le train n’attend jamais
tu le croirais rivé
à la gare d’Angers
à son métier son quartier aux
petites échelles de tôle ondulée qui font un bruit
de pauvres cloches en inquiétant un peu
le promeneur du Pont Noir
tu le voyais d’interminable
astreinte accaparant le ciel
de suie – c’est vrai,
tu t’étais dit : voilà le train qui fait partie
du marais d’anthracite, le dimanche est
son dû, rien ne l’en décrochera, et le train
ne t’attend pas, n’attend jamais, trouve d’autres
échelles d’autres dimanches – il sait trop
qu’il ne gagne rien à rester, rien à partir,
certain de devenir autre part un marais
après la honte arrivera
un moment d’algue le terminus
pour ta voix
tu auras de grands yeux
plus lents qu’une vigie
voilà
tu vas la nuque rasée le long d’un rail
en aboyant ton nom
comme un petit brouillard qui tousse
le train est à l’arrêt à part toi maussade nul
ne s’y attarde
<------------- Parfois