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    Agnès Adda, sélection mars 2015

  elle se présente à vous.



  Quatre textes présentés et retenus


 1. Chorégraphie des inconnues
    En hommage aux Paysages  de Josef Nadj


Plaine, marais
Miroir de méditation
Image de toute mélancolie.

Cet horizon indiscernable
Terre et boue meubles
Poussière épousée d’eau
Pathos archaïque des paludes ?

L’infime
Quelque insecte, vapeur, clapotement
Vanités ?
Résurgences des tumulus ancestraux
Que ne cessent d’élever nos fables ?

Cet enchevêtrement des brins, des parcours
Au ras de l’eau.
De quoi échafauder des échelles miraculeuses
Dresser stèles et listes
D’ascendances, descendances.


A la frontière du mirage
Babel bruissant de langues mutantes.

Une percussion minutieuse, hasardeuse
Pour filer ces barques d’oiseaux stridulant
Dans le sillage de vols imperceptibles.

Et les arborescences du charbon noir
Qui couturent la neige par les villages ?
Trop orgueilleuse, définitive, la calligraphie.

Autour du moyeu manquant
Danser, danser sans cesse
Les cernes précaires de notre mémoire.



**
2.
Deux oiseaux
            
tableau de Georges Braque

Traversé de nuages, lui ne perd jamais la tête.
Une mandorle d’outremer nimbe son parcours
Jusqu’à destination.

Insoucieux des reflets
(Nos attentes, nos superstitions)
Cet œil trace un inébranlable horizon
Et la portée de ces ailes
Le chant prémonitoire d’un avènement.

La pointe aiguë, ténue du bec
Clame l’Ailleurs ici
Dans la réclusion de l’Atelier
La pénombre du Palais.

Tels élan blanc, lancer noir
Sarclent heureusement nos profusions
Jusque dans les ténèbres.


***
3. Don de sauvagerie
                     
à Catherine Jarrett

Il suffit d’un bouquet de chardons
Leur mélancolie bleu gris
- Grisaille du revers des retables
Aux jours de pénitence.

Leur sécheresse d’os
Et la peur à dompter
Comme d’un crâne entre nos mains
- Hélas, pauvre Yorick !

Chardons, appâts des plus pauvres bêtes.
Voici sous notre toit révélée
Notre animalité.

Eût-il fallu la conjurer ?

Dans la contemplation de leur terne beauté
De leurs dards violine hérissés
Nous perdîmes la trace des épiphanies de cristal.

Qu’importe
Si la magie noire des chardons sauvages
Eclipse la paix des étables mystiques !

Aux yeux ouverts
La fleur du spleen
Rayonne d’un halo de hasards.


 



****
4. Le parti de l’animal

Ouvrez la porte de l’église.
Les arcs serrés du chœur
Accueilleront les hirondelles.

Tant de troupeaux blancs humanisent le paysage.
Du bœuf ou de la vache
L’enroulement des cornes charme l’esthète
Comme lyre de pâtre grec.

Les bêtes, pourtant, apprécient l’échange.
Le regard lent de ces yeux immenses
Interroge volontiers le passant.

Devant telle vacuité patiente, méditative
L’impur rumine son goût de la chair.

Ouvrez la porte des enclos.
L’aventure guette l’homme et la bête
Dans le labyrinthe étroit des murets.


*****
* * textes commentés par le Comité de lecture


Fin
ou retour Premier auteur de cette sélection Mars 2015

       

Créé le 1 mars 2002

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