Lacroix, Patrick Werstink, Anne Barbusse, Antoine Durin, Eric Bouchery, Alexandra Sache, Paul Konstantin, Chantal Gode Victor, Aline Recoura. Et des inédits de Claude Albarède…

 

Intervention à Haute Voix, n° 61 : Demain, directeur : Gérard Faucheux (mars 2020, 12 €)

Dans ce numéro thématique composé sous la responsabilité de Basile Rouchin, « Demain » s’invite en temps réel, faisant irruption dans « Aujourd’hui » : nombre de textes sonnent comme une anticipation du confinement / déconfinement… et de la mort qui rôde, comme le poème de Guy Chaty que nous reproduisons ci-dessous, avec l’aimable autorisation de l’éditeur.

Demain, je n’y suis jamais allé

je ne connais pas ce pays-là

C’est un piège qu’on me tend

qui m’attend

dans une nuit menaçante

Pourtant j’y entrerai

malgré tout

avec angoisse mais

armé de mes combats victorieux

Quelques tâches de lumière

flottantes

excitent ma curiosité

Guy Chaty (p. 29)

Parmi les autres poètes contributeurs : Stéphane Amiot, Laurent Bayssière, Eliane Biedermann, Ferruccio Brugnaro, Georges Cathalo, Eric Chassefère, Gérard Faucheux, Béatrice Gaudy, Bruno Lomenech, Patrice Maltaverne, Jacqueline Persini, Ivan Pozzoni, Jean-Louis Zaccaron. Dans les notes de lectures, à signaler celles de Laurent Bayssière (dont une belle et pertinente lecture du recueil Le fruit obscur de Dana Shishmanian, éditions du Cygne  2017).

 

Poésie/première, n° 75.

La revue dirigée par Martine Morillon-Carreau publie dans ce dernier numéro quelques passionnants dossiers, notamment sur : poésie et philosophie (essai de Gérard Mottet et entretien avec Martine Morillon-Carreau), la traduction de poésie (Jacques Ancet), le poète espagnol Karmelo C. Iribarren (avec une riche sélection de textes en édition bilingue), le poète allemand Jan Wagner (avec quatre poèmes du volume Australien), Malcolm de Chazal, les éditions SOC&FOC (entretiens de Jacqueline Persini). Dans la section Poésie plurielle, nous remarquons parmi les contributeurs : Kamel Bencheikh, Dominique Bergougnoux, Gauthier Blasco, David Brême, Virginie Brousse, Alain Flayac, Nicolas Gonzales, Nicolas Jaen, Cathy Jurado, Fabien Marquet, Ivan de Monbrison, Béatrice Pailler, Guy Pique, Stéphane Rosellier, Alexandra Sashe-Seekirchner, Moustapha Seck, Jean-Philippe Sedikhi, Hélène Sevestre, Ara Alexandre Shishmanian, Marc Soulier, Laurent Thines, Arnaud Vendès. Parmi les auteurs chroniqués : Claude Cailleau, Francine Caron, Kenneth White, Shizue Ogawa, Bruno Siboni, Eric Dubois, Doina Ioanid, Jacques Ancet, Sylvie Biriouk, Colette Klein.

 

Recueils :

Nathan Katz, La Petite Chambre qui donnait sur la potence. Traduit de l'allemand par Jean-Louis Spieser. Préfaces de Yolande Siebert et Jean-Paul Sorg. Éditions Arfuyen, juin 2020 (Coll. Les Vies Imaginaires, 168 p., 16 €).

C’est en juin 1915 que Nathan Katz est interné au camp de prisonniers de Nijni-Novgorod. Comme Etty Hillesum au camp de Westerbork, il écrit ce qu’il voit. Les paysages grandioses de la plaine russe en hiver. Mais aussi, sous forme de courtes nouvelles, des portraits : un camarade de détention, une infirmière… Cela aurait pu n’être que le témoignage d’un soldat prisonnier de guerre en Russie de juin 1915 à août 1916. Mais c’est le premier livre de Nathan Katz et il préfigure déjà toute son œuvre.

 

Marie-Claire Bancquart, De l’improbable, suivi de MO(R)T. Éditions Arfuyen, mars 2020 (Coll. Les Cahiers d'Arfuyen, 104 p., 11 €).

C’est Marie-Claire Bancquart elle-même qui a voulu ce livre ultime qui regroupe deux textes inédits : MO(R)T, écrit en 2010 sous une forme très singulière dans son œuvre, et De l’improbable, le dernier texte qu’elle a pu elle-même relire. (…) Une écriture dédaigneuse de toute facilité lyrique, de toute pose philosophique, mais soucieuse avant tout de la plus grande justesse dans une présence au monde ressentie comme terriblement précaire et démunie.

 

Christophe Schaeffer, Quantique de l'Ombilic. Éditions L'Improbable, mai 2020 (68 p., 14 €).

En cultivant les grains de sable qui enrouent la langue et font dérailler les chaînes de la pensée diurne, Christophe Schaeffer laisse percer de curieuses associations d’intermondes. Œil, langue, ventre, bouche, pieds, mains, le corps se disloque et dérive atomisé dans un océan de signifiants qui travaillent tout seuls. Avec humour ou inspiré par un sens tragique de l’existence, le monde se met à tourner à l’envers, un grand charivari se déploie en cortège délirant qui égare le lecteur et le laisse désorienté face à l’ouvert des impossibles.

 

Benoît Sudreau, Charges. Éditions Tituli, mai 2020 (94 p., 14 €).

La poésie de Benoît Sudreau est difficile mais il en émane une indéniable authenticité, une acuité, un sens du rythme et du détail, qui en font la force. L'expérience du poète y est traduite avec une grande précision rehaussée d'images éloquentes. On sent une grande tension, par excès, peut-être, de sens. On pense aux poèmes d'Octavio Paz. Impression qu'il y a, éclairant ces vers, une sorte de lumière, comme celle de l'été grec.

 

Thomas Pontillo, La nuit des corps. Éditions du Cygne, juin 2020 (58 p., 10 €)

… Thomas Pontillo… réitère ici à son tour, d’une façon minimaliste, le geste et la geste orphiques de traversée de la nuit. Ce diptyque de ténèbres est une initiation à la lumière d’un « autre ciel », un cheminement parsemé d’embûches vers « l’horizon brisé », une ordalie dispensatrice de plus d’une « blessure féconde », une plongée déterminée dans « la grande nuit » pour aller jusqu’au bout, coûte que coûte, du « beau risque de vivre. » De syllabe en syllabe, de mot en mot, de vers en vers, de poème en poème, nous sommes conviés à l’écoute de plus en plus fine, de plus en plus bouleversante, d’un chant secret, celui-là même qui émane de la fragile beauté de notre condition. (Patrick Quillier).

 

Denis Wetterwald, Sur le revers du doute. Éditions du Cygne, mai 2020 (70 p., 11 €).

… la raison de celui qui ose écrire, et qui plus est de la poésie, est de tenter de répondre à la question : que faire de ces mots sans lesquels nous ne sommes pas, nous ne sommes rien ? Le mariage de l’homme et du langage est un mystère que la poésie se doit d’affronter et sa seule raison d’être.

Denis Wetterwald a publié quatre recueils de poésie dont un a été traduit en letton par Gita Grinberga et publié à Riga chez Mansards, des essais sur des écrivains français et des textes de théâtre.

 

Marcel Peltier, Fulgurances. Éditions du Cygne, mai 2020 (52 p., 10 €).

À écrire « court » et à évoquer une sublime grandeur partagée, Marcel ne laisse rien au hasard dans le doigté maîtrisé d’une langue sûre d’elle, mais également sûre de la connivence d’autrui. C’est que la « vraie vie » se suffit à elle-même en très peu de mots. (…) Le poète, on le sait, fait du mieux qu’il peut à jouer à cache-cache avec une science parfaite mais pas entièrement soumise à ses recherches. On frise la recherche fondamentale perpétuellement insatisfaite car en évolution constante. Il n’y a pas de but à atteindre. Il n’y a que l’immense plaisir d’être en quête perpétuelle à vouloir comprendre en se satisfaisant d’une certaine audace. (Patrick Devaux)

 

MARS-AVRIL 2020

 

Des écrivains succombent à l’épidémie

 

Le poète Guy Chaty (membre du cercle Aliénor et de la rédaction de Poésie/première) est décédé du coronavirus le 7 avril : il allait à l’hôpital pour sa dialyse, il a été contaminé sur place par des patients hospitalisés.

Rappelons déjà, avant de lui rendre hommage dans un prochain numéro, sa présence récente avec un groupage consistant d’inédits et un entretien video, dans La levure littéraire, et son entretien du 17 novembre 2017 à l’espace Andrée Chédid,dont est reproduite cette photo. Voir pour ses derniers poèmes parus les annonces ci-dessus (Revues).

 

 

L’écrivain roumain Paul Goma, grande figure de la dissidence anti-communiste en Europe de l’Est (ancien détenu politique à l’époque de la résurrection hongroise de 1956, il a initié début 1977 un manifeste pour les droits de l’homme en Roumanie, en s’associant ainsi au mouvement de intellectuels chèques), est mort du coronavirus à l’hôpital Pitié Salpetrière dans la nuit du 24 au 25 mars. Il était réfugié politique en France depuis plus de 40 ans.

Le communiqué a été fait par la journaliste et écrivaine Mariana Sipos (Radio Europa Liberă).

 

 

Parutions

 

Collection Poésie/Gallimard, février-mars 2020 :

Andrée Chedid, Textes pour un poème suivi de Poèmes pour un texte. Préface de Matthieu Chedid (576 p.)

Ces deux volumes qui rassemblent des recueils parus entre 1949 et 1991 concentrent l'essentiel des thèmes qui font la singularité de sa parole, l'éloge de la vie invincible sur fond d'une lucidité sans compromis quant au tragique de la condition humaine, l'éloge de l'autre et de l'ouvert, la récusation obstinée de tout ce qui clôt et limite le pas et le regard. (…) Cette parution coïncide avec le centième anniversaire de la naissance d'André Chedid.

 

Paul Valet, La parole qui me porte précédé de Lacunes et de Table rase et suivi de Paroles d'assaut. Préface de Sophie Nauleau (224 p.)

«Ses vers sont d'un déchaîné, ses propos d'un sage», dit de lui Cioran évoquant par ailleurs son «lyrisme frénétique». D'une langue drue, jaculatoire ou concentrée dans des aphorismes incisifs, sa poésie sans concession mais qui fuit le nihilisme ou le dépit illustre parfaitement ce courage d'exister que Sophie Nauleau, qui préface notre volume, a choisi pour thème du Printemps des poètes 2020. (Voir dans ce même numéro la rubrique Une vie, un poète).

 

Frédéric Jacques Temple, La Chasse infinie et autres poèmes. Édition de Claude Leroy (368 p.)

Bientôt centenaire, Frédéric Jacques Temple, né en 1921 à Montpellier, est sûrement un des poètes les plus atypiques du siècle qu'il a traversé, indifférent aux modes et avant-gardes successives, gardant obstinément le cap, dans le sillage d'un Cendrars dont il fut proche, d'une poésie de l'ouvert, de la traversée des lieux et des espaces. (…) Ami d'Edmond Charlot, d'Henri Miller, de Lawrence Durrell, de Joseph Delteil, de Pichette ou de Gaston Miron, combattant engagé en 1943 dans la campagne d'Italie, journaliste, homme de radio, voyageur impénitent sur terre et sur mer, de San Francisco à Saint Pétersbourg, de Dublin au désert du Néguev, Temple nourrit son œuvre d'une vie qui est étreinte insatiable du monde.

 

Alicia Gallienne, L’autre moitié du songe m’appartient, Préface et choix de Sophie Nauleau Postface de Guillaume Gallienne (388 p.)

Une découverte saisissante, comme il en arrive rarement. Une jeune femme, morte à vingt ans au matin de Noël il y aura trente ans le 24 décembre 2020, dont les poèmes soudain nous parlent au plus vif, et nous bouleversent par leur sens du tragique et leur rude lumière. Comme en témoignent ces vers qui ne laissent pas indemne : « Cela ira Je n'ai pas peur du noir Et puis il n'y a pas de vautours Dans les étoiles » Alicia Gallienne aura traversé le champ magnétique de la poésie comme l'une de ces sublimes comètes qui, un peu par miracle, illuminent et foudroient.

 

Autres éditions :

Claude Ber, Mues / Moltings (traduction en anglais par Lily Robert-Foley), éditions PURH (146 p., 13 €)

Récit, poème, méditation, Mues brasse immédiat d’une matinée, souvenirs d’enfance, introspection et réflexion méditatives, échos d’un aujourd’hui explosé et disparate. Se ramifiant en rhizome de sensations, d’émotions, de courts circuits temporels et sensibles peuplés de présences, cette traversée d’un moment de vie se penchant sur une vie, où l’expérience du deuil et de la folie côtoie l’intensité de la plénitude et de l’attention au présent, égrène un alphabet commun à tous. L’énergie et la richesse d’une langue, dans ses variations de la prose au poème, entraînent le lecteur dans ces Mues, dont nous sommes faits, et dans une expérience de l’éveil des sens et de la conscience.

 

Ara Alexandre SHISHMANIAN, Les non-êtres imaginaires. Poème dramatique.  Traduit du roumain par Dana et Ara Alexandre Shishmanian, L’Harmattan, mars 2020 (collection Accent tonique, 210 p., 19 €)

« La poésie d’Ara Alexandre Shishmanian n’est précisément située ni dans le temps ni dans l’espace, ce choix lui confère une portée générale, apte à toucher universellement tous ceux qu’interroge notre humaine condition. » (Martine Morillon-Carreau, dans Poésie/première, n° 74, septembre 2019). Voir dans ce même numéro la note de lecture de Monique W. Labidoire et l’essai de Dana Shishmanian.

 

Perrine Le Querrec, Vers Valparaiso. Proses et poésies, éditions Les Carnets du Dessert de Lune (102 p., 16 €)

Perrine Le Querrec, poétesse-iconographe, écrit par chocs, construit une langue et un regard à la poursuite des mots réticents, des silences résistants. L'archive, son étude, sa manipulation, occupe une place essentielle dans son écriture. Elle a reçu en 2016 le prix du premier recueil de poésie de la Fondation Antoine & Marie-Hélène Labbé pour La Patagonie, paru chez le même éditeur (voir aussi d’autres parutions, actualités et notes de lecture sur ses auteurs sur son site).

 

Sophie Nauleau, Espère en ton courage, Actes Sud, 80 p. (13 €)

Après La Poésie à l’épreuve de soi, paru en écho au Printemps des Poètes 2018 dédié à L’Ardeur, voici un nouvel opus qui met Le Courage au cœur de l’engagement poétique. Dans les pas de Corneille et de son célèbre “Espère en ton courage”, Sophie Nauleau propose un parcours audacieux qui éveille, des troubadours à nos jours, les poèmes qui n’ont pas craint de tenir hardiment parole.

 

Colette Nys-Mazure, Le jour coude-à-coude. Avec des illustrations de Camille Nicolle. Esperluète éditions (Belgique), mars 2020 (64 p., 14,50 €).

« Si l'on n'est pas tout à fait sûr que la poésie sauvera le monde, on est au moins sûr qu'elle peut nous nourrir, et nous faire grandir dans l'espérance. Jamais ailleurs que dans la poésie, l'éclair de l'esprit ne se fait plus fulgurant. Colette Nys-Mazure, la grande dame de la poésie et des lettres belges francophones, est l'auteur de nombreux ouvrages où l'enfance, la peinture, la mémoire, la nature, la foi et la prière se rassemblent avec une cohérence sensible. (…) Elle fait son miel aussi bien de la vieillesse et de la mort que des voyages en train qu'elle pratique à outrance ou des souvenirs enfouis qu'elle fait ressurgir tels des bulles à la surface du poème. Et si c'était tout simplement ça le bonheur? » Françoise Objois, La Croix du Nord, mai 2020 (lien vers l'article).

 

Revues :

La Nouvelle Revue Française

Parue le 12 mars, la dernière édition (n° 641) est dédiée à la poésie, comme une redécouverte et un refuge sûr, sinon un salut, en temps de crise et de repli sur soi. Rappel, dès l’éditorial : « La poésie a été pour le xx e siècle ce que le roman avait été pour le XIXe siècle : une instance suprême… ». On y lit avec intérêt (sélection) : des entretiens avec des poètes (François Sureau, Tarek Lakhrissi – poète et plasticien), des poèmes (Maria Pourchet, Stéphane Bouquet, Valérie Rouzeau, Louise Dupré, Olivier Barbarant, Mélanie Leblanc, Marie Modiano) des essais (Frédéric Verger, Clémentine Beauvais, Pierre Assouline – en marge de son livre paru chez Gallimard en début d’année, Tu seras un homme, mon fils, Thomas Clerc, Joseph Ponthus, Dominique Ané, Wajdi Mouawad), des inédits (de Georges Séféris, Fouad El-Etr), des études (sur Ben Lerner, par Violaine Huisman, sur les évolutions de la poésie contemporaine, par Jean-Pierre Siméon, sur  Lorand Gaspar, par Jacques Réda), des arts poétiques en guise de confession littéraire (Guy Gofette), une chronique des expositions (par Michel Crépu). On peut retenir comme conclusion, avec Michel Onfray (qui signe un bel article Mort et vie de la poésie), le souhait de redécouvrir une « poésie vivante », qui procède, comme « chez les auteurs de haïkus, chez les poètes chinois ou coréens (…), d’une civilisation dans laquelle le Je cartésien n’a pas droit de cité, de ce fait, personne ne se trouve séparé de la nature, donc du cosmos. Là-bas, le poème n’a pas cessé d’exprimer la connexion intime de l’être avec la totalité de ce qui est. Penser le monde c’est toujours le versifier. » (pp. 199-200).

 

La Nouvelle Quinzaine littéraire

Le dernier numéro (n° 1225), paru le 1er avril, présente entre autres un dossier Boris Vian (anniversaire du centenaire de sa naissance), une chronique de Jean Daive sur le livre Nathalie Sarraute d’Anne Jefersson (Flammarion), une note de lecture de France Burghelle-Rey sur Le Jour venu, récit de Jean-Michel Maulpoix (Mercure de France), une autre, par Isabelle Lévesque, au recueil Chant tacite d’Emmanuel Laugier (Nous). Très touchant, par la double découverte qu’il nous occasionne, l’article de Thierry Romagné sur le catalogue d’exposition contenant des « inventions plastiques » du poète Ghérasim Luca (Tourbillons d’été, Librairies Métamorphoses) : « son inventivité touche le livre lui-même qu’il transforme en « livre-objet », en « livre-sculpture » (…) Ce sont des propositions visuelles éblouissantes qui montrent dans le vêtement d’un Portrait de musicien de François Clouet par exemple « la mort, la mort folle, la morphologie de la méta, de la métamort, de la métamorphose ou la vie, la vie vit, la vie-vive, la vivisection de la vie », comme il l’écrivait dans Héros-limite. »

 

JANVIER-FEVRIER 2020

 

Philippe Thireau, Melancholia. Editions Tinbad (annnonce : à paraître mi-février).

Voir déjà deux notes de lecture datées du 5 février : France Burghele-Ray (dans Recours au poème) et Claude Minière (dans Poezibao).

 

Hédi Bouraoui, Tunisie-Flash. Poèmes. CMC éditions (Québec), février 2020, 62 p., 12 $ (cmc@yorku.ca)

« Du Nord au Sud et d’Est en Ouest, de la fière et célèbre Dougga jusqu’à Sidi Boulifa, en passant par Kairouan la Sainte, Sfax, Djerba et tant d’autres bourgades, l’auteur nous offre une "calligraphie" poétique qui fait de ce périple un temps de communion avec des scènes de vie touchantes, croquées avec une délicieuse justesse où se mêlent beauté, authenticité, délicatesse, humour et intelligence du cœur. » (Elisabeth Hammami)

 

Claudine Bohi, L’Enfant de neige, illustré des peintures d’Anne Slacik. Éditions L’Herbe qui tremble, février 2020, 160 p., 15 €.

Avec l’Enfant de neige, Claudine Bohi clôt un cycle sur la création : la création poétique, qui met en son centre la construction d’un langage, et la création de la vie, où l’enfant qui naît fait lui aussi naître un langage. Pour la poète, mettre au monde et poésie sont intimement liés. Lecture de France Burghelle Rey (Recours au poème).

 

Max Alhau, Les Mots en blanc.  Éditions L’Herbe qui tremble, janvier 2020, 140 p., 14 €.

Les Mots en blanc marque une nouvelle étape dans la recherche de Max Alhau. Les poèmes de ce marcheur ramassent le temps qui s’accroche à ses semelles. Toute notre condition humaine s’y trouve saisie. Et si le poète a vieilli, si les joies sont maintenant lointaines, si les mirages et non plus la montagne font acte de présence, cet éphémère est malgré tout ce qui donne le désir de durer.

 

Dominique Zinenberg, Des nuances et des jours. Editions Unicité, janvier 2020 (56 p., 15 €)

 « Nous pensons que l’art de Dominique Zinenberg, sa poétique, tient de cette performance : de dire les détails d’un jour dans leurs nuances indépassables. […] Sa saison est bien personnelle et bouleversante, par la capacité de la poète à redistribuer des perspectives, plutôt qu’à garder, fixer, maintenir des instants et objets. Très proches de ce que d’autres ont pu appeler « moments of being ». Sanda Voïca (Préface)

 

Laurence BOUVET & Jean-Louis GUITARD, Anthologie de l'intime. Editions Unicité, janvier 2020, 230 p., 18 €

Cette anthologie présente l’univers de trente-trois poètes contemporains et prétend à l’intime sous toutes ses formes : l’amour, l’humour, la mort, la vieillesse, l’enfance, le rêve, la maladie… et pourquoi pas le rire dont la compréhension, et comme phénomène caractéristique de l’être humain, était si chère à Bergson. Nous rendons un hommage particulier à Marie-Claire Bancquart qui nous quittait au moment de la finalisation de l’Anthologie de l’intime. Elle nous avait confié ses derniers poèmes en toute amitié. C’est avec une vive émotion que nous les publions ici. (Laurence Bouvet)

 

Maryline BERTONCINI, La Noyée d'Onagawa. Jacques André éditeurs, janvier 2020, 52 p., 12 €

La femme de Yasuo Takamatsu a disparu, emportée par le tsunami qui détruisit Fukushima. Yasuo prend des cours de plongée sous-marine pour la retrouver. Ne souriez pas : depuis qu’Orphée descendit aux Enfers à la recherche de son Eurydice, nous avons appris à reconnaître l’universalité de certains drames intimes. La Noyée d’Onagawa nous fait voir, avec toute la densité et la délicatesse du poème, l’enchaînement des événements terrifiants qui bouleversèrent le Japon en 2011.

 

Michèle Finck, Sur un piano de paille. Variations Goldberg avec cri. Éditions Arfuyen, janvier 2020, 184 p., 16,5 €

Nourrie de sa réflexion théorique sur la poésie contemporaine – et notamment sur les œuvres d’Yves Bonnefoy et de Philippe Jaccottet –, l’écriture de Michèle Finck n’en est, en effet, nullement tributaire. Bien au contraire, liberté de ton, intensité de l’émotion et engagement personnel en constituent les plus grandes qualités.

 

Richard Taillefer, Où vont les rêves quand la nuit tombe ? Gros Textes, janvier 2020, 82 p., 7 €. Illustrations : Patrick Lipski

 « En fait, la grandeur est dans ce qui existe entièrement hors de nous. Mais qui regarde bien voit loin. Sans réfléchir, ni m’attarder, je me raccroche à cette réalité. Ni joyeux, ni triste, si ce n’est satisfait de l’avoir croisée en chemin sans la rechercher. »

 

Rodica Draghincescu, L’adversaire de soie et de cendres. Editions Caractères, janvier 2020, 116 pages, 2019.

Le nouveau recueil de poèmes de Rodica Draghincescu est une anthologie d’étymologies ontologiques. « Je dévore ce que j’aime. Dès que j’aime quelqu’un ou quelque chose, j’ouvre la bouche. L’hypnose réussit et la proie y entre. (Le perroquet s’est laissé baiser sur les ailes…Hélas, ses griffes ne l’ont pas défendu). »

Le déracinement – existentiel, géographique, politique et po(i)étique – est le grand thème de la poésie de Rodica Draghincescu. (Heureusement) condamnée à rester à jamais dans les limbes, on se fait une joie de la suivre dans son Contre-espace : « Qui naît poète, jamais ne guérit. »

 

Raymond Magnant, Quand peinent les oiseaux. Éditions L’Harmattan (collection Poètes des cinq continents), janvier 2020, 108 p., 13 €

Ce recueil est une traversée de contrées intérieures. Comprendre le monde n'est pas l'expliquer, c'est le baptiser, le proclamer réel. Seul ce que l'on accepte change de sens, tant il est vrai que toute rencontre, tout regard est d'abord confrontation avec une part encore insoupçonnée de nous-mêmes.

 

Dominique Vital, Le bruit et la rumeur suivi de Lire l'Ire. Éditions L’Harmattan (collection Poètes des cinq continents), janvier 2020, 168 p., 17 €

« Comment trouver le fil qui relie le visible à l'invisible, donner un sens à l'incohérence d'un monde où le chaos règne en maître ? Nous en sommes tous responsables ensemble et séparément. Les médias, les réseaux ne se contentent plus de relayer les faits, l'enfer est pavé d'opinions et de "fake news". Poursuivant son errance poétique, l'auteur souligne les raisons qu'il a de s'indigner, de laisser libre cours à sa colère, fût-elle mauvaise conseillère ». Josiane Garnier Hu Foo Tee.

 

Eric Humbertclaude, Kelly Bhaglou, Delta de l'ombre. Éditions L’Harmattan (collection Accent tonique, janvier 2020, 52 p., 9 €)

Éric Humbertclaude a avancé doucement, silencieusement, trente-trois ans durant, pour écrire ses Essais en delta que clôt Delta de l'ombre, écrit en collaboration avec Kelly Bhaglou. Une écriture à hauteur d'enfant, tout en vitalité vulnérable et bienveillante. Née en 1986, Kelly Bhaglou exerce dans le monde de la prévention santé. Sa coécriture de Delta de l'ombre est sa première contribution littéraire.

 

 

NOVEMBRE-DECEMBRE 2019

 

Le chant du cygne. Anthologie 2020. Vingt ans de poésie contemporaine. Editions du cygne, décembre 2019, 60 p., 10 €

Ce recueil invite cinquante auteurs, poètes pour la plupart, romanciers plus rarement, un poème-texte pour chacun d’entre eux, représentant la diversité et la qualité de la collection.

Avec par ordre d’apparition chronologique : Le Spectre, Roseline Davido, Gilles-Marie Chenot, Otto Ganz, Marie-Gabrielle Montant, Sébastien Boussois, Jean-Paul Gavard-Perret, Thomas Vinau, Denis Emorine, Werner Lambersy, Éric Allard, Denise Borias, Isabelle Poncet-Rimaud, Denise Borias, Michel Joiret, Vincent Motard-Avargues, Jean-Louis Micallef, Carole Carcillo Mesrobian, Philippe Leuckx, Julien Estival, Jean-Jacques Marimbert, Gabriel Arnou-Laujeac, Patricia Castex Menier, Katty Verny Dugelay, Karine Applanat Nicolet, Florence Issac, Andreea-Maria Lemnaru, Dominique Zinenberg, Donia Berriri, France Burghelle Rey, Didier Mény, François Teyssandier, Francis Candelier, Dominique Boudou, Sara Bourre, Felix de Montety, Hervé Martin, Arnaud Le Vac, Xavier Frandon, Ismaël Billy, Christophe Sanchez, Martin Wable, Michel Bourçon, Francis Gonnet, Roger Gonnet, Gérard Glatt, Alison Gontier, Pascal Perrot, Marielle Rachline, Sophie Brassart et Luminitza C. Tigirlas.

 

Poésie du monde. Anthologie 2020. Quinze ans de poésie d’ailleurs. Editions du cygne, décembre 2019, 60 p., 10 €

Depuis près de quinze ans, nos collections «Poésie francophone» et «Poésie du monde» veulent rendre hommage aux poètes d’«ailleurs» écrivant en langue française ou étant traduit en langue française. Ce recueil invite cinquante poètes, et par ricochet dix traducteurs, un poème pour chacun d’entre eux (Liban, Québec, Haïti, Pologne, Romandie, Algérie, Bénin, États-Unis, Roumanie, Wallonie, Italie, Canada - hors Québec, Maroc, RD Congo, Grèce, Tunisie, Comores, Espagne, Bruxelles, Réunion, Flandre, Colombie, Mexique, Irak, Brésil, Islande, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Moldova, Bulgarie et Lettonie). Les cinquante poètes par ordre d’apparition chronologique : Nohad Salameh, Christophe Condello, Elvire Maurouard, Maggy De Coster, Aline Alterman, Anick Roschi, Djalila Dechache, Dominique Aguessy, Stella Vinitchi Radulescu, Hervé Fautré, Giovanni Dotoli, Marcel Peltier, Jad Hatem, Jean Botquin, Adelina Lenoir Cicaici, Kamal Benkirane, Julien Kilanga Musinde, Mélita Toka Karachaliou, Jalel El Gharbi, Mahamoud M’Saidie, Brahim Hadj Slimane, Mohamed El Jerroudi, Ali Chibani, Santiago Montobbio, Isabelle Fable, Murièle Modély, Werner Lambersy, Berta Lucía Estrada Estrada, Bella Clara Ventura, Constantin Abaluta, Saadi Bahri, Cyro de Mattos, Thor Stefansson, Dana Shishmanian, Flavia Cosma, Dorianne Laux, Ana Edith Tequextle, Viktoria Laurent-Skrabalova, Malika Halbaoui, Jean-Luc Proulx, Karoly Fellinger, András Petőcz, Miha Pintaric, Attila F. Balázs, Manolis Aligizakis, Judivan Vieira, Luminitza C. Tigirlas, Pentcho Slaveïkov, Imants Ziedonis et Salah Al Hamdani.

Les dix traducteurs par ordre d’apparition chronologique : Jean Dif, Maggy De Coster, Pedro Vianna, Lucie Albertini, Hélène Cardona, Karoly Sandar Pallai, Georges Kassai, Denitza Bantcheva, Anita Klavins et Denis Wetterwald.

 

Eric Chassefière, Présence du masque. Editions Sémaphore (collection Arcane), décembre 2019, 88 p., 12 €.

D’un de ses précédents recueils, L’arbre de silence, paru en 2018 aux mêmes éditions, un coup de cœur dans Francopolis de mars-avril 2019.

 

Eric Chassefière, Le partage par la musique. Plage musicale en Bangor. 496ème Encres Vives, décembre 2019, ­16 p., 6,10 €.

Ce recueil, composé au fil de ces journées dédiées à la musique, exprime les émotions ressenties par l'auteur dans ce contexte exceptionnel d'une immersion complète dans la pratique et l'écoute musicale, faite de rencontres et de partage.

 

Emmanuel HIRIART, Nés d'un tombeau vide. Jacques André éditeurs, déécembre 2020, 76 p., 13 €

« Emmanuel Hiriart ne voyage ni en touriste ni en historien (même s’il peut l’être de surcroît), mais en poète, si l’on entend par là celui qui est, nous dit Wallace Stevens, "la transparence du lieu où il se trouve". Celui qui, comme le corps christique, renaît de ce tombeau vide du poème, dans la joie des choses renaissantes. savante simplicité d’une écriture qui sait donner leur intensité de vie à des lieux où l’Histoire "qui ne connaît que le dehors du monde" se fait soudain présence habitée des choses les plus quotidiennes. » Jacques Ancet

 

Fabienne Moineaud, Essent’ciels. Interventions à Haute Voix, décembre 2019, 60 p., 10 €.

Poèmes entre ciel et terre au cœur de nos émerveillements, les mots dont on tire son essence et sa part d’âme, à la recherche de la lumière…

« Quelle aptitude/ A-t-on chaque jour/ A tenter de saisir/ La vertu du bonheur ? »

 

Monique W. Labidoire, Voyelles bleues, consonnes noires. Editions Alcyone (collection Surya), novembre 2019, 94 p., 20 € (édition à tirage limité, entièrement numéroté, avec la reproduction d'une encre de Silvaine Arabo).

Après tant de poèmes recueillis avec patience, Monique W. LABIDOIRE cherche toujours le comment et le pourquoi du poème. Elle n'en abandonne pas pour autant le cœur palpitant des mots qui appellent, peut-être plus fortement désormais, à un regard et une écoute, ancrés dans un devenir espéré et une sagesse personnelle. « Ancrer son chant », c'est le désir de participer au monde, de résister aux grandes marées montantes du chaos et tout simplement être du monde, grâce au chant du poème. Avec ce nouveau recueil de haute intensité, la poète construit une belle approche du mystère de la création poétique. 

 

Marwan Hoss, Jours. Textes 1969-2019. Éditions Arfuyen, novembre 2019, 248 p., 18 €

Après avoir dirigé durant plusieurs années la prestigieuse Galerie de France, Marwan Hoss a créé au début des années 80 sa propre galerie, qui s’est affirmée rapidement avec des peintres comme Soulages, Zao Wou Ki, Zoran Music, Alechinski, Geneviève Asse, Pincemin, etc. Marwan Hoss a peu écrit (Le Tireur isolé, chez GLM, en 1971 et Messine où je passe, chez Fata Morgana, en 1980, et quatre recueils parus au fil des années aux Éditions Arfuyen : Le Retour de la neige en 1982, Absente retrouvée en 1991, Déchirures en 2003 et La Lumière du soir en 2014). Ce volume réunit l’ensemble de ses textes avec de nombreux inédits sous le titre Jours, textes 1969-2019, avec quatre lettres inédites de René Char.

 

Stéphan CAUSSE, Boire le temps. Jacques André éditeurs, novembre 2020, 76 p., 13 €

Point d’amertume. Juste le constat lucide de la disparition. Au milieu de cet imbroglio métaphysique : la vérité est absente, pas la volupté. C’est pourquoi la lumière vespérale souvent, la lumière aurorale parfois baignent la plupart des poèmes du recueil. Une invite à la rêverie pour explorer le temps. Au fond, un poète est un astrophysicien, comme lui amoureux de la matière noire et de la lueur des étoiles.

 

Marguerite Filoche Chamon, Une femme parmi des milliers d’autres. Editions du Net, novembre 2019, 208 p., 29 €.

« Que pour un instant / S’arrête le temps Sur ces quelques pages / Parsemées d’images. / 2019 – 1930 = 89 ans déjà ! / Des cris retentissent / Des rires surgissent / Le rêve et l’Amour / Sont présents toujours… »

 

Véronique Daine, Amoureusement la gueule. Dessins d’Anne-Marie Finné. Editions L’Herbe qui tremble, octobre 2019, 63 p., 13 €.

Une suite de poèmes en prose qui tentent d’observer ce qui se passe dans le corps quand on écrit ; le conflit sans merci entre le visage (cette figure composée qu’on propose à autrui, sans quoi l’existence serait invivable) et la gueule (cette « bouche d'ombre » qui parle en soi). Écrire, ce qui s’appelle écrire, suppose un état de disponibilité auquel on ne s’abandonne pas volontiers parce qu’il implique un ébranlement, une dépossession dont on ne sort pas indemne.

 

Pierre Dhainaut, Transferts de souffles, avec une postface d'Isabelle Lévesque. Éditions L’Herbe qui tremble, octobre 2019, 276 p., 18 €.

Transferts de souffles propose sans retouches, en suivant la chronologie, un choix que Pierre Dhainaut a établi de ses poèmes écrits entre 1960 et 1979, de Mon sommeil est un verger d'embruns au Retour et le Chant, parus dans des livres depuis longtemps épuisés. De ce qu’on appelle une œuvre, mieux vaudrait dire : une vie, il s’est bien gardé d’interpréter les traces ; il les a considérées comme les témoignages de naissances successives ou d'approches, il n’en a dissimulé aucune. 

Quelques notes de lecture : Sabine Dewulf dans Poezibao ; Lucien Wassselin dans Recours au poème.

 

 

 

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Créé le 1 mars 2002

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