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création Humberto Pinochet
 

Présentation
de la SÉLECTION

SEPTEMBRE
2010

n*78

fournée
préparée

par

Gertrude Millaire


LES AUTEURS SÉLECTIONNÉS DE SEPTEMBRE 2010

C'est la rentrée… un nouveau rythme s’installe, et Francopolis ne fait pas exception, un vent frais apporte de nouvelles odeurs : Laurent et Aurore parfument les alentours de leurs commentaires alors qu' Eliette et Christian se préparent à colorer votre automne. Bienvenue dans l’équipe

La poésie court dans les rues, flâne dans les campagnes et parfois s’arrête à votre porte. Ouvrez vos volets, invitez-la à votre table et prenez le temps de savourer ce menu quatre services à même les textes reçus de nos lecteurs :
Sébastien Tillous, Agnès Kerboriou, Vincent Boutal et Marlena Breaster.


Merci à André, Ali, Michel, Lilas, Laurent, Aurore, Philippe et Liette qui ont participé au vote de cette Revue Septembre 2010.
Et grand merci à nos auteurs participants.

*****


 Sébastien Tillous nous offre 4 textes :

Féminin survie - L’humanité toute en son froncement - Tu t’écartes-   La parole.

Pour l’ensemble de ces textes, André lui donne une tape dans le dos  /Cet auteur parce qu'il veut en dire trop en un seul poème surcharge de mots et phrases gratuites. Dommage ! Je l'encourage à continuer d'écrire, mais il a besoin d'être plus exigeant. Des signes cependant ne trompent pas tels que ce tercet :
 

" haleine secrète d’une gorge noire

d’une nuit hors d’état de nuire

un rire aux dires des chemins "

En poésie,faire long et retenir le lecteur nécessite un art consommé (Hugo lui-même pouvait être très lourd en ses longs poèmes...)/ et Laurent abonde dans le même sens : /Une série de textes solides, au langage et au rythme maîtrisés.  En revanche, la surabondance de jeux sur les mots, s'ils sont rarement gratuits, peut lasser, à la longue./
Lilas ne reste pas indifférente : /Voici un poète qui voudrait remettre debout les culs de jatte de ce début de millénaire. Cette ambition m'est sympathique. La violence … beaucoup moins. Son écriture en marche, riche,  mais pas encore à l'optimum de sa forme, mérite que l'auteur y revienne mais elle tirera le meilleur  profit d'une confrontation avec les lecteurs. C'est ce qui a fait mon hésitation puis mon adhésion. /


Arrêt sur chacun des poèmes soumis.

Texte 1 - Féminin Survie

Philippe s’interroge : /je ne comprends pas il y a matière à texte, à écrire … mais le texte reste obscur. À vouloir dire … on noie l’objectif… je ne parviens pas à entendre l’image  cachée sous le concept de surmort la violence induite de certains mots ne porte plus dans le foisonnement le trop de mots./  Alors que pour  Lilas :  /C'est un déferlement d'anaphores impératives, une rafale de néologismes, qui, pour être bien coulés, reconnaissons-le, donnent à force un air un peu trop factice à certains passages :

" outrepasser le seuil
outre-tomber le deuil
à la face égorrifiée, désenfantée, décuvée des assis sans socle  (belle, cette dernière formule ! )
il faut encuver ceux qui suivent "

Un poème d'une rare violence, lucide, accusateur, une bordée de mots-grenades :

" envoyer les gloires en première ligne toutes peaux au dehors
sauter, avec leurs gorges lâches
et crépir nos édifices de leurs bouillie de marbre "

Mais une extrême violence prend le risque de glacer le lecteur et "embétonner" l'émotion.
Limite du genre. D'autre part, tout n'a pas la même valeur : il y a surenchère. Certes, la fin veut les moyens, mais … personnellement, j'ai du mal avec des formules-jeux comme  "enorgueillir les orgues de combat…" Heureusement, la belle formule finale me fait pencher du côté du oui, même si le fond de l'avant dernier vers n'entraîne pas mon adhésion, non plus le "rôle" dévolu aux femmes et filles et l'opposition masculin-féminin qu'elle révèle./
Juliette lit dans la pensée de l’auteur : /je choisirai d'autres titres aux poèmes mais " le masculin c'est la surmort " m'a marquée en écho à " le féminin c'est la survie " (et l’auteur a donné comme titre : (Féminin survie, au lieu de ce long titre mentionné ci-haut.)

" surmourir, surpasser
outrepasser, outre-tomber "

j'aime ces rythmes, cette force nouvelle donnée aux mots, les regonfler pour faire passer ce message.

" surmourir au-delà des ventres " : wouach
surmourir pour sur-être : parfois peut-être est-ce un peu trop corsé, un peu trop forcé dans le langage, on avait compris mais il y a quelque chose qui claque, qui dit et respire de l'être et du rythme,
une poésie pas tiède, pleine de force.
" le coeur givré " mais chaud, vivant ce coeur
on en redemande/


Alors que  Laurent se sent un peu partagé : /J’étais très partagé sur ce texte. D’un côté, toutes les qualités de l’auteur sont présentes, à savoir une grande habileté avec les mots, une versification rythmée et sans faille, une certaine âpreté de la révolte… d’un autre côté, les deux premiers vers du texte me paraissent un peu trop évidents, voire faciles, et laissent craindre une plongée dans la didactique… ce que le reste du texte confirme, en alignant certains clichés, certes revisités avec assez de bonheur, mais qui au final laissent une impression de facilité et de manque d’originalité… Toutefois, j’aime beaucoup les néologismes, notamment :

" outrepasser le seuil
outre-tomber le deuil
à la face égorrifiée, désenfantée, décuvée des assis sans socle
il faut encuver ceux qui suivent
tonneaux par tonneaux et les autres devant "

et Aurore se soucie du lecteur : /un texte très complexe dans sa manipulation de mots, la mélodie n'est pas assez fluide pour que l'on arrive à s'y plonger facilement. Le lecteur peut trouver cela trop « lourd » pour  y comprendre quelque chose./


***


Texte 2 - L’humanité toute en son froncement

Aurore n’acquiesce pas vraiment : /Poème pas assez abouti selon moi. Les mots jouent mais pas assez de cohérence pour y parvenir./ Et écho tout à l’opposé pour Laurent : /Un grand OUI pour ce texte, extrêmement violent dans sa construction : le langage est dur, les allitérations et assonances sauvages et toujours bien placées. Les images restent souvent obscures mais l’émotion qu’elles confèrent est évidente, et fort bien rendue. Je crois aussi déceler des bribes d’un certain humour noir ici, si le terme est approprié.

" un lourd viol que cette lessive de tous nos gestes
fière bétonneuse qui désormais se serre
sans délai ni doute démontable un ciment
de nos vices en poudre d’ego dedans et bien cuit  "

Dans le choc des images tirées de la banalité du quotidien et de l’horreur que l’auteur décrit ; et cela ne gâche rien !

Même son de cloche pour Liette : / " un large soleil enroué " mais qui a de la voix qui est " ce cratère l'éveil incandescent "

" fais monter aux fièvres brunes, aux auras
aux "sera", "pourra", "gravats"
et grabataires empoudrés dans les tubes "

j'adore ce souffle, cette énergie
une poésie à dire

" aux éviers nos orgueils " ... quelle lessive ! Merci pour ce souffle, ce vent qui nous prend./
Alors que Lilas nuance : / Un poème du même feu que le précédent. L'écriture mime la violence d'une guerre, la folle densité de moments où l'être sait qu'il peut être broyé, écriture de même tellement dense que le lecteur, assailli, a du mal à suivre et à tout saisir. J'ai aimé la force, la  grande richesse et l'évidence des images stridentes,  comme celle de ce soleil "qui crisse comme une meule à crans d'arènes ", avec tous les sens et connotations de ce dernier mot. J'ai moins aimé les 2 derniers vers dont l'image finale peu évidente me semble affaiblir les vers précédents./  Et Philippe cherche l'entrée : / là il me manque un début je suis précipité sans retour, comme si j’entrais par effraction dans un compartiment d’un train qui roule très vite, texte morceau, bout, une écaille de quelque chose de plus grand./


***

Texte 3 - Tu t’écartes

Lilas compare : / Comparé aux précédents, ce poème est une récréation ! Il est vrai qu'il ne concerne que les deux protagonistes, qu'il a un petit air de " déjà entendu " et une chute un peu trop facile ! / Et entrée plus facile pour Philippe : / j’aime assez le début puis il enfonce ses mots à l’angle des coins, il faut la ligne ajoutant comme un commentaire avec jeux d’orthographes. fanatique…  non !  pardon…  phonétique./ Mais point de vue différent de Liette : /ce n'est pas mon préféré, il a moins de force et parfois le procédé de jeu de mots est trop surfait.

" tu fous le camp
tu te fous le quand
maintenant "

J'ai du mal avec cette fin. Je sens plus un slam qu'un poème comme dans les deux précédents... à dire à voix haute eux aussi mais je sentais le poème plus habité, là je le sens plus creux... je ne sais,  il me plait, mais pas assez, pas comme les autres, alors ce sera sans moi pour celui-ci.  /  Laurent  apprécie : / Oui pour cette série de vers brefs et violents, aussi bien ciselés que dans les autres textes. Là encore, il n’y a pas d’ambiguïté possible dans le propos…/  Appréciation bien différente d’Aurore : / très difficile de rentrer dans ces jeux de mots compliqués ! /  

***

Texte 4 -
La parole

Texte apprécié d'Aurore :  / texte court, plus fluide. Une lecture à haute voix est intéressante à faire ! / Et appréciation aussi de Laurent : / J’aime la brièveté de ce texte ; ses images, si elles manquent parfois d’un peu d’originalité, sont bien amenées et peignent un tableau qui interpelle. Une conclusion très réussie, en tout cas, à cette série talentueuse.Alors que Liette se fait plus pointilleuse : /
 "le grincement de son teint d'or " " d'une nuit hors d'état de nuire " : jeux de mots trop entendus
. Il y a quelque chose "la parole n'émane que du feu - d'un courant non de pensée mais d'air - au coeur du silence rythmé."
J'aime ce début mais pas "son teint d'or".
Il y a une braise, une flamme noire, oui, mais parfois trop de choses ou images surfaites mais cependant je sens quelque chose.
Cette
" haleine secrète d'une gorge noire " " un rire aux dires des chemins "

Un ensemble se crée "une seule voix pour un seul monde - un souffle de braise entre les dents du diable" oui à cette fin....
allez, oui
à cette parole qui se dit, s'écrit, s'enflamme
j'y sens une tendresse et une détresse, une certaine maîtrise aussi et une couleur. Les deux premiers poèmes avaient comme une autre force, quelque chose de non maîtrisé et violent et tendre pourtant qui me parlaient d'avantage mais je dis oui ici./  Et Lilas aussi donne son accord : / oui,
pour ce poème qui complète bien les précédents par cette perception personnelle de la parole. Je n'entends pas " le grincement de son teint d'or ", mais les autres images, la posent - inconsciemment ? – aux antipodes de "la Parole" par son origine, sa nature, son essence. /
Alors que Philippe  penche vers la réécriture :
pas simple la formulation… j’ai envie de réécrire… inévitable.
- du feu émane la parole… ou est-ce la parole qui prend feu – /


***
Agnès Kerboriou, une Nouvelle
La canne épée de Pépé

Philippe : / sans avis …ni oui ni non… à l’épée du pépé.../  alors que Lilas acquiesce : / Le jeu de sonorités du titre donne le ton  d'un récit teinté d'humour, d'esprit de comptine, d'enfance… Cela contraste avec la gravité du thème et contribue à  l'intérêt d'une nouvelle ; par ailleurs originalement présentée, en "pavé", mais  très digeste cependant, grâce au ton, au rythme, à la vivacité des dialogues, à l'humour noir habilement distillé, à la variété des regards et du style. 
Notons enfin qu'elle est délibérément plus proche de la pièce de théâtre que de la nouvelle, vu l'importance donnée aux dialogues et le rythme très enlevé. Une plaisante réussite ! /
Liette hésite… / 
je n'accroche pas tant que ça car "la canne épée de Pépé" un peu faciles ces jeux de mots mais en même temps il y a quelque chose de tonique dans ce dialogue...
"ma doué" ça me semble breton alors oui à un air de Bretagne, un dialogue amusant, le commissaire et tout donc allez oui à cet air de Bretagne ! / De même que Laurent : / Petit oui pour cette nouvelle assez vivante et spirituelle, qui se laisse lire agréablement malgré une chute attendue. /  
Aurore, y sent le burlesque : / c'est une nouvelle concise, avec des phrases rythmées. Un exercice de style que ces phrases courtes, sans détails, qui se basent surtout sur les dialogues. Une petite pièce de théâtre burlesque... la chute est assez intéressante aussi, une enquête policière basée sur un fait divers. (?) / Et l'accord d’André : / Oui, pour la drôlerie de la situation et la verve juvénile des dialogues. /

 


***

Vincent Boutal nous donne deux textes  :
Texte 1 - La terre s’est tue  - Texte 2 – La terre est nue.

Laurent commente l’ensemble : /Oui aux deux textes qui me semblent de toute manière indissociables. J’aime l’atmosphère « païenne » qui en ressort, la mise en avant des éléments érotiques mais aussi obscurs et périlleux de cette étrange et sensuelle communion avec la terre nourricière ;

" la terre est nue ce matin
et moi je me frotte sur elle
vieux chien secoué par des tics complaisants
la terre mue ce matin
le bras plongé dans ses peaux mortes "

On pense à d’anciens rites de fertilité/fécondité, lorsque la célébration de la vie et de la chair côtoie la conscience de la décrépitude et de la mort. Très réussi ! /  Et Philippe reste sur sa faim : /  je reste sur ma faim pour ses deux textes courts. J’en redemande d’autres…. pour un vrai oui…  plus large. /


Texte 1 - La terre s'est tue

André donne son accord mais propose une réécriture que vous trouverez sur la page du texte. / J'aime l'innocence qui s'en dégage, je ressens une fragilité qui m'émeut bien que la forme laisse à désirer. Il manque encore de précision, de cohérence grammaticale. Les enchaînements des vers entre eux laissent souvent à désirer. Cet auteur devrait découper ses poèmes en strophes et non se laisser porter par la continuité.Accord aussi d’Aurore : / des mots sensuels, bien suggestifs. La nature fait écho avec le ballet amoureux des êtres humains. Une connotation onirique. /
Liette est émue :
Je reste interdit à l'orée des songes "
et sans voix devant ce magnifique poème "La terre s'est tue" mais elle continue à nous ouvrir ses lèvres... Touchée... Merci
Lilas aime bien aussi : « 
Rythme, choix des mètres, reprises et anaphores, soulignent bien l'attente fervente, l'étonnement, la sensualité profonde et essentielle – comment dire ?-  originelle  de cette union bouleversante. Peut-être faudrait-il introduire l'image des silences, de la durée, de la plénitude,  de ces instants magiques, en jouant sur  les blancs, la mise en page ? Michel n’apprécie que ce texte : / OUI. Sans hésitation. Beau texte. J’aime particulièrement :

" Elle brise l'écho songeur
D'un mouvement de hanches
Et l'arbre et la branche et la feuille se souviennent de son nom. "

***

Texte 2 - La terre est nue

Lilas va dans le même sens que le précédent : / Dans ce poème, suite du précédent, la ferveur le cède à une sorte de jubilation intime juvénile très communicative.  Liette, cite quelques passages : /

" la terre est nue ce matin "
" la terre mue "
" la terre et moi allons nous marier "

Je ne peux que répéter en écho ces mots, cette émotion qui me tient... juste être peau à l'écoute... juste oui... juste merci pour ce rêve, cette douceur " je respire ses faiblesses " oui... / Mais Aurore semble déçue : / 
moins bien que le premier, peut-être trop court ? Je suis moins sensible à ces mots poétiques. / Et André refuse pour un grain dans l’engrenage  et suggère une réécriture : / " vieux chien secoué par des tics complaisants " dommage, ce vers assassine le poème... Sans cela j'aurais dit oui. Les 3 derniers vers m'enchantent, c'est l'enfance de l'art retrouvée sans effort. "vieux chien secoué de tics" aurait simplement suffi. Ou comme suit :
la terre est nue ce matin
et moi je me frotte sur elle
la terre mue ce matin
le bras plongé dans ses peaux mortes
je respire ses faiblesses
la terre et moi allons nous marier
rêve d'enfance
j'accroche des ballons aux grilles du portail


***

 

Marlena Breaster  nous donne 5 poèmes :
des traînées de lumière  -  mais elle ne voit pas l'attente - 
puis ce tour inattendu que la rue prend - et cet autre retour - même rue

André commente cet auteur dans l’ensemble : / Cet auteur possède une vive perception et beaucoup  de sensibilité. Encore faudrait-il qu'il retravaille la forme et ne s'entête pas à compliquer alors qu'il pourrait faire simple, sans les complications d'une versification qui finit par s'écrouler et fatiguer le lecteur. De même qu’Aurore : / L'auteur propose un univers sombre par moments, mais cela manque un peu encore de travail pour avoir envie par endroits de poursuivre une lecture plus poussée. 
Et pour cet ensemble, Laurent  dit :  / Là encore, les 5 textes paraissent indissociables tant ils se suivent et se complètent, il est donc difficile de les juger individuellement… J’aurais voté OUI, pour l’ensemble, car malgré les critiques que je peux exprimer plus bas, une voix se dégage ; il y a une cohérence dans l’ensemble. Ceci dit, il me semble que le tout gagnerait à être un peu plus travaillé, pour supprimer les vers inutiles et renforcer son impact. Mais s’il faut une approche plus détaillée… vous  la trouverez dans le regard de chaque texte. Lilas donne son accord pour l’ensemble : / pour l'ensemble de ces poèmes indissociables.
Ces vers nous forcent à suivre leur cheminement  entre noir et lumière, ville et mer, ville et ville,  l'enfermement, le labyrinthe,  en  mimant, flux et reflux, les chemins vers la mer et le vertige des vagues ou d'une mer perdue, d'une attente ou d'une absence qui fausse le regard. Obliques d'une attente toute tendue vers un espoir vain ? Obliques d'une folie naissante ? (J'ai pensé à Virginia Woolf.) La poésie de ces vers est encore plus sensible lors de la mise en voix  qui met en évidence tout un chant, enveloppant, animé de reprises, de rappels, ponctué de questions, de thèmes en répons. / Et Michel refuse : / Cet auteur est trop alambiqué ! Ce n’est pas clair. C’est non…mais Philippe ne semble pas de cet avis : / oui… offrir à nos lectures un texte
pas  simple de choisir dans un texte … quelle forme pour bien tenir ensemble :
texte -  ville – rue - paysages à l’angle du regard… où s’emmêlent nos vagues larmes -nuit – souvenirs. Besoin  d’un travail de concentration, évaporation … réduction savoureuse ? /  Alors que Liette y trouve son coup de cœur pour cet auteur.

texte 1 - des traînées de lumière

André refuse ce texte: /Que de détours inutiles, il aurait fallu être plus concis./  Bien qu' Aurore apprécie : / De jolies images, le texte le plus intéressant car il peut nous « parler » d'une manière simple et efficace. Balbutiements poétiques à mieux travailler. C'est très novateur et prometteur./
Laurent n’ose se prononcer : « JE NE ME  PRONONCE PAS
Une belle invocation/recherche de la mer au cœur d’une ville, malgré quelques vers assez « plats ». La répétition

" dans une autre rue
- dans la même rue -
sur cette façade qui me dévisage
et s'efface
éblouie
au bout de la rue
de l'autre rue
- de la même rue  –"

crée toutefois une impression de longueur sur un texte pourtant court – peut-être est-ce l’effet désiré ? Les deux occurrences me paraissent cependant un peu trop rapprochées pour mettre en place l’ambiance d’errance recherchée, le cas échéant. /

Liette lance son cri du cœur : /

" des traînées de lumière
descendent avec nous
et ce silence noir devant moi ?
où est la mer
(...)
une tache de lumière me suit hésite et se dérobe
(...)
la lumière s'est arrêtée n'ayant plus
rien
à nous montrer
et cette nuit en face ? "
merci pour la lumière venue se loger dans mon coeur, avec la nuit et son silence, mais la lumière, elle reste dans mon rêve, au bout du tunnel. J'aime ce rythme, comme les vagues un peu, comme un souffle qui va et vient, ainsi la marée.../

***

TEXTE 2 - mais elle ne voit pas l'attente

Liette
reste sur sa lancée : / ce rythme me prend comme une vague. / Laurent apprécie : / J’apprécie la confusion qui émane de ce texte, due à la répétition d’une poignée de notions dans des contextes changeants. Cela rejoint-il le flux et le reflux de la mer guettée ? / Mais Aurore se fait plus exigeante : / Poème pas assez abouti selon moi. Les phrases n'ont pas assez de sens précis. Les jeux de mots sont maladroits. /  Et refus catégorique d’André : / 
Très mal équilibré, malhabile, confus. Pourtant, c'est un beau poème altéré par des vices de forme. /

***

Texte 3 - puis ce tour inattendu que la rue prend

Pas très convaincant ce poème pour André : /
Oui, à la limite du non. / Et même son de cloche pour Aurore : / trop abstrait pour que le sens du texte nous apparaisse clairement. / De même pour Laurent : / Ce texte reprend un peu le principe du précédent, mais avec me semble-t-il moins de bonheur ; ici, la confusion et le flou m’ont paru un peu gratuits. Mais, encore une fois, le texte prend une autre saveur, mêlé à ce qui précède et ce qui suit. / Et toujours ce coup de cœur de Liette : / 
comme une suite, ces poèmes forment un tout, on marche avec eux, dans leur rythme
" la pluie la neige la pluie l'absence "
rythme, saisons, voyage dans cette rue, cette lumière, cette nuit

" le dedans du présent
de toutes nos fenêtres
de toutes ses fenêtres
la ville avait tant scruté la pluie la neige le bleu l'absence
(...)
la pluie la neige la pluie l'absence scrutant la ville scrutant la pluie la neige l'absence
fermés les cercles de flots
et des présences "

J'ouvrirai ma fenêtre, toujours pour sentir cette présence, cette attente, bercer cette présence, cette absence, ce lien
et ce rythme, toujours ce rythme qui me porte. Merci encore. Merci./

***

Texte 4 - et cet autre retour

Oui pour Liette : / 
on continue

" est-ce la ville
de tous ses angles
se penchant vers la mer ? "

on suit la mer, les rues, le questionnement. /  Laurent donne son appui : / 
Le thème (la mélodie ?) entamé dès le premier texte semble ici s’enrichir et se développer. J’aime les « arpèges d’allées et venues ». Une musique s’ajoute au temps et à l’espace évoqués plus tôt. / Aurore apprécie : / Même thématique que les autres textes, un peu redondant mais assez simple, harmonieux. Il y a tout de même de belles images. / André acquiesce  péniblement : / OUI, avec peine. Une mise en strophe éclairerait le cheminement de ce poème qui ne mérite pas d'être compacté par l'alignement systématique des vers dont certains en deviennent indigestes à cause de leur longueur. Je l'organiserais comme suit :… » (voir dans les commentaires de la page du poème). /

***

Texte 5 - même rue

André refuse : / NON même remarque. Et les deux vers " descente péninsulaire/ comme toutes les descentes " manquent d'imagination, empêchent même d'éprouver le vertige dû à une déclinaison abrupte du sol et de la vision./ Aurore n’est pas enchantée non plus : / C'est un peu « moyen » comme texte. J'y suis moins sensible./ Et Laurent donne son accord : / Une conclusion qui reste un doute, une interrogation, et termine la série avec une impression de résignation curieuse ? J’aime l’ensemble ; en revanche, le néologisme/jeu de mots facile de l’avant-dernier vers :
« presque v’île rôde »

laisse une impression étrange, de « cheveu sur la soupe » à mon humble avis, qui a tendance à briser un peu les images conjurées plus tôt ; c’est dommage./ Mais toujours fort apprécié par Liette qui cite : /

" je te lis en vertige êtes-vous d'ici de ces rues fuyantes de ces brisures du temps êtes-vous d'ici ce n'est qu'une question d'inclinaison
tu te lis
dans le vertige de Ville
sans en comprendre
les angles presque v'île y rôde
dans un labyrinthe d'eau "

ville, presque v'île : ici ça glisse en ce labyrinthe d'eau, on dit oui et on étend vil aussi
le rôdeur ou la bête de ce labyrinthe d'eau... qui empêcherait cette présence, je ne sais...
mais j'aime tout. C'est un ensemble que cette suite de 5 poèmes. Je lirais bien le reste s'il y en a ! Je continuerais très volontiers cette errance. /


** Chers lecteurs, vous pouvez vous aussi commenter ces textes sur la page de chaque texte.

***

Pourquoi ne pas continuer cette errance, en passant au Salon de lecture
où nous recevons Pierre Cadieu,
écrivain, haïkiste, poète et slammeur québécois.

***

Gertrude pour Francopolis septembre 2010 et le Comité de lecture.

Tous les renseignements sous la rubrique : "Comité de poésie"

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Créé le 1 mars 2002