La pluie
Cingle le feuillage plaintif
Ses larmes coulent
En perles blanchies
De lumière crépusculaire
La pluie
Sa voix chaude
Console le silence
D’être devant une porte fermée
Au teint délavé
Sa peinture s’est effritée
Souvenir
Sa peau lisse
Sa couleur jamais trouvée
Souvenir
Sa froidure figée
L’attente
Passer son chemin
Fouler l’herbe mouillée
Sans y penser
Craquement d’une branche morte
Sous le pas
L’odeur de la terre
Ignore l’odeur de la maison
Le regard s’accroche
A ne pas écraser
L’arbre jeune
Semé sur le passage
Continuer son voyage
**
L'arbre
blanc dort
L’arbre blanc dort
Souffle le vent
Sans briser le silence
Souffle le vent
Craque la branche
Craque le silence
Oiseau branche danse
Dans la poudre blanche
Se pose
Ses ailes
Dessinent l’oiseau neige
***
L'arbre
détache la feuille
L’arbre détache la feuille
Apeurée
La feuille glisse dans le vent
Se faufile dans un rayon de soleil
Sa couleur scintille
Son paysage défile
S’effile son voyage
Sur un lit d’hiver
Sous un drap de neige
Dans le silence blanc
Poussière de feuille
Terre de poussière
Dans le silence blanc
L’arbre prépare
La feuille du printemps
****
Longer
le mur de béton
Longer le mur
de béton
Frôler sa froideur
Ne plus sentir la pluie
Sur son visage
Chercher
La fissure de l’écoute
Pour libérer son souffle
Longer le mur de béton
Et s’étonner soudain
De voir des visages
Dans les nuances de gris
Les regards ne sont pas muets
Mais donnent l’impression
D’appartenir à une autre vie
Presser le pas
Courir
S’évader
Et retrouver
L’insolence de son enfance
*****
L'ouverture
de la cage
L’ouverture de la cage
Au paysage limpide
Libère le regard
De ses barreaux imposés
Immobile par tant d’émotion
L’absence d’un chemin désoriente
Le ruisseau se fait entendre
Suivre son courant
Peu importe
Où se trouve sa source
Plonger ses doigts
Dans les pétales
De mots d’eau
Et prendre son envol
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fin
sélection février 2014 - Revue Francopolis
février 2014