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CeeJay
, sélection mars 2016

  il se présente  à vous.



  textes soumis au comité de lecture

1. Les Charognards

Pénétrantes se pâment
Les statues de marbre.
S’agitent les hommes
Qui leur feront perdre la tête
Dans la marécageuse ivresse
Des exilés du monde.

À chaque enfant
Recouvert de lourde tourbe
Son jouet à fragmentation.
Ils nous tueront tous
Cloués sur la froide pierre
Et vendront nos cadavres aux médias.

Le marbre des statues regarde
Gesticuler les charognards
Qui les décapiteront au nom d’un dieu
Auquel ils prêtent des intentions
Où  rien d’humain
N’est aimé ni toléré

Chaque enfant a reçu son jouet
Et chaque djihadiste sa ceinture d’explosif
Pendant que nos seigneurs
Serrent les mains de ceux qui les abritent
Et leurs vendent les armes qui nous déciment
Condamnés au meurtre à perpétuité.

Bientôt comme nous
Les arbres tomberont
Viendra le temps où nous ne pourrons plus croire
Aux dieux que nous nous sommes donnés
Tant le manque d’amour sera profond
C’est le temps des charognards.


      **

2.    Elle !

Cette résistante qui brave tous les interdits
Cette mère courage qui enfante la vie
Et la poitrine en avant se donne pour la protéger
Celle à qui on coupe les mains
Que l’on décapite
Que l’on pend haut et court
La première à souffrir des régimes forts
À qui l’on bâillonne les mots
Que l’on cantonne hors commerce
Sinon pour la vendre, à la criée, comme fille de joie
On la bafoue et elle fait peur
Car ses paroles sont de sang
Et reste dans les cœurs
De génération en génération
À jamais emmurées
Cette résistante offerte
Nous sauvera si l’on veut bien y croire
Elle est la poésie !



                
***

                3 Des escarbilles aux cieux

                  Lumineuses et mélancoliques
                Sont les terres
                Quand elles se réveillent
                Que les brumes s’arrachent
                Lentement de leurs creux
                Pour venir couronner les sommets

                Dans leur  passé la mémoire s’enlise
                L’âme s’y enfuit
                Et s’envole comme un voile fragile.
                J’ai tant aimé y faire des feux immenses
                Qui envoyaient des escarbilles aux cieux
                J’étais jeune alors je bâtissais la vie

                S’en dressent aujourd’hui les ruines
                Devant mes yeux sauvages.
                Ne restent majestueux
                Que les arbres que j’y avais plantés
                Il n’est rien que je puisse y faire
                Sinon me taire et regarder

        


    ****

       4.  Comment fait-on ?


Comment fait-on ?

Pendant que tout s'agite
Et que nos corps restent si immobiles.

Qu'existent toutes ces guerres
Toutes ces têtes qui tombent
Tous ces corps qui s'écroulent
Toute cette chair qui sanguinole
Tous ces noyés
Toutes ces choses qui nous entourent
Qui semblent si multiples
Si incroyablement nombreuses

Comment fait-on?
Pendant que notre tête bout
Et que notre corps reste si immobile

Comment fait-on ?

Comment
Fait-on
Pour avoir ces vies si calmes
Si peu remplies
Si peu actives
Alors
Qu'on a l'impression
D'être en guerre
S'enfuir, se cacher, se protéger
Résister ?

Comment fait-on alors qu'on ne fait rien ?


        
       
5. Dernier souffle

Comme un souvenir le temps est tombé sur la terre
Le dernier derviche d'un souffle a dispersé les chemins
l'araignée a frémi à cette brise qui traverse sa toile


L'homme s'est effacé englouti dans son empreinte
Un arc en ciel enjambe les flots et réunit les rives
Car devant nous se prosternent les anges quand nous est enlevé le souffle

Le jour est un mâle affolé
La nuit une femelle calme et réfléchie
Les étoiles de sang fleurissent aux poitrines des poètes

La faucille de la lune s'est plantée en désert, elle sait les si longs lendemains
Les pierres se souviennent de nos pas
Le soleil darde ses lasers ignorant qu'ils s'épuisent

La mémoire en lambeaux, ce soir demain passera sur l'autre rive de la vie
S'accrochant aux lianes dans le songe des nuits
L'âme lasse se confie au silence

J'étais venu comme un nuage poussé par les vents
je me serai oublié depuis des éternités
Quand un souffle éteindra le soleil



* textes commentés  par le comité de lecture Francopolis

              ***   auteur  suivant :  Mireille Podchlebnik

           

Créé le 1 mars 2002

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