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Christian Erwin Andersen

sa poésie
                                      

Poésie du soir

Il y en avait je crois de la lumière traversant les fenêtres du passé. Impassible au temps, quelques jaunes souvenirs me
font pleurer en plein jour, les yeux sans larmes. Une histoire de soleils qui se mirent au fond des journées, décidant de
tout, du possible et du néant. De mes nuits vides, de mes nuits blanches, au ciel géant des étoiles, les nuages passent
au delà de mon être sur une circonférence infinie. Le vent vient parfois agiter les feuilles et alors le paysage s’étend, la
vue traverse, le soleil s’étale et vibre sur la douleur.



Amante pyromane

Mort 
Mon insoumise 
Dans le balancement de tes hanches 
Quel est ce balancement de mondes 
Qui me happe
Et lape mes terreurs 

Où m'emmènes-tu 
Amante pyromane 
Quels gouffres révèleront 
Tes brandons 
Quel oracle enfiévré parlera 
Quelle voix de nerfs et de sang 
Me dira l'étoile 
Qui m'est restée dans la gorge 
Et a contrarié
Mon destin géophage 

Qui torturera le silence 
Et en arrachera le cri 

Mort 
Sylphe des limbes de ma naissance
Tes desseins sont obscurs 
Et dans la moiteur végétale 
De ton ventre de mouche 
S'ordonnent les légions de larves 
Qui te raviront ton amant

Déjà aux créneaux de tes dents 
Se fanent les chrysanthèmes 
Et une agonie poisseuse 
Aux nervures de métal 
Se profile aux confins 
Des blancheurs matinales 
Là où les lampes exsangues
Grelottent 
Aux poignets 
De la nuit en retraite



Je ne tremblerai pas

Non 
Je ne tremblerai pas 
Comme ces étoiles peureuses 
Dans l’infini froid 
Là haut très loin 

Je me tairai 
Nous irons aveugles 
Entre vociférations 
Et meurtres 
Dans le fracas des blancheurs 
Naïves 

Nous porterons 
Vêtements d’hiver 
De pluie et de vent 
Il sera bon d’être avec toi 
Parmi coassements et babil 

Pour l’instant 
Tu respires paisiblement 
Je m’unis à ton souffle 

Quelque part 
Sans trop savoir où 
Dans cette nuit d’aisselles 
De semence fraîche 
Et de varech pourri 
J’entends hurler les menottés 

Je me couche à tes pieds 
Mon triomphe est de mourir là 
Sous ta fourche 
Alors que le cri est tien 

Le petit matin 
Comme d’un cliché désuet 
Rira de nos grands yeux cernés
                   


The red cross (huile sur toile)de Thomas Schurr


L'amie la mort...
                Pour Paulette Drabbé

Elle approche.Tu la connais.
Elle a vécu longtemps tapie en toi.
Parmi tes ombres. Propices. Nombreuses.
Tu la nourrissais et lui contais des histoires.
Comme aux enfants. A toi. En somme.
Elle fut la gardienne constante.
De tes comas et mangea dans ta main.
Elle veillait. Il n'y eut point d'alarme.
Tu as fini par l'oublier.
La vie est plus forte.

Aujourd'hui elle est là.
Revenue.
Tu ne l'attendais pas.
Et tu ne comprends plus.
Mais tu lui souris.
Faiblement.
Car ta fatigue est immense.
Et tes forces refluent.
Et voici que tout à coup.
Elle t'embrasse à pleine bouche.
Tu protestes. Son corps est collé au tien.
Tu ne peux t'en défaire.Tu prends peur.
Tu cries. Mais il est tard. Trop.
Elle est de retour.
Souveraine. Implacable.
Elle t'a toujours aimée.
Et
Tu sais ce qu'aimer veut dire.

                                      
                   


 
Morosité-Poème


Inquiet de tout

J’arpente le temps

Il a changé

Ce n’est plus le même

Plusieurs fois par jour

Je l’ausculte

Lui prends le pouls

Fais tirer la langue

Je ne le reconnais pas

J’ai  du souci

Ce matin il est près du point

De congélation

Et refuse de prendre la route

Je reste en rade

Ma grande voile abattue

Ne claque plus au vent



Épitaphe

Je me décompose ici 
sans vergogne 
mais sans arrogance 
à l’ombre d’un tilleul 
si paisible 
qu’à lui seul 
il est le chemin et le but 
le moyen et la fin 
je me transforme 
change de masque 
et travaille sans trêve 
à m’en recomposer 
d ‘autres 
en ce lieu réputé de mort
la vie est à l’oeuvre 
je suis son servant.




Christian Erwin Andersen
, écrivain et poète belge d'expression française, de père d'origine danoise, André Maurits et de mère belge flamande, Yvonne Marie Dhuygelaere est né en 1944 et vit à Charleroi. Dès la parution de ses premiers recueils, il a été remarqué par Louis Dubost (Éditeur et poète), Werner Lambersy et Marcel Moreau. Il n''avait rien publié depuis 28 ans: son prochain livre (une somme poétique très importante) est sous presse et paraîtra dans les jours qui viennent.

Quelques liens pour mieux le connaître :

Sa Biographie
Son Blog et sur @rt Chignaned : Poèmes de CE Andersen et entretiens
Article du Télégramme :
La poésie est un combat
Poèmes, sur le site Auberge, des poètes anars et des gueux
La norme jubilatoire de CE Andersen

Sur Francopolis : L'évidence
Publications de CE Andersen :

POESIE:

- Terre Sang Feu (1976)
- Éléments pour un Sacrifice (prix Maurice Gauchez-Philippot 1977)
- LIGATURES & CAILLOTS, préfacé par Werner Lambersy en 1982
- l’Adresse aux Chiens et Petite Histoire du Meurtre (poèmes préfacés par Marcel Moreau)
-. LA LIGNE BLANCHE
- À paraître en Janvier 2011: BRIS DE VERRE ou la défenestration des Anges (Les Voleurs de Feu, 2011), avec un avant-dire de Marcel Moreau et une préface de Yann Orveillon.

ESSAIS:

- L'EXORCISME DU SABLE
- LA FONCTION POETIQUE + la norme jubilatoire + l'évidence + interviews + TEXTES DIVERS
  et un CD ROM SUR LE SAHARA.

 

 

Textes : Christian Erwin Andersen

&

Illustration: The red cross (huile sur toile)de Thomas Schurr




Salon de lecture
Francopolis janvier 2011
recherche André Chenet

Créé le 1 mars 2002

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