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Dans notre Salon de lecture, honneur ce mois-ci à Afulay.

  
Toile de Malika Huzig Gueldasent


Présentation des textes
de la SÉLECTION
D'
OCTOBRE 2006

n*39

Par  Ali Iken



Francopolis : sélection d'octobre 2006

Edition dédiée à maman Cécile et à la Titelune Solène



Quand la terre s'éloigne
et cherche ses racines
le jour s'achève, se résume

trop de hâte
-le ciel déborde-

(Cécile ; du recueil « terre à ciel »)

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Sous ce ciel qui déborde de lumières nous acceuilleons dans ce 39ème numéro quatre auteurs ; Jormunrekk ; Gilles Fabien, Ernst Karner et Bernard O , avec douze textes au total. Jormunrekk qui nous vient, comme dit-il « d'un lieu que le soleil n'atteint jamais » , nous a tenu en haleine par son style lent /long, au souffle digne d'une plume maîtresse de ses encres et confins de leur traces. Style, dit-on, bien habile aux tournures syntaxiques complexes délicatement ficelées ! Peut-être que Michel Ostertag a raison d'en être épaté ! « Un ton, un auteur, c'est certain. A prendre en bloc, sans chicaner. Ici, une voix nous parle…

Théâtralisation de la pensée, lyrisme maîtrisé, des images fortes, du grand art. » Cécile abordant les cinq textes de l'auteur est convaincue que l' « écriture est maîtrisée. Dans la détresse de Roméo, une mise en scène théâtrale, originalité ! » Contrairement à Jean marc La Frenière qui, tout en avouant que l'auteur est derrière sa plume, le critique en ces mots « Je n'accroche pas tellement mais je ne peux nier la très grande maîtrise ». Gertrude Millaire, d'un tiède avis, indécise jugeant trop longs les textes commente « longue poésie je m'y perds un peu mais il me ramasse au tournant.
J'aime bien
"comme une montgolfière assez âgée mais encore pleine d'air
ballottée par la tourmente de fissures interdites, trop vertes
»

Le texte Pornocratie est pour Teri Alves « Un poème d'une grande force, les mots sont à leur place, incisifs. Paradoxe d'une poésie ressentie comme brute mais avec une grande précision dans la tournure et le rythme des phrases ». Le poème La croix dans la brume même s'il est moins prenant, dit-il, demeure « toutefois très digne ». Pour Gertrude Millaire ce poème a cette particularité d'« .. une écriture maîtrisée avec plein de contraste ». Alain Le Roux parle de « quelques paysages de lumière et de froid », il devine l'auteur habiter un vieux manoir au plus profond de la plus profonde forêt !

À propos de La détresse de Romeo, la charge symbolique des personnages et de l'œuvre fondatrice « Roméo et Juliette » imposerait en principe à tout auteur de relever un défi, celui d'être dans son écrit à la hauteur du mythe ! Jormunrekk d'après Teri Alves, à réussi ce pari « Il fallait oser revisiter Shakespeare à la sauce moderne, une belle prouesse poétique. Il y avait pourtant de nombreux pièges à éviter, et l'auteur s'en est sorti à merveille », il ajoute, en parlant cette fois-ci de deux autres poèmes Longtemps tout se tait et Parler aux gens d'il y a longtemps que « Même si ces deux derniers poèmes n'atteignent pas la virtuosité de ce qui les précède, il n'en ont pas moins cette forte personnalité et un certain lyrisme. » Longtemps tout se tait est pour Alain Le Roux un texte où « le souffle de la brume tapisse les peupliers » Gertrude Millaire un peu dérangée par le fait que « c'est toujours le même poème, la même brume la même lenteur… mais ça marche » conclue t-elle ! Quant au poème Parler aux gens d'il y a longtemps elle en dit « c'est une réflexion plus qu'un poème, et toujours cette lenteur... une écriture bien personnelle »


***

Notre deuxième auteur c'est Gilles Fabien, jeune ivoirien âgé de 16 ans . Ma poésie, son texte, semble avoir en sa voix quelques sons des grands écrivains de la négritude, Jean Marc La Frenière voit dans "ma poésie" « Un certain souffle mais c'est une écriture qui date déjà. » rétorque t-il. Michel Ostertag en dit « Savamment descriptif tout en gardant une dose de poésie ». Gertrude Millaire critique le début du poème mais ne cache pas son enthousiasme pour le reste « bien que le début soit à mon avis un peu boiteux, le reste nous amène dans ces rythmes africains qui nous collent à la peau. » par contre Teri Alves lui, remarque que « ce poème sait très bien se défendre. Une écriture entraînante, des effets de rythme savamment calculés, une ambiance qui semblerait presque inviter à participer ». Gilles Bizien, enchaînant dans le même sens, en prend pour témoin ces vers :

« Toutes rues sales enfant vois-je
C'est la poésie »

« Je trouve ses vers splendides. L'articulation du vers, des mots, est d'une justesse inouïe, le sens y est alors, dans l'image évoquée, éclatant ». Cécile séduite par "ma poésie" commente en disant que c'est un texte « bien rythmé, plein de musique ». Lilas a aimé en ce texte son « beau lyrisme final en particulier » en témoignent ces vers qu'elle n'a pas hésité à nous reproduire ci-après :

« Afrique ma poésie
Qui roucoule sur mon coeur et secoue mon pouls
J'ai dansé avec toi tout nu dans le ventre de ma mère

Afrique mon histoire
Apprends moi la beauté de tes cris
Que l'apprenne à crier avec toi ta douleur
Afrique ma poésie
Que je saigne quand le sang s'égoutte de tes plaies
Que mon sang s'unisse à ton sang pour noircir la feuille de papier blanche
Afrique ma poésie »


***

Et maintenant voyons qu'en est-il des cinq courts poèmes d'Ernst Karner qui ont suscité un certain retour à la problématique du fond et de la forme de ce genre de poésie, qui dit-on, n'est pas tout à fait loin du haïku et du tanka . Jean Marc la Frenière en disant que ces textes légers et plaisants, aux images très simples « .. ont le mérite de ne pas se prendre pour des haïkus... » paraît bousculer l'idée reçue, selon laquelle toute poésie proche de ces genres est toujours susceptible d'être de tradition japonaise !
Les autres interventions ne sont pas totalement de cet avis. Pour Gilles Bizien ce sont des textes «Simples et très "japonisant", ça a son charme. » Gertrude Millaire les comparant à un musée moderne semble vouloir dégager leur nature statique, elle écrit « une écriture qui se rapproche du haïku avec un rythme entraînant. Les tableaux défilent devant nous comme dans un musée moderne »
Teri Alves du même avis en dit « de l' habileté dans la transcription de l'instant… On est très proche du tanka (surtout au texte 2) :

« Quelqu'un passe,
et le temps pour moi de me demander :
" Est-ce lui? "
La lune de minuit
a déjà disparu
derrière les nuages. »

On y est même peut-être en plein dedans, allez savoir. Alors en tant que tanka je trouve ces deux "fugacités" assez bien réussies. »
Même chose pour Lilas qui a « aimé la délicatesse style haïku de ces poèmes. » Michel Ostertag aussi « Ces textes courts de styles Haïkus ou Tanka me plaisent énormément. Pour moi, ils sont totalement réussis. »
Cécile , en guise de réplique à ce que dit Jean Marc la Frenière commente « Petit ensemble plaisant. Influence du haïku ou d'une forme similaire. Du moins, c'est une manière de s'approprier une forme. Une bonne humeur se dégage ».
Et enfin Liette, une spécialiste du domaine, qui même en appuyant l'avis des autres, critique la notion « bien-aimée » dans les textes 2 et 3. Elle dit : « Il y a quelque chose dans ces petits paysages, on dirait des tankas japonais, quelque chose de frais se dégage. J'aime la délicatesse style haïku de ces poèmes.
Je suis juste un peu réticente face à la notion de
"Bien aimée" qui me fait penser au "Cantique des cantiques" (un chant que j'aime beaucoup). Il me semble ici que ces poèmes tenaient très bien sans ajouter cette référence qui rend deux d'entre eux un peu trop surfaits à mon goût... »


***

Le quatrième auteur Bernard O qui nous vient/revient des enfers de la folie avec son mystérieux et « ennuyeux » Journal d'un fou est sans doute l'auteur qui a attiré plus d'attention et de curiosité malgré quelques fragiles hésitations de Gilles Bizien, par exemple, qui en dit « Le sujet est connu, la forme du texte, surtout dans les dialogues intérieurs du personnage, rehaussent l'ensemble » Quant à Gertrude Millaire, peut-être aussi pour ces mêmes raisons, semble chercher le pourquoi et le comment de ce paradoxal et délicat rapport entre l'attachement à l'oeuvre d'une part et l'ennui qui s'en dégage de l'autre « … lecture d'un journal , un peu long mais on le suit dans son ennui, son écriture nous accroche et on ne sait pourquoi, il tient notre curiosité. »
Lilas voit dans ce journal un fruit d'une « Maturité et savoir-faire de l'auteur ! » Toutefois elle regrette d'en ramener « Le sentiment.. que ce texte gagnerait en puissance à être plus concis »

Les autres membres du comité impressionnés par l'originalité de ce journal d'un fou ont exprimé leur enchantement en ces jolis bels échos :

Teri
« Un commentaire sur ces extraits dès que ma bouche cessera d'être bée. Promis »

Jean-Marc La Frenière
« Une écriture moins folle qu'il n'y paraît. J'ai hâte de connaître le fou. »

Liette
« J'aime bien tous ces extraits. Quelque chose se passe ici, un jeu entre les genres, une écriture personnelle, qui se tient et s'échappe en même temps pour nous ouvrir vers un imaginaire en habit de fête »

Cécile
« Eh bien ! il y a du talent ici !!! c'est admirablement écrit ! le titre est bien trouvé ! un fou, pas si fou que ça ! j'ai hâte de savoir qui se cache derrière ces mots. »

Michel Ostertag
« Complètement déjanté, le texte et l'auteur. Original. A lire et relire ! Mais on est prévenu par le titre : "Journal d'un fou" arrière-petit-fils de Gogol !! Pourquoi pas ! »

Philippe Vallet
« un fou qui pense, je m'en fous, pourrait on dire, et puis si on tente de lire, on se dit que vraiment il est pas si fou qu'il le dit, comme quoi on peut tenter le diable à faire le fou, il n'y a que les mots pour réussir. »


***

bonne lecture ! et qu'on oublie pas de faire un tour au salon de lecture ; les trois textes du recueil « cendres des étoiles » de notre invité Abou lkacem El khatir méritent d'en prendre quelques verres.


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octobre 2006
Ali Iken
pour le comité de Francopolis


 

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Créé le 1 mars 2002