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Chaque mois, comme à la grande
époque du
roman-feuilleton, MEURTRE AU
CHÂTEAU... suite
par ÉLIETTE VIALLE PARTIE 2 Les
cris d’Aloïs déchirent la nuit. Les servantes s’empressent.
Un songe, ce n’est
qu’un songe. Elle les renvoie. Mais ce songe l’effraie. Aloïs perd
le sommeil.
Dès qu’elle abaisse les paupières pour se livrer aux
voluptés de la nuit, le
songe revient, menaçant. Son appétit diminue, les serres
de l'angoisse broient
son Tous
les jours Aloïs se retire dans ses pensées. Assécher
le marais lui parait
dangereux : ses eaux noires ont enfoui tant de secrets, dont le sien ! Au fond
de cette marmite de sorcière, à l’aplomb de la chapelle
gît le corps de son
époux. Le moine Robert, son frère jumeau, furieux
d’être écarté de la gloire
des armes, l’a occis, avec la complicité de son épouse,
et jeté du haut du
promontoire dans les eaux marécageuses C’est
Robert
maintenant, qui en son nom, mène l’ost de Guilhem jusqu’à
la terre sainte. Elle
a accepté le crime, l’a favorisé, ensuite a fait
disparaitre, grâce à des
herbes, l’enfant qui allait naître. Guilhem est mort sans
descendance. Toute
entreprise visant à assécher le marais serait un grand
danger pour elle. Robert
est loin, plusieurs Noëls ont passé sans nouvelles des
croisés. Peut être
conquerra-t-il la gloire là-bas. ? Elle
rêve de ces terres lointaines, de ces palais magnifiques dont les
descriptions Il est
probable que Robert ne reviendra jamais, sa chance, sa vie est
là-bas, son
pardon aussi. Elle, son bonheur est ici, elle doit conduire sa vie
comme elle
l’a désirée si ardemment en allant jusqu’au crime Aloïs
ne craint pas le Dieu de ses pairs, mais elle craint ceux qui parlent
en son
nom. En particulier, elle se méfie de l’évêque
d’Arles, cousin du seigneur des
Baux. Pour ce, elle se soumet à la loi commune. Elle garde
près d’elle le curé
de St Martin qui a réputation d’honnêteté et de
piété. Il est aussi naïf que
bon et l’aime comme un père. Ce brave homme n’a pas connaissance
des
agissements de sa pupille, son âme est pure, le mal lui est
inconnu. Il aime
d’un cœur généreux et sincère. Il est son
protecteur face à la fureur du siècle
et des gens de Dieu Il faut
faire fi de l’hypothétique richesse que fourniraient de
nouvelles terres
arables, ni le Seigneur des Baux ni l’évêque d’Arles ne la
pressent en ce sens. Aussi,
décide-t-elle de surseoir à ces travaux et commence
à réduire ses dépenses et à
réformer sa vie. Ainsi les fêtes s’espacent au
château d’autant que les prières
et les messes se multiplient à la chapelle Aloïs
se rapproche dans ses mœurs des commandements de la religion qui soumet
tout le
pays et domine les grands et les misérables. Comment
l’épouse délaissée d’un valeureux croisé
doit-elle se comporter ? Aloïs ***** Alors
que Dame Aloïs réforme sa vie et ses mœurs dans l’espoir
d’apaiser sa
conscience et d’avoir des nuits plus calmes, une fâcheuse rumeur
parvient au
village relayée par des colporteurs, des vagabonds et des
marchands qui se
pressent sur les routes du royaume. On a vu un homme errant, l’esprit
perdu, le
corps déformé par maintes blessures, reçues,
disait-on, à la croisade. Il
parlait la langue d’oc, entremêlée de latin. Il semblait
hors de son sens, ne
sachant ni son nom, ni son lieu. Quelques
moines de la région le soignent et en référent
à l’évêque d’Arles qui s’en
émeut et le fait mener en son palais épiscopal. L’homme,
affreusement mutilé, est méconnaissable. Son visage est
abimé, l’oeil droit
crevé, la bouche en partie édentée et le visage
enfoncé comme suite à un coup
violent porté sur la tempe. Mais son corps, malgré
d’horribles difformités dues
aux membres brisés suite à des blessures graves
reçues aux combats, son corps
semble avoir été grand, largement bâti et de belle
enfourchure. Le
Seigneur des Baux envoie un émissaire au Castillon et mande Dame
Aloïs au
palais épiscopal pour reconnaître si ce pauvre ère
est son époux, Guilhem. Aloïs
entreprend le voyage jusqu’en Arles avec quelques hommes d’armes et le
curé de
St-Martin. Elle se tient dignement, le visage impassible, juchée
sur sa haquenée,
mais en elle, son coeur défaille. Elle sait que son mari ne
l’attend pas en
Arles. Est-ce Robert de retour de si pitoyable manière ? Va-t-il
se taire ou
l’accuser ? ÉLIETTE VIALLE Partie 2 Meutre au Château (février 2015) suite et fin, Partie 3... en mars 2015 Francopolis
février 2016
Éliette Vialle |
Créé le 1 mars 2002
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