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Marie-Jeanne Heusbourg, sélection octobre 2014

 elle se présente à vous

             Quatre textes sont retenus

        * commentaires sur l'ensemble de ces textes par le Comité
        
         Dominique :
Je dis oui pour chacun sauf pour le dernier le 5'
« Naître » qui ne me convainc pas.
         Dans l'ensemble l'auteur a de belles idées, une façon libre et ingénue de présenter ce qu'elle a à dire.
         Ce n'est pas assez peaufiné, me semble-t-il, mais c'est prometteur.
         On dirait parfois, mais sans doute suis-je dans l'erreur, que certains poèmes ont été à la base d'exercices d'ateliers
         d'écriture (mais même si c'est vrai, cela n'a rien de méprisable) :
« Le meilleur vin  c'est » et " Naître " me font cet effet.

         Karim  :
Aucun des textes de cet auteur ne suscite mon intérêt.
         Dès les premières lignes du texte 1, des expressions sans originalité captent mon attention, par exemple :
         « le quai glacé de ta solitude ». On en retrouvera beaucoup dans les autres textes ; dans le texte 2, par exemple :
         « ont résonné les cloches de nos soupirs ». Certaines d’entre elles ne veulent pas dire grand-chose :
         « ta gentillesse savane » ; « nous nous installerons aux bancs de corail » ; « la barre mouillée de nos absences
         communes ».

         Gert :
Ah! Quand l’amour plane… le poète essouffle sa plume… et le lecteur.
        
« Naître », seul texte poétique mais léger, même son de cloche chez Michel

           Michel
: Très beau et très poétique et aussi 
         magnifiquement scandé. Le meilleur texte jusqu'à maintenant.
Dana : Les textes en prose me semblent dans l’ensemble imprégnés de sensibilité et de beaux sentiments, certes, mais ne me convainquent pas en tant que poèmes ou morceaux littéraires (quel que soit le genre). L’auteur(e) aurait intérêt à densifier son écriture, c’est trop dilué, trop convenu.
Je ne retiens que le 5ème texte, en vers, et encore, tout en regrettant sa répétitivité et sa longueur  excessives – il gagnerait à être condensé. Je cite les meilleurs vers, selon moi :
Naître de cendres
Quand l'incendie s'est tu

Naître de sel
Avec soif dans la bouche

Naître croyant
Grandir parjure

Naître sentier
Et finir route

Naître de soi
Et vivre d'autres


  1. L'amitié en croisière...

Lorsque le matin clair, allume des fanaux étincelants à la jetée de notre amitié, j’empoigne la barre de notre voilier et je deviens voyageuse, infatigable de grande marée, exploratrice, audacieuse, qui s’enfonce sur les pistes merveilleuses de ta gentillesse savane…

Non ! Ne crains pas que je te laisse seul sur le quai glacé de ta solitude, regarde ma main qui se tend par-dessus la barre mouillée de nos absences communes…

Prend la et partons ensemble pour cette croisière d’amitié !

Nous traverserons les mers escortées par le chant des mouettes, nous nous installerons aux bancs de corail et nous deviendrons tailleurs de diamant où se reflète ton regard…

Je te prendrai  alors dans mes mains et je ferai de toi une taille fine de cristal, je ferai  de nous un joyau serti d’amitié…

A ton cou gracieux, j’accrocherai  la brillance d’un collier de reine que j’aurai fabriqué avec mes mots d’amis et mes larmes d’absences. Nous escaladerons ensemble la montagne des vagues hurlantes qui déferleront autour de notre fragilité...

Nous serons capitaines et marins, algues mousseuses et pleins ciel de soleil, nous serons foudres et orages, nous serons ouragans et brises des mers du sud…

Nous ancrerons nos désirs et sur la plage grise de notre amitié, nous nous endormirons forgés de bonheur et abattues de fatigue, nous aurons jetés par-dessus bord, tous ces bagages encombrants, ces valises souvenirs, ces cartons dire des autres…

Du levant jusqu’au couchant, de l'heure noire à leur claire, nous nous transporterons d’allégresse en allégresse, de pêche miraculeuse en pêche miraculeuse…

Et lorsqu’un nuage risquera de venir assombrir le bleu de notre voyage, au lieu de fuir, nous nous abriterons sous la même étoile et le nuage s’en ira vite…

Très vite !

Veux tu maintenant, mon ami que nous le fassions ce voyage ?

Alors viens, embarquons nous vite…Très vite !


 * commentaires sur ce texte

Dominique : Oui
Karim : Non
Gert : Oui
pour cette jeune prose…
Michel : Oui,
bel élan d'amour, irrésistible !
Dana: Non


* *
2. Voyage amoureux


En compagnie de ton corps
Ont résonné les cloches de nos soupirs,
Du bourdon de tes heures noires
S’envolent les accents de nos voix sourires,
Les canaux de Venise nous porteront un jour
Vers d'autres lieux, d'autres terres,
Place Saint Marc nous écouterons
Le chant du cygne

Au flanc de tes coteaux
J’ai plaquée mes désirs,
Au creux de tes vagues
J’ai ancrée mes navires,
J’étais bateau perdu
En écume d'océan,
Lorsque j'entendis sirène douce
Au mitant de vent bruyant

Au sillon de ta peau
Aux cavernes de ton temple
Tu as jeté violente graine
Tel ensemencé maudit
Aux champs de tes royaumes
À mes mots griffes
Tu as préférés mes gestes sa
tins
Et Venise s'éclaire
De nous voir nous aimer...

* commentaires sur ce texte

Dominique : Oui
Karim : Non
Gert : Oui
mais un peu trop de détail au début stresse le lecteur et nuit à la limpidité du texte.
(voix sourires - compagnie de ton corps -)

Michel : Oui.
Malgré une trop grande naïveté
Dana: Non


***

3. Lettre à ma mère... et  Lettre à mon père...

Lettre à ma mère !

Si tu étais là ce soir et que nous parlions ensemble ces quelques heures qui vont du couchant au levant, mon dieu! Comme nous vivrions ! Comme nous brillerions plus fort que le soleil ! Comme nos sentiments l'une envers l'autre seraient plus clairs que le clair de lune !

Oui, j'aimerai que tu sois là, maintenant, toi, ici, assise dans cette lueur bleutée, un peu irréelle, un peu d'il y a longtemps. Assise là, juste en face de moi...

Je serai venue m'installer à quelques centimètres de toi. J'y serai venue, un peu gauche, un peu empruntée peut être aussi...

Tu poserais tes bras autour de mon cou et tes lèvres viendraient se poser sur mon front. Tu me parlerais de ta journée, tu me poserais des questions. Oh ! Tu ne me parlerais pas trop sur ces détails qui dans le passé ont fait des ravages !

Tu as appris que le mystère est à l'amour, ce qu'est pluie du matin à la terre fertile ! Ne sommes-nous pas terre fertile, toi et moi ?...

Si tu étais là ce soir, assise à mes côtés, nous nous raconterions des contes merveilleux. Nous nous parlerions de nous...

Tu me raconterais tant de choses, mais surtout, ta voix de sirène me murmurerait les milles et une nuit...

Je te dirai que je t’aime, tu me dirais sans doute la même chose, mais nous le dirions différemment. Je te regarderai et je te dirai que je parle à ces oiseaux que tes doigts ont posés sur une branche d'arbre...

Je te regarderai encore et je te raconterai l'histoire de ces deux arbres qui se sont reconnus dans le rouge du jour qui finit et qui sentent leurs branches se pencher les unes vers les autres...

Je te dirai aussi ces mots simples, ces mots de tous les jours qui sont gravés dans un mur et que je relis chaque matin et que je savoure chaque soir...

Ainsi donc maman, tu écris sur nos murs, tu graves le plâtre de notre palais, de notre temple !

Sache encore que je souhaite que tu marques plus fort les lettres d'or de notre histoire. Et que te chanterais-je encore? Oui, je sais des mots que ton cœur et ton esprit ont tracé sur une feuille blanche que tu m'avais remise hier, avant hier ou les jours d'avant.

Je te les redirai afin que jamais, tu ne les oublies. D'ailleurs, le pourrais-tu? Non, car des mots tels que ceux là ne peuvent s'effacer de la mémoire de celui qui les a dits, comme ils ne peuvent être oubliés par celui qui les a reçus...

Comme je t'aime ! Et toi, que me dirais-tu?

Tu me parlerais de cette pomme de pin que nos mains ont ramassés au printemps d'il y a longtemps et qui se dresse au milieu de nos livres...

Tu m'emmènerais auprès de ce bouquet de fleurs que tu as composé pour que nous le regardions ensemble...

Comment les appelles-tu déjà ces fleurs? Je me souviens maintenant...

"Des immortelles"...

Tiens! Mais ne parlions nous pas de notre amour dans ces derniers mots que nous venons de prononcer? Je crois bien que oui...

Aimons-nous, prenons-nous, endormons-nous, jusqu'au réveil matin et il fera bon vivre demain...

L'amour se voile souvent d'épine déjà si tant, alors combien plus l'adoration! Et puis amour!

On adore un dieu, je ne suis pas un dieu, je ne suis que ta fille, les filles ne se font pas adorer, c'est tellement grand déjà de les aimer !

"AIME MOI ALORS SIMPLEMENT"...


***

Lettre à mon père

Sais-tu, oui, sais-tu quel est le meilleur vin ? Non, alors écoute-moi !

Le meilleur vin, c’est voir apparaître le père que l’on aime. C’est le voir arriver, timide, les yeux en symphonie, le cœur en archet de violon. C’est lui tendre la main par-dessus une chanson. C’est le voir s’avancer vers toi avec ce sourire qui t’enchaines le cœur et le corps qui ressemble à ce port que j’imaginais étant adolescente encore rêveuse, je dessinais pendant des heures au long de mes nuits solitaires, le portrait du père qui saurait m’émouvoir…

Sais-tu papa, oui, sais-tu quel est le meilleur vin ? Non, alors écoute-moi !

Le meilleur vin, c’est le visage de ce père qui s’illumine, quand il prend ton regard et qu’il s’enroule de toi. C’est ses bras forts et blancs qui se tendent pour se saisir encore et encore de toi. C’est toujours ses bras qui t’appellent avec violence et qui se crispent de toi, toujours de toi…

Sais-tu papa, oui, sais-tu quel est le meilleur vin ? Non, alors écoute-moi !

Le meilleur vin c’est une main qui se pose sur ton front brulant aux soirs de grandes fatigues. Une main qui efface les marques du vent qui giflaient ton visage et grinçaient dans ta tête…

Sais-tu papa, oui, sais-tu quel est le meilleur vin ? Non, alors écoute-moi !

Le meilleur vin, c’est après s’être mis au lit, voir les yeux de ce père, doucement, comme les notes d’une berceuse se fermer. C’est t’appuyer sur un coude, poser un baiser tel un papillon sur le front du dormeur, et admirer cette paix, cette douceur qui s’installe dans le dedans de lui…

Sais-tu papa, oui, sais tu quel est le meilleur vin ? Non, alors écoute-moi !

Le meilleur vin, c’est attendre sur une place grise, qu’il vienne, qu’il arrive, et quand il est là, lui dire simplement : «  viens je t’aime »…


***  Commentaires sur ce texte

Dominique : Oui
Karim : Non
Gert : Oui…
par respect pour ces lettres mais je cherche la poésie… le courrier du cœur n’étant pas ma tasse de thé.
Michel : Oui.
Beaucoup d’émotions. L’idée est bonne et j’aime assez cela.
Dana : Non


****

4. Naître

Naître d'amour
Quand les yeux se ferment
Naître de mort
Après la levée du corps
Naître de cendres
Quand l'incendie s'est tus

Naître d'eau
Après marée brutale

Naître de toi
Avec peur au ventre

Naître de sel
Avec soif dans la bouche

Naître de brume
À l'aube d'un jour d'été

Naître faible
Et se croire fort

Naître un
Vouloir finir deux

Naître croyant
Grandir parjure

Naître tout séparé
Et vieillir à doigts noués

Naître vieillardes
Et passer la courbe

Naître de tristesse
Et vivre sourires retrouvé

Naître d'amertumes
Au bout d'une chute

Naître de bronze
Se tremper d'airain

Naître de plomb
Et vouloir devenir or

Naître guitare
Et devenir violon

Naître solo
Devenir symphonie

Naître de larmes
Et devenir vermeil

Naître de lune
Et devenir étoile

Naître sentier
Et finir route

Naître de soi
Et vivre d'autres
Vouloir être seule
Mais refuser solitude

Naître de haine
Et vivre d'amour
Vouloir être soir
Et être déjà matin
Vouloir être nuit
Ne pouvoir être que jour

Naître de griffes
Et devenir velours...
Le temps file
La laine du temps
Femme chance
Femme pleure
Femme meurt
Femme vit !


*** commentaires sur ce texte

Dominique : Non
Karim : Non
Gert : Oui… enfin un texte poétique… mais léger.
Michel : Oui. Très beau et très poétique et aussi magnifiquement scandé. Le meilleur texte jusqu'à maintenant
Dana : Oui. texte, en vers, et encore, tout en regrettant sa répétitivité et sa longueur  excessives – il gagnerait à être condensé. Je cite les meilleurs vers, selon moi :

Naître de cendres
Quand l'incendie s'est tu

Naître de sel
Avec soif dans la bouche

Naître croyant
Grandir parjure


Naître sentier
Et finir route


Naître de soi
Et vivre d'autres



  AUTEUR suivant : Christophe Bregaint


        

Créé le 1 mars 2002

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