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Philippe Rousseau, sélection novembre 2010

il se présente à vous


  La rose rouge de Léa  

Elle arbore à son épaule une rose rouge qui semble respirer, une corolle épaisse, charnue, découpée, remontant jusqu’au gras de son aisselle, par delà l’échancrure de la robe. Léa est assise à cette longue table et la rose est peut-être en train de tomber du rideau rouge qui plisse par derrière sa robe noire comme une offrande d’un ciel en feu.

Le verre de porto sur la table noire aiguise l’envie mais la rose n’a jamais soif, elle vit avec sa flamme interne et meurt avec elle.

On parle à Léa, on la touche mais nul répondant. Pas un sourire, pas un souffle ni le moindre mouvement venant de cette grâce qui pose. On observe ce buste noir qui finit sur son cou comme une mer étale, ces gants-fétiches de la nuit comme des anémones inertes au bout de ses bras. Mais la rose tremble encore dans sa chair de velours. Ce n’est pas le vent ni les vibrations, ce n’est pas le souffle de Léa qui la caresserait un peu fort, c’est que cette rose vit en se pâmant sur une épaule morte. On cherchera en vain l’éclat de vie dans le coin de l’œil de Léa. Cheveux et peau blanche ne sont qu’artifices séduisants d’un mannequin assis là. Or la rose est pulpe réelle. Il suffirait d’une main animée pour verser le porto ambré dans sa corolle empourprée. Alors la rose boirait peut-être l’alcool de vie sur un corps de poupée qu’on nommait Léa.

Mais la fleur n’a que sa couleur et la belle découpe de ses pétales à offrir en fierté. Impossible de savoir quelle senteur en émane. Pas plus que Léa elle ne peut se laisser conquérir. Enracinée sur un mannequin la rose a l’éclat d’une broche mais l’âme végétale, la liberté des jardins. Et il serait impossible à quiconque d’intervenir dans ce tableau envoûtant, isolé derrière une plaque de verre…


* Texte commenté par le Comité Francopolis


          .......... >  Brenda et les lacs           


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Créé le 1 mars 2002

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