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Notre librairie compte plus de 400 auteurs. Nous vous invitons à venir la visiter. Vous y trouverez des poètes, des nouvellistes et
romanciers, des auteurs de pièces de théâtre, hommes et
femmes, connus et inconnus, venus des cinq continents.
LES AUTEURS SÉLECTIONNÉS DE JANVIER 2011 À
l'heure où je rédige ces lignes, l'année 2010 se
dissout dans la froidure et la
neige sévissant dans presque toute l'Europe et, pourtant,
j'entends dans ce
milieu de la nuit où je me tiens merveilleusement
éveillé la trille d'un merle
loufoque qui célèbre je ne sais quel printemps
chimérique. Elle en est presque
surréaliste sa chanson effrénée en cette
période ténébreuse où l'on ne sent
guère encore l'allongement des jours. Avant l'avènement
du christianisme
presque tous les peuples de la terre célébraient la
renaissance de l'astre de
vie qui revenait du royaume des morts. Le solstice d'hiver symbolisait
le
retour de la lumière. Le merle ne se désole pas et chante
à tue-tête les
prodiges de l'univers. Il chante envers et contre toutes les terreurs
qui laminent
la terre depuis que des hommes se sont pris pour le centre du monde et
ont institué le règne du pillage et de la
dévastation tous azimuts. Malgré les avertissements des
sages et des voyants,
le jeu de massacre s'est perpétré de plus bel.
L'humanité aurait-elle
totalement perdu le sens de la grande loi cosmique de
l'interdépendance des
êtres et des choses au point de tout détruire
jusqu'à elle-même? Le merle s'accorde mystérieusement avec le
vaste silence de la nuit, son chant me parcourt de frissons vifs. Je ne connais
rien de plus beau que ces émotions qui me traversent de part en part, me
donnant le sentiment profond d'être un voyageur traversant un territoire sacré
où s'entendent des présages bouleversants dans l'infinitude de l'instant. C'est
peut-être pour cela que j'écris de la poésie (l'action pénétrante du non-agir),
parce que chacun de mes pas me porte à aimer plus fort en dépit des dissonances
et des manques me harcelant sans cesse, en dépit des souffrances sans fond qui
sont le lot quotidien du plus grand nombre dont je me sens indéfiniment
solidaire et je ne trouverai aucun repos - sinon la mort - tant que des enfants
mourront de faim, que des femmes seront sacrifiées, que des armées bombarderont
des populations innocentes. Partout je constate un état de soumission par
rapport à l'ordre tacite des choses, et je suis triste, terriblement triste en
ces temps de réjouissances hypocrites, surfaites. Bonne année, bonne santé: les
meilleurs voeux ne sont que des paroles rituelles, de bonnes intentions
superficielles, sans conséquences décisives. La culture occidentale s'enlise
pitoyablement et les mots et les images circulant à vitesse triple v d'un bout
à l'autre de la planète mitraillent notre subconscient de slogans réducteurs.
L'amour nous charme, nous désarme, nous enivre. Nous nous en ensorcelons
jusqu'à plus soif. Nous y croyons et tant qu'il ne nous perturbe pas dans notre
quotidien nous nous en faisons les gentils hérauts. Pendant ce temps, le merle
lance ses harmonies vers l'inconnu, il déclare l'urgence d'une trêve.
Maintenant je pense aux millions d'êtres
sacrifiés sur l'autel du veau d'or et au dépend
desquelles nous préservons
notre relative "prospérité" matérielle. Irakiens,
gazaouis, afghans, haïtiens, sarhaouis, indiens
expulsés des forêts d'Amérique du sud, aux
africains dépossédés... Je pense aux
exilés, aux déracinés, aux sans-abris du monde
entier. A tous ceux qui
subissent le joug féroce des oligarchies de l'argent sans
partage. C'est à eux
que je dédie ce premier numéro de poésie de
l'année 2011 sur Francopolis tout
en sachant pertinemment que notre poésie n'est qu'un peu de fine
poussière
d'étoiles se dispersant dans l'espace des utopies malades de
demain. Les poètes que j'ai retenus pour cette cuvée
de janvier n'ont guère soulevé l'enthousiasme du comité de lecture de
Francopolis. L'un d'eux n'apparaît pas, n'ayant pour aucun des cinq poèmes de
lui que j'ai proposé, recueilli suffisamment de suffrages. Tant pis. Cela ne
l'empêchera pas d'écumer les scènes parisiennes et de semer les graines de sa
révolte permanente à tous vents. Les goûts et les couleurs, en fonction des
jugements et préjugés de chacun, ne se discutent pas dit-on, comme s'ils devaient
s'imposer d'évidence, sans tenir compte des conditionnements nombreux qui les
déterminent. Mon offrande de fin d'année à ces férus passeurs de poésie passera
sans doute presque inaperçue. Le merle s'égosille, le point du jour hasarde
quelques pointes mauves et grises sur les carreaux de ma fenêtre. Je me sens
bien, simplement bien et quoique je me fiche des réveillons et des fadaises du
consumérisme planifié, je souhaite à tous ceux qui liront cet éditorial de ne
pas vivre passivement la poésie et d'en faire une fête et une révolution
fabuleuses hors des sentiers battus et rabattus. La joie d'aimer et de vivre
ensemble comme un arc-en ciel au-dessus des précipices et des abîmes nous
permettrons - si nous sommes décidés à
combattre nos égoïsmes et nos croyances idiotes- de transformer le désespoir en
un condensé de sollicitude et de tolérance. Le
merle s'est tu et les yeux me brûlent. Je vais aller dormir un peu.
Textes sélectionnés et commentés de Zaynab Laouedj, Albert Anor, Flaviano Pianelli et Bernard Adam
Zaynab Laouedj nous offre un long poème : Élégie pour le lecteur de Baghdad Pour
Michel :/Sublime poème. Certes un peu long, mais
si beau. A publier, pour moi, intégralement. Les passages d’un grand lyrisme ne manquent pas
:
"Ô fils de ma mère
"Amarre tes
hauteurs aux vagues calcifiées J’aime aussi la
progression dans les images et l’intensité ; on sent un affolement,
presque une panique, les vers qui se font plus courts jusqu’à la sinistre
conclusion. Un ensemble très réussi (même si je ne peux m’empêcher de penser
qu’il faudrait en éliminer toute ponctuation : les points
d’exclamation/suspension/interrogation sont assez intuitifs et superflus, à mon
humble avis)/
"Ô lecteur de Baghdad, L'étalement sur tant de vers m'a un peu agacée (à cause d'un effet de "remplissage"./ Elle aurait eu envie de présenter ce texte en prose /mais il traduit le rythme différent d'une littérature différente. Il me semble aussi que les "et" ne passent pas très bien à la mise en voix, cassent, alourdissent le rythme plutôt qu'ils ne mettent le texte en valeur : trop d'artifice, trop répété./ "Obscur est ce qui vient Philippe
donne son accord : /Oui pour l’exemple d’une écriture qui
invente l’exploration vibratoire de sa propre voie et construit son
regard sur le monde. Je dirais plus sur la forme et le découpage
à la ligne, un peu trop découpé le retour ligne,
trop souvent me laisse m’abandonne avec un mot seule et me donne des
ruptures..... Inhabituelles
***
Albert Anor nous donne 2 poèmes:
22 et Un monde parfait Poème : 22 Pour Gert définitivement NON … /poésie au premier degré, rien de plus./ XMatinaux dit oui du bout des lèvres : /simple et émouvant./ Lilas trouve ce poème réussi et émouvant : /OUI. L'écriture est très différente de celle du précédent, plus naturelle, encore près du cœur dont elle dit espoir et détresse : un poème réussi et émouvant./ Aurore préfère celui-ci : /Un peu moins lourd, une construction plus "intéressante". Je préfère quand ses phrases sont courtes, il en ressort plus de dynamisme./ Laurent : /Oui. J’ai aimé les vers courts, simples, presque prosaïques, qui au final composent un tableau intéressant, sec et nerveux. / Pour Éliette : /quelques images mais si peu, texte qui a le grand mérite d’être bref non./ Liette, au contraire, aime beaucoup cette fin et le début "comme une sorte de caresse de fougère fortuite" que la fin rappelle justement, /comme en écho multiplié, comme encore ces voyages en avion "viré de bord" et l'amour qui tourne autour de la terre malgré la guerre... cette "cicatrice efflorescente" est superbe, je la ressens en moi... merci./ "virons de bord Poème : Un monde parfait
Laurent estime
qu’il subsiste des images trop convenues ("lumière
diaphane, combustion des corps"), mais /l’impression finale est riche, amère, insolite. Très
intéressant./ Il a beaucoup aimé l’ambiance unique qui se
dégage de ce texte, après /une ouverture très
réussie, qui accroche immédiatement et plante le
décor./ "Le silence des oiseaux nous laisse
entendre ……….. "Nous n'articulons que des silences
splendides Liette
semble désemparée par les différents niveaux de
cette écriture et ne semble pas comprendre certains vers tels
que:
André intervient et précise : Les poèmes au goût de scandale présentés ici sont des inédits qu'Albert Anor a bien voulu me confier. *** Commentaires sur l'ensemble des textes d'Albert Anor Philippe : /Oui. Aux premières lectures j’ai eu du mal. Pour moi c’est tout ou rien. L’ensemble. Bien qu’il me manque la part de sortilège qu’un texte peut apporter...la part de miracle dans le silence qui se croise dans les mots leur agencement. Me manque là des silences pour me donner la place de vivre ma vie de lecteur écrivant. Des grands coups de gomme seraient salutaires. Quelques lieux communs. Mais le commencement arrive d’une voie à suivre. Écrire expérimenter faire son chemin. Laurent : /Tous les textes de cet auteur m’ont fait hésiter ; d’un côté, il y a un véritable univers, une façon d’en parler, un souffle ; de l’autre, il reste pas mal de clichés, de lourdeurs trop « poétiques ». Parfois, le positif l’a emporté, parfois non./ Michel : /Cet auteur ne m’accroche pas ! / *** Flaviano
Pisanelli, nous donne un texte
ENTRE DEUX LUNES Poème : Entre deux lunes "Ne m'écoute plus parle parle parle de ce corps entre deux lunes de cette lune qui glisse sur l'orée de mes paroles" quelques longueurs mais une tenue, une originalité. Écoute-moi (et surtout ne parle pas.) J'aime cet écho et cet "entre deux lunes" ça crée des images échos en moi, je dis oui./ de même pour Eliette : /de bons passages la répétition "et surtout ne parle pas" donne une impression de chanson. Laurent n'ose trancher : /Je suis resté à la porte… je préfère ne pas me prononcer par souci d’objectivité : je n’ai vu ni qualité, ni défaut, le thème ne me parle pas… à d’autres de trancher ! et Gert donne un oui nuancé : /une vision de l’entre-deux qui a son rythme mais cette phrase du début : "que je pourrais nommer" n'ajoute rien sinon à briser le rythme : On aurait compris sans cette phrase, l'explication est superflue. Par contre, cette strophe fait le poème :/ "Être
entre deux espaces ***
***
Bernard Adam, nous donne deux textes Le naufragé et Lui Poème : Le naufragé Liette hésite et donne son accord : /à cette île qui se déploie même si parfois je trouve que ça reste maladroit/ mais elle s'enthousiasme pour la fin : /cependant ce final m'emporte! je vois son île, son rêve, je vis son rêve.../ "Les vagues aveuglent son visage Il boit cette eau Son sel sèche sa gorge Il boit encore Et il sait qu'il va mourir Qu'importe, il voit une île Plus il nage plus elle est belle Rêve de naufragé, naufrage du rêve Il nage dans son rêve et vit encore" Eliette se fait discrère : /beau poème bien rythmé./ alors que Gert aime bien mais rechigne sur la forme : /Oui mais cette forme nuit au poème. Ce récit tout simple se lirait mieux en prose. Il ne laisse pas indifférent, il dérange le lecteur, crée un certain malaise. J’aime la fin qui laisse un genre de continuité : « Il nage dans son rêve et vit encore. » / Et Laurent n'y voit que des clichés : /Là encore, clichés, manque d’intérêt. **** Poème : LUI Éliette murmure : /Texte agréable à lire, bien écrit. /alors que Liette n'est pas d'accord du tout: /désolée, ça ne passe pas chez moi. -le feu sournois, les effluves, les entrailles- trop d'images clichées qui au lieu de faire chanter les mots, les vomit.../ Laurent de son côté est catégorique : /non : "Rimes, nombre de pieds vacillant, images faibles…"/ XMatinaux trouve : /enfin un beau sonnet! / Gert apprécie mais une fois de plus cette présentation la dérange : / Oui, on ressent cette ambiance, cet inconfort, cette impuissance. (Avons-nous reçu ce texte déformé ?) le tout se lirait tellement mieux sous forme de prose sans ses retours à la ligne qui donnent de fausses rimes. "Il est là, caché dans cette eau trouble de la nuit. Et son impatience gronde sous mes pas. Je sens sa présence ronde Et de l'entendre son cri me trouble." *** Commentaires sur l'ensemble des poèmes présentés de Bernard Adam Philippe vote oui pour l'ensemble des poèmes de Bernard Adam: /Oui...pour l’écart encore... aux textes précédents... Et d’une palette d’écritures ces textes où la forme peut paraître classique et ne l’est pas, par le vocabulaire, même si il rabâche un peu/ et plus loin il ajoute: /Savons-nous écouter ce que l’autre écrit et de ses facilités d’association de mots trouver un -en deçà- de ce qu’il n’a pas osé dire ? Je trouve même que cette forme nuit à ce que j’ai cru comprendre du propos qui somme toute nous harcèle tous....ne sommes-nous pas tous les naufragés d’une île perdue et de notre nage la rencontre d’autres nageurs qui d’île en île rameutent leur crainte de ne pas trouver de plages sèches ! Histoire d’il au je , le parcours sur la vie du début à la fin./ Michel : /Oui, pour cet auteur. Une diversité d’inspiration qui me plait. La versification est louable. Alors qu'Aurore ne semble pas conquise : /Un auteur qui écrit de manière assez " classique " avec des structures de phrases convenues. Beaucoup de clichés aussi qui ne parviennent pas à m'emouvoir./
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Pourquoi ne pas commencer l'année en Belgique André Chenet pour Francopolis janvier 2011 et les membres de Francopolis.
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