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Archives : D'une langue à L'autre

 

Novembre-décembre 2022

 

 

Louisa Nadour :

Trois poèmes d’elle extraits du recueil

Un pinceau et l’étreinte du jasmin.

 

Poésie bilingue arabe-français

(original arabe de Louisa Nadour,

traduction en français par André Miquel),

avec des peintures de Claude Miquel

 

(Éditions Unicité, octobre 2022)

 

(*)

 

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La couverture du livre.

 

 

Danse

 

Tu seras ma coupe jusqu’à son fond   

sur le timbre  rythmé de l’Andalou…

enlace les hanches de  la nuit

laisse-moi oublier toute cette glu de misère

et mes pareilles ces niaises de l’amour

laisse-nous danser ou nous sommes perdus !

 

les oasis desséchées

retrouveront leur sourire

les amants d’un soleil figé

sous les arbres de cendre

reviendront

de leur mille centième mort

eux et moi saluerons d’un baiser

l’ivresse d’une aurore resplendissante

à la paupière du ciel…

 

danse avec moi sur les paupières du ciel

comme si nous étions

deux

aux approches du néant

prêts à recommencer le voyage

à chaque signal d’un soir agonisant…

 

nul besoin pour toi d’inventer les mots

encore une fois

tu n’as… qu’à cultiver ici même avec moi

la passion du silence

et dans une poignée d’instants

sois

ma coupe jusqu’au fond

tout au bout

de cette ultime espérance ! 

 

Poème de Louisa Nadour, en la traduction d’André Miquel,

extrait du recueil Un pinceau et l’étreinte du jasmin.

 

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Peinture de Claude Miquel, extraite du recueil Un pinceau et l’étreinte du jasmin.

 

Poème original en arabe de Louisa Nadour,

extrait du recueil Un pinceau et l’étreinte du jasmin.

 

 

Orphelin… comment parler à la vie ?

 

Comment amorcer le premier pas,

sur un millier de mille, sans s’égarer ?

Et comment

exercer mon âme à la vie

quand ces larmes me noient

la nuit

et sous la lumière du jour ?

 

Ah ! ces hurlements que je n’ai pas compris,

moi, le petit enfant sage,

à chaque fois que venaient battre

sur le silence redoutable

les portes de bois massif !

Pourquoi les bloquait-on,

les fermait-on à la face de ma mère

pour faire barrage entre moi et la chaleur d’un sein ?

 

Et désormais comment ma mère

pourra-t-elle m’embrasser

et faire taire cette amertume en larmes,

quand on voyage à la recherche de la vie ?

Je me suis rebellée tout au cours de mon existence,

j’ai appris à faire silence sur ma détresse,

j’ai marché

et dans ce voyage à la recherche de la vie,

j’ai brûlé bon nombre de ces livres

que ma mère me lisait

chaque soir…

mais le conte a fini

quand s’est interrompue la voix de ma mère…

 

Est-ce vraiment la vie qui veut de moi,

moi qui ne veux rien de la vie ?

Il me suffit de deviner le parfum de ma mère

et l’arrivée de mon père

m’apportant, à son habitude, les douceurs des loukoums

et un jouet pour m’amuser…

Ce rêve demeure hors de ses lieux mêmes

et dès lors il ne me reste plus que ce poème…

Je l’offre à tous deux, comme un toit !

 

Poème de Louisa Nadour, en la traduction d’André Miquel,

extrait du recueil Un pinceau et l’étreinte du jasmin.

 

Peinture de Claude Miquel, extraite du recueil Un pinceau et l’étreinte du jasmin.

 

Poème original en arabe de Louisa Nadour,

extrait du recueil Un pinceau et l’étreinte du jasmin.

 

 

À quelque chose malheur est bon, peut-être

 

Tu me dis :

« Sois heureuse !

Nous reviendrons, nous resterons vivants,

une fois que la mort nous aura dévastés

et déversé sur nous une avalanche de feuilles

détachées une à une de l’arbre maternel. »

Et moi, je dis :

« Merci

merci à toi

de m’ouvrir les yeux sur les bénédictions de l’automne

où je chercherai maintenant mon secours !

En chaque feuille tombant à l’horizon des arbres,

je déposerai un vœu

tout de sagesse,

douceur et bénédiction,

lueur au cœur de l’étranger

abandonné aux marges de la misère

et qui savoure de nouveau

le vertige de l’amour et de la lumière…

 

Poème de Louisa Nadour, en la traduction d’André Miquel,

extrait du recueil Un pinceau et l’étreinte du jasmin.

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Peinture de Claude Miquel, extraite du recueil Un pinceau et l’étreinte du jasmin.

 

Poème original en arabe de Louisa Nadour,

extrait du recueil Un pinceau et l’étreinte du jasmin.

 

(*)

 

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(*)

 

Un pinceau et l’étreinte du jasmin est un livre d’amitié entre deux femmes ; Louisa Nadour est poétesse, journaliste franco-algérienne, Claude Miquel est artiste peintre.

Louisa Nadour a sélectionné ici 18 poèmes d’un plus important ouvrage de poèmes en langue arabe paru en 2021, aux éditions DarAzminah (Jordanie). II ont été traduits en langue française par André Miquel, spécialiste de langue et de littérature arabes classiques.

Ce livre est né aussi d’une collaboration fructueuse d’une part avec François Mocaer, éditeur ouvert à toutes les formes d’écriture, d’autre part avec Tristan Noirot-Nérin, Designer graphiste sensible à cette poésie et ces gouaches.

Ce livre se tient lové dans les mains et se retourne selon son envie : le lecteur peut en effet l’aborder en français ou en arabe. Il découvrira dans chaque version les peintures … qui s’unissent au creux médian du livre par une explosion de couleurs.

Ce livre s’offre comme un pont à consolider sans cesse, entre les deux rives de la Méditerranée.

Un texte d’André Miquel introduit cette étreinte artistico-poétique par des notes invitant le lecteur au voyage et à la contemplation : « …Et c’est ainsi, comme on le lira, que le pays natal, la mer, l’exil, les bonheurs, les déconvenues et autres signes visibles d’une destinée singulière ouvrent sur la perspective d’une histoire universelle, toujours en marche et lancée comme un défi à tous les aventuriers : autre mot qui demande de revenir à la source…Le poète, on s’en doute, n’est pas le seul en cet élan : tous les artistes y participent, chacun en son domaine et à sa manière propre. Mieux même, à l’occasion : ils s’associent, comme en ce recueil où la peinture vient ajouter aux mots de la poésie sa voix à elle, faite de traits, de couleurs, d’espaces laissés libres pour qu’une autre voix y vienne chanter. »

L’annonce du livre sur le site de l’éditeur : ICI.

Le livre a été présenté, en même temps qu’ont été exposées les gouaches, lors d’une soirée signature dédicace le jeudi 24 novembre à l’Espace Christiane Peugeot, avenue de la Grande Armée, Paris 17ème, et d’une soirée récital-dédicace le15 décembre au Centre Culturel algérien à Paris 15ème.

Un récital est prévu également le jeudi 15 décembre à partir de 19h, au Centre Culturel Algérien (171, rue de la Croix-Nivert, Paris 15e, M° Boucicaut ligne 8) : voir l’annonce ICI.

 

 

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Louisa NADOUR est une poétesse franco-algérienne et journaliste d'expression arabe et française.

Née en France, Louisa a vécu une bonne partie de sa vie en Algérie. Elle cultive au fil des années le meilleur de sa double appartenance aux deux rives de la Méditerranée et demeure un pont entre les deux rivages : elle est appelée régulièrement à contribuer aux conférences internationales, en sa qualité de femme de lettres et de media. Spécialiste du monde arabe, Louisa Nadour contribue, aussi, régulièrement à l’organisation de conférences et de colloques internationaux, dans des espaces culturels et universitaires, en France et à l’étranger.

Elle est Ambassadrice de « Poésie en liberté » chargée du Moyen-Orient.

Elle publie, en 2010, son premier recueil bilingue français-arabe, Le Pinceau et les Par-chemins, aux éditions L’Harmattan. En 2014, elle sort L'Odyssée des mots aux éditions d’art Bourdaric (France). Toujours, en 2014, elle publie un recueil de poèmes en arabe, Si loin que tu m'exaltes ! paru aux éditions Dar al-farabi (Liban). En 2015, elle contribue à la rédaction du livre 13 écrivains racontent leur vécu dans la capitale française, aux éditions Dar al-farabi (Liban) ; les participants y ont croisé leurs plumes pour peindre cette ville de lumières, de magie et d’inspiration... En 2019, elle participe à l'écriture d'un livre collectif toujours aux éditions Dar al-farabi (Liban). On y traite, cette fois-ci, des cités mythiques du Maroc… Elle consacre alors son récit à Fès, ville culturelle et spirituelle.

En octobre 2021, elle publie un recueil de poésie intitulé La vague s’apaise-t-elle jamais ? aux éditions DarAzminah (Jordanie).

Présence à Francopolis : pour mieux la connaître, voir l’Entretien réalisé avec elle par Marie Virolle, à la rubrique D’une langue à l’autre (janvier 2013).

Louisa Nadour a été invitée de notre Salon de lecture en décembre 2015 et a publié des articles critiques : Chbibane Bennacar Fatima (à la rubrique Une vie, un poète, décembre 2015), Khaldoun Alnabwani : Une aventure philosophico-littéraire (Vues de Francophonie, décembre 2015).

 

 

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Claude MIQUEL a volontairement pris des chemins opposés à ce que le milieu familial parents et grands-parents enseignants la prédestinait. Dès l’âge du lycée, elle n’a cessé de fabriquer des choses, « pour survivre » dit-elle. Tout en suivant un parcours professionnel dans la fonction publique d’État, elle a toujours dessiné, peint et exposé, par vocation mais aussi pour une promesse qu’elle avait faite… Aujourd’hui après quarante ans d’expositions en France et à l’étranger, principalement en « peintre sur soie », mais aussi en collagiste de papiers et en travaux de gouaches, elle vient pour la première fois empiéter avec ses pinceaux sur le domaine paternel et rencontrer son père-traducteur.

Elle jette sur le papier à main levée les impressions, les élans, les vibrations ressentis à la lecture des poèmes de son amie Louisa Nadour. Elle choisit la couleur à profusion car elle écrit : « Je veux que ma peinture incite, avant même toute réflexion, à la joie des yeux, à la paix, au bonheur. »

Inconsciemment ses œuvres, notamment sur soie, sont imprégnées de ses souvenirs heureux de petite fille au Moyen-Orient, de rencontres avec des objets et des personnes croisés sur tous les bords de la Méditerranée et au-delà.

 

 


Louisa Nadour

      Francopolis novembre-décembre 2022 
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