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    Claire Kalfon, sélection mars 2015

  elle se présente à vous.



  Cinq textes ont été retenus


 1. Delta
 
À cet endroit
Où le soir s’élargit
Vaste embouchure sur la nuit
Des ciseaux à plumes coupent la trajectoire
Des avions que je ne prendrai pas
Alors avaler sa salive
Penser à maintenant
En rassemblant d’un revers de main
Les dernières miettes du jour
Refermer à moitié la fenêtre
Sur ce qui n’est pas encore fini
Étirer la dernière heure de clarté
Jusqu’au bord
Comme une nappe repassée
Sur le ciel migraineux
S’attabler à l’horizon
En attendant le solstice
Ou entrer dans le courant
Avec nos malles vides
Nos brindilles rutilantes
Et aller vers…


**
2. (Le silence)

Chaque fois que le silence
Nous attrape par les épaules
Nous secoue comme un prunier
Pour faire tomber les particules
De vacarme en nous
Débris et graviers
Grumeaux et copeaux
Chardons et pardons

On peut s’endormir
La fenêtre ouverte
Au son du marteau-piqueur
Dans la rue où résonne
La colère de l’enfant hurlant
Qu’on ne l’écoute jamais
On peut se laisser glisser
 
Dans la bassine des doutes
Gorgés de paresse
Les paupières striées de soleil
Des abeilles plein les mains




***
3. Le prochain poème

De si loin
Je ne le vois pas
Lettres attachées
Nouées d’évidence
Sens oblitéré
Sous silence ajouré

Le prochain poème est celui
Que je sens sous la plante du pied
Suspendu entre deux nuages
Des chemins comme des marges
Le prochain poème
Quand il s’imposera balbutiant
Entre les jours serrés
Est-ce que je le reconnaîtrai ?



****
4. (Intranquille)

Intranquille
Couper le souffle
Ou la queue des radis.
Couper les ponts
Pour interroger l’autre rive.
Couper le jour en deux
Et le pire je n’ose le dire
Pourtant le pire
Dans la gangue de l’aube
A trouvé place et nom.
Alors chemin de traverse
Les fruits prennent leur temps
Dans des cageots comme berceaux.
A la porte qui n’est pas la mienne
Le vert enjambe le mur.
 Comment accueillir ce vert indifférent
Quand le silence saigne
Sur la terre qui m’abrite
Encore ?


*****
5. Court circuit

Coup de pinceau
Dans le ciel de cinq heures
Ruban mauve épinglé
Fard à joues écrasé

A l’instant où
Les mots du poème
S’allument
Comme des veilleuses
Les feux tricolores
S’éteignent

Rythment
L’épuisement
Du monde

Coupure de courant
Balbutiant une réponse
Syncope du dehors

Puis l’ordre est rétabli
Arrêt au rouge
Passage au vert
Écrire c’est trébucher

          **     ses textes sont commentés par le Comité de lecture


auteur suivant  :  Sarah Mostrel.



        

Créé le 1 mars 2002

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