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nouvellistes et
romanciers, des auteurs de pièces de théâtre,
hommes et
femmes,
LES
AUTEURS SÉLECTIONNÉS Février 2013
Lisette Giroux
Commentaires sur l'ensemble
de ses textes.
Les
cinq textes ont
été retenus par les membres
du comité de lecture, avec des variantes d'appréciation.
Gertrude Kader :
L’auteur
cherche à faire défiler des images
mais ne choisit pas toujours, me semble-t-il, le vocabulaire
adéquat. Il est un
coup abstrait, un coup explicite.
Bizarrement, je ne garde -après lecture et relecture- que la dernière phrase de chaque texte. Comme s’il était pressé de lâcher ses « chutes ». Si je dois retenir un texte, j’opte pour le 3 et 4 pour l’encourager en insistant sur la nécessité de relire son texte à haute voix. Dana : J’ai tout aimé de cet
auteur bien qu’en relevant quelques inégalités entre les
5 textes présentés ; une poésie
imprégnée d’authenticité et qui se moule dans des
images poignantes, vous marquant indélébilement. Agnès : L’ensemble des textes m’a paru intéressant. L’auteur
pourrait affiner son style pour plus de fluidité. Laurent : Oui à tous les textes. J'aime
cette poésie « gothique », sa mélancolie
cathartique me parle, de même que les images froides et
désolées ; attention toutefois à ne pas trop
verser dans une forme de lamentation qui risque de s'avérer
usante pour le lecteur…
* André : Oui.
Très beau, ce poème exprime une déroute
quotidienne, un vague à l'âme qui tient lieu
d'observatoire à ce que nous
vivons. Agnès : Oui. J’aime beaucoup
« la grisaille traîne ses pieds
» mais moins « il pleut des larmes » qui me semble un peu
cliché. Éliette
: Oui. Texte
agréable
mais banal sauf le dernier vers: Kader : Non. Goût d’inachevé, aucune musique. Dana :
Petit oui, pour
la fraîcheur de la
notation et da grâce de l’image : Laurent : Petit
oui pour ce texte car les images sont assez convenues, mais ça
fonctionne. ** André : Oui, et j'aime par dessus tout ce sang d'étoile qui se répand sur la rétine d'un œil bleui Michel : Oui.
L’auteur est expressif dans la noirceur de sa pensée, il sait
les mots et le ton à donner à cette mélancolie qui
irrigue sa pensée.
Agnès : Oui, même si la lecture me laisse une forte impression de tristesse. Éliette : Non, beaucoup moins banal que le précédent, mais peu compréhensible. Kader : Grand Non. Pseudo-slam sans cadence. Dana : Grand Oui, un poème exceptionnel où la sensation immédiate collapse une histoire elliptique qui sans même se laisser deviner nous touche et nous subjugue. Mon coup de cœur de la fournée. Laurent : « Se répand sur la rétine/ De son œil bleui / Le sang d'une étoile. » *** Commentaires : T 3. Absence André : Non, les quatre vers d'Éluard à eux seuls effacent ce poème. Michel : Oui. Ce poète connaît l’art de parler des moments perdus, de l’absence, du passé qui surgit, tenace et qu’il est impossible de dissoudre. Agnès : Oui.
Déjà ces « rêveries
laineuses » qui m’emportent… J’aime moins les « doigts qui gouttent de désirs »,
trop prosaïque pour moi.
Éliette : Oui, la deuxième partie est
nettement
meilleure je n’ai pas aimé ce cliché que l’on trouve
déjà dans Homère
« l’aurore tire ses rideaux » mais j’aime « mes doigts gouttent de désir » bien que ce ne soit pas très élégant. Kader : Petit Oui. On ne réveille pas Eluard si on n’a rien à lui offrir. Surtout que le texte grouille d’ouvertures. Dana : Oui
également, un texte superbe d’images inattendues « mes doigts
gouttent de désirs » et de sentiment puissant,
où l’absence se meut par l’intensité du désir en
présence qui submerge : « je nage sans un
océan de miel ».
Laurent
: Là aussi, quelques clichés
qu'il aurait mieux valu éviter «
aurore /
mousseline
rose, chair brûlante… », mais ce texte, au milieu des autres, fait figure de
léger répit, même si l'on devine qu'il sera
fugitif, voire illusoire.
**** Commentaires : T. 4 Abandon André : Non, la
souffrance mérite des mots plus consistants, et pourtant ce
poème contient des vers très forts... Michel : Oui. Émouvant
poème, sous forme de cri de détresse contre soi, prise de
conscience terrible de soi, de cette sorte de petite mort. Agnès : Oui,
mais avec
quelques réserves : « les trottoirs en larmes
» et les « soupirs
poussés » ne me touchent pas. Kader : Petit Oui. Alternance du bon et du mauvais. Dana : Ce poème gagnerait beaucoup à être écourté en éliminant les tournures trop convenues (même si l’on sent derrière une tension réelle pleine de contenu) : « Je cherche où m’habiter dans le trouble de la vie », « Cueillir la vie en petits paquets de survie », « L’attente de l’absolu », « terre qui roule / Qui roule de misère et de peine ». Mais dans le mouvement général du texte il y a néanmoins une quête, d’expérience, de sens, de mots, et une succession de belles réussites (que je ne cite plus), qui me font opter pour un OUI même si un peu plus réticent. Laurent : Bien sûr, cette noirceur, ces interrogations ont quelque chose d'adolescent, mais je persiste à les trouver touchantes, et l'auteur sait les communiquer avec de belles images : « Dans ma tête un train déraille L'incessant tintamarre martèle mon quotidien Cueillir la vie en petits paquets de survie De persistance »
***** André
: Oui, jusqu'à l'émotion.
Tous nos espoirs se
perdent, la réalité s'impose. « Dans mes bras Un lourd chagrin Bercé jusqu’au vertige » Éliette : Oui. Plus de sobriété dans les images et d’originalité, sa densité le rend plus émouvant. Dana :
Excellent. Des
notations pleines d’une sensibilité exquise et un parfait
équilibre entre beauté du dire et intensité du
sentir ; une simplicité séduisante s’en suit : * *
Samuel Dudouit Né en 1968 en Pologne, Co-anime avec Sanda Voïca la revue numérique Paysages écrits. - 2 textes retenus, première publication chez Francopolis - Commentaires sur l'ensemble
de ses textes.
Kader : En jouant avec les mots presque gratuitement, l’auteur tourne le dos à la poésie. Je note sa phrase « beaucoup de mots tassés » que je trouve applicable à ses textes. Si on ajoute le manque de construction et de rythme, on s’éloigne de l’art. Dana : Oui pour tous les 4 textes de cet auteur exigeant avec lui-même et avec son lecteur, qui pratique une poésie on dirait d’exercice spirituel effectué sous la contrainte d’un train-train quotidien dont le vide de sens appelle un sens autre. Une sorte de renversement de perspective s’en suit, où le « je » est coupé aux antipodes du « sommeil / d’alpiniste coincé à mi-pente / dans la tempête des semaines et des mois », où les « mots tassés / comme des feuilles pourries dans le coin d’un bassin (…) sucent / une mort à peine endormie », et où « l’animal traverse vite / l’ombre piégée de ton couloir humain »… Le titre du recueil, Bande passante, fait signe : il s’agit me semble-t-il d’un plan coupé en diagonale sur la vie / sur la mort, on dirait un plan de Moebius… J’aimerais bien le voir publié, ce recueil ! Laurent : Oui à tous les textes. Il s'agit apparemment d'extraits, si bien qu'il est difficile de détailler chacun, mais ils donnent envie de lire le reste ; les images sont réussies, parfois insolites et créent une atmosphère hors du temps, hors du monde. * Commentaires : T 1. sans titre (beaucoup de mots) André
: Oui, l'image s'impose quoique j'ai
buté sur le vers : Agnès : Oui, quoique
un
peu gore… Éliette : Oui. Belles images « mots noirs de pluie » Kader : Non. Remplissage. J’avoue ne rien comprendre Laurent : Oui. Je retiens surtout : « beaucoup de mots tassés comme des feuilles pourries dans le coin d'un bassin beaucoup de mots noirs de pluie dans le trou muet des gorges la griffe luisante la queue raide l'animal traverse vite l'ombre piégée de ton couloir humain » ** Commentaires : T 2. sans titre ( ce soir-là ) ce texte fait l'unanimité. Michel : Oui. Agnès : Oui. « le futur pur » me paraît inutile, sinon c’est un moment pas mal saisi. Éliette : Oui. Malgré sa brièveté ce poème m’a saisie par ses images inusitées : « l’électricité dans les poches » Kader : Petit oui. Enfin une ouverture. Il suffisait de faire simple et laisser s’exprimer l’émotion. Mais aucun rythme. Dana : Oui. Mon poème préféré. « ce soir-là l’électricité dans les poches et un crachin éternel sur tous les pare-brises ce soir-là des silences à chaque porte une rivière qui déborde et des ombres immobiles un futur vide et pur dégagé du décor ce soir-là pour personne » Laurent : Oui.
Claude Guibbert
de France, un auteur de poésie contemporaine et de haïku, né à Mazamet. - un seul texte retenu, auteur déjà publié chez Francopolis -
Commentaires
sur l'ensemble
de ses textes.
Kader : L’auteur écrit sans penser au lecteur et cela est peu recommandé pour qui veut publier. Quant à savoir ce que poésie veut dire, je pense qu’il est loin du compte. Dana : Une constante préciosité, une surcharge de métaphores plus ou moins convenues, une certaine pose dans la gesticulation, une emphase narcissique qui gonfle des interrogations grandiloquentes, me laissent hélas en dehors du ressenti émotionnel que j’aime retrouver en lisant des poèmes. Voir plus loin, ce qui m’a déplu dans chaque texte. Avec tous les efforts faits pour apprécier le travail formel de cet auteur, je ne peux me résoudre finalement à prononcer un tout petit OUI que pour un seul texte, le 3ème, dont j’ai aimé les 2 premières strophes et en particulier le début. « Toute la vérité du monde dans le regard d'un lac Mais le ciel pose aussi ses jalons sur une flaque d'eau. » Laurent : Non à tous les textes, quand bien même je les ai lus et relus ; avis subjectif et regretté, car il y a dans ces vers un certain souffle, une majesté qui ne manque pas de puissance, mais… précisément, c'est ce lyrisme qui me laisse froid : chaque mot a son adjectif et/ou son complément, les métaphores sont étirées à l'extrême, au point de devenir hermétiques, et au final ce foisonnement poétique noie ce qui aurait pu accrocher. Encore une fois, ce n'est que mon avis puisqu'il y a un public pour ce genre de poésie, mais il me semble que l'auteur aurait intérêt à élaguer brutalement les pousses qu'il a plantées de crainte de ne perdre le lecteur dans leur fouillis. Couper ce qui ne sert pas le propos, aller à l'essentiel, déblayer l'utile, écrire pour communiquer plutôt que pour écrire… *
Commentaires : T 1. Sans titre ( regard d'un lac ) André : Petit oui Michel : Oui. Je retiens : Agnès : Oui, j’ai
aimé « le jour blanc de
pétales dévore l’obscur » Éliette : Petit oui. Poème
trop recherché, ce manque de simplicité nuit à
l’écriture en la rendant absconse. Kadar :
Petit oui.
Ce texte aurait pu être une merveille mais encore une fois : on
mélange versifier et palabrer. Dana :
Tout petit
oui que pour ce seul texte, dont j’ai aimé les 2
premières strophes et en particulier le début Laurent : Non
* * * *
Hasnaoui Mustapha natif d'un
village du Grand Atlas au Maroc. Il a
vécu
à Errachidia une ville du sud du Maroc Commentaires sur l'ensemble de
ses textes.
Kader : Cet auteur me semble le mieux
armé pour le
côté rythme. On entend la musique de ses phrases. Dommage
que rien ne vient remplir ce chant. Une fois encore, la phrase qu’on
veut trop sensée efface les sentiments du poète. Je me
sens solidaire de cet auteur à cause de son implication quant
à ce qu’il « annonce ».
Dana : Des essais poétiques de cet auteur, qui affectionne le travail sur les jeux de mots et d’expressions, avec parfois des réussites, bien qu’entachées de verbosité voire de banalité, je retiens néanmoins deux textes : le premier, Dévolution stérile, et le 5ème, La ride fatale, à condition pour celui-ci d’éliminer les 2 derniers vers, qui sont inutiles par leur contenu, et d’une facilité gênante dans leur forme: « Pour clore toute séance Et murer toute espérance ». Je vote non pour les trois autres textes, qui me semblent des exercices sans aucune densité poétique. * André : Non,
non,
non, verbiage dans lequel je ne sens pas l'être vibrant. Trop de
mots sans
intérêts, pas de poésie. Michel : Oui, pour
cette analyse froide
et consciente.
Agnès
: Oui, mais j’aurais
aimé voir ce texte présenté en prose
(poétique), les phrases courtes le desservent et hachent le
rythme.
Kader : Oui, péniblement. La
ride est toujours fatale
mais le poème fatal ne doit pas seulement pleurer. Il doit
chercher dans le mal la beauté qui nous sauve. Je me
répète : avec du bon sens, cet auteur est doué
pour faire des chansons. Dana
: Oui.
Laurent : Petit oui. Je n'aime pas beaucoup l'arrivée de la rime à la fin du texte, qui a tendance à marquer la conclusion de manière peu subtile, mais la réflexion sur l'âge / l'usure est intéressante et bien amenée. ** Commentaires : T 2. Les heures de folie André : Non Michel : Oui. Belle démonstration de ces moments agréables qui tournent à l’excès. Agnes : Dubitative… Éliette : Non. Mais j’aime bien l’idée du dernier vers « qui resteront à jamais/ l’unique salaire de la vie » Kader : Oui passablement.
C’est la tentative que je veux sauver. Je remarque le souffle, un
semblant
d’histoire et un désir d’arriver au bout du poème
malgré des adjectifs trop
recherchés : OUI passablement
Dana : Non Laurent : Oui. Le thème
n'est pas nouveau, les images
non plus, mais l'ensemble est abordé avec une certaine
simplicité, une certaine sobriété, même, qui
rend la lecture agréable et vivante. En un mot : ça
fonctionne.
* * * * *
Jean Erian Samson né au Cap-Haitien, jeune poète livré dans la cause de la culture haïtienne. - deux textes retenus, première publication chez Francopolis - T1. Crise - T2. Aux Enfers j’irai Commentaires sur l'ensemble de ses
textes.
Kader : L’auteur ferait un conteur valable s’il se contente d’écrire au lieu de juger et de vouloir faire passer ses certitudes. En relisant avec attention ses tentatives, il pourrait en faire de beaux récits. Dana : Oui aux 3 textes.
* André : Non. Michel : Oui.
« Je vis en voilier d’océan J’arpente le squelette du temps. » Agnès : Plutôt
Oui, pour le « squelette du
temps » et les 2 dernières strophes. Mais…
certaines images m’échappent
malgré les relectures.
Éliette : Petit
Oui. Méli-mélo d’images, comme un vaste
kaléidoscope où chacun y voit ce qu’il veut. Dana
: Oui, déconcertant par le
titre, Crise, dont je n’ai
pas trouvé
la justification; en plus « le sang frais de
la crise » à la fin du poème me gâche
le plaisir. Pour le reste, j’ai beaucoup apprécié cette
écriture à fleur de peau, notamment:
« Je retrace la marge des mots En labyrinthe Mes mains entravent l’allure ocre De la poussière échappant au verso du vent (…) J’écris sur les pages tatouées de ce rêve Jusqu’au derme de nos sens » Laurent : Là aussi, un petit écrémage des adjectifs et compléments de nom renforcerait l'ensemble. « Aujourd'hui Notre mère est mourante Crédulité inachevée Créativité dans la bouche du loup Peut-être que le sourire Est seul sur nos lèvres Nul goût sur notre langue Et notre soif est baignée Par le sang frais de la crise » ** André : Non, la
poésie ne délivre aucun verdict. Et la chute, ce « sécher vos
salives comme jugement dernier » me laisse froid, ainsi que les références
religieuses assez ridicules. Michel : Oui. La fin est
réussie. Envolée lyrique réussie
aussi.
Agnès : Non. Le texte ne
me parle pas.
Éliette : Oui.
Texte violent, j’aime bien les premiers vers : Kader : Oui. Français
approximatif.
Énormément de
fautes mais paradoxalement le texte le plus réussi de l’auteur.
OUI mais à relire avant publication.
Dana : Ce poème est provocateur et manie avec désinvolture une certaine gamme d’accessoires eschatologiques dont le sens est pris à rebours. On y sent comme un vent de liberté faisant du poète un « juge » universel… C’est jubilatoire: « Aux Enfers j’irai Comme damné Vous me concevez J’irai conquérir l’extrait des gestes inédits Arpenter corridors et couloirs Et rigoles Et vos séjours de bonheur » Laurent : Petit oui, pour l'ardeur et une certaine atmosphère. ** Agnès : Remarque générale sur cette Fournée : C’est curieux,
de nombreux textes sont surchargés, trop pleins
d’images… C’est comme si les auteurs pensent que la poésie =
hermétisme. J’étouffe en lisant ce genre de textes.
Les adjectifs sont trop nombreux. Les mots se suffisent à eux-mêmes s’ils sont bien choisis. Il faut les laisser libre et laisser respirer le lecteur. Beaucoup de clichés aussi… je sais, personne n’est à l’abri ! Nous vous invitons à
présent au Salon
de lecture,
nous recevons Kader Rabia, nouveau membre dans l'équipe de Francopolis et visiter notre Revue Février 2013 ***
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Créé le 1 mars 2002