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Sydney
Simonneau, sélection Avril 2013 il
se présente à vous
A l'orée de la grande forêt
couverte d'oiseaux
La petite fille attendait, des dentelles de fleurs Mêlées à ses cheveux par la malice du vent Elle attendait l'arrivée de l'autobus des fées Celui de huit heures et quart, ombres des chênes Lierre espiègle en embuscade, souches soucieuses Il avait du retard, lumière verte par-dessus le bois Lumière des arbres tordant leur écorce, feuilles Il apparut enfin sur ce chemin léché de mousses S'arrêta près d'elle, emmitouflé de musiques Pétillant de lucioles acrobates, joyeusement épuisé Elle monta parmi cette troupe farceuse Les branches autour tricotaient une écharpe de brises L'insolite véhicule redémarra, toussant des formules bizarres Une crème de fougère déroulait son tapis sur le talus Monté par une kyrielle de crapauds ébahis Les fées semaient leur magie alentours Nobles chênes, frênes poètes charmant des merles Troncs crépitant des tribus de capricornes, songe du mulot Arrêt devant l'école, la petite fille descendit, pouf Sourires et rêveries, rose robe de pétales, grâce Et dans son cartable, la petite étoile de bois. (7/02/ 2012) ***
Partition
pour une errance aquatique
Nous pourrions peut-être quitter la source Un jour Nous éloigner avec des mélodies dans les poches Guidés par les discours polyphoniques des mésanges Nous arriverions bientôt au bord du ruisseau Enchantés par la chorale des anguilles Arpèges glissants, berceuses courbes et fuyantes Nous saluerions aussi les loutres Respirations félines, griffures électriques Et les castors prolétaires Pétillante fanfare des hautes berges Un jour Nous suivrions encore les méandres aux boucles de triskèles Rassasiés par les complaintes batraciennes Par les berceuses lancées par des hérons sonneurs Nous longerions les douces rives acoustiques Pour goûter les vocalises mimées des truites Une nuit Nous écouterions les ailes des grandes libellules Reflets d'étoiles posés juste au-dessus des vagues Roseaux et galets confectionnant une harmonie archaïque Et puis nous arriverions là où chante le fleuve Puissant, satisfait de son volume qui grandit Crescendo aquatique, amples vibrations liquides Un jour De la petite rivière devenue un géant Les mouettes souveraines déjà se disposeraient Au-dessus des flots impatients de l'estuaire symphonique Pour accorder doucement leurs harpes de vent Longues cordes de brume et d'embruns Mêlant leurs notes océanes au martèlement du ressac Arpège marin, complainte des vagues Choeurs des sirènes caressant les bateaux Les larmes des saumons nous ramèneraient alors à la source Source chantée, source pétillante, source rêvée… (7/04/2011) *** Fany et la harpe rêvée Elle nous est arrivée telle une châtelaine Presque prétentieuse, un petit peu hautaine Tout son corps de bois, de métal et de nylon Etrangement muet suspend sa respiration Elle vient de très loin, d'un grand pays de légendes Où la musique coule partout sur la lande Où avec le vent chantent les oiseaux de mer Sur des mélodies dont elle est l'héritière Longues lignes courbes que des vagues ont dessinées Silhouette sylvestre, proue d'un bateau posée Sur ce ventre acoustique que trente huit fanons Illuminent par l'offrande de leurs vibrations Sur ces liens tes doigts promenés par le hasard Butinent les notes, les accords larguent les amarres Tempos bricolés et solfèges réinventés Anarchie du jeu, improvisations risquées Fleurit l'enfance des mélodies, le trésor Plein de comptines et des jongleries sonores Tu bois les arpèges et dégustes des harmonies Elle te prend dans ses cordes, belles des fêtes de nuit Et la gestation merveilleuse alors commence Reviennent les étoiles d'avant ta naissance Branches d'arbres et pluies mêlées s'invitent entre tes bras Tu attrapes des clefs de sol, cueilles des clefs de fa Une légère pincée de soupirs, quelques silences Une envolée de noires, des blanches en partance De belles doubles croches et des tierces égarées Graines de musique sur la portée épinglées Chevauchant sa harpe, notre petite sirène Les fait germer, on dirait le chant d'une fontaine Pinçant les longs cordages de son voilier bardique Elle nous éblouit par ce spectacle angélique Où s'en vont ces notes que tu joues, ma fille, Vont-elles sur l'océan avec la Lune qui brille Pour lui offrir deux ou trois sonates de rêve ? Ou vont-elles bercer les mouettes le long de la grève ? Joue, Fany, vas-y, fais vibrer ces cordes obliques Envoutez-nous, chaudes sonorités d'Armorique Chante, jolie harpe, mère des balades, belle fécondée Joue, Fany, vas-y, enchante cette fille de luthier Les notes s'envolent de ta harpe .Petits papillons Ils rigolent, ils sont libres, loin de la portée. Comme toi ils parlent la langue des harpes celtiques. Fany, ils ont ta beauté et ta grâce scénique. (Mai 2011) + commentaires sur ces textes Présentation
du prochain participant : Thierry Foucher
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Créé le 1 mars 2002
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