TERRA INCOGNITA

 

 

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Archives : Terra incognita

 

Nouvelle rubrique : découverte…

Janvier-Février 2021

 

 

 

Patrick Joquel

 

Capteur d’instants

 

Poèmes inédits pour Francopolis

 

(*)

Coupe d’image tirée de son site

 

1

aurore immobile

ou du moins pourrait-on le croire

aucun frémissement dans les bambous

la goutte de rosée suspend la pesanteur

au bout de chaque feuille

petit œil translucide et joueur

pas un chuchotis dans le chêne

rien

sauf le merle ici sur le sol

la mésange dans l’orme picore

et à chacun de ses mouvements

déclenche une pluie de feuilles jaunes

 

je reste à les regarder tomber

silence et lumière

un vol de pigeons

un éclat de goéland

rien d’immobile ici ce matin

juste la tranquillité de l’aurore

et de ses entrées maritimes

 

je marche à pas légers

jusqu’au boulanger

quelques mots sourires

deux pains au chocolat

une banette

j’en croque un quignon chaud

et retour par une autre rue

et d’autres arbres

je suis un marcheur en ce monde

aussi vaste ou réduit soit-il

marcher m’ancre à la Terre

comme ce pin géant que je n’avais jamais vraiment salué

comme les chênes du cheminement

comme ces herbes entre goudron et muret

 

je marche

et soyons fou

je marche et le monde tient debout

 

 

2

l’indifférence des oiseaux

celle des feuilles

ou des petits fruits rouges du…

j’ai oublié son nom

ma mémoire se creuse comme un fameux fromage

pas de publicité gratuite

ce poème n’est pas sponsorisé

cependant

il est prêt à étudier toute proposition honnête

à porter une casquette

et à inscrire en titre le nom du sponsor

mais

revenons à ce poème

les uns chantent disons-nous

voix multiples et différentes

les autres rougissent et tombent

multiples et éphémères éclats de lumière

patchwork coloré au sol

je traîne les pieds

automne saison d’enfance

au loin un souffleur tente de retrouver

le sérieux du goudron trottoir

pas de laisser aller

la vie humaine continue

malgré l’adversité virale

la vie continue

et je m’accorde à ce qu’il me plaît ne nommer

la joie

joie de l’oiseau

de la feuille et du fruit

automne saison d’enfance

 

 

3

élargir l’horizon

comme un moine en son cloître

et quelque soit son dieu et ses rites

élargir

comme un ermite

et quelque soit son lieu de retraite

élargir

ouvrir les poumons

les yeux

et apercevoir

loin

ces connexions mystérieuses

ces échos

l’univers est un corps unique

où tout se répond

je sais c’est déjà dit par le poète

et alors

pas de mal à répéter l’histoire humaine

à hauteur d’individu

c’est dans l’accord

élargir

se mettre au monde

et naître à nouveau

je sais c’est déjà dit par l’ermite et le moine

et alors

j’ai bien le droit de mettre mes sandales

dans celles de François ou de Bashô

ou d’un autre à ton libre choix lecteur

 

 

4

il pleut des feuilles

il pleut des glands

combien de feuilles

combien de glands

avant que le chêne soit de bois

nu

il pleut des jours

il pleut des nuits

mon corps grince

mon corps se grippe

il pleut du vent

il pleut du soleil ou de la neige

et combien de rayons

combien de rafales et de flocons

avant que la vie le mouche

 

 

5

mon pas croustille les feuilles sèches

feuilles d’érables

érables des rues

là-bas

l’horizon bleu des crêtes

le jeu des cumulus de beau temps

tout est calme

l’air

les nuages et les feuilles

alors

moi aussi je suis calme

et j’offre un bol de thé

à la sérénité du monde

 

 

6

aurore

le cri des goélands sur la ville

nostalgie de la mer

son espace

bruit mat d’un gland

désir de germination lente

rumeur automobile

la vie

des vies humaines

et d’autres

les oiseaux

les insectes

les invisibles microscopiques

les végétaux

les platanes de l’avenue

avec leurs feuilles de saison

nostalgie des forêts d’avant les humains

les forêts d’avant

le soleil apparaît

au bon azimut et à l’heure prévue

check up

mécanique des sphères ok

pesanteur ok

les lois permanentes

et ce monde flottant

 

 

7

avec les oiseaux des jardins

j’accueille une aurore nouvelle

ils volent

je marche

et nous vivons

chacun dans sa niche

écologique

le même retour du soleil

j’écoute

le grand chêne

modifier la couleur de chacune de ses feuilles

lors de l’achênage d’un groupe d’étourneaux

pluie de feuilles

au sol

tout un tapis d’uniques

métaphore de la foule du quai de la ligne 13

ou autre lieu moquetté d’humains

les étourneaux

leurs mélodies aériennes

je suis heureux de les retrouver

dans le flottement bleu brumé de ce sept novembre

à l'heure du café/croissant

 

 

8

aube

un dimanche

il a plu cette nuit

je n’ai rien entendu

tout à l’heure

au thé nocturne encore

un hibou grand ou moyen duc

vers le village

et des éclairs à l’Ouest

silencieux les éclairs

lointains déjà

à l’aube

un grand silence

les autos en grasse mat’

l’angélus de sept heures

qui va prier ?

Ici les cloches

ailleurs l’appel du muezzin

ce qui rassemble au fond pourrait être plus fort que ce qui sépare

aurons-nous un jour un peu plus d’intelligence ?

les nuages

leurs formes grises

la caresse de l’aurore et le jeu des couleurs

le vent là-haut est au Sud-Est

léger

ici rien ne bouge à part quelques feuilles

dont j’écoute la chute et le contact avec le sol

silence

des flaques de pluie

des flaques de feuilles

des flaques de soleil

des flaques de mots

et moi

qui me dirige vers la boulangerie

et dans un moment

un café balcon/croissant

 

 

9

ce matin

je soulève l’horizon

glisse un regard dans l’entrebaille

et entre dans ce monde flottant

je m’ébroue et la poussière

me désengonce du sommeil

je marche à pas lents sous l’aurore

et la vapeur beurre mon souffle

tiens à propos

les souffleurs de feuilles

sous le vieux chêne

soufflent les feuilles

l’aspirateur sur roues les aspirent

le monde est en ordre de marche

les bus en témoignent

le trottoir aussi

tout à l’heure moquetté

maintenant pur goudron

la vie

un matin de novembre à Mouans-Sartoux

 

 

10

la nuit

fin de nuit

éveil

le silence

à inspirer

expirer

le silence à respirer

humide et frais

le silence et ses ponctuations d’oiseaux

de moteurs au lointain

le silence à boire

dans l’odeur du sencha

être vivant

ce matin

et jusqu’à quand ?

sourire et un autre mug de thé

 

 

11

fin de nuit

l’aube et ses brumes

légères

un dernier rêve s’évapore

on en cueille les gouttes aux pointes des feuilles ocres

c’est un matin d’automne

le soleil lève les dorés du paysage

et je m’ensilence à le regarder se taire

un premier vol d’étourneaux sourit aux paupières

un nouveau jour à vivre

aussi haut que possible

et même un peu plus haut

 

 

12

ciel gris

gris et haut

pas besoin de casque pour affronter ces nuages

d’ailleurs

pourquoi parler d’affrontement

je me glisse dessous

entre eux et moi

les goélands

ces rieurs de l’aube

je me glisse et j’ouvre tout mes sens

histoire d’être vivant au monde

aujourd’hui et ici

bien ici

 

 

13

Capteur d’instants

métier de marcheur

marcher tout ouvert

à l’affût

de quoi ? Dis-tu

et bien

de tout

de rien

absolument tout et rien

se laisser surprendre

du beau

du drôle

du triste

de la surprise avant tout

la laisser te traverser

comme un poème parcourt le corps

pour se poser sur le papier

ou l’écran

te laisser emporter

sur sa vague

surfeur de l’instant

une vague unique

 

 

14

couette immobile

les nuages somnolent

des rêves bleues trouent leurs sommeils

désirs d’espace

ou simple cheminement vers l’éveil

leurs paupières se frangent d’aurore

caresse orangée

douceur de l’air

chaque feuille est à sa place

au sol ou sur sa branche

sauf celle-ci

dans l’entre-deux

son petit soupir

le silence

et puis

soudain

la géométrie des étourneaux

le sourire est permis

sans attestation

sans contrôle et sans limite

 

 

15

l’instant d’illumination

30 minutes après le lever du soleil sur la mer

il arrive ici

le chêne en face

devient doré

absolument d’or chaud

il caresse mes paupières

quelques secondes

puis le soleil montant

ou bien se cachant derrière une entrée maritime

il retourne à son ocre automne

à son silence

et je lui souris

tout éclairé

 

 

16

ciel clair à l’horizon Nord

ciel gris au Sud

les nuages viennent de la mer

l’air froid des pré-alpes de Grasse les stoppent

à l’aplomb de la première crête

bleu pâle et pur là-bas

de la douceur sans limite

de la douceur ici aussi

je marche sur des tapis de feuilles luisantes

mouillées

patchwork souriant

voici les étourneaux

leurs géométries spatiales

leurs piaillements

le ciel

respire de vies diverses

moi

d’une vie unique

 

 

17

éveil

toujours le même étonnement

je

suis

je suis

ici

je suis ici

 

je ne sais pas toi ?

je trouve ça incroyable

et sachant que je suis aussi denrée périssable

j’essaie

à chaque instant la joie

entends moi bien j’essaie

c’est ça j’essaie la joie

et dis-moi si tu peux

comment vivre autrement

vivre sans ce désir ?

 

 

18

dans le quartier de mes douze ans

je marche

et je songe à tout ce qui s’est enfui

l’ombre d’un vélo

ce mur hérissé de tessons

le puits au fond mouvant

la maison hantée avec son bassin à poissons rouges

l’immense terrain de jeux sauvages

les amis d’alors

les parents

 

je marche loin de ce quartier de mes douze ans

et je songe

que

tout individu avec à la main

une poignée de dizaines d’années

a écrit

écrit ou écrira ce poème

rien de nouveau sous le soleil

tout se répète

à quelques nuances près

celles qu’on appelle l’unicité de chacun

en attendant le crépuscule

je marche au soleil de mes douze ans

parmi les ombres floues de mes soixante

je marche au seul présent

de cette vie que je traverse

au passage

Joke on the clock

 

 

19

Je marche comme un moine à l’aube. Dans le cloître quotidien. Par des rues en carême. Silence et désert. Mes pieds jouent aux feuilles d’automne.

Mes mains caressent les arbres. Chênes. Cèdre. Pins. Acacias. Platanes. Et tant d’autres. Tant d’architectures différentes. De chants. De lumières. Tant d’univers. Je lève les yeux et salue Vénus d’un sourire. Lever les yeux. Voir toute cette histoire d’un peu plus haut que la hauteur d’un homme. Le point de vue de Vénus sur ce jour sur Terre que je vais passer à Mouans-Sartoux. Avec la douce incertitude permanente d’atteindre la nuit. Les rouge-gorges me guident de muret en muret. Je salue aussi la boulangère et le vendeur de journaux. Je pense à tous ces créateurs de croissants, d’articles et ceux qui apportent. Toute la chaîne. Tout notre biotope. Dans le bleu clair de l’aurore Vénus disparaît.

Je marche en jouant avec les feuilles d’automne.

 

 

20

Un premier thé au balcon. Ciel étoilé. Température froide : 4° au premier étage. Givre au sol et sur les voitures. Silence. Chaleur du mug. Du thé.

Silence. Une étoile filante. Sourire.

Sourire à cet instant qui n’a nul besoin de moi. De mon sourire pour exister. L’inverse par contre… un sourire éphémère aux lèvres. Bien plus longtemps dessiné dans ma conscience. Je le chevaucherai tout au long du jour cet instant comme un cadeau. Comme une rencontre improbable entre l’univers et moi. Entre deux histoires aux échelles différentes. Deux instants, comme un échange de regards, comme deux éclats de lumière partagés

 

 

21

lundi matin

les autos roulent à goudron bruyant

je respire le frais de l’aube

un corbeau croasse son étonnement d’hiver bleu

je songe à Corto Maltese et ses ombres

très fraîche cette aube

je marche sur un croustillé de glands

une fraîcheur d’encre noire

un rouge-gorge sautille à mon côté

le gris léger du ciel vire au bleu lent

d’autres oiseaux dont je ne reconnais pas les noms

le bleu s’affine et multiplie ses plumes

le soleil me touche

je m’arrête

je regarde l’espace

des étourneaux volent à chêne perché

c’est un lundi matin

frais de novembre

la vie

et la joie en chemin

 

 

22

le rouge-gorge au balcon

sautillé lumineux

léger

m’interroge

comment a-t-il découvert

le galet aux miettes de croissant ?

et si son espérance de vie est à 18 ans

est-ce le même depuis toutes ces années ?

ou bien sa descendance ?

et dans ce cas comment s’effectue la transmission ?

et si c’est un autre

retour à la question une

tant de mystères entourent ce balcon

le lézard

les tarentes

les araignées

les fourmis

les escargots

les gingkos biloba

et les joubarbes et

...

tant de mystères sous les yeux

si aveugles

tant de secrets à écouter

mug de thé en main

et sourire en coin

 

 

23

4.14 am

cinq degrés au balcon premier thé yunnan

les étoiles vibrent les lucioles de Grasse clignotent

grand silence

l’hiver vient 

je le respire et l’attends

de skis fermes

 

 

24

la brise bleue soleil dans les platanes du boulevard

l’agitation sonore des ocres d’or

je cherche un mot pour le définir

crissement

non

fruissement

comme le ruisseau sous les pierres

non

crépitement

peut-être

un doux crépitement de reflets dorés

le vol d’une feuille au vent

son unique vol

pas vraiment

à terre le vent poursuit son jeu

la feuille ronronne à ses caresses

des instants comme celui-ci

la Terre en connaît depuis qu’elle a inventé la feuille

et ne se lasse pas de les offrir

à quiconque lève les yeux et les oreilles

entre ce platane

cette brise et moi

l’instant est unique

et j’en ronronne en écho

comme un chat solaire

 

 

25

je cherche la faille

où faufiler mon souffle

et libérer ma cage thoracique

de cette oppression

qui la taraude

la faille où retrouver l’espace

et gonfler mes poumons à son écho

 

une bergeronnette du canal

en ouvre l’accès

je la suis des yeux jusqu’à retrouver le ciel

sur l’eau

flotte un reflet

bleu nuage entremêlé de branches et de feuilles

de silence aussi

le silence du canal silencieux

ce reflet interroge le réel

la présence

le passage

celui de l’eau

celui du marcheur

celui du nuage

celui du reflet

les ombres flottent elles aussi

quand je marche ainsi

je suis intemporel

juste moi et mon corps

ce corps qui flotte aussi entre deux instants

conception

arrêt du service

un cri de goéland me souvient la mer

je suis des yeux son plané

silencieux

heureux

 

 

26

la mer est toujours la mer

vent d'est hier

des surfeurs en kite

ballets de voiles

du gris du vent

et les gingkos de la croisette plein d'écus

pleine lune à présent au balcon

froid

 

 

27

yunnan de pleine lune au balcon

silence de hibou

Grasse joue aux lucioles

l’air vibre ses froids

le ciel ébloui ferme ses étoiles

juste la lumière lunaire

et le silence

de hibou

je l’ai déjà dit je crois

mais lui aussi se répète

dans la nuit

la lune première de l’hiver

répand ses froids

figent les jardins de givre

silence

une gorgée de thé

chaleur de vivre

 

 

©Patrick Joquel

Novembre 2020

 

(*)

 

« Des textes work in progress, c'est à dire en quasi première écriture, bruts, écrits à la volée en marchant dans le quartier.

Ils évolueront en s'insérant dans un livre plus tard. » (P.J.)

 

 

Les photos qui illustrent ces poèmes sont de :

Gertrude Millaire (Québec, 2014 : les 2 dernières) et de Dana Shishmanian (2016-2017 : les 2 premières) 

***

L’année 2020 de Patrick Joquel

« Cette année commence avec une publication en revue : la revue Mot à Maux, numéro 11.

C’est via les revues que j’ai commencé à publier mes premiers poèmes, premiers regards extérieurs sur mes petits travaux d’écriture. Je continue à leur proposer des poèmes ou des notes de lecture. Je n’oublie pas ce que je leur dois.

Avec les Éditions de la Pointe Sarène, la revue Cairns à son tour offre ses pages à des poètes confirmés comme à de moins établis. Juste retour, rendre ce qu’on a reçu. Sans se prendre au sérieux. Le numéro 26 de Cairns paraît en janvier et se consacre au thème du Printemps des Poètes 2020 : le courage. Et le 27, en septembre : l’enfant qui demeure en nous.

Les livres, ça fait voyager. J’aime ce passage de la solitude écriture au tgv des rencontres : partager le poème, le texte, le livre et la joie de créer avec des enfants, ados ou adultes. Cette année le Printemps des Poètes est heureux : Magny en Vexin, La Suze sur Sarthe, Carmaux, Flers, Durcet… Autant de lieux et d’aventures ! Autant d’aventures annulées pour cause pandémie, deux rescapées cependant : Magny en Vexin et les deux collèges de la Suze sur Sarthe.

À l’automne, une dizaine de classes autour de Mouans-Sartoux ont pu me recevoir pour un moment livre/écriture. Une visio formation pour « Lire et faire Lire », Bastia : lire des poèmes aux enfants.

Quelques publications : Estérel, poésie, illustration Fabrice Mondejar, aux éditions Papiers coupés (40 exemplaires), Suites pour un no man’s land, poésie, aux éditions Colline inspirée, Kinshasa, RDC, un livre d’artiste avec Maria Desmée, 6 exemplaires, et avec Laurent Del Fabbro aux photos, un calendrier perpétuel hebdomadaire aux éditions de la Pointe Sarène (400 exemplaires).

Ce calendrier hebdomadaire de 54 pages est le fruit de la rencontre d'un photographe et d'un poète. C'est un recueil de nos photos-haikus réalisés pendant près de deux ans, de semaines en saisons, dans le Parc naturel régional des Préalpes d'Azur. Laurent photographie régulièrement le haut pays de Grasse sur les sentiers dans le Parc naturel régional des Préalpes d'azur. Patrick accompagne ses photos de haïkus. Ensemble, ils proposent un calendrier perpétuel : un semainier. Petit objet à poser sur son bureau ou ailleurs et durant une semaine une photo et son haïku accompagnent le regard. Présence silencieuse d’un instant nature. Un petit objet à contempler, pour s’aérer… Rêver… Un petit objet à s’offrir ou à offrir (format paysage, A5, avec chevalet, aux éditions de la Pointe-Sarène, 15 €, à commander ici).

Et plus anciens, des romans et récits : Bomoth 0’Baldourke, une quatorzaine d’aventures, éditions du Calicot, 2018 ; Merrett à Coucy-le-Château, éditions Cours toujours, hors commerce 2018 ; Djedré de Cavillon, roman préhistorique, éditions du Jasmin, 2016. Des albums : Terre ! Terre ! aux éditions Voix Tissées, 2019, à partir des images de Nathalie de Lauradour ; Qu’est-ce qu’un regard ?, haïkus avec des photos de Flora Divina-Touzeil, éditions Pourquoi viens-tu si tard ?, 2019 ;  Écoute, avec des gravures sur bois de Vincent Tavernier, aux éditions L’initiale, 2017. » (Voir aussi son blog)

 

***

Patrick Joquel accompagne Francopolis depuis la création de notre revue : interview et textes en août 2002, participation à des sélections d’auteurs (2002, 2003, 2006), aux Francosemailles de mai 2008, invité au salon de lecture de novembre 2014 (où l’on trouve aussi une riche notice biobibliographique). J’ai tenu à l’accueillir à la rubrique Terra incognita de ce numéro pour mieux mettre en valeur une présence poétique trop peu perçue dans le paysage littéraire, alors qu’elle y apporte une forte et indéniable originalité. Capter l’instant, vivre dans l’attention due à l’infime, à l’insignifiant qui fait sens, retrouver tout près de soi et avec le seul effort d’abandonner les tensions du quotidien, l’émerveillement des origines, toujours prêt à vous saisir si vous lui laisser libre accès à vos yeux, à votre toucher, à votre ouïe, à votre cœur, partager ce sentiment de réalité immédiate avec les plantes, les oiseaux, les voisins du village, sans ostentation, sans emphase, sans vaines angoisses et sans prétentions, se laisser vivre par le poème ininterrompu qui s’écrit ainsi à travers vous, simple, serein, sacré, compréhensible par tous, insaisissable dans sa transparente simplicité : voilà qui veut effectivement dire vivre en poésie. Merci pour ce partage ! (D.S.)

 


Patrick Joquel

recherche Dana Shishmanian

Janvier-février 2021

 

 

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