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Marie Cholette, sélection 0ctobre 2014

 elle se présente à vous

Quatre textes sont retenus

* Commentaires sur l'ensemble des textes

Dominique  : Les cinq poèmes se répondent. C'est une variante du pantoum, en quelque sorte. Les liens entre les textes ne sont pas seulement ces vers qu'on reprend comme élan vers un autre poème, mais aussi l'adresse à l'aimée qui crée une ligne de tendresse sur les cinq poèmes. Par ailleurs, il y a ce regard vigilant sur le paysage québéquois et la conviction que l'intime touche au cosmos bien que chaque individu ne peut que se sentir petit face à l'infini : « Nous sommes des virgules de sable/ au-dessus de la mer.»
Karim : Non pour tout… Textes 2,3,4 : l’impression d’être face aux premiers essais d’un jeune poète. Une écriture à encourager.

Gert : Un auteur qui me laisse perplexe… je n’aime pas ces longs titres…
Ces textes pour la plupart semblent un premier jet…

Dana : Un OUI enthousiaste à tous ces textes portés par un souffle ample, qui s’aventurent dans le dire poétique toutes voiles hissées, gonflées par le vent du grand large. Un récitatif de Cantique des cantiques sur fond d’ensemble de cordes, qui toutes, surexcitées, jouent la passion dans tous ses registres. C’est jouissif même quand il s’agit de souffrance, d’absence, de perte. Bravo à cet(te) auteur(e) de plonger ainsi dans cette matière-langue-vie qu’est la poésie, indistincte de l’amour vécu et pourtant, sachant l’inclure et le dépasser telle une lame de fond, hors toute limite personnelle, et en brisant toute réticence et toute convention.
Je cite un peu au hasard, la fin du dernier poème,« Les ondes en jouant bruyamment s'éclatent sur les récifs »,
alors que les titres mêmes de ces textes sont des poèmes en soi :
« je te circonscris de mes lagunes de sable
je soulève tes chairs souveraines
de mes hauts-fonds
et avec des enlacements de gestes et d'attitudes
nous dansons. »


*
1. À bord du train du quotidien il y a tous les paysages en bouquets ramassés   

Les instants se donnent la main ma belle
de manière à ce que le train dans lequel
nous avons pris place
ne fasse aucun bruit
en changeant de voie à toute allure
il n’y a qu’un seul instant
qui dure longtemps
dans cette douceur du quotidien
que nous connaissons
et qui est celle de ta peau
et qui est celle de ton regard
effleurant le mien
à bord de ce train du quotidien
il y a tous les paysages en bouquets ramassés
de tous les voyages
il y a les imprévus les restaurants
les itinéraires changeants
les soleils de tous les étés
et nous sommes deux ciels bleus
qui se mirent l’un dans l’autre
au-dessus du ressac ému
de nos chairs mélangées
contre les rochers du plaisir

* Commentaires sur ce texte

Dominique : Oui
Karim : Non
Gert : Oui,
bien que plus descriptif que poétique
Michel : Non.
Même reproche que précédemment
Dana : Oui


** 
2.  AVEC MES MOTS JE VAIS À CONTRE-DOULEUR

Avec mes mots je vais à contre-douleur
puisque chaque instant qui leur est consacré
me pacifie le cœur
si je ne trouve pas les mots qu’il faut
je vais à vau-l’eau
je vais à vau-souffrance
et au milieu du fleuve Saint-Laurent
du dictionnaire
sans bouée de sauvetage
sans traversier ou bateau pour me repérer
je me noie épuisée
dans les noirceurs glacées de ton absence
oh que les mots me soient toujours
source d’abondance
que je mange à ma faim
qu’ils se prêtent à ma main
je souffre de malnutrition de toi
et ne peux avaler les mots à chaque fois qu’à petites bouchées
chaque mot est un des mes acteurs
alors que je compose la mise-en-scène
chacun de mes mots
se met sur la scène
et joue aussi longtemps qu’il le faut
pour se débarrasser de lui-même
et embrasser totalement le personnage
afin d’apparaître nu devant toi
le verbe joue son rôle d’acteur dans l’action
ou en état
parfois un mot seul fait un monologue
un autre dit le silence
ou regarde sans dire mot
s’envoler au loin
une somme de phrases
à longue envergure d’aile
éblouies par l’orangé du soleil couchant
au-dessus de la promenade Champlain
où siffle à proximité du fleuve Saint-Laurent
le vent

****  Commentaires sur ce texte

Dominique : Oui
Karim : Non
Gert : Oui…  même si ce n’est pas ma tasse de thé… à élaguer peut-être…
Mais j’aime « une somme de phrases à longue envergure d’aile »
Michel : À élaguer ! Non
Dana : Oui

 ***
3. JE SUIS UNE GERBE DE PLEURS SÉCHÉS


Le vent passe en rafales drues
secouant sapins et épinettes au passage
sans faire attention
sans dire bonjour ou bonsoir
et les neiges de joie riant
penchées aux bras de ces arbres
tombent de partout
déstabilisées

effondrées sur elles-mêmes
d’avant-hier d’hier d’aujourd’hui et de demain
je ne peux plus en reconnaître
les différentes strates

lames blanches en de longues avancées
elles apparaissent
telles des proues de navires aux cordages
de belles encablures

il y a là sur le sol gelé
scintillant
tout un cimetière d’étoiles
qui ont déjà là-haut dans le ciel
navigué

au bord de la batture
des blocs de glace assemblés
ou fracturés
vont à marée basse reculer
pour aller se percuter
en des affrontements de géants

seuls les plus forts
engrosseront le fleuve Saint-Laurent
en dansant tout d’abord devant lui
la variété de leur répertoire

mais voilà mon amour
je gis à marée haute hivernale
frêle gerbe de pleurs séchés
sous les blocs de glace
de livres empilés

tu es si loin
depuis longtemps
que nos temps ensemble
sont aux lointains
au large de nous deux


****  Commentaires sur ce texte

Dominique : Oui

Karim : Non

Gert : Oui
… une observation poétique  quoi!
« il y a là sur le sol gelé
scintillant
tout un cimetière d’étoiles
»
Michel :  Petit Oui
.
Dana: Oui

  

** **
4. LES ONDES EN JOUANT BRUYAMMENT S'ÉCLATENT SUR LES RÉCIFS


Nous sommes des virgules de sable
au-dessus de la mer
sur son front mouvant
où nos phrases s’élaborent
telles nos longues silhouettes dorées
langoureusement allongées

nos langues de sable s’éprennent
de loin en loin
pendant que je tiens tes joues
entre mes mains
et sur les claviers de l’espace
où les pianos légers volent
les touches noires et blanches des oiseaux
s’enfoncent en même temps
que les ondes en jouant bruyamment
s’éclatent sur les récifs

et nos mélanges sont si intimes
d’eau et de sédiments

je te circonscris de mes lagunes de sable
je soulève tes chairs souveraines
de mes hauts-fonds
et avec des enlacements de gestes et d'attitudes
nous dansons.


***** Commentaires sur ce texte

Dominique : Oui
Karim : Non

Gert : Oui
… même si je n’accroche pas trop à ce genre… texte plus descriptif que poétique… il y a quand même quelques images qui me fascinent…
« sur les claviers de l’espace
où les pianos légers volent
les touches noires et blanches des oiseaux
»
Michel : Petit Oui
. Les images ne sont pas toujours de haute qualité comme :
« je soulève tes chairs souveraines »
Dana : Oui

FIN
ou retour Auteur 1 sélection octobre 2014

Créé le 1 mars 2002

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