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Dominique Zinenberg, sélection février 2014

 elle se présente à vous


 Fukushima.
 Cinq poèmes extraits du recueil inédit "Les Feuillets d’obsidienne"

   Texte 1

Aura violette encore dans nuit infrangible
Oubliée.
Noire d’obsidienne puissante, réfractaire
Cinglent persiennes à l’outre vent
Nous ne sombrerons pas

                                 remous tohu-bohu cymbales tout
tangue et tient dans les lézardes mêmes

(étranges tags à déchiffrer comme grimoires)

poutres ou fétus vague de l’outrance
létale
… ce que rompre veut dire
démence
on a vu ce que
pulvériser     où sont, que sont
                                              ombres et corps dans les décombres

les neiges le saccage
                             où être
                             qu’être
listes de …
mais où les vivres pour …

des errants
 et respirer ?
                              (Ce ciel)

écuelles vides.


**

TEXTE 2.

Elle a été

               la vague

l’alpha et l’oméga d’un peuple
vague noire de deuil et destruction
noire lourde
silhouettes sombrant
de cime en abîme
dés jetés
à peine plus que quilles
un à un englouti éparpillé déchiqueté chair et briques, os et toitures, tuiles et chevelure, le bois le sang, yeux et fenêtres, jambes et roues
noire
cette boue d’horreur.


Chaos torture et rien     les vivants qui dérivent chercheurs hagards
épouvantés.

La vague

L’alpha et l’oméga de non sens

ruine.



***

TEXTE 3.

Les feuillets palimpsestes sont humus et résines
alchimiques entrelacs de racines et de souffles
Un rien est secret d’encre

une lanière de sens cingle sans cible
une marelle de l’esprit touche un ciel de pierre.

Roc de faille

tremblement qui disjoint descelle

et pluie de mots ou lallations qu’importe            ce n’est encore que papillote
avec filaments et paillettes – une buée du matin, un brouillon que l’on froisse,
un geste qu’on suspend

Et le sait-on ce qui franchit le seuil ?

Fragments de langue, chuchotis

des pans de vie s’effacent

les pierres aussi se fanent et

l’inscription poncée n’est qu’un miroir sans tain

strates rugueuses en feuilletage palimpseste.

****


TEXTE 4.

Dans les haillons des nuages une stèle de nacre a éraflé le ciel.
Aurions-nous oublié le suaire des morts ?
Et ce qui a tremblé n’est plus que rhapsodies en sourdine.
Panneaux de soie, pétales de cerisiers gisant,
La main était habile à dessiner l’épure
Cloison de deuil sur le Levant
Fracas et stigmates pour dés pipés.

Les serres de l’air sont stylets.


*****

TEXTE 5.

D’un côté de l’ajour une obsidienne sertie d’ombre
Un souffle encore
Interstice de trembles, dans une orée tachée de nimbes
Sandales pour franchir un gué de haïku
Des fougères cinglant nos paumes qui demandent
Voyance.
Trouée d’insectes, chas pour aiguilles de fée
Lueur, ne dit-on pas, dans la nervure et filigrane
Nos pas foulent la terre et réclament le verbe
pour demeure.
Aimer à l’agonie des hêtres les passants et les bêtes
Fouir et sans taire terrer terrer
Y compris nuages et horizon
Et des noms qui résonnent, appellent, veulent voûte
quitte à l’éboulis
le dés-orient du monde
(pour écrin mausolée du santal à respirer la pierre noire des volcans)
Je vois cette dentelle. Il faut troubler
puisque les charmes meurent
onguents de nos maux, jusqu’à la lie du temps
l’ordalie du poème.



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Créé le 1 mars 2002

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