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Chaque mois, comme à la grande époque du roman-feuilleton,
     nous vous présenterons un court conte ou nouvelle : 

     FÉVRIER 
2016


MEURTRE AU CHÂTEAU... suite

par

ÉLIETTE VIALLE


PARTIE 2

Les cris d’Aloïs déchirent la nuit. Les servantes s’empressent. Un songe, ce n’est qu’un songe. Elle les renvoie. Mais ce songe l’effraie. Aloïs perd le sommeil. Dès qu’elle abaisse les paupières pour se livrer aux voluptés de la nuit, le songe revient, menaçant. Son appétit diminue, les serres de l'angoisse broient son coeur continuellement. Elle doit réagir, ses gens ont besoin d’elle. Si elle n’a plus la capacité de régir le domaine, elle finira au couvent et son suzerain exercera sa tutelle… S’est-elle tant battue pour faillir si ignominieusement  

Tous les jours Aloïs se retire dans ses pensées. Assécher le marais lui parait dangereux : ses eaux noires ont enfoui tant de secrets, dont le sien !

Au fond de cette marmite de sorcière, à l’aplomb de la chapelle gît le corps de son époux. Le moine Robert, son frère jumeau, furieux d’être écarté de la gloire des armes, l’a occis, avec la complicité de son épouse, et jeté du haut du promontoire dans les eaux marécageuses 

C’est Robert maintenant, qui en son nom, mène l’ost de Guilhem jusqu’à la terre sainte. Elle a accepté le crime, l’a favorisé, ensuite a fait disparaitre, grâce à des herbes, l’enfant qui allait naître. Guilhem est mort sans descendance. Toute entreprise visant à assécher le marais serait un grand danger pour elle. Robert est loin, plusieurs Noëls ont passé sans nouvelles des croisés. Peut être conquerra-t-il la gloire là-bas. ?

Elle rêve de ces terres lointaines, de ces palais magnifiques dont les descriptions parviennent jusqu’à elle, par les marchands, les voyageurs et que chantent aussi les troubadours.

Il est probable que Robert ne reviendra jamais, sa chance, sa vie est là-bas, son pardon aussi. Elle, son bonheur est ici, elle doit conduire sa vie comme elle l’a désirée si ardemment en allant jusqu’au crime 

Aloïs ne craint pas le Dieu de ses pairs, mais elle craint ceux qui parlent en son nom. En particulier, elle se méfie de l’évêque d’Arles, cousin du seigneur des Baux. Pour ce, elle se soumet à la loi commune. Elle garde près d’elle le curé de St Martin qui a réputation d’honnêteté et de piété. Il est aussi naïf que bon et l’aime comme un père. Ce brave homme n’a pas connaissance des agissements de sa pupille, son âme est pure, le mal lui est inconnu. Il aime d’un cœur généreux et sincère. Il est son protecteur face à la fureur du siècle et des gens de Dieu 

Il faut faire fi de l’hypothétique richesse que fourniraient de nouvelles terres arables, ni le Seigneur des Baux ni l’évêque d’Arles ne la pressent en ce sens.

Aussi, décide-t-elle de surseoir à ces travaux et commence à réduire ses dépenses et à réformer sa vie. Ainsi les fêtes s’espacent au château d’autant que les prières et les messes se multiplient à la chapelle 

Aloïs se rapproche dans ses mœurs des commandements de la religion qui soumet tout le pays et domine les grands et les misérables.

Comment l’épouse délaissée d’un valeureux croisé doit-elle se comporter ? Aloïs comprend le danger de ses folies : sa vie doit être en conformité avec la morale chrétienne. L’Archevêque d’Arles surveille de très prés la conduite des femmes de son archevêché, surtout celle des épouses de seigneurs et qui plus est, si ceux-ci ont pris la croix. L’administration des biens de moindre de valeur comme ceux du chevalier Guilhem lui importe peu car ne leur provende est pour lui sans intérêt.

*****

Alors que Dame Aloïs réforme sa vie et ses mœurs dans l’espoir d’apaiser sa conscience et d’avoir des nuits plus calmes, une fâcheuse rumeur parvient au village relayée par des colporteurs, des vagabonds et des marchands qui se pressent sur les routes du royaume. On a vu un homme errant, l’esprit perdu, le corps déformé par maintes blessures, reçues, disait-on, à la croisade. Il parlait la langue d’oc, entremêlée de latin. Il semblait hors de son sens, ne sachant ni son nom, ni son lieu.

Quelques moines de la région le soignent et en référent à l’évêque d’Arles qui s’en émeut et le fait mener en son palais épiscopal.

L’homme, affreusement mutilé, est méconnaissable. Son visage est abimé, l’oeil droit crevé, la bouche en partie édentée et le visage enfoncé comme suite à un coup violent porté sur la tempe. Mais son corps, malgré d’horribles difformités dues aux membres brisés suite à des blessures graves reçues aux combats, son corps semble avoir été grand, largement bâti et de belle enfourchure.

Le Seigneur des Baux envoie un émissaire au Castillon et mande Dame Aloïs au palais épiscopal pour reconnaître si ce pauvre ère est son époux, Guilhem.

Aloïs entreprend le voyage jusqu’en Arles avec quelques hommes d’armes et le curé de St-Martin. Elle se tient dignement, le visage impassible, juchée sur sa haquenée, mais en elle, son coeur défaille. Elle sait que son mari ne l’attend pas en Arles. Est-ce Robert de retour de si pitoyable manière ? Va-t-il se taire ou l’accuser ?

ÉLIETTE VIALLE


Partie 1 Meurtre au Château (déc.2015)

Partie 2 Meutre au Château (février 2015)

suite et fin, Partie 3... en mars 2015
 

Francopolis février 2016
Éliette Vialle

Créé le 1 mars 2002

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